Cinéphagia 2024

2023 était définitivement une des meilleurs années cinéma de ma vie !
Tout ça m'a donné envie de continuer à m'investir à fond pour 2024, j'ai quelques idées de pistes à creuser, mais je crois que finalement je vais juste me laisser porter par le flot des découvertes.


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139 films

créee il y a 9 mois · modifiée il y a 3 mois

Les Innocents
7.8

Les Innocents (1961)

The Innocents

1 h 40 min. Sortie : 18 mai 1962 (France). Épouvante-Horreur, Fantastique, Drame

Film de Jack Clayton

Psycox a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et le regarde actuellement.

Annotation :

Comment mieux démarrer l’année qu’avec un grand classique de l’horreur ? “Les Innocents”, c’est l’histoire d’une femme embauchée par un riche homme d’affaires qui n’a ni le temps ni l’envie de s’occuper de deux gamins dont il a hérité de la charge à la mort de leurs parents. Dévouée et bien décidée à mettre tout son cœur à l’ouvrage, elle abandonne tout pour venir vivre dans un immense manoir coupé du monde où ne vivent que les gamins et leurs domestiques. Très vite, elle se rend compte que quelque chose cloche avec les enfants…

Jouissant d’un magnifique noir et blanc qui accentue le côté mystérieux du récit, “Les Innocents” installe dès son générique une ambiance particulièrement inquiétante et pesante qui jamais ne quittera le film. C’est d’ailleurs un des premiers films d’horreur purement psychologique de l’histoire si je ne m’abuse, prenant des directions assez osées, d’autant plus pour l’époque. Je me sens un peu pied & main liés en écrivant ce commentaire, car je pense qu’il est primordial de ne pas trop en dire, mais il regorge d’idées brillantes et offre une expérience ambiguë au spectateur qui porte au débat. Libre place à l’interprétation jusqu’à son tragique final, issue d'une scène particulièrement éprouvante et dont la dernière image est un rappel du générique absolument glaçant, un peu comme dans “Rosemary’s Baby”. C’est sublime, 2024 commence très bien pour moi !

La Ruée vers l'or
8

La Ruée vers l'or (1925)

The Gold Rush

1 h 35 min. Sortie : 9 octobre 1925 (France). Muet, Aventure, Comédie dramatique

Film de Charlie Chaplin

Psycox a mis 7/10.

Annotation :

On continue sur notre lancée rattrapage de classiques avec un des Chaplin les plus connus qui manquait à ma collection ! Une film du maître qui jongle habilement entre l’aventure et le drame social, avec ce personnage de Charlot plus que jamais tourné en ridicule et rejeté par presque tous les personnages dans le film. C’est cet aspect qui me touche le plus personnellement dans son oeuvre globale. Comme à l’accoutumée, les moments très drôles et très touchants qui cohabitent naturellement, c’est intelligemment ficelé et même si ça a évidemment vieilli, ça reste très efficace. L’aspect plus aventure, avec la ruée vers l’or en Alaska en tant que telle m’a cependant un peu moins plu, je pense que le film est moins taillé pour moi qu’un bon vieux “City Lights”, “The Kid” ou encore “Le Dictateur”. Mais bon évidemment c’est bien, je ne vous apprends rien: on le lance en sachant grosso modo ce qu’on va voir et on ne sera pas déçus !

Héros du tiers monde

Héros du tiers monde (2000)

Bayaning 3rd World

1 h 33 min. Sortie : 16 février 2000 (Philippines). Comédie dramatique, Historique, Essai

Film de Mike De Leon

Psycox a mis 5/10, l'a mis dans ses coups de cœur et le regarde actuellement.

Annotation :

Après le très moyen “Le Paradis ne se partage pas”, Mike de Léon a sorti un ou deux projets encore plus méconnus puis a disparu du cinéma pendant plus de 12 ans… Il revient alors avec “Héros du tiers monde”, un film assez particulier qui mêle documentaire et fiction, pas inintéressant mais assez difficile à appréhender quand on est peu ou pas au fait de l’histoire du pays. “Héros du tiers monde” raconte l’histoire de deux hommes qui veulent réaliser un film sur José Rizal, un jeune homme exécuté publiquement au début du XXe siècle érigé au rang de héros national depuis dans la société contemporaine des Philippines. Oui mais voilà, l’histoire est globalement floue, il est difficile de démêler le vrai du faux et surtout de comprendre pourquoi cet évènement s’est réellement passé. Entre volonté d’hommage et remise en cause du mythe, ils se retrouvent très vite tiraillés.

La bonne idée du film, c’est ces reconstitutions d’interview de personnes décédées depuis des années rencontrées fictivement par les deux réalisateurs durant leur investigation. Y’a également pas mal d’idées de montage et mise en scène qui donnent un vrai cachet au documentaire, une forme assez unique. Mais bon, comme mentionné plus tôt, c’est quand même assez difficile à suivre je trouve sans être branché à fond sur le sujet, ça m’a finalement un peu ennuyé à la longue, j’ai eu du mal à le finir. Dommage donc, je ne peux décemment pas le conseiller: c’est un sujet niche dans un cinéma déjà bien niche en lui-même.

Chicken Run - La Menace nuggets
6.1

Chicken Run - La Menace nuggets (2023)

Chicken Run: Dawn of the Nugget

1 h 41 min. Sortie : 15 décembre 2023. Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Sam Fell

Psycox a mis 5/10, l'a mis dans ses coups de cœur et le regarde actuellement.

Annotation :

C’est toujours risqué de proposer des suites à des films devenus cultes pour une génération bien des années après ! Je ne peux m’empêcher de me poser la question sur les motivations réelles qui sous-tendent ce genre de projet. Mon côté un peu hater des suites, qui préfère toujours les sorties originales face à cet épuisement parfois laborieux d’un matériel de base à succès, ne peut s’empêcher d’imaginer qu’on essaye de re-surfer sur une gloire passée sans réelle volonté artistique derrière. M’enfin, quand bien même ce serait le cas ici, le résultat reste acceptable.

Acceptable c’est le mot qui me vient directement en tête parce que clairement il a tout d’une suite dispensable. Hormis le traitement sur la parentalité, il n’y a pas grand chose d’autre de vraiment original à se mettre sur la dent. Oui ce style d’animation unique est toujours aussi appréciable, oui le taf côté DA est chouette, oui on titille habilement notre nostalgie… mais c’est quand même un peu forcé tout ça, ça sonne un peu faux quelque-part. D’autant qu’on perd en radicalité. “Chicken Run” premier du nom puisait bien plus dans le registre horrifique, et faisait directement penser à des heures sombres de notre histoire, que ce soit dans ses visuels et dans la crainte extrême qu’on ressentait pour les personnages. Ici on sait d’entrée de jeu que tout va bien se passer, je trouve qu’à aucun moment on a réellement peur pour le destin des poulettes ! Je n’ai pas passé un mauvais moment, mais j’ai quand même envie d’être un peu sévère parce que j’ai du mal avec ce genre de projets à moitié assumés.

L'Innocence
7.5

L'Innocence (2023)

Kaibutsu

2 h 06 min. Sortie : 27 décembre 2023 (France). Drame, Thriller

Film de Hirokazu Kore-eda

Psycox a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et le regarde actuellement.

Annotation :

Forcément quand j’entends qu’un nouveau film de Kore-Eda va paraître, je l’attends de pied ferme. Forcément quand en plus je vois des retours aussi convaincants, j’ai du mal à cacher mon excitation. Surtout quand un film reçoit autant de louanges et qu’il sort après “Nos bonnes étoiles” - son film coréen - que j’avais trouvé très faible comparé au reste de sa filmographie. Je voyais donc “L’innocence” comme le retour de Kore-Eda au sommet de sa forme… et le film a dépassé toutes mes attentes, je le considère même comme un de ses tout meilleurs.

Quelle construction brillante, bon sang ! Le film parle d’une histoire de violence scolaire, en démarrant le récit avec le point de vue de la mère, convaincue que son fils unique se fait maltraiter à l’école. Oui mais voilà, tout n’est pas si simple et parfois ce que l’on voit de ses propres yeux n’est que la partie émergée de l’iceberg. Le film montre à quel point les apparences peuvent être trompeuses, que le cœur peut empêcher de voir la réalité des choses, et tout ça avec une grande intelligence et sagesse. Il dénonce un système, des décisions parfois trop rapides et surtout les dangers que peut apporter un manque de communication et de compréhension de l’autre. Ce qui est dur c’est que ceux qui en pâtissent le plus sont toujours les enfants. Ceux qui n’ont pas encore la maturité nécessaire pour savoir comment réagir et qui fatalement vont faire des erreurs eux aussi qui ne peuvent que complexifier les choses... D’autant qu’à leur échelle, un petit rien peut être perçu comme un drame terrible, alors en plus quand il y a quelque-chose de grave, que dire ?

Et puis au-delà de ça, quand on découvre les différents points de vue et qu’on termine sur le segment des enfants, on se rend compte qu’il y a encore autre chose, de plus profond et plus personnel encore qui se cache. Une pureté enfantine qui se dirige quelque-part vers un domaine jugé encore de nos jours par beaucoup - à tort - comme des interdits. Le film est d’une densité folle, mais tout se tient parfaitement et tout est parfaitement traité: c’est magistral, foncez ! Et puis pour couronner le tout si vous n’êtes pas encore convaincus, c’est la dernière partition du regretté Ryuichi Sakamoto, raison de plus pour aller découvrir cette merveille en salle pour bien commencer l’année !

The Discarnates
7.6

The Discarnates (1988)

Ijin-tachi to no natsu

1 h 48 min. Sortie : 15 septembre 1988 (Japon). Drame, Épouvante-Horreur, Romance

Film de Nobuhiko Ôbayashi

Psycox a mis 7/10 et le regarde actuellement.

Annotation :

Ce qui est trop bien quand on devient spécialiste d’un domaine, c’est qu’on finit par se rapprocher de gens qui le sont encore plus, qui ont toujours plus à nous apprendre et nous faire découvrir. Je suis sur les réseaux plein de fans de cinéma asiatiques ultra calés et grâce à eux je découvre des pépites méconnues, des réalisateurs injustement boudés ou qui ne traversent pas les frontières, ou encore des bizarreries imparfaites mais savoureuses. C’est à cette dernière catégorie qu’appartient “The Discarnates”, l’oeuvre qui nous intéresse aujourd’hui.

Ce que j’aime par dessous tout dans la J-Horror, c’est son côté cauchemardesque et imprévisible. C’est quelque-chose qu’on ne retrouve pas forcément dans le cinéma d’horreur occidental, la forme est tout de même très différente. Je trouve qu’il y a toujours ce côté dérangeant de l’inconnu qui bafoue la logique même, cette science du décalage qui crée un inconfort, confortable pour les amateurs d’épouvante spécifiquement dans le cinéma japonais horrifique. On ne sait jamais où on va nous emmener, tout se déclenche toujours de façon insidieuse, latente, sournoise… A la manière d’un “Kaïro”, peut-être son meilleur représentant, “The Discarnates” est un film difficile à appréhender qui pique la curiosité et nous emmène dans des coins sombres où fantômes côtoient les vivants sans qu’on ne comprenne vraiment pourquoi ni comment. Mais le but n’est pas de tout comprendre mais bien de se laisser emporter et accepter de perdre son esprit rationnel le temps d’un film…

Je le disais en introduction de ce commentaire trop long, le film est clairement imparfait, il accuse notamment un petit ventre mou vers sa moitié, un poil trop long pour ce qu’il raconte aussi, mais reste une expérience qui m’a séduit dans sa globalité. J’aime quand le cinéma japonais mêle horreur visuelle et psychologique, les personnages sont souvent extrêmement tourmentés mentalement, émotionnellement, et cela dépeint directement sur leur physique, leurs proches ou leur environnement. La descente aux enfers semble inévitable à mesure que les personnages tentent de comprendre ce qui leur arrive, c’est souvent contre-productif de vouloir améliorer les choses, en ça la J-Horror est géniale également. C’est comme si à chaque fois la brèche entre le monde réel et celui des cauchemars s’ouvrait et laisser échapper des choses qui dépassent la raison… Etrange mais très intéressant film proposé ici par le papa de “Hausu”, très différent dans le style et le to

Le Cercle des neiges
7.2

Le Cercle des neiges (2023)

La sociedad de la nieve

2 h 23 min. Sortie : 4 janvier 2024 (France). Drame, Historique

Film de J. A. Bayona

Psycox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

L’histoire est connue, à la fois tragique mais hautement cinématographique, celle de la survie d’un groupe de rugbymen uruguayens dans les années 70 pendant plus de 70 jours dans les montagnes enneigées de la cordillère des Andes suite à un crash d’avion. Très connue donc pour l’exploit que cela représente, même si beaucoup ont péri plus d’une dizaine s’en sont sortis vivants et quasi indemnes, mais aussi et surtout pour la façon dont ils ont pu tenir aussi longtemps dans un environnement aussi hostile… On a rapidement fait de déshumaniser ces derniers alors qu’il s’agit là de la façon la plus intelligente et certainement la seule viable pour survivre, aussi horrible soit-elle. Dans de telles circonstances, je peux vous dire que je n’hésite pas longtemps à faire de même (je suis gentil n’ayez pas peur svp) ! Très intéressant traitement de Bayona autour de l'identité de groupe et le questionnement moral relatif à cette décision si grave mais importante, le tout en préservant l’humanité et le statut héroïque de ces Hommes. A ce titre, le film porte merveilleusement bien la double casquette de super film de survie et devoir de mémoire respectueux aussi bien des survivants que des disparus.

A l’exception de quelques FX un peu visibles et de ce filtre coloré netflixien bien factice collant à la majorité des productions de la plateforme comme un vieux chewing-gum fade qui résiste même aux lavages, pas grand chose à redire côté technique. Tout est bien pensé pour offrir une vraie immersion aux spectateurs, on ressent plus que jamais les variations de températures allant du supportable jusqu’au froid mordant, les aléas de la nature et leur force dévastatrice; la mort n’est jamais loin. Malgré une histoire connue, le film arrive à prendre le spectateur par surprise sur un point assez crucial du film, dont je ne peux parler ici sans spoiler, mais très beau tour de force qui redonne un second souffle au récit au moment le plus opportun. C’est franchement maîtrisé et ça fait plaisir à voir une nouvelle proposition solide de la part d’un petit réalisateur qui m’a déjà agréablement surpris par le passé ! L’année 2024 en VOD commence bien.

Paddington
6.4

Paddington (2014)

1 h 35 min. Sortie : 3 décembre 2014 (France). Aventure, Comédie, Jeunesse

Film de Paul King

Psycox a mis 6/10, l'a mis dans ses coups de cœur et le regarde actuellement.

Annotation :

A défaut de m’avoir motivé à le découvrir en salle, la sortie de “Wonka” m’a rappelé l’existence de ce petit film ursin nommé “Paddington”, idéal pour terminer le week-end en douceur. Si d’ordinaire les films un peu enfantin du genre me laissent totalement indifférent, je dois reconnaître qu’il y a ce petit charme à l’anglaise et cette malice en plus qui m’ont séduit. Et puis il est quand même mignon cet ourson, faut le reconnaître ! On est face à une petite piqûre de bienveillance, avec un casting parfois surprenant, un bon film de CPT (canapé, plaid, tisane) à n’en pas douter ! Trame classico-classique mais qui amplifie le sentiment de confort du spectateur: quand on fait les choses bien on est pas toujours obligé d’innover partout. Franchement je suis tombé dedans, pas grand chose à dire de plus, sympatoche !

La Quatrième Dimension
6.5

La Quatrième Dimension (1983)

Twilight Zone: The Movie

1 h 41 min. Sortie : 1 février 1984 (France). Science-fiction, Fantastique, Épouvante-Horreur

Film de Joe Dante, George Miller, Steven Spielberg et John Landis

Psycox a mis 6/10, l'a mis dans ses coups de cœur et le regarde actuellement.

Annotation :

Je ne connais que de réputation cette série culte mêlant épouvante et science-fiction, cependant j’étais très curieux de voir quatre aussi grands réalisateurs adapter des épisodes cultes dans le cadre d’une anthologie au format long-métrage ! On aimerait voir plus souvent ce genre de collaboration folle, même si ce n’est pas toujours un succès, ça a le mérite d’être des projets super aguicheurs sur le papier. C’est quatre personnes dont j’apprécie de base le travail, des esprits très créatifs qui ont tous une vision artistique assez marquée et démonstrative, donc très intéressant de les voir évoluer dans ce registre. Pour la peine je vais commenter chaque segment indépendamment dans un premier temps:

Segment 1 - John Landis
Une première histoire qui met en scène un gros raciste américain frustré de ne pas avoir eu de promotion, au profit d’un autre salarié de confession juive. Après avoir balancé à ses amis toutes ses pensées répugnantes envers les gens issus d’autres cultures ou religions, il se retrouve catapulté à différentes époques et lieux à la place des opprimés. Un propos certes louable mais gros sabot dans un court-métrage relativement convenu à mon sens. On reconnait un peu la patte visuelle de Landis, mais ça reste le segment le moins intéressant de l’anthologie à mon sens. (5/10)

Segment 2 - Steven Spielberg
Dans une maison de retraite, un mystérieux vieillard souriant est capable de rendre la jeunesse à quiconque saurait garder une âme d’enfant intact. C’est mignon, ça se regarde sans soucis… mais ça reste un peu niais dans les faits. On apprécie l’euphorie générale de la fin, mais je ne peux pas dire que j’ai été particulièrement emballé par la proposition. Le deuxième plus faible à mes yeux (5/10).

Segment 3 - Joe Dante
Un gamin un peu étrange amène une femme chez lui suite à un accident de la route ayant endommagé son vélo. L’accueil est chaleureux, très chaleureux, trop chaleureux… quelque-chose ne tourne pas rond avec cette famille et l’enfant semble être le coeur du problème. Clairement le segment le plus créatif visuellement parlant, Dante oblige ! Y’a vraiment des supers idées visuelles et côté FX, également le plan le plus terrifiant de toute l’anthologie. Le concept est cool, bien adapté au style du cinéaste, franchement c’est un super court métrage ! Il m’avait déjà beaucoup convaincu dans une autre anthologie, c’est un format qu’il semble maîtriser définitivement. (7/10)

Segment 4 - Georges Miller
Durant un trajet en avion part

Super
6.6

Super (2011)

1 h 36 min. Sortie : 13 juillet 2011 (France). Action, Comédie, Drame

Film de James Gunn

Psycox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Parmi toute la flopée de Yes-Men sans talent responsable de la majorité des blockbusters insipides de ces dernières années chez Marvel, il y en a un qui s’en est toujours mieux sorti que les autres. Un type qui a su apporter un peu de fraîcheur à la bouillie habituelle, des oeuvres moins impersonnelles et de fait plus agréable à mater même sans être fan du genre, j’ai nommé James Gunn. Pour être franc, j’m’en fiche pas mal du type, mais je le respecte déjà bien plus et j’étais justement curieux de voir ce qu’il pouvait donner quand on lui laissait vraiment de la liberté. Ca faisait un bail que j’entendais du bien de “Super”, son film d’avant “Les Gardiens de la Galaxie” premier du nom, et je peux affirmer désormais que cette rumeur est fondée !

Le pitch m’a directement convaincu: un type paumé qui après s’être fait largué et avoir fait le bilan - pas forcément glorieux - de son existence, tombe sur une cassette de propagande télévangéliste où un super-héros chrétien apprend aux gens à discerner le Bien du Mal. Il est désormais convaincu que c’était également son destin depuis le départ. Un film avec un postulat totalement barré, mais pas stupide pour autant, cette folie étant propre au personnage principal en lui-même qui évolue dans un cadre un peu précaire, au milieu d’autres parias comme lui. Assez trash et borderline, le film arrive à être aussi touchant que drôle, un divertissement complet en somme avec une vraie proposition personnelle. Je pensais à tort toutes ces années que c’était une version low cost de “Kick-Ass” mais en réalité c’est assez différent, et c’est carrément lui le meilleur des deux à mon humble avis dans le normal-guy-super-hero-universe !

Klaus
7.7

Klaus (2019)

1 h 36 min. Sortie : 15 novembre 2019 (France). Aventure, Comédie, Jeunesse

Long-métrage d'animation de Sergio Pablos et Carlos Martínez López

Psycox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

“Klaus” est l’incarnation même de mon retard de visionnage sur certaines sorties populaires… sans raisons particulières. Il avait fait beaucoup de bruit lors de sa sortie, audimat unanime, mais je n’avais jamais pris le temps de le voir… Et chaque Noël je me disais: “Cette année, c’est la bonne !” sans jamais m’y pencher finalement. Et là 2023 arrive… et je rate le coche une nouvelle fois ! Mieux vaut tard que jamais, Noël est passé certes, mais c’est pas grave me voilà parti pour sa découverte en pleine vague de froid, début 2024.

Il ne m’aura fallu que quelques minutes de visionnage pour comprendre que j’avais à faire à une vraie proposition singulière et maîtrisée. Visuellement le film est sublime. Retour au dessin, le vrai, de la bonne 2D avec une patte et un style visuel propre très soigné. J’ai été assez vite agréablement surpris de voir à quel point le film sait prendre le temps d’exposer les lieux, de présenter de vrais plans de paysages magnifiques qui participent à l’immersion du spectateur dans cet environnement coupé du monde, où les hommes survivent dans la Nature et ne l’ont pas encore domestiquée. Chose assez rare dans le paysage indépendant actuel, je suis à la fois très fan de la direction artistique globale côté décors et du chara-design des personnages. Un très beau travail qui pour le coup montre bien que les productions Netflix ne sont pas toujours impersonnelles, même si c’est souvent le cas.

Mais un bel enrobage ne fait pas tout. Et ça tombe bien parce que dans son histoire, son message et son ton, “Klaus” n’est pas en reste. Il propose une sorte d’Origin story au Père Noël tel qu’on le connaît aujourd’hui. Le mythe est justifié de façon amusante par un enchaînement d'événements à moitié volontaires orchestrés par un jeune facteur nanti puni pour son oisiveté par son père, cherchant à quitter l’île hostile sur laquelle il est envoyé en faisant ses preuves dans le métier, et un vieil homme barbu vivant reclus dans un atelier où il confectionnait jadis des jouets. Main dans la main, ils vont collaborer pour mettre fin à une guerre de clan millénaire au sein de l’île entre deux familles en apportant de la joie aux enfants. Le film arrive toujours - non sans malice - à faire évoluer l’histoire et offre un beau message global sans jamais tomber dans la facilité ou ce côté niais qu’on pourrait imaginer quand on pense à “la magie de Noël”. C’est plein de bonnes valeurs, avec des personnages très attachants, un très bon rythme global, y’

Frères de sang
7

Frères de sang (2004)

Taegukgi

2 h 20 min. Sortie : 11 mai 2005 (France). Drame, Guerre

Film de Kang Je-Gyu

Psycox a mis 7/10 et le regarde actuellement.

Annotation :

Soirée spéciale Corée du Sud avec le frangin Robibine ! On a cuisiné du Tteokbokki et on a maté ce film en buvant du Soju, super expérience que nous allons reproduire avec d’autres pays à n’en pas douter ! Mais bon, trêve de blabla, ce qui nous intéresse ici, c’est le film en lui-même. “Frères de Sang” est un film de guerre assez classique dans sa forme comme dans son fond, formule connue certes mais très bien orchestrée à mes yeux. L’aspect amour fraternel puis lutte fratricide fonctionne évidemment très bien de base, et encore plus dans un contexte comme celui de la guerre où le tragique devient le quotidien. D’un oeil occidental, c’est également un super film pour découvrir cette guerre que l’on ne connaît que très peu, voire pas du tout, entre les deux Corées.

Mais ce qui marque le plus dans “Frères de Sang”, c’est cet aspect ultra réaliste et violent sur la guerre et ses ravages. On entre très vite dans le chaos total des scènes de bataille, avec scènes de mise à mort, d’explosions, de blessures très graphiques assez impressionnantes et surtout bien fichues à l’écran. C’était d’autant plus spectaculaire que le film est sorti dans les maudites années 2000 pour les FX, celles où le numérique était encore chancelant, qui accusent souvent le coup et vieillissent assez mal visuellement parlant du moins. Hormis quelques scènes avec des avions sur la fin assez vilaines, ça a vraiment de la gueule et ça se regarde sans rougir face aux productions actuelles de films de guerre. Franchement un bon film, on comprend facilement son succès en Corée du Sud lors de sa sortie en salle à l’époque !

Mothra
6.5

Mothra (1961)

Mosura

1 h 40 min. Sortie : 30 juillet 1961 (Japon). Fantastique, Science-fiction

Film de Ishirô Honda

Psycox a mis 6/10 et le regarde actuellement.

Annotation :

Quel joyeux bordel ! Autant c’est un de mes Kaijus préférés en termes de design, autant le film en lui-même - bien que réjouissant quelque-part dans son aspect foutraque - ne m’a pas totalement convaincu. L’histoire de base n’a absolument aucun sens: ces histoires d’aborigènes et de fées, on est quand même loin de l’aspect anti-nucléaire que je trouve très intéressant chez Godzilla & cie, même si on dénonce quelque-part aussi la folie humaine dans ce film. Après j’aime toute l’énergie dépensée pour apporter un cadre & un univers cohérent au récit, avec ce pays fictif et les moyens mis en oeuvre… Mais bon ça met du temps à se lancer, et je ne suis pas forcément super friand de l’humour un peu potache qu’on retrouve quand même beaucoup dans ce film. Expérience en dents de scie donc pour moi, parce que même si ce n’est pas un coup de coeur, quand je repense à certains plans, idées ponctuelles et Mothra en elle-même, je ne peux pas m’empêcher d’éprouver une sympathie pour le film.

Paddington 2
7.1

Paddington 2 (2017)

1 h 43 min. Sortie : 6 décembre 2017 (France). Aventure, Comédie, Jeunesse

Film de Paul King

Psycox a mis 6/10.

Annotation :

Dans la continuité de l’expérience proposée par le premier film. La formule est quasiment identique, la surprise en moins me concernant. Il a fondamentalement tout de la suite dispensable, il n’apporte pas forcément de choses nouvelles si ce n’est une galerie de personnages et caméos enrichie. J’ai passé un moment sympathique devant, mais j’ai l’impression que moins d’une semaine après, j’commence déjà à l’oublier. En fait quand je fais le bilan des trucs que j’aime bien dans ce film, comme l’aspect british exacerbé ou les visuels à la Wes Anderson par exemple, je n’arrive rien à citer que je n’ai pas vu dans le premier opus.

Nekromantik
5

Nekromantik (1987)

1 h 11 min. Sortie : 1987 (République fédérale d'Allemagne). Épouvante-Horreur

Film de Jörg Buttgereit

Psycox a mis 4/10 et le regarde actuellement.

Annotation :

Il y a des films “à voir au moins une fois dans sa vie”, des classiques du cinéma incontournables comme “Apocalypse Now”, “Taxi Driver” ou encore “Lawrence d’Arabie”. Mais il y a aussi les expériences assez unique qu’on pourrait qualifier de “à voir au moins une fois dans sa vie… si vous êtes avides de cinéma bis complètement détraqué et curieux de voir à quel point l’humanité ne manquera à personne à l’échelle de l’univers”, et vous l’aurez compris c’est bien à cette catégorie précise qu’appartient “Nekromantik”.

Un film au postulat plus que dérangeant vous en conviendrez (je l’espère ?!), tout droit sorti de cette bonne vieille RFA, aussi amateur et fauché que créatif dans ses visuels gores et décadents. Faut vraiment regarder ça non pas comme un film mais une expérience dispensable, tu ne sortiras jamais de là en te disant que tu as grandi en tant qu’être humain, mais je dois avouer que l'aspect sexuel crado mis à part (heureusement on voit rien quasiment), j’ai été assez surpris par la qualité de certains FX, notamment l’accident de voiture très graphique du début.

Le final est… unique, c’est finalement très cohérent avec le reste de la proposition et aussi quelque chose que vous n’aviez jamais vu jusqu’à présent et que vous ne cherchiez pas forcément à voir ! Est-ce que je regrette de l’avoir vu ? Non parce que ça faisait longtemps que j’entendais parler de ce “chef d’oeuvre”, est-ce que je le conseille et je compte le revoir un jour ? Non, oskour.

Godzilla Minus One
7.1

Godzilla Minus One (2023)

2 h 05 min. Sortie : 7 décembre 2023 (France). Action, Science-fiction, Aventure

Film de Takashi Yamazaki

Psycox a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et le regarde actuellement.

Annotation :

Un bien belle proposition dans le paysage du Kaiju moderne, très différentes d’un “Shin Godzilla” dans son approche du sujet et son positionnement vis-à-vis de la gestion de crise à grande ampleur. Ici on n’essaie pas de montrer comment la situation se gère politiquement et les quelconque travers de la société, mais bien au contraire de mettre en avant la force liée à l’unité et l’entraide globale du peuple japonais. Un très beau boulot pour créer un divertissement catastrophe spectaculaire, en particulier durant des scènes de destructions de la ville plus que saisissantes, avec des effets spéciaux franchement cools, point qui n’a jamais été la force principale du Japon à mes yeux. Ajoutez à cela un traitement assez intéressant de la notion de sacrifice, poussé dans un de ses plus horribles retranchements durant la seconde guerre mondiale avec les kamikazes, et vous avez vraiment une très belle proposition complète sur le sujet qui rend en plus un bel hommage à l’oeuvre originelle jusque dans le design de la créature ! Le souci du film reste quelque chose qu’on peut noter dans pas mal de films du genre: un build-up et un aspect narratif un peu trop longuet et bavard, rendant le film moins efficace qu’il ne pourrait l’être. Malgré ça, un film très sympathique que je vous recommande chaudement !

Carne
7

Carne (1991)

40 min. Sortie : mai 1991 (France). Drame, Policier, Thriller

Moyen-métrage de Gaspar Noé

Psycox a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et le regarde actuellement.

Annotation :

Qu’on aime ou qu’on aime pas le travail de Noé, on ne peut pas lui reprocher sa singularité et sa tentative - dès ses débuts - de créer des propositions personnelles aussi bien dans les thématiques que dans le style. “Carne” contient déjà tout son cinéma:, une certaine exposition de la violence humaine, un ton relativement pessimiste et toujours sérieux, des scènes chocs très graphiques, une photographie / colorimétrie reconnaissable entre mille, l’utilisation récurrente de cartons, le cadrage atypique et j’en passe. Personnellement je suis client de son cinéma, même si je comprends assez aisément qu’on puisse être laissé sur le carreau voir carrément détester ses propositions, mais je trouve toujours qu’il y a une vraie pertinence à ses films et ce qu’il y raconte à sa façon. Plus que jamais la haine est au cœur des débats ici, et ses ravages sont plus que frontalement exposés et dénoncés. Un bien beau départ à mon sens pour une filmographie qui sent bon le vitriol.

Millennium Mambo
7.2

Millennium Mambo (2001)

Qian xi man po

1 h 45 min. Sortie : 31 octobre 2001 (France). Drame, Romance

Film de Hou Hsiao-Hsien

Psycox a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et le regarde actuellement.

Annotation :

C’était très certainement un des films qui croupissait depuis le plus longtemps dans ma pile d’envies, injustement, et ce depuis mes débuts sur SensCritique… Autant dire que ça remonte maintenant ! Finalement un mal pour un bien puisque cela m’a permis de le découvrir sur grand écran, et quelle découverte ! Magnifique portrait de paria comme je les aime et dont Taiwan a le secret. Celui d’une femme qui a du mal à trouver sa place, imcomprise ayant fini par court-circuiter ses projets de jeunesses suite au hasard de ses rencontres et fréquentations, coincée dans un quotidien auquel elle ne s’identifie plus. Le tout avec une vraie poésie, un rythme lent quasi hypnotique, comme si la caméra filmait de façon un peu aléatoire des instants de vie, laissant le spectateur suivre ces errances sporadiques sans qu’il n’ait réellement besoin de contexte, ou bien de tout savoir.

A l’image de Shu Qi, dont je suis instantanément tombé amoureux devant ce film, visuellement c’est à tomber par terre, avec en particulier une utilisation des couleurs tout juste magistrale. La photo oscille entre des tons relativement ternes en toile de fond, sublimés par de vives lumières multicolores apportées par l’éclairage intra et extra diégétique. On a d’ailleurs quelques plans supers originaux, comme la célèbre scène d’introduction ou encore un travelling entièrement flou où la lumière vient comme tacheter l’écran par exemple, qui à eux seuls justifient déjà le visionnage du film. Dans “Millenium Mambo” on sublime quelque-part les lieux intimes, les endroits où l’on se retrouve souvent seul ou à deux, ou bien à l’inverse ceux comme les boîtes de nuit, où dans cet espèce de chaos musical aux lumières tamisées on finit par rester invisible et se fondre dans la marée humaine. On imagine qu’on vit un semblant de popularité l’espace d’un instant… mais c’est bien le sentiment de solitude qui persiste au final.

Cette thématique de l’isolement est assez inhérente au cinéma taiwanais du passage à l’an 2000, notamment chez Tsai Ming-Liang, dans son superbe “The Hole” pour n’en citer qu’un. C’est assez paradoxal quand on connaît la jungle urbaine que sont réellement ces grandes villes asiatiques, tentaculaires à bien des égards. L'échappatoire est souvent évident: partir, partir loin pour se retrouver, et ici c’est dans les magnifiques villes enneigées de Hokkaido que la protagoniste jette son dévolu. Sublimes trêves reposantes qui sonnent comme un retour à l’enfance autant pour les personna

L'Enfer des zombies
6.4

L'Enfer des zombies (1979)

Zombi 2

1 h 31 min. Sortie : 13 février 1980 (France). Épouvante-Horreur

Film de Lucio Fulci

Psycox a mis 6/10 et le regarde actuellement.

Annotation :

Je savais qu’on pouvait compter sur Fulci pour améliorer l’oeuvre originelle de Romero, lui donner une suite digne de ce nom qui viendrait gommer les défauts principaux de ce film devenu classique de l’horreur et du sous genre des films de zombies. Est-ce que vous aviez vu dans l’épisode 1 un zombie qui se bat contre un requin ?! Je ne crois pas. Est-ce que vous pensez que Fulci prend la peine d’habiller ses actrices ? Non, car il sait toujours se débarrasser du superflu pour se focaliser sur l’essentiel.

Bon plus sérieusement la frontière entre le cinéma et le nanar est quand même très fine là, mais en même temps c’est un peu ce qui fait le charme de Fulci: un côté inconsistent mais généreux, une volonté de proposer aux spectateurs des folies à l’écran et de toujours expérimenter dans les recoins sombres du bis. Mais encore une fois malgré son aspect nanardesque, bah c’est quand même mieux filmé, avec des idées de mises en scène et des plans qui ont quand même de la gueule par-ci par-là.

Ce cinéma un peu fauché où y’a toujours un truc qui ne va pas mais qui est fait avec tellement de passion, de conviction qu’il arrive à toucher une certaine niche de spectateur, ça me parle vraiment beaucoup, et pour moi ce film représente finalement assez bien ce qu’est le cinéma italien bis. On accepte bien plus aisément des acteurs aux fraises par exemple, c’est toutes ces imprécisions et idées branlantes qui font le sel de ce dernier. Fulci est capable du meilleur comme du pire, mais au moins il a pas peur d’essayer et d’y aller à fond les ballons !

Pauvres Créatures
7.3

Pauvres Créatures (2023)

Poor Things

2 h 21 min. Sortie : 17 janvier 2024 (France). Comédie, Drame, Fantastique

Film de Yórgos Lánthimos

Psycox a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Je ne sais pas trop où me placer concernant Lanthimos. D’un côté, je reconnais être assez blasé par cette vision de l’humanité d’un pessimisme déprimant qu’on retrouve assez communément dans le cinéma grecque contemporain… de l’autre, force est de constater que j’ai jamais vraiment détesté un de ses films. Cela dit je n’ai jamais vraiment eu de coup de cœur non plus, et je pense que tout cela joue en la faveur de ce nouveau film car je partais le voir sans aucun à priori, qu’ils soient bons ou mauvais. La relecture du mythe de Frankenstein et le casting ont juste apporté ce qu’il me fallait de curiosité pour que je me lance et aille le voir en salle !

Bilan plutôt positif me concernant. Oui le film accuse des problèmes de rythmes, principalement dus à sa durée conséquente et injustifiée dans sa seconde moitié, et on notera également un message un peu abordé avec de gros sabots, mais je reste quand même assez satisfait de ma séance. Si finalement le film n’est pas si original dans sa trame, son enrobage lui est pour le moins singulier. J’ai assez vite accroché à l’univers que Lanthimos essaie de développer dans son film. Une sorte de version alternative et déjantée de notre monde du siècle dernier. Le film déborde d’idées assez étranges mais fun pour les décors, les objets, les tenues, les créatures hybrides (“MARS Attack “! inspiration évidente) ou même la dégaine globale de ses personnages. Des personnages assez funs et des interprétations plutôt convaincantes, même si Ruffalo cabotine beaucoup trop à mon sens, le reste du casting colle très bien et fait le taf. On notera également une surutilisation assez injustifiée du fisheye, comme dans “La Favorite”, qui malgré tout a le mérite de participer à l’immersion dans l’esprit dérangé du film… donc pourquoi pas !

Et puis je dois reconnaître que le film m’a quand même bien fait rire, je trouve qu’il a un rythme comique assez convaincant et quelques bonnes idées absurdes qui font mouche. Typiquement le running gag des opérations loufoques de Dafoe m’a eu à l’usure: quand on entre dans la salle et qu’on voit son patient en feu, avec la bonne qui tente de l’éteindre, et que personne n’y prête attention pour moi c’est un vrai gag absurde réussi. Et des exemples comme ça il y en a des tas, donc gros point positif à mon sens… même si encore une fois on décroche pas mal de cet aspect dans la seconde moitié du film. Bon moment donc mais la formule mériterait quelques ajustements pour vraiment convaincre.

9 Mois ferme
6.5

9 Mois ferme (2013)

1 h 22 min. Sortie : 16 octobre 2013. Comédie

Film de Albert Dupontel

Psycox a mis 7/10 et le regarde actuellement.

Annotation :

J’ai beaucoup de sympathie pour Dupontel, que ce soit en tant qu’acteur ou réalisateur. Il y a toujours cette petite touche absurde très vite reconnaissable, même lorsque ses films sont sérieux, qui me parle en général. Avec “9 mois ferme”, on est à mon sens loin de films aussi marquants qu’un “Bernie” ou un “Au revoir là-haut”, mais je trouve le film bien construit, divertissant, suffisamment original pour se distinguer des comédies classiques français, et surtout avec toujours cette empathie qui me touche personnellement pour les personnages un peu en marge et souvent dysfonctionnels. Il y a cette maladresse attendrissante, ces figures incomprises avec un bon fond, des choses que j’aime beaucoup au cinéma que je retrouve ici encore avec plaisir. Franchement sympa !

Girl
7

Girl (2018)

1 h 45 min. Sortie : 10 octobre 2018 (France). Drame

Film de Lukas Dhont

Psycox a mis 7/10 et le regarde actuellement.

Annotation :

L’adolescence est un passage difficile pour la majorité d’entre nous, c’est un fait. Se sentir différent, incompris, avoir du mal à parler de ses problèmes, c’est monnaie courante... Le faire en plus dans un corps qui ne correspond pas à son identité de genre, c’est encore une autre paire de manches. Lara est une jeune adolescente passionnée par la danse, prête à tous les sacrifices pour atteindre son rêve et contredire grâce à un travail acharné les gens qui pensent que c’est impossible. Cependant, difficile de concilier ce genre d’activités - aussi exigeantes physiquement et psychologiquement - quand en plus on est constamment stressé à l’idée de devoir vivre caché. Honteuse face à ce corps qu’elle ne supporte plus, et qui attire une forme de curiosité malsaine et grandissante de la part de ses camarades, elle aimerait que les choses changent rapidement mais seul le temps peut lui permettre d’atteindre son but. Si assumer sa transidentité est de base une réelle épreuve, elle l’est encore plus pour des jeunes encore immatures en pleine construction sociale.

Très belle proposition sur un sujet encore trop peu évoqué au cinéma et qui reste tabou pour beaucoup de gens, même si fort heureusement les mentalités évoluent. Forcément c’est difficile en n’étant pas directement concerné, en tant que personne non-trans j’entends, de dire si le film en parle d’une manière pertinente, mais mon impression est plutôt positive. Superbe performance de la part de Victor Polster, qui a pu en plus amener ces talents de danseur à l’écran et adapter sa technique au féminin. Mention honorable également pour le père, incarné par Arieh Worthalter, acteur que j’adore et que je trouve très juste encore ici en termes d’émotions. Franchement un bon film que je vous recommande, qui je l’espère a eu et aura un impact positif également pour la communauté trans dans sa globalité !

Les Chambres rouges
7.3

Les Chambres rouges (2023)

1 h 58 min. Sortie : 17 janvier 2024 (France). Thriller

Film de Pascal Plante

Psycox a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et le regarde actuellement.

Annotation :

J’aime quand on me propose d’aller au cinéma voir des films dont j’ignorais l’existence, ou du moins que j’aurais sans doute manqué autrement. Il y a à la fois la satisfaction de sortir de sa zone de confort, mais aussi l’opportunité de découvrir de belles propositions, sans aucun à priori, qu’ils soient positifs ou négatifs. Sujet ultra touchy et choc en toile de fond, qui se mue en un film de procès aini qu’un portrait de femme pour le moins singulier, “Les Chambres Rouges” est un film qui nous emporte dans des sentiers méconnus du grand public… et nous fait bien comprendre que c’est pas plus mal ainsi ! J’ai aimé comme le film joue avec le spectateur, le laisse dans le flou du début à la fin sur les vraies motivations qui guident la protagoniste. Y’a une ambiguïté sur son positionnement, qui ne sera qu’à moitié tranchée à la fin, que je trouve particulièrement dérangeante et savoureuse à la fois. Ajoutez à cela un travail assez dingue sur l’ambiance, oppressante du début à la fin avec cette sensation d’être en danger partout jusque dans son propre espace personnel, appuyé par une musique et un travail sur le son vraiment exemplaire, et vous avez là un petit film bien sombre qui ravira les plus intrépides d’entre nous à n’en pas douter ! 2024 commence fort sur le spectre du malaise avec son cousin “May December” qui traite d’un autre sujet tout aussi déviant, mais ça a le mérite d’être intriguant, hâte de voir si la dynamique va continuer.

Parle avec elle
7.3

Parle avec elle (2002)

Hable con ella

1 h 52 min. Sortie : 10 avril 2002 (France). Drame

Film de Pedro Almodóvar

Psycox a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et le regarde actuellement.

Annotation :

Je vais sans doute très mal m’exprimer dans ce commentaire, et je m'excuse d’entrée de jeu, mais c’est vraiment de ressenti pur dont je tenais à parler aujourd’hui. Lorsque je me retrouve face à un film d’Almodovar, je suis traversé par des sentiments et des émotions très singulières. Sans que je sois forcément capable de poser les bons mots dessus, je dirais que je suis partagé entre une certaine forme de nostalgie étrangère, une très forte empathie envers des personnes pourtant inconnues, et un état émotionnel constamment à fleur de peau, comme si nos barrières étaient brisées et qu’on ressentait tout plus intensément. Dans son cinéma, j’ai toujours l’impression d’entrer dans l’intimité la plus profonde des personnages, sans pour autant que cela ne soit mal venu. Des personnages dont les émotions sont mises à nues, fulgurantes au point d’en devenir théâtrales… mais en même temps qui crient le réalisme et la sincérité.

Dans “Parle avec elle”, j’ai retrouvé tout ce que j’aime dans son cinéma. Cette gestion si particulière du temps qui passe, ces couleurs chatoyantes, ces âmes comme destinées à se rencontrer par le hasard de la vie, ce quotidien fait de coïncidences qui rapprochent. Et même si cette fois le film parle beaucoup plus d’hommes, la femme reste l’élément central du récit, le moteur qui donne un sens et un intérêt à l’histoire. Il y a des sujets très durs qui sont une fois encore abordés ici, une sorte de fatalité embrassée par Almodovar qui même face à des situations horribles arrive à apporter de la beauté et de la poésie. J’ai maintes et maintes fois évoqué ici mon amour certain pour les cinéastes qui ont une patte, un style reconnaissable entre mille avec une cohérence aussi bien stylistique et thématique au sein de leur oeuvre globale, Almodovar coche toutes les cases et plus le temps passe et les visionnages se succèdent, plus je deviens un vrai fan du cinéaste.

Douleur et Gloire
7.2

Douleur et Gloire (2019)

Dolor y Gloria

1 h 53 min. Sortie : 17 mai 2019 (France). Drame

Film de Pedro Almodóvar

Psycox a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et le regarde actuellement.

Annotation :

Nous sommes en 2018, le temps passe mais certaines choses ne bougent pas. Almodovar continue de faire de très bons films, dans son style le plus pur, pour notre plus grand plaisir. C’est à travers des temporalités distinctes qu’il dépeint dans “Douleurs et Gloire” le portrait d’un cinéaste vieillissant au corps meurtri par des années de négligence, enfant élevé au rang de prodige dès son plus jeune âge, perçu par la majorité de son entourage et du grand public comme un génie… sans forcément l’avoir mérité selon lui. Une ambivalence qui se retrouve à tous les niveaux dans le film, et qui lui donne toute sa saveur. Le spectateur découvre avec un intérêt égal la narration au présent avec la vie de cet homme solitaire contraint de revenir sur le devant de la scène suite à la restauration de son œuvre la plus culte et le retour d’êtres chers perdus de vue, et son enfance modeste et singulière qui a entièrement façonné ce qu’il est devenu aujourd’hui. Souvenirs, regrets, nostalgie, temps qui passe et temps gâché, tant de thématiques qui restent centrales dans son œuvre se retrouvent ici une fois encore merveilleusement bien abordées. Il y a vraiment des scènes que je trouve superbes visuellement, en particulier dans les séquences d’enfance, avec cette traversée du village troglodyte pour ne citer qu’elle. Oeuvre semi-autobiographique, elle est ouverte riche en références aussi bien à son cinéma qu’à sa vie personnelle. Une nouvelle superbe découverte me concernant, un cinéaste que je vais continuer de découvrir dans un avenir proche !

Iron Claw
7.2

Iron Claw (2023)

The Iron Claw

2 h 13 min. Sortie : 24 janvier 2024 (France). Biopic, Drame, Sport

Film de Sean Durkin

Psycox a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et le regarde actuellement.

Annotation :

Une sortie cinéma que je n’attendais pas, dont j’ignorais tout avant de voir la bande annonce quelques mois plus tôt, mais qui a tout de suite suscité une vraie forme de curiosité me concernant. J’aime beaucoup les drames sociaux américains qui se focalisent sur des bons culs terreux, ici du pur produit terroir made in Texas. Des clichés ambulants qui certes ne sont pas forcément les humains les plus tolérants et ouverts aux autres, qui aiment les armes à feu, la guerre et les pick-up qui polluent, mais des humains authentiques et qui malgré leur vision du monde souvent étriquée ont un bon fond. Le meilleur exemple auquel je pense tout le temps, c’est “Shotgun Stories” de Jeff Nichols, où clairement on s’attache aux personnages malgré leur côté bourru et impulsif, résultant en une expérience émotionnellement forte et réussie.

Avec “Iron Claw”, on est plongés en immersion au sein d’une famille de catcheurs, guidée d’une main de fer (vous l’avez ?) par un père frustré de ne jamais avoir gagné le championnat du monde, bien décidé à faire de l’un de ses quatre fils la superstar qu’il aurait voulu être. Une vie entièrement axée autour de la discipline, éprouvante pour les corps comme les esprits, où un climat de forte fraternité arrive cependant à perdurer. Malgré un fort esprit de compétition inculqué par ce père qui n’hésite pas à classer ses enfants par ordre de préférence en fonction de leurs performances sportives, le soutien entre frères reste le moteur principal qui leur permet de tenir et profiter de la vie ensemble. Persuadé que la légende de la malédiction familiale est fondée, l’aîné tente tant bien que mal d’endosser le rôle de pilier émotionnel de la fratrie, alors que les plans d’avenir les concernant de leur père changent suite à un échec relatif de sa part…

Si le film est réjouissant et fait chaud au cœur dans sa première partie, riche en moments fraternels purs guidés par la passion du sport, il tourne assez vite dans le drame familial tragique, terrible destinée qui attend la famille. Le véritable poison est bien entendu ce père, aveuglé par son esprit revanchard, ne se rendant lui-même pas compte à quel point il détruit sa famille à petit feu. Énormes performances de la part de l’ensemble du casting, tous les frangins sont supers sans exception à commencer bien sûr par Efron - qui ressemble vraiment à Hulk s’il était humain après transformation - parfait de bout-en-bout. Le film a dépassé toutes mes attentes, se plaçant pour le moment comm

Silent Night
4.9

Silent Night (2023)

1 h 44 min. Sortie : 29 décembre 2023 (France). Action

Film de John Woo

Psycox a mis 4/10 et le regarde actuellement.

Annotation :

Ca fait toujours mal de l’admettre, mais le cinéma hongkongais est quand même globalement mort depuis quelques années maintenant.. La grande majorité des cinéastes appartenant à l’âge d’or de la ville-monde du cinéma asiatique ne sont soit plus en activité, soit galèrent à faire des films et souvent quand le miracle arrive, on est bien loin du niveau d’antan. Reste les passionnés comme moi, sans doute un peu dans le déni, qui à l’annonce de nouveaux projets de ces cinéastes du passé ont toujours envie d’y croire… même quand les retours sont calamiteux.

Et que dire donc de ce “Silent Night” de John Woo, le plus grand réalisateur d’actionners bromantiques qui ait foulé cette terre ?! Et bien mesdames et messieurs, contre aucune attente, c’est vraiment pas terrible. Si sur le papier le concept est sympathique, il ne faut pas oublier qu’il existe déjà un peu avec “Sparrow” de To - film déjà globalement peu apprécié mais que je trouve personnellement sympa, - et que Woo nous le pond ici en moins bien, avec un acteur principal assez douteux, dans un style qui frôle souvent très fortement l’auto-parodie. A commencer bien sûr par l’usage du slow mo qui n’a plus rien d’épique ici tant il est lourdingue et redondant. L’action en elle peine à décoller, inférieure en tout point à tout ce qu’il peut se faire en ce moment. J’ai beau me rappeler de quasiment tous mes visionnages, pour ce film en particulier, j’ai l’impression d’en avoir déjà oublié la majorité. A peine passable, sauvé par son concept tenu de bout-en-bout et ma bienveillance envers le cinéaste.

Prayers for Bobby - Bobby seul contre tous
6.9

Prayers for Bobby - Bobby seul contre tous (2009)

Prayers for Bobby

1 h 29 min. Sortie : 20 avril 2009 (France). Drame, Biopic

Téléfilm de Russell Mulcahy

Psycox a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et le regarde actuellement.

Annotation :

J’ai un avis assez tranché sur la religion. Au delà du fait qu’en bon scientifique, je suis assez sceptique vis à vis de l’existence d’une entité supérieure - pour ne pas dire convaincu du contraire - j’ai un peu tendance à voir les côtés néfastes de la pratique avant le reste. Je suis bien entendu conscient que le vrai souci vient quasiment toujours d’une pratique déraisonnée de celle-ci, l’extrémisme par exemple qui est comme partout dangereux par essence dans sa nature même à diviser les peuples. Ou encore des personnes malintentionnées qui détournent les textes pour mieux haïr là où paradoxalement l’amour et l’acceptation sont souvent les valeurs prônées au départ. Cela dit, si on fait le constat à l’échelle de l’humanité tout au long de l’Histoire, on ne peut pas vraiment dire que la religion a globalement été synonyme de progrès ou de paix.

Pourquoi je parle de tout ça ? Et bien parce que “Prayers for Bobby” - bien meilleur titre que la version française - relate l’histoire tragique d’un jeune homosexuel dans les années 70, victime directe de cette vision rétrograde, dépassée et surtout dangereuse de la religion vis à vis des apparetenances sexuelles jugées comme impures. On suit l’histoire de Bobby, jeune garçon qui depuis toujours au fond de lui se sait différent, évoluant au sein d’une famille aimante, très catholique. Un cadre familial guidé par une mère pratiquante stricte, où on inculque aux enfants qu’être gay est un péché dont la seule issue est l’enfer pour quiconque décide d’y succomber. Le film traite très bien du sujet à mon sens, avec cette tragédie inéluctable annoncée au début du film qui va finalement servir d’électrochoc pour éveiller les consciences, et surtout nuance très bien l’aspect dont je parlais du début de cet avis, à savoir montrer que ce n’est pas tant la religion le souci, mais bien la façon dont on la pratique et le sens qu’on lui donne. Côté réalisation, même si c’est très académique et que cela suit la trame type du biopic, c’est un sujet très important et une histoire qui mérite d’être mise en lumière, avec en plus pour ne rien gâcher la présence de Sigourney Weaver qui endosse le rôle assez périlleux de la mère. Belle découverte !

Je suis vivant !
6.7

Je suis vivant ! (1971)

La corta notte delle bambole di vetro

1 h 37 min. Sortie : 19 novembre 1999 (France). Épouvante-Horreur, Policier

Film de Aldo Lado

Psycox a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et le regarde actuellement.

Annotation :

A chaque fois que je me replonge dans le cinéma bis italien des années 70-80, je retrouve avec émerveillement cet univers si particulier que j’aime tant. “La corta notte delle bambole di vetro” est un pur produit du pays et de son époque: que ce soit dans son aspect esthétique, allant de la façon de filmer très voyeuriste aux éclairages de scènes nocturnes instantanément reconnaissables, son rapport au mystique, aux interdits, perception du réel, sociétés secrètes, etc… jusqu’à sa BO signée Morricone ou encore son histoire rocambolesque orientée autour d’une enquête et de personnages qui se mêlent de choses qui ne les regardent pas. Tout y est. Et en même temps, il y a toujours ce petit truc en plus qui fait que l'œuvre arrive à se distinguer de ses pairs, et ici c’est l’idée de départ même qui est brillante. Le narrateur et protagoniste de l’histoire est retrouvé sans vie dans un parc. Sans vie ? Pas tout à fait, il est en réalité plongé dans un état de catalepsie et très vite déclaré mort par les médecins. Incapable de bouger ne serait-ce qu’un cil, il va tenter de se remémorer les évènements qui l’ont amené dans cette situation…

Alternant moment au présent dans l’hôpital où son corps est entreposé et souvenirs morcelés des événements survenus les jours précédents, le film tisse petit à petit son histoire avec cette façon très méthodique, jonchée de fausses pistes mais dont la découverte des clés narratives de façon progressive, procédé inhérent aux gialli et autres merveilles du bis italien, est plus que jamais satisfaisante. Le film regorge de petites idées géniales, comme notamment la musique extra-diégétique qui de façon très naturelle devient intra-diégétique dans un restaurant. Ou encore la superbe scène de meurtre dissimulée par la fumée d’un train à vapeur passant sous un pond dans la nuit. La scène d’introduction est également superbement mise en scène, installant directement un cadre étrange empreint des codes de l’horreur, lançant le générique sur une course du point de vue de l’ambulance à travers la ville encore en train de se lever. C’est vraiment très cool, y’a rien à dire, c’est tout ce que j’aime et je ne peux que vous le conseiller vivement une fois de plus !

La Zone d’intérêt
7.2

La Zone d’intérêt (2023)

The Zone of Interest

1 h 45 min. Sortie : 31 janvier 2024 (France). Drame, Historique, Guerre

Film de Jonathan Glazer

Psycox a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et le regarde actuellement.

Annotation :

Si beaucoup de très bons films jouissent d’un excellent travail sur le son et que cela peut activement contribuer à la réussite globale de l'œuvre, rares sont les films où le son est aussi important que dans “The Zone of Interest”. Un film qui adopte un point de vue assez inédit sur un sujet pourtant déjà traité maintes fois dans le cinéma:, les camps de la mort durant la Seconde Guerre mondiale. Oui mais voilà, cette fois on adopte le point de vue de la famille d’un haut dignitaire nazi, vivant littéralement collé au chap d’extermination, séparés uniquement par un mur de briques surmonté de quelques barbelés. Un environnement immonde dans lequel tout le monde ou presque semble vivre dans l’indifférence la plus totale. Pire encore, avec une sorte de complaisance ignoble, privilège de pouvoir avoir une belle maison dans un lieu aussi symbolique qui rend fier le Führer. Forcément en vivant à côté, on est témoin direct des atrocités qui s’y passent… et elles sont légions, impossible d’y manquer. Durant tout le film, un bruit sourd accompagne l’ensemble des scènes, et toutes les minutes des coups de feu, des hurlements ou des pleurs se font entendre… C’est vraiment un film d’atmosphère, anxiogène du début à la fin. D’autant que côté visuel, les atrocités ne sont pas montrées frontalement mais via des petits détails ça et là. Quelques gouttes de sang sur une botte, un paquet de vêtements livré à la porte, un mur à peine trop haut pour cacher les prisonniers mais pas assez pour dissimuler les bâtiments, l’obscurité d’une chambre brisée par la lueur rougeoyante des flammes des fours crématoires, ou encore une découverte “inattendue” dans un cours d’eau voisin. Bref, c’est assez difficile à encaisser mais c’est définitivement une proposition intéressante, qu’on accroche ou non au style.

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