Chemin de solitude (2013)

Annotation :

Toute cette deuxième partie inachevée me rend très triste, ça aurait pu être si grand.

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C'est bien ce que je pensais, j'ai lu Flaubert trop tôt. J'ai été doucement conquis par celui-ci, le temps est lent, tout se brise lentement, les espoirs, les amours, les ambitions, et on se laisse porter par la vie un peu triste de Moreau et de ses compagnons, malgré que le tout soit assez prévisible. Et ça faisait longtemps que j'avais pas lu un roman du XIXè, c'est toujours cool toute ces histoires de nobles.

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Pendant 300 pages, Faulkner s'acharne, dissèque chacun de ses personnages, s'enfonce dans le malheur, ne laisse jamais entrevoir un rayon de lumière ou un échappatoire, aucun répit pour le lecteur. Couplé à ça une narration géniale (étonnant pour Faulkner, n'est ce pas?), les récits, les narrateurs s'entremêlent, l'asphyxie est totale.

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Alors oui, Burroughs atteint son but, le récit vogue toujours vers sa propre destruction, tant par sa forme que par son fond. C'est sale, on ne sort jamais de cet enfer putride, des déboires qui semblent infinis. C'est bien là que je me perds, que je décroche, à trop vouloir en faire, on n'y croit plus, on exaspère et tout devient ridicule.

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Rien ne va plus chez Céline, son style est poussé à bout, les trois points sont omniprésents, la haine coule tout le long, un peu d'amour, mais D'un château l'autre brille en grande partie grâce à sa narration totalement éclatée, on se perd à Meudon, à Sigmaringen, au Danemark, dans les trains, dans les chambres, dans la rue, dans la noirceur infinie de Céline.

Annotation :

C'est intéressant de découvrir le livre du mythe ultra-connu de l'éternel naufragé, et qui se révèle être assez décevant, personnellement les réflexions mystiques du narrateur ont eu tendance à m'énerver, rendent le milieu du bouquin assez long, qui gagne un intérêt accru dès que Vendredi apparaît.

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Relecture (7 -> 9,5)
Le côté très rigide de Capote qui m'avait refroidi l'année dernière (au point de ne pas le finir) ici m'a totalement conquis, il renforce le voyeurisme sadique que le lecteur subit, un étrange cauchemar.

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Si on le compare au livre du dessous qui propose une vision originale et intéressante du récit de voyage, ici White se contente de descriptions banales, nous conte sa vie au jour le jour, se perd dans contemplations ranplanplans, c'est mou.

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Ce qui est bien avec Julian Cope, c'est qu'il n'est pas journaliste, il est juste musicien. Son ouvrage est donc surtout par rapport à son histoire vis-à-vis du groupe, et son sentiment direct avec. Pas de prise de tête, on a envie d'aimer autant que lui les groupes dont il parle, on découvre pleins de choses, et en plus, cerise sur le gâteau, il crache sur les Pink Floyd. Que demander de plus?

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Mon attrait varie selon les nouvelles, je ne mets pas 9 principalement à cause des deux, trois histoires d'amours que j'ai trouvé d'une extrême non-saveur. Les histoires policières sont sympas. C'est surtout dans deux nouvelles que Poe brille, celle Hans Pfall, qui malgré sa chute un peu molle arrive à dresser une course fantastique haletante, et celle du Maelstrom, où tout prend vie sous nos yeux ébahis.

Annotation :

Toute ces références m'ennuient, je m'y perds à chaque fois, ça m'oppresse. Et de l'autre côté, je trouve le personnage fascinant, cet excentricité, ce dégoût de l'homme, cet attrait pour le mal, c'est chouette.

Annotation :

L'aventure au service de la déchéance humaine.

Annotation :

J'ai une obsession un peu étrange avec Pynchon. J'avais lu deux de ces livres avant celui-ci, avec une impression toujours étrange à chaque fois, une grande incompréhension très belle, en me jurant que je ne lirais plus de Pynchon avant longtemps, que ce n'était pas forcément pour moi. Pourtant j'y retourne, encore une fois. Et pas forcément pour le meilleur. Dans V, j'avais réussi à m'accrocher dans cette grande chute que le lecteur subit, ici je suis juste tombé, et me suis retrouvé complètement perdu, naviguant dans les pages hasardeusement. Du coup, ma note est pas vraiment une note. Mais bon, c'est aussi là, le style pynchonien, non? Je suis pas sûr. Je ne suis plus sûr de rien.

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Y a le monde et Aragon, qui dans son coin a réussi à capter l'essence propre de la réalité et de la ressortir tel quel en 700 pages.

Annotation :

J’avais peur que le roman tourne en rond sur la ‘première’ partie, en pensant que l’auteur allait râler sur tout le long sur sa haine de sa propre personne et du monde entier, qu’on avait bien cerné dès la préface de l’éditeur. L’effet Le Désespéré en gros, c’est bien joli mais au bout d’un moment, on se lasse et on rigole un peu du narrateur. Mais dès qu’il rencontre Hermine, le livre prend une tournure beaucoup plus puissante, ce rapport de domination qui se met en place, le rêve avec Goethe, qui amène à une remise en question progressive d’Harry. Et cette chute presque soudaine dans le petit théâtre m’a entièrement captivé, on est saisi par la plume d’Hesse, tout se résout. Et j’ai toujours eu cette fascination pour ces êtres tellement rongés par un mal-être personnel qu’il développe une haine pour le monde entier.

Annotation :

Je suis grandement partagé. Je trouve toute la dernière partie bien trop longue, beaucoup trop faible par rapport au début, se divisant entre la partie très brumeuse des enlèvements où la neige prend un aspect magique, la mise en place du caractère de Langlois, on se retrouve ancré dans la terreur. La deuxième déjà plus étrange renforce la fascination pour Langlois, dans la perpétuité de l’affaire précédente. La troisième est plus abrupte, ça ne coule plus de source, le style ne sert plus le fond, cette étrange triangle s’agite devant nos yeux, sans rien nous tirer, jusqu’à cette fin, certes un peu rocambolesque, mais puissante. C’est dommage, car le style de Giono a quelque chose de très surprenant, dans sa grande oralité qui demande un peu de temps à être assimiler mais qui se révèle être très prenante.

Annotation :

Y a pas à dire, j'aime vraiment les grands romans bourgeois / noble du XIXème siècle : tous ses pleurs, ses drames me surprennent à chaque lecture. Avec Vanity Fair, j'ai été servi, plus de 1000 pages d'intrigues anglaises, c'est le pied. Surtout quand l'auteur a une plume hautement cynique, le tout est généralement drôle, couplé à des moments très simples, très beaux. Je ne vais pas jusqu'à 10 car j'ai senti quelques moments de faiblesses (surtout du côté des Crawley par moments et tout l'histoire avec Steyne) qui ne gâche tout de ne même pas ce grand récit.

Annotation :

Y a pas dire, Jules Verne un après-midi de trop grosse chaleur à l'ombre, y a rien de mieux. Ça se lit très très bien, on est happé dès les premières pages pour ne lâcher le livre qu'une fois fini.

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L'aventure humaine, l'unique.

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Le style de Schwob est admirable, d'une légèreté très belle qui rend chaque portrait vivant, rempli de couleurs. On se perd rapidement entre réalité et fiction, le genre de la biographie s'effrite peu à peu. Malheureusement, je trouve que ça tourne bien trop rapidement, sur sa formule, avec une amère impression par moments de ne lire qu'un résumé d'une biographie plus ample.

Annotation :

Dommage que la dernière partie m'est un peu prise la tête, le 10 aurait pu être de la partie, toute ces histoires de créances, de justice m'ennuient. Parce que le reste de l'ouvrage est assez incroyable, la mise en place des deux personnages, dont le destin est si prévisible, le tragique inévitable, et pourtant toute la beauté s'illustre dans la naïveté de Lucien, de sa triste vie parisienne, cet éternel appât du gain néfaste face à l'humanité de d'Arthez et du Cénacle.

Annotation :

Le génie de Louÿs se transmet à travers l'exploitation de topos ultra-connu (la rencontre amoureuse, la passion, le choix, etc... L'amour quoi) dans un contexte original, l'Antiquité. Mais une Antiquité libre de toute contraintes (expliqué avec brio dans la préface). Se dévoile alors un texte doucement érotique, où la beauté apparaît progressivement, pour conclure sur un final grandiose.

Annotation :

On reste peut-être un peu sur sa fin tout le long du roman, on aimerait en savoir plus, que ce soit un peu plus long, mais finalement l'oeuvre de Dick gagne en puissance grâce à un univers crédible, une galerie de personnages intéressants (sous-exploités, forcément vu la taille du roman et le nombre de personnages) et surtout le côté "méta", sur la question de la réalité, avec une mise en abyme qui se révèle un peu surprenante. Ça ne vaut pas un Ubik, mais juste pour l'idée de base, le bouquin vaut le coup.

Annotation :

On reste encore et encore des heures perdus dans des pages sur des soirées mondaines et toute les histoires qui en découlent, qui est in, qui ne l'est pas, si Chopin est accepté en soirée, on parle encore de Dreyfus, mais le narrateur prend un peu de galon, s'élève un peu, porte un regarde un peu plus critique sur sa société. L'histoire avec Albertine est admirablement exploitée, une incompréhension, un jeu de va et vient perpétuelle. Se perdre chez Proust est définitivement une belle expérience.

Annotation :

Le grand combat perdu d'avance d'un romantique. Un style pas foncièrement ravageur (la traduction y est surement pour quelque chose) mais l'auteur mène rondement son histoire, avec une grande fluidité. Le personnage principal est assez fascinant, entraîne un sentiment paradoxal, ce tiraillement sur la question de justice, de bien et de mal.