Carnet de poésies

Annotation :

Ne jamais être morte
ni tout à fait claire
des abeilles de nuit
sur les cabanes à chien
à guetter les fruits déchirés
n’en jamais finir avec soi
les ailes reculées au sternum
ton image s’agrandit
une roche à la seconde
tu naîtras ici
criblée de finales
paumes sorties des mains

Annotation :

[Épuisé, parfois disponible à des prix exorbitants sur la toile. En recherche chez les bouquinistes. Si une âme charitable en possession de ce précieux passe par ici, ne pas hésiter à me contacter.]

Annotation :

j’habite un mur gris de ville électrique
j’ai oublié mon nom. Je dors en chien de fusil
je bois pour oublier le sang dans les lampes
les figures humiliées des passantes de l’ombre
j’ai mal dans ma peau d’homme blanc aux dieux ravagés.
Un sommeil de plomb m’enlève chaque soir
à la sordide misère des chambres malingres
j’abandonne ma vieille peau. Je transhume
vers quelque étoile de flamme et de mystère
jusqu’à ce que l’aube me rende au noir verdict des fers.

Annotation :

« La poésie et la révolution
ont cela de commun
qu'elles énoncent un rapport
entre l'exactitude de deux propositions
Elles sont la critique de la relation
entre deux propositions
La poésie est un indémontrable
alors que l'oppression est démontrable
Il s'agit d'établir une relation
entre ces deux qualités

Être révolutionnaire c'est démontrer
la poésie
Être poète c'est démontrer
la langue de l'oppression »