Ciné-journal 2021
25 films
créée il y a environ 4 ans · modifiée il y a presque 4 ansLe 15h17 pour Paris (2018)
The 15:17 to Paris
1 h 34 min. Sortie : 7 février 2018 (France). Drame, Thriller, Biopic
Film de Clint Eastwood
Gramscillance a mis 4/10.
Annotation :
04/01 // Assez séduit par l'idée qui travaille le film, mais après avoir vu Richard Jewell on se rend bien compte de la valeur plus que brouillonne de cette esquisse.
J'y ai cru pendant la première heure, et puis les vacances en Europe sont arrivées et mon indulgence s'est tarie, c'est devenu impossible de continuer à ignorer la médiocrité dans ce que tonton Eastwood infligeait à mon regard. Encore une fois, c'est intéressant ce qu'il ébauche là, à savoir que les héros sont souvent des humanoïdes très quelconques, pas forcément des plus sympathiques, pas forcément les couteaux les plus affinés du tiroir, au quotidien on ne peut plus lambda d'Américains lambdas, rêvant d'armée et de patriotisme, sans histoire, plutôt losers sur les bords. Mais qu'il leur fallait absolument être eux-mêmes, dans toute leur bravoure inconsciente, crétine et inouïe, pour se hisser à la hauteur de leur destinée héroïque.
Belle hommage, à défaut d'un beau film.
Aka Ana (2008)
1 h. Sortie : 2008 (France). Essai, Expérimental, Érotique
Documentaire de Antoine d'Agata
Gramscillance a mis 8/10.
Annotation :
28/01 //
Les Beaux Gosses (2009)
1 h 30 min. Sortie : 10 juin 2009 (France). Comédie
Film de Riad Sattouf
Gramscillance a mis 5/10.
Annotation :
31/01 //
Drunk (2020)
Druk
1 h 55 min. Sortie : 14 octobre 2020 (France). Comédie dramatique
Film de Thomas Vinterberg
Gramscillance a mis 4/10.
Annotation :
10/01 // Déprimant. La vertu de l'alcool serait donc de participer à construire un meilleur travailleur, d'aider le professeur blasé à retrouver le feu du débutant, à l'étudiant angoissé à passer ses examens, aux petits enfants victimisés à mieux chanter l'hymne national... Ordre et conformisme, compartimentation des vices pour gagner en productivité et bien-être, exclusion de la marginalité la plus réfractaire, la plus dissidente, la plus malade et la plus fragile, sacrifiée pour le bien majoritaire. Scandinave au possible.
Déprimant aussi de constater que l'ivresse est exclusivement affaire d'hommes. Le désordre n'est pas féminin. Les épouses figurent aussi bien la vertu que l'amour, en même temps que la norme, la convenance, la répression sociale, la morale répressive. Pas franchement à cheval sur ces questions-là, mais quand la paresse scénaristique s'allie à du puritanisme productiviste, ça fait des étincelles patriarcales.
Et le cinéma dans tout ça ? Bienséance partout, mise en scène nulle part. Efficace, sans fioritures, bien designée, benchmarkée avec adresse.
Assez révélateur de l'époque qu'un film comme ça soit considéré comme feelgood. La révolution conservatrice a encore de beaux jours devant elle.
Ema (2019)
1 h 47 min. Sortie : 2 septembre 2020 (France). Drame
Film de Pablo Larraín
Gramscillance a mis 5/10.
Annotation :
04/01 // Très hystérique, ce qui en temps normal me ferait prendre mes jambes à mon cou, mais pas mal intrigant quand même.
J'avoue ne toujours pas vraiment comprendre le personnage, ni même l'intrigue à proprement parler. Larrain est suffisamment habile de sa caméra pour que la mise en scène établisse des ponts entre les séquences (ou plutôt entre les éruptions successives, qu'elles soient émotionnelles ou formelles), et qu'on comprenne a minima ce qui drive Ema, personnage aussi individualiste que profondément ancrée dans un collectif, celui de son gang de meufs.
J'aime bien l'échange sur le reggaeton, danse malpolie, vulgaire, libidineuse, vitale, qui me rappelle la belle description de rave dans Vernon Subutex. Et qu'elle veuille absolument mettre le feu à la ville, dans tous les sens du terme. Le fait qu'elle soit danseuse suggèrerait qu'elle ne vit que dans le présent, délestée de toutes contingences qui iraient à contre-courant de son flux vital.
Le film de Larrain qui m'a le plus intéressé jusqu'ici en tout cas (avec No, mais je n'en ai plus qu'un souvenir nébuleux).
J'étais à la maison, mais... (2019)
Ich war zuhause, aber...
1 h 45 min. Sortie : 5 janvier 2022 (France). Drame
Film de Angela Schanelec
Gramscillance a mis 3/10.
Annotation :
19/01 // Ne jamais revoir un film parce que l'on s'est endormi la première fois : le corps est parfois meilleur juge que l'esprit.
Je veux juste en finir (2020)
I'm Thinking of Ending Things
2 h 14 min. Sortie : 4 septembre 2020. Drame, Thriller
Film de Charlie Kaufman
Gramscillance a mis 8/10.
Annotation :
11/01 // L'objection majeure que l'on pourrait opposer serait la vacuité littérale du personnage féminin, pure projection d'un incel boomer, présente à l'écran pour sauver Jake de sa solitude. Sauf qu'elle est le négatif absolu d'un rêve mouillé d'incel sociopathe, mais plutôt le cauchemar glacial d'un vieil homme ridicule, à la tristesse inconsolable, définitive, dostoïevskienne.
Concept en vogue dans les années 2000, la manic pixie dream girl trouve ici son incarnation terminale, la déconstruction dont il faut espérer qu'elle ne ressuscitera plus, le récit démontrant avec virtuosité ce qui se loge au coeur de ce fantasme masculin : un désir névrotique, et par ailleurs quasiment asexué, de pouvoir soliloquer à loisir avec un trophée de chasse, de jouir du capital socio-culturel que cette acquisition nous procure.
Kaufman et son monteur attendent presque le tout dernier moment pour le citer, mais il est évidemment l'horizon de leur film : David Lynch n'est pas pastiché dans la séquence du "cochon de la Black Lodge" simplement pour attester du bon goût du cinéaste. Le film partage une thématique centrale, et par voie de conséquence une obsession et une problématique formelles communes, avec le corpus lynchien dans sa volonté de figurer le purgatoire comme un enfer sur terre où le temps s'est arrêté, ou plutôt circule indéfiniment, dans un labyrinthe sans lumière et sans issue. Et tout comme Laura Palmer, tout comme Fred Madison, Jake conjure sa damnation à travers une réalité alternative, une vie rêvée et interstitielle, une fiction idéale mais qui craque de tous côtés, encerclée par les ténèbres du réel.
Réussite aussi inattendue qu'éblouissante, à la fois venant de Kaufman comme de Netflix. Un (très?) grand film.
Le Goût du saké (1962)
Sanma no aji
1 h 53 min. Sortie : 6 décembre 1978 (France). Drame
Film de Yasujirō Ozu
Gramscillance a mis 6/10.
Annotation :
02/01 // Je n'en avais pas gardé un grand souvenir, et la revoyure n'a fait que confirmer que ce n'est clairement pas mon Ozu préféré. C'est ça aussi l'inconvénient de poncer la filmographie d'un cinéaste qu'on admire sans l'aimer d'amour fou, c'est de préparer le terrain à une certaine fatigue à son égard.
C'est le côté film-somme qui me gêne ici. J'aime plutôt ça au demeurant, mais à condition que le vieux maître s'obstine à épurer et à parfaire son geste, au lieu de continuer à rajouter de nouveaux motifs. On a tellement tout Ozu que le récit en devient congestionné, empesé, incapable de ménager de la surprise, du vivant.
Petite musique connue et entendue, enivrante sans doute pour une première immersion, réconfortante pour ceux qu'elle n'a plus bercé depuis trop longtemps, mais quant aux autres, ils regarderont l'affaire se jouer avec tendresse, un peu d'indulgence et pas mal d'ennui.
Himalaya, le chemin du ciel (2009)
1 h 05 min. Sortie : 25 novembre 2009 (France).
film de Marianne Chaud
Gramscillance a mis 7/10.
Annotation :
04/02 //
Hypnosis Display (2014)
1 h 15 min. Sortie : 2014 (États-Unis). Expérimental
Film de Paul Clipson
Annotation :
01/02 //
La Liberté (2019)
2 h 26 min. Sortie : 20 février 2019 (France).
Documentaire de Guillaume Massart
Gramscillance a mis 8/10.
Annotation :
23/01 // De la même sorte que l'invisible est l'horizon du cinéma, ce vers quoi et par quoi il a atteint et continuera à atteindre la grâce et l'éternité, l'inaudible est nécessairement celui du récit. Faire du bruit une phrase, du cri un chant, de l'horreur de l'amour. C'est ce terrain-là que le film s'engage à investir, une pente glissante et vertigineuse mais qui mène à un sommet entraperçu par peu, dompté par encore moins. On peut dire avec confiance que Guillaume Massart y est parvenu.
La première idée géniale du film, hautement cinématographique, et complètement indépendante de la volonté et de l'art du cinéaste, c'est l'extraordinaire scénographie que propose cette prison corse à ciel ouvert, où Paradis et Enfer coexistent sur le même plan. La promesse de la plage au sable fin et à la mer azur est là, accessible à tous, à portée de tongs, mais évidemment elle serait au bout du monde qu'elle n'en serait pas plus loin d'eux. La réalité qu'ils habitent et qu'ils tentent tout au long du film péniblement à mettre en mots, c'est une nuit éternelle dont les beaux jours ne viendront plus jamais les en sortir.
Je me suis dit que Carrère aurait adoré faire ce film, recueillir ces paroles-là, partager la damnation de ces hommes. Comme lui, Massart réussit à respecter cette exacte et instable distance entre la compassion et la complaisance, à se maintenir dans l'écoute active, dans l'investissement humain de son projet, à se tenir à hauteur d'hommes sachant que se mettre à hauteur de crime est inenvisageable, et ce tout en évitant les écueils de la fascination morbide et de l'obscénité voyeuriste. Extraordinaire travail d'équilibriste.
Grand film politique aussi, dans son sens entier et noble, à savoir sur l'épineuse organisation de la vie de la cité, et en l'espèce du sort qui doit être réservé aux monstres. Il n'y a pas de réponses simples et toutes faites et le documentaire le montre bien, il y autant d'avis sur la question qu'il y a de détenus interrogés par Massart. Une chose apparaît évidente cependant : il n'y a pas de geôle plus infranchissable que celle qui est en eux, qu'ils ont chacun construit pour eux-mêmes, et c'est seulement en s'en libérant, en s'affranchissant de leurs démons, en s'acceptant dans leur implacable entièreté, qu'ils auront une chance crédible de revenir parmi les vivants.
The Love Witch (2016)
2 h. Sortie : 27 février 2019 (France). Drame, Thriller, Épouvante-Horreur
Film de Anna Biller
Gramscillance a mis 5/10.
Annotation :
19/01 // Pastiche plutôt sympathique dans sa démarche, malin aussi bien formellement que dans son actualisation de la figure de la sorcière. On va pas non plus casser des briques avec, le dilemme de la femme moderne ne trouvera pas son dénouement conceptuel et politique ici. Le motif féministe vient tapisser l'ensemble du récit, de jolies et saillantes couleurs, mais sans pour autant transfigurer l'essence même du projet, le faire dévier de son cahier des charges d'exercice de style modeste, anecdotique et, somme toute, absolument inoffensif.
Mais ne nous délivrez pas du mal (1972)
1 h 42 min. Sortie : 26 janvier 1972. Drame, Épouvante-Horreur
Film de Joël Séria
Gramscillance a mis 5/10.
Annotation :
27/01 //
Malmkrog (2020)
3 h 20 min. Sortie : 8 juillet 2020 (France). Drame, Historique
Film de Cristi Puiu
Gramscillance a mis 4/10.
Annotation :
23/01 // Construire un tunnel dialogué de 200 minutes autour de cinq personnages insupportables de suffisance philosophant sur la condition humaine et la destinée du monde tout en ingurgitant champagnes et petits fours, j'avoue que c'est un challenge pour le moins ambitieux.
C'est pas tant que ça n'est pas intéressant, mais tout ce blabla est rendu simplement inintelligible sur la longueur par une mise en scène conçue pour endormir le spectateur. À côté, la première heure de la Jeune Fille en feu, c'est du Nolan. Interminables plans séquences et fixes, diction théâtrale et froufroutée, lumière et éclairages barrylyndonesques collectivistes... Tout conspire contre notre lucidité, comme s'il fallait nous mêmes vivre à l'intérieur de cette ambiance ouatée et décadente d'aristos éclairés, pour pouvoir goûter au nihilisme badin de leurs propos.
Jamais été convaincu qu'il faille faire un film obscène pour filmer l'obscénité. C'est un attrape-nigauds facile qui permet de ne pas trop se mouiller, tout en éclaboussant de crasse les voyeurs involontaires mais consentants que nous sommes. Le sentiment aussi que personne ne peut sortir grandi de ce visionnage. Au-delà de l'écrasante majorité de personnes non-visée et de facto inatteignable pour le film, ceux qui ne rentreront pas dans le délire prendront le rôle de mauvais spectateurs, inattentifs et mal éduqués ; ceux qui se fondront sans mal dans cette atmosphère fin de siècle auront quant à eux la désagréable culpabilité de participer, même passivement, au manège pointé du doigt, d'être de cette clique détestable d'intellectuels et autres enragés de salon, appelant à refaire le monde du haut de notre inviolable et érudite tour d'ivoire.
Oeuvre d'un damné regardant son propre monde, résigné à habiter l'enfer sur terre, convaincu que tout éventuel Ailleurs n'est que chimère et, ce faisant, s'évertue à démontrer qu'en bons gentilshommes il faut s'accommoder des flammes qui nous brûlent férocement la chair et l'esprit. Désespérément snob donc, à en mourir.
La Mort du travailleur (2005)
Workingman’s Death
2 h 06 min. Sortie : 25 novembre 2005 (France).
Documentaire de Michael Glawogger
Gramscillance a mis 7/10.
Annotation :
01/02 //
Mother (2009)
Madeo
2 h 08 min. Sortie : 27 janvier 2010 (France). Policier, Drame, Thriller
Film de Bong Joon-Ho
Gramscillance a mis 6/10.
Annotation :
03/01 // La violence première est verbale, c'est d'elle dont surgit l'irréparable. Le maître du verbe aura toujours le dessus dans le rapport de force social, et inversement. Qu'il s'agisse de l'idiot du village ou de la traînée du bled, ils sont tous deux rebuts de la société, en bout de bout de la chaîne alimentaire, moins-que-rien mais déjà plus que l'autre. Alors, on s'entre-dévore, interchangeables et excédentaires que l'on est pour les gens d'en-haut. L'insulte comme prérogative exclusive du dominant, comme déclencheur du débordement, on la retrouve bien sûr dans son opus désormais le plus célèbre.
J'ai trouvé gros quand même l'idée du trisomique, venu saupoudré la déjà pénible prestation du fils simplet. Toujours plus quoi. Ça fait sens mais, pour le coup, Bong a la main un peu lourde. Et c'est un peu trop bien photographié à mon goût, quelque chose qui ne colle pas avec son cinéma, si résolu à faire cause commune avec le populaire, son absence de chichis, d'élégance, de bon goût bourgeois. Il en a fait la tentative ici, et n'y est jamais retourné. Il a dû en conclure que ça n'apportait rien de substantiel, de décisif à la beauté de son oeuvre, et il a évidemment bien raison.
Outlaw King : Le roi hors-la-loi (2018)
Outlaw King
2 h 01 min. Sortie : 9 novembre 2018. Biopic, Drame, Historique
Film de David Mackenzie
Gramscillance a mis 5/10.
Annotation :
12/01 // Passion Crusader Kings. Vraiment, si je suis totalement transparent avec moi-même, la seule raison qui m'a séduit dans l'idée de visionner le film.
Et le gouffre dans lequel je suis tombé est si grand que je doute raisonnablement de ma capacité à porter un jugement esthétique non-délirant sur le film. En quelques mots, du gros kiff.
Ce qu'il fait bien, c'est de faire une sorte de speedrun d'un récit épique à la Game of Thrones sans trop de pertes, qui se dévoile avec lisibilité et se déploie avec amplitude, sans donné l'impression d'être empêché ou contraint par le format "court" d'un 120 minutes. Les noeuds politiques, le jeu d'alliance et de trahison, les boucheries guerrières : toute la panoplie est là, correctement articulée, condensée de sorte à ce qu'on est l'impression de regarder un film d'action au rythme haletant et qui n'a pas le temps de niaiser.
Le revers de la médaille, c'est que tous les personnages sont survolés, le récit n'a pas le temps de s'attarder, rendant toutes les relations schématiques et sans surprise, évidées de tout enjeu émotionnel pour le spectateur. Et ce avant même de discuter de l'interprétation. Sans en adorer aucun, j'aime plutôt bien le trio d'acteurs "reconnaissables" de l'affiche ; sauf que, de toute évidence, ils avaient totale carte blanche pour composer leurs personnages. Sans concertation, ça donne trois solos, aux qualités respectives contrastées et inégales, semblant extraites de trois films bien distincts les uns des autres. Le fond est touché par Aaron Johnson, qui joue son chevalier sans terre comme un Nicolas Cage en pleine montée de D, ce qui produit des moments de pure comédie assez marrants mais complètement HS aussi.
Anecdotique, mais plutôt plaisant. Sur ce, je retourne jouer.
Pieces of a Woman (2021)
2 h 06 min. Sortie : 7 janvier 2021. Drame
Film de Kornél Mundruczó
Gramscillance a mis 5/10.
Annotation :
08/01 // Assurément un film d'Europe de l'Est. Tout y est : visages désolés, paysages blêmes, réalité sordide et ennui aussi poli que croissant. Monologue mémorable quand même du personnage le plus intéressant du film, la mère, qui Godwinise audacieusement et bon escient le récit.
Profils paysans - Chapitre 1 : L'Approche (2001)
1 h 28 min. Sortie : 9 mai 2001.
Documentaire de Raymond Depardon
Gramscillance a mis 7/10.
Annotation :
01/02 //
Profils paysans - Chapitre 2 : Le Quotidien (2005)
1 h 23 min. Sortie : 23 février 2005. Portrait
Documentaire de Raymond Depardon
Gramscillance a mis 7/10.
Annotation :
01/02 //
Profils paysans - Chapitre 3 : La Vie moderne (2008)
1 h 28 min. Sortie : 29 octobre 2008. Portrait
Documentaire de Raymond Depardon
Gramscillance a mis 7/10.
Annotation :
02/02 //
Le Roi (2019)
The King
2 h 20 min. Sortie : 1 novembre 2019. Biopic, Drame, Historique
Film de David Michôd
Gramscillance a mis 4/10.
Annotation :
12/01 // Le film ne réussit pas beaucoup de choses malheureusement. Dommage, les idées sont là et Michôd arrive parfois à les mener à bon port. Le plan, superbe, où la caméra s'élève pour nous montrer la marée humaine dans laquelle Falstaff va se noyer ; il ne s'agit plus d'une bataille, mais juste d'un amas de corps et de ferrailles qui va provoquer sa propre asphyxie.
Chalamet n'est pas du tout crédible. Charisme anachronique, qui rappelle les baby rockeurs des années 2000 et invoque assez mal la stature du roi-guerrier.
Quant au fond, assez banal. Michael Corleone plongé dans un jeu de trône médiéval. Mouais.
La Terre (1930)
Zemlya
1 h 15 min. Sortie : 8 avril 1930 (Union Soviétique). Drame, Muet
Film de Alexandre Dovjenko
Gramscillance a mis 8/10.
Annotation :
05/01 // Une vraie révélation. Complètement passé à côté au premier visionnage, il y a un peu moins de dix ans maintenant ; sans doute à cause de sa fonction première d'arme de propagande, et qui fait clairement pas dans la dentelle pour habiller sa pravda. C'est sûr qu'il est fascinant d'imaginer le film que ça aurait été sans le cahier des charges soviétique. Fantasme absurde cependant, qui équivaut à imaginer ce que serait John Ford s'il n'avait pas été Américain.
Exaltation et frénésie. Absolument subjugué par la danse cosaque au milieu du film, désormais imprimé pour toujours dans ma mémoire cinéphilique. Une telle intensité émotionnelle pour un tracteur, ce serait franchement hilarant si ça n'était d'abord terrassant de beauté.
Et si les méchants sont ratés, ça n'est pas bien grave. Ils ne sont pas ce qui intéressent le cinéaste, tout entier tourné vers le Peuple, ses visages burinés et ses sourires cabossés, élevé ici au rang de héros mythologiques, à la gloire éternelle, sauvé pour toujours de l'oubli.
Toni Erdmann (2016)
2 h 42 min. Sortie : 17 août 2016 (France). Comédie dramatique
Film de Maren Ade
Gramscillance a mis 8/10.
Annotation :
02/01 // Toujours un de mes films chéris de la décennie. Au croisement parfait du cinéma populaire et d'auteur, tant dans la forme que dans le fond.
Le sujet est connu depuis l'Antiquité : comment ramener d'entre les morts l'être aimée ? Le père d'Inès le voit bien, qu'elle n'est plus que l'ombre de son ombre. C'est un fait notoire que la finance est l'incarnation moderne de l'Enfer sur terre, que tous ces Faust d'aujourd'hui ont sacrifié leur âme sur l'autel du profit et des points de croissance.
Répondre au masque par la bergamasque. Faire le pari du zbeul pour déjouer la descente inexorable vers le fond de la nuit. C'est par le jeu qu'on sauvera peut-être ce qu'il restera encore à sauver de notre humanité. Lubitsch ne répliquait rien d'autre au nazisme.
J'aime beaucoup la scène où elle chante du Whitney Houston chez les Bulgares, on voit ce qu'il y a de plaisir enfantin dans l'interprétation, et toute la distance tragique qui sépare la petite fille de la consultante, la vie de la mort, se loge dans le regard de Sandra Hüller. Et la fin a la lucidité de noter qu'on ne revient pas indemne des Enfers, si tant est qu'on puisse jamais en revenir.
Wonder Woman 1984 (2020)
2 h 31 min. Sortie : 31 mars 2021 (France). Action, Aventure, Fantastique
Film de Patty Jenkins
Gramscillance a mis 2/10.
Annotation :
14/01 // Bonne piqûre de rappel. Pas tant nocif que tout à fait inutile et barbant.