Chronologie d'impressions littéraires...

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Etude de cas: faim et processus créatif. Cyclothymie des pulsions physiologiques et psychologiques lors d'une tentative artistique.
J'ai faim, j'écris; j'ai trop faim, je n'écris plus; j'ai plus faim, je n'écris pas.

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Surréalisme viscéral

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Initiation à la vie et réflexion philosophico-théologico-métaphysique sur l'accouchement du Moi véritable, seul but absolument digne d'être recherché.

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Qui raconte l'histoire? Tous et aucun. La planche a faux billets littéraires, frénétique, fournit un récit à l'originalité narrative évidente, les relations entre personnages sont introduites par strates, par l'alternance de multiples points de vue autour de la mise en abîme de l'acte d'écriture.
Cependant la prétention atteint ses limites et la complexité structurelle phagocyte la fluidité du style pourtant souvent très élégant.

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Rire, crasse, bite et rêve. Une enfance hallucinée à l'aube du 20ème siècle, magnifiquement crue et subtilement exagérée.

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Louvre 1572: Intrigues de cour dans le contexte tendu des guerres de religion. Style épique à souhait, haletant, personnages attachants et complexes.

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Incorporation dans l'armée française en 1912. Petits chefs alcoolisés crachant leurs injures aux bleux. Impossible de ne pas penser à Full Metal Jacket.
Oeuvre trop inachevé (un seul chapitre) et inégale pour prétendre à autre chose qu'à un bref témoignage des moeurs militaires passé au filtre du style célinien.
+Mention spéciale au carnet du cuirassier Destouches, dans lequel le jeune homme, sans l'hallucination stylistique habituelle lorsqu'il sera Céline, dévoile un idéalisme et une réflexion sur la vie prophétique au regard de ce qu'il adviendra.+

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Arythmie sociale et misère relationnelle comme moteur de désincarnation.
Le style absolument sans affect nous transcrit très justement les remarques cyniques et cruelles d'un homme en décalage avec tout.
Etre sans vivre, tout juste un mort vivant.
On regrettera une impression de surenchère trash sensiblement cosmétique par endroit.

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Revisitation fantasmagoriquement optimiste d'une vie pleine de vécu.

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Brillantissime dystopie avant-gardiste livrant une analyse subtile de la dissolution de l'humain dans la mécanique totalitaire.
Bien supérieure à la plupart des dystopies, les concepts ont une forte résonance actuelle.
"The struggle was finished. He had won the victory over himself. He loved Big Brother"
(A lire en VO pour apprécier la pertinence du Newspeak)

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La modernité c'est un dialogue de sourd entre fantômes de chair qui ne s'émeuvent que des brisures de leurs reflets.

Avant tout un matériau de travail pour acteur.

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De l'art de se faire séduire et soumettre. Nouvelle joliment écrite livrant la passion dévorante d'un homme qui succombe à ses phantasmes sous la chaleur torride andalouse. Le personnage centrale est pourtant bien cette femme-enfant dont le plaisir pervers réside dans la marionettisation des mâles.

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L'histoire, c'est de la raconter.
C'est avec une jubilation non contenue que Diderot nous conte, de digressions en mises en abyme, les aventures et états d'esprit d'un homme qui croit que tout est écrit sur le 'grand rouleau' et de son maître qui tente inlassablement de lui faire raconter ses amours.
Répétitif, volontairement (mais trop?) décousu mais souvent délicieux, on pense forcément à Sancho et au chevalier à la triste figure...

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De l'explication des sentiments. Sur un style prodigieux, les états d'âmes d'Alexis sont couchés élégamment dans cette longue lettre.

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Au delà du conseil, c'est une vrai ouverture de l'âme d'un poète et une tentative de communication des effluves fantastiques que le monde peut imprégner en nous.
On n'y parle de destin, d'amour, de critique, de travail mais plus que tout de solitude, La Solitude du créateur aussi faussement délétère qu’inconditionnellement nécessaire à tout individu qui veut s'accomplir pleinement, faisant éclore le destin intérieur.
Fulgurant de clairvoyance et de poésie. Seulement trop court.
A lire absolument et le plus tôt possible.

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L'idéalisme sans récupération est-il possible ou même seulement désirable?
Intéressant mais moyen sur la forme.

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La douance sous les apparences.
Passé l'aspect caricatural de l'histoire parigo-parisienne traitant la rencontre entre une dépressive précoce pourrie gâtée et une concierge tout aussi surdouée, on se laisse séduire par les introspections élégantes et remarques esthétiques de ces deux personnages qui, au-delà d'être parfois pertinentes sont surtout magnifiquement écrites.

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Vouloir être intégralement citoyen sous la terreur, implique-t-il d'y adhérer?
Véracité historique détonante à travers l'histoire d'un peintre s'engageant dans la commune de Paris au tout début de la terreur.
Cependant l'absence d'introspection du personnage principal affaiblit la pertinence de ce livre par ailleurs convenablement écrit. Il manque un souffle Hugolien pour avoir une grande oeuvre.

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Analyse épistémologique de la névrose libertaire.
Bien que mauvais sur le plan romanesque, ce livre écrit sur un style scientifique propose un tableau très intéressant de la société moderne matérialiste, libérale et libertaire et ses conséquences sur l'individu et sa relation à l'autre.
Le projet littéraire est d'une ampleur évidente et c'est un livre important pour comprendre la rupture XXème-XXIème siècle, sur le plan des moeurs sexuelles et sociales.

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A travers cette épopée spatiale au sein d'un monde que la téléportation a bouleversé, c'est surtout la quête de sens d'un homme vil et vide qui nous est proposée. Le tigre de Blake scintillant de rage vengeresse au fond des forêts de l'existence future aspirait à la vengeance mais il glisse dans la profondeur.
Et si croire en la possibilité même de croire, n'était pas simplement la solution pour apaiser le masque d'ire et de douleur recouvrant nos rêves.

Fourmillant d'idées mais un peu boursouflé d'action moyennement racontée, à lire au moins pour la synesthésie finale.

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La grande Histoire à travers la petite, celle de ce qui nous entoure, les choses qui passent, naissent et s'effacent, toutes les futilités qui font les époques et les générations, les marqueurs ténus de nos histoires palimpsestes.
Ce tourbillon des années en France de 1940 à 2006 est décrit du point de vue impersonnelle d'une fille regardant ses anciennes incarnations photographiques et retraçant leur parcours successifs.

Magistral et tendre récit aux regards très pertinents sur les époques françaises, la troisième personne du singulier apporte une distanciation très poétique. Malgré tout, le projet est nombriliste par nature, et le 'on' affaiblit le 'elle'.

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Délires à Londres en 16. L'amour, la mort, et la folie... en riant.

Comme Céline l'annonce en exergue, "Ce sera tout ce que vous y mettrez, l'orage ou la flûte! [...] Faites-le marcher votre petit coeur!"
Rien de plus vrai, l'histoire est décousue mais ce n'est rien d'autre qu'une partition pour les rêves, émouvons-nous dans les points et les mots que seules les émotions relient.

Nous sommes après les pamphlets, et ils ont servi à la libération totale du style Célinien. On est donc face à une écriture s'affranchissant de toute limite pour décrire les caractères bigarrés que côtoie Ferdine à 22 ans.
Et puis ce livre est optimiste, rieur, et extrêmement drôle, Céline rencontre le bonheur et s'amuse, il parle d'un temps où il croyait encore en l'homme.
Ce livre est plus imparfait que le Voyage ou Mort mais ces défauts en font une oeuvre géniale pour les amoureux du style Célinien.

Une remarque tout de même: le livre I ne se suffit pas à lui-même et il faut lire les deux pour apprécier. Quel dommage que le III n'est jamais été fini...

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Artificiellement touffu jusqu'à en devenir indigeste. Les pérégrinations de Zénon, le brillant philosophe athée devenu médecin anonyme, peignent un tableau de la réforme protestante de Munster très érudit et précis mais d'un intérêt romanesque proche du vide.

A lire tout de même pour l'apothéose final, absolument impressionnante par son réalisme morbide.

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L'ébriété libératrice de l'humanisme universel.

Quand un capitaliste odieux devient altruiste tant qu'il est sous l'emprise de l'alcool, mais libère sa rage cynique et productiviste lorsque sobre, c'est le monde alentour qui chante et déchante au gré des bouteilles de spiritueux.

Tout simplement jubilatoire! Cette farce politique radicalement burlesque, traite le mépris social et la condition prolétaire sous un angle très original. L'humour est omniprésent et faussement évident.

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Le cynisme comme séquelle de l'amour déçu.

Lassant a la lecture, mais offrant un vaste potentiel de situations ambigues et de personnages moralement vils aux dialogues truculents une fois sur scene.

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L'amour transcende-t-il l'antagonisme naturel des classes?

Thérèse est par essence inadaptée à la classe de l'homme qu'elle croit aimer. Se fondre dans sa nouvelle peau implique la négation de sa classe, mais au delà de le vouloir, est-ce simplement possible?

Très belle pièce noire d'Anouilh parsemée d'humour souvent très malin. Mention particulière au personnage de Thérèse, tout en subtilité et en force, l'amour et la mort en pleins et déliés.

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La relation fusionnelle entre une fille et son père entrave leurs relations extérieures. La cruauté de l'exclusivité.
Fluide et très élégant, mais au final superficiel et excessivement bourgeoiso-centré. Le livre aurait gagné à s'épaissir.

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Le sexe est le seul palliatif a l'amour, encore faut-il en disposer...
Roman très intéressant sur la névrose lie a la misère sexuelle inhérente a la société occidentale mondialise.
Le personnage principal noyé dans l'apathie et le cynisme cause par sa lucidité sur la société dans laquelle il évolue, est catapulté dans la vie lorsqu'il touche a l'amour. On décèle de la douceur a travers la crudité sexuelle et morale des situations dépeintes.


''Parfois, le matin, tout semblait évident''

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France, 1945, la guerre cesse tout juste, mais dans un village isolé, des âmes corrompues ont commis l'irréparable. L'enquête échoit à Brodeck, le 'chien' meurtri, réchappé des camps de la mort, dont la foi en l'humanité s'est tarie.

Très scolaire sur les thèmes et médiocre sur le style, l'originalité tient cependant à la structure de l'histoire volontairement déstructurée, jouant d'analepses en prolepses pour appuyer la confusion du narrateur et le Dédale de l'enquête.
A lire pour l'ambiance interdite du village reclus, mais les thèmes rebutent par leur lourdeur et l'absence de nuances dans leur traitement.
A recommander aux jeunes lecteurs.

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Pompeux, emphatique et brouillon mais proposant des analyses posées et non-partisanes de la déchéance de nationalité et des motivations des auteurs des attentats de 2015 en France.

Par ailleurs l'essai est empreint d'un humanisme éclairé qu'il fait bon lire à l'heure où les idéologies sombres et communautaires ont pignon sur rue...