Chopinons un peu !

Annotation :

Je tomberais dans le cliché si je disais que les nocturnes forment mon ensemble de pièces préférées de la part du compositeur. Mais tant pis.

Voilà les morceaux les plus connus du bonhomme, et pour cause, les nocturnes sont d'une beauté et d'une douceur réellement saisissante. presque l'emblème du romantisme cliché et niais, celle de l'amoureux solitaire rêvant au bord d'une falaise en regardant les étoiles bercé par le doux roulement des vagues. Dieu sait qu'en interprétant ces pièces, vous aurez l'air d'un beau sombre ténébreux. Mais mis à part ça, la musique est jolie, voire même d'une beauté sans nom par moment, voire même d'une beauté à pleurer de toutes ses larmes sur les morceaux posthumes. Chopin était le meilleur pour pleurer sa propre mort.

Il s'agit de la forme la plus propice à l'épanchement du génie musical d'un Chopin freiné dans ses élans virtuoses et se concentrant sur la mélodie et l'atmosphère. On voit tout de même apparaître des grandes explosions de style ça et là, mais bon, allez, on le pardonne, il ne pouvait pas se retenir.

http://bit.ly/1Su3msG (la première, fameuse, autant que la deuxième que je vous laisse chercher.)
http://bit.ly/1eL6nT0 (la huitième, ma préférée)
http://bit.ly/1VU5byz (la dixième, étonnante)

Annotation :

Deuxième ensemble préféré pour ma part, cette série de pièces au rythme à trois temps. Il s'agit de morceaux fortement contrastés, montrant plusieurs facettes du personnage de Chopin : le clown, l'homme timide, le mélancolique, le torturé...

Les valses se divisent ainsi grossièrement en deux catégories : celles enjouées et drôles d'une part, et celles au ton plus dramatique d'autre part. Dans la première catégorie, Chopin s'amuse, saccade le rythme et laisse le soin aux interprètes de faire n'importe quoi sur les partitions qu'il a écrite :

http://bit.ly/1rBALUx ("Grande Valse Brillante", très célèbre)
http://bit.ly/1MEz5DL ("Minute Waltz")

Et puis la seconde catégorie qui recèle de magnifiques pièces d'une maîtrise inégalée. On entend presque une histoire se dérouler sous nos oreilles :

http://bit.ly/1Iwznpa (Valse n°3)
http://bit.ly/1KHPPtj(Valse n°7)

Annotation :

La "polonaise", deuxième danse qui a inspiré Chopin, et pas la moindre. Là où les valses sont très sensibles et contrastées, les polonaises sont sûrement les plus ambitieuses, les plus "éclatantes", les plus "militaire" d'une certaine manière (excepté, très étrangement, la polonaise dont j'ai mis le lien en introduction, très renfrognée) de tous ses travaux. Extrêmement bien construites et d'une longueur assez importante, ce qui explique leur nombre plutôt réduit (huit), elles font également de mon ensemble préféré du compositeur.

La simple montée en puissance des trois premières minutes de la cinquième polonaise me la fait presque considérer comme une de mes pièces préféré de Chopin : http://bit.ly/1IcIdvi (en concurrence avec la 8e nocturne évidemment)

Et puis comme d'habitude chez le compositeur, un peu de foutage de gueule avec des rythmes saccadés et aléatoires sur la "Polonaise Héroïque" : http://bit.ly/1IgpJHY (et même un foutage de gueule de Rubinstein au début de la vidéo, c'est dire si vous avez de la chance.)

Annotation :

Troisième et dernière des danses qui ont le plus inspiré notre cher Chopin. Il a écrit plus de 50 Mazurkas, c'est dire s'il l'aimait. Celles-ci sont généralement très courtes, très légères et assez entrainante. Bref, autant elles s'écoutent sans broncher et de manière agréable, autant je ne les classerais pas parmi les œuvres les plus marquantes du pianiste.

Une de temps en temps ne fait pas de mal : http://bit.ly/1fUmeQ2

Annotation :

Comme leur nom l'indique les "Études" sont des pièces plutôt expérimentales, des sortes d'essais dédiées à au perfectionnement de la technique instrumentale.

Mais tout ceci est finalement une tromperie. Chopin prétexte que ses pièces ont pour but le développement de la technique dans le seul dessein de pouvoir écrire des compositions virtuoses de gros péteux en feignant une modestie. Il était malin le petit ! Chopin pique un peu le style de Liszt dans le sens où les morceaux se déroulent comme de véritable tableaux vivants impressionnistes, abandonnant les grands discours expressifs de ses pièces habituelles. Il n'y a pas de hasard là-dedans, les morceaux sont dédiés à l'ami Franz.

Mais il continue à ne pas se prendre au sérieux : http://bit.ly/1OVWkaS
Et parfois, il arrive à donner une ampleur parfaitement insoupçonnée à l'instrument : http://bit.ly/1OHwQgy

Annotation :

S'il ne fallait retenir qu'une œuvre représentative de tout le répertoire de Chopin, ce serait la première ballade. En 10 minutes, il nous sert : la petite intro timide, la mélodie intimiste, la variation rayonnante, la reprise sous forme de valse s'effondrant dans les graves pour donner subitement une explosion virtuose qui se calme ensuite pour redonner vie à la mélodie intimiste, et quand tout semble s'être calmé PAF ! Le moment le plus épique de la discographie, et ZIUUT ! La mélodie clownesque ! Et PAF ! On s'effondre dans les grave ! Et paf variation sur la mélodie épique. Et on se calme, retrouvant la mélodie intimiste qu'on avait déjà perdue. Et le final ! Et QUEL FINAL !

La description est confuse, oui, mais pas autant que l'œuvre !

En bref : http://bit.ly/1hsSXJk

Malheureusement, les 3 autres ballades n'atteignent pas la perfection de l'opus 23 à mon goût. Toutes fonctionnent également sur un contraste entre parties virtuoses et atmosphère douce. Bien que tout de même belles dans l'absolu (surtout la quatrième) et épiques par moments, elles n'ont pas son étrange cohérence confuse. Ce qui est fort dommage.

Annotation :

Ne pas confondre "Scherzo" et "Les 4 scherzos de Chopin". Un scherzo est quelque chose de traditionnellement très entraînant, pas obligatoirement léger, mais très plaisant. On se souvient tous du scherzo de la neuvième de Beethoven par exemple, utilisé abondement dans Orange Mécanique.

Mais les scherzos de Chopin sont l’œuvre d'une sorte de pantin désarticulé chevauchant un cheval fou. Imprévisibles, semblant n'aller nulle part, elles rappellent presque Liszt par moment, mais la signature de Chopin est donnée par ces passages lents et mélodieux comme il aime en faire et qui surgissent presque aussi subitement que ces volées saccadées.

Je dois bien avouer que face à cela, je ne sais pas vraiment qu'en penser.

(http://bit.ly/1KHQ0VF)

Annotation :

Les préludes sont une sorte de passage obligé dans l’œuvre du célèbre pianiste. Pourtant, j'ai beau me forcer, je n'arrive pas à retrouver ce que j'aime habituellement chez Chopin, elles sont très distantes et peu marquantes. Ni trace d'humour, ni trace d'émotion. Même le très connu "Raindrop" ne m'émeut pas plus que ça. Quelques airs se démarquent plus ou moins pourtant.