Carnet de lectures - 2020

Annotation :

07 janvier. Desnos en moins bon, cf. lecture précédente (même si dans l'absolu les plus beaux poèmes d'Eluard dépassent ceux de Desnos)

Annotation :

07 janvier. J'aime immensément Desnos, qui conserve du surréalisme ce qu'il a fait de meilleur (l'agréable étrangeté des images) en laissant de côté ce qu'il a fait de pire (la complaisance). Cela donne un recueil uni, avec quelques pièces superbes

Annotation :

07 janvier. Agréable et inégal, tous les poèmes ne se valent pas. Bataille devrait s'en tenir à la prose. Intéressant tout de même quand on aime l'esprit de G. Bataille et que l'on veut approfondir la connaissance de son oeuvre (dans cette édition, quelques nouvelles et poèmes que je n'avais pas eu l'occasion de lire ailleurs).

Annotation :

Une lecture pertinente pour qui veut s'introduire à la musique classique puisque l'autrice parle en je et d'une façon très (trop) simple. On a l'impression qu'elle prend ses lecteurs pour des idiots, et c'est insupportable, d'où le 4: mais, au moins, ça a le mérite d'éveiller l'intérêt pour la musique savante à travers quelques histoires et anecdotes, parfois intéressantes (quand elles concernent la vie des compositeurs) parfois dont on se serait tout à fait bien passé (quand elle parle de sa vie à elle).

Annotation :

Décue par cette lecture. J'aime beaucoup les éditions Zones et leur ligne éditoriale; la plupart du temps, je trouve que leurs essais abordent de façon précise des sujets légèrement à-côté du champ de la recherche contemporaine et ouvrent de bonnes pistes d'approfondissement. Pour celui-ci, j'ai été décue à la fois par l'écriture, maladroite, et le fond, qui reste très superficiel, alors que le sujet m'intéressait beaucoup. Dommage

Annotation :

Début février. Lecture glaçante, fantastique. Premier livre lu de Siri Hustvedt, qui ouvre ainsi la promesse d'une belle et longue route côte à côte. Siri Hustvedt est une érudite et ces livres ne peuvent qu'en rendre compte, jonglant d'histoire de l'art à neurosciences, histoire de la médecine et littérature: heureusement, elle ne tombe pas dans l'écueil qui consisterait à oublier le plaisir de la narration et nous livre, dans ce roman, des personnages intéressants et une histoire glaçante.

Annotation :

Kundera, encore et toujours. Pages sublimes sur le compositeur Janacek, un essai agréable à lire et qui permet d'approfondir la connaissance de l'oeuvre de l'auteur par ses différentes influences esthétiques - ses rencontres.

Annotation :

Essai passionnant de Siri Hustvedt qui approfondit son intérêt pour les neurosciences à travers le récit personnel de tremblements impromptus. Ma note est injuste parce que ma lecture a été douloureuse au regard de mes angoisses personnelles - dans le fond, je pense qu'il vaut plus.

Annotation :

Poésies sublimes d'une autrice que je ne connaissais pas - voir son poème pour Bergman, le mur blanc, qui grimpe les échelons de mon panthéon personnel poétique.

Annotation :

Point de vue intéressant sur l'histoire de l'art à la Renaissance. L'auteur aborde les évolutions de la peinture italienne du Quattrocento au regard de l'économie du marché de l'art et ça a le mérite de contrebalancer les analyses internes qui se concentrent trop peu sur le contexte socioéconomique qui a vu naître les oeuvres.

Annotation :

Agréable à lire, mais l'autrice n'aborde rien en profondeur. On a une série d'instantanés du Japon, pertinents et amusants, mais qui laissent toujours un goût de trop peu (et les dessins sont franchement laids).

Annotation :

Starobinski a la manière de réfléchir d'un Foucault, mais plus littéraire. Analyse passionnante des productions intellectuelles et poétiques des 17ème et 18ème siècles français au regard de l'idée de civilisation. À lire absolument, pour le contenu et pour la méthode.

Annotation :

Bossuet est un mal-aimé au regard du sublime de sa plume. Les Oraisons funèbres sont d'une beauté indépassable qui va au-delà des siècles et de la foi.

Annotation :

Tout petit ouvrage poétique difficile à trouver, très agréable et rapide à lire. Benjamin Fondane mériterait d'être plus connu.

Annotation :

Autre ouvrage de Muriel Jolivet sur la jeunesse japonaise. Je pense que les propos de l'autrice ne sont plus tellement d'actualité, une dizaine d'années plus tard et qu'encore une fois elle survole de trop haut son sujet, malgré un format qui s'éloigne des impressions et de l'instantané. Méthodologiquement, on trouve à y redire. Mais c'était agréable.

Annotation :

Toujours aussi difficile de coter Beigbeder, je suis attachée à l'auteur et à sa figure et je n'adhère pas du tout à l'ensemble de ses propos. Toutefois écriture agréable, malgré quelques passages vraiment, vraiment médiocres.

Annotation :

J'ai acheté ce livre dans le cadre des lectures pour mon mémoire et, franchement, je le déconseille plus que tout. On a rarement vu un tel niveau de médiocrité intellectuelle et stylistique. 2/10 et pas 1/10 parce que j'aurais au moins repéré deux-trois pistes de réflexion entre deux nausées. Par-dessus le marché, terriblement misogyne. À fuir

Annotation :

Bonne introduction à la vie et à l'oeuvre de Robert Schumann ainsi qu'au romantisme allemand - pictural entre autres.

Annotation :

Ouvrage fondamental de la critique musicale féministe. C'est bien écrit, le champ d'analyse brassé est large (de Monteverdi à Madonna) et, surtout, c'est majeur pour la recherche musicologique. Toutefois, il me semble inaccessible à quiconque n'a pas une certaine formation en solfège voire d'analyse musicale (et c'est normal, ce n'est pas un ouvrage de vulgarisation ou d'introduction). Format agréable des éditions de la philarmonie de Paris

Annotation :

Lecture distrayante et intéressante pour comprendre la mentalité américaine, à la fois familière et étrange. Ca n'est ni de la grande littérature, ni de la grande pensée, mais ça se lit très bien et ça permet de mieux comprendre le proche et le décalé à la fois.

Annotation :

Essai majeur de Barthes, dont on piochera un certain nombre d'idées très fertiles, mais c'est vraiment désagréable à lire et il y a quelques à-peu-près théoriques que j'ai du mal à accepter venant d'un tel ponte de la sémiologie.

Annotation :

Essai journalistique intéressant pour avoir une vue d'ensemble de la chanson française dans son âge d'or - des années 50 aux années 70 -, mais qui se présente sous la forme d'un cri d'amour journalistique peu subjectif et vraiment trop peu documenté (90% des "notes de bas de page/sources" sont des "entretiens personnels avec l'auteur", ce qui est vraiment moyen).

Annotation :

Magnifique roman, avec des pages étourdissantes de beauté, dans la veine et à la croisée des Céline, des Koltès, des Miller et de tous ces écrivains de l'ivresse poétique et sensuelle. Je n'ai pas mis 10 parce que ça m'a semblé long sur la fin, mais il s'agit sans aucun doute d'un chef-d'oeuvre.

Annotation :

Petit essai sans prétention, précis et pointu, sur l'esthétique des chansons populaires. C'est très court. À lire.

Annotation :

La lecture de l'Éducation sentimentale me rappelle un de mes premiers grands amours littéraires, à savoir l'incontournable Madame Bovary. C'est toujours un plaisir de se replonger dans l'oeuvre de Flaubert et surtout dans ses grands romans: on se demande comment peut-on encore écrire après de tels chefs-d'oeuvre de narration et de précision; et on comprend mieux pourquoi les meilleurs auteurs contemporains n'ont de cesse de citer Flaubert en modèle.

Annotation :

Dans la même lignée que "Triste Amérique", il s'agit de chroniques agréables et bien écrites d'un journaliste ayant émigré aux États-Unis. Elles permettent, une fois de plus, de saisir la teneur de cette "étrange proximité" ou de cette "proche étrangeté" qui existe entre les Etats-Unis et l'Europe.

Annotation :

Difficile de choisir une note qui me semble juste car la lecture a été quelque peu laborieuse parfois. Gomorra est un livre long, qui manque parfois de structure et de consistance narrative et qui ne relève pas non plus tout à fait de la recherche... Je pense aussi qu'aujourd'hui le livre n'a plus la même teneur lors de sa publication: ce qui y est dit est connu, maintenant, et on n'apprends plus vraiment grand chose. Pourtant, Gomorra est un livre important et courageux, et en ce sens, à lire.

Annotation :

C'est de la socio, donc ce n'est pas censé être agréable. Quelques passages sympas, notamment la propension de Paul Yonnet à critiquer sans cesse ses compères, en particulier les plus bourdieusiens d'entre eux. Et puis (et surtout) le livre atteint son but en ce qu'il apporte un éclairage intéressant sur les loisirs de masse des trente glorieuses. À lire, si on s'intéresse au sujet pour une raison ou une autre (sinon ce n'est pas un livre important et on peut s'en passer).