Citations
13 livres
créée il y a environ 3 ans · modifiée il y a environ 2 moisJournal d'un curé de campagne (1936)
Sortie : 1936 (France). Roman
livre de Georges Bernanos
TontonLeon l'a mis en envie.
Annotation :
"Pauvres types ! Ils auront usé jusqu'au
péché. Ne s'amuse pas qui veut. La moindre poupée de quatre sous fait les délices d'un gosse toute une saison tandis qu'un vieux bonhomme bâillera devant un jouet de cinq cents francs. Pourquoi ? Parce qu'il a perdu l'esprit d'enfance. Hé bien, l'Eglise a été chargée par le bon Dieu de maintenir dans le monde cet esprit d'enfance, cette ingénuité, cette fraîcheur. Le paganisme n'était pas
l'ennemi de la nature, mais le christianisme seul l'agrandit, l'exalte, la met à la mesure de l'homme, du rêve de l'homme. Je voudrais tenir un de ces savantasses qui me traitent d'obscurantiste, je lui dirais : «Ce n'est pas ma faute si je porte un costume de croque-mort. Après tout, le Pape s'habille bien en blanc, et les cardinaux en rouge. J'aurais le droit de me promener vêtu comme la Reine de Saba, parce que j'apporte la joie. Je vous la donnerais pour rien si vous me la demandiez. L'Eglise dispose de la joie, de toute la part de joie réservée à ce triste monde. Ce que vous avez fait contre elle, vous l'avez fait contre la joie. Est-ce que je vous empêche, moi, de calculer la précession des équinoxes ou de dé
sintégrer les atomes ? Mais que vous servirait de fabriquer la vie même si vous avez perdu le sens de la vie ? Vous n'auriez plus qu'à vous faire sauter la cervelle devant vos cornues. Fabriquez de la vie tant que vous voudrez! L'image que vous donnez de la mort empoisonne peu à peu la pensée des misérables, elle assombrit, elle décolore lentement leurs dernières joies. Ça ira encore tant que votre industrie et vos capitaux vous permettront de faire du monde une foire, avec des mécaniques qui tournent à des vitesses vertigineuses, dans le fracas des cuivres et l'explosion des feux d'artifice. Mais attendez, attendez le premier quart d'heure de silence. Alors, ils l'entendront, la parole non pas celle qu'ils ont refusée, qui disait tranquillement: «Je suis la Voie, la Vérité, la Vie» mais celle qui monte de l'abîme: «Je suis la porte à jamais close, la route sans issue, le mensonge et la perdition.»"
La Duchesse de Langeais (1833)
Sortie : 1839 (France). Roman
livre de Honoré de Balzac
TontonLeon a mis 8/10.
Annotation :
"Nous ne valons rien, nous autres, reprit-elle.
Ah ! nous sommes d’indignes personnes, égoïstes, frivoles. Nous ne savons que nous ennuyer à force d’amusements. Aucune de nous ne comprend le rôle de sa vie. Autrefois, en France, les femmes étaient des lumières bienfaisantes, elles vivaient pour soulager ceux qui pleurent, encourager les grandes vertus, récompenser les artistes et en animer la vie par de nobles pensées. Si le monde est devenu si petit, à nous la faute."
Louis Lambert (1832)
Sortie : 1832 (France). Roman
livre de Honoré de Balzac
TontonLeon a mis 8/10.
Annotation :
"L'homme n'a jamais eu qu'une religion. Le Sivaïsme, le Vichnouvisme et le Brahmaïsme, les trois premiers cultes humains, nés au Thibet, da la vallée de l'Indus et sur les vastes plaines du Gange, ont fini, quelques mille ans avant Jésus-Christ, leurs guerres, par l'adoption de la Trimourti hindoue. La Trimourti, c'est notre Trinité. De ce dogme sortent, en Perse, le Magisme; en Egypte, les religions africaines et le Mosaïsme; puis le Cabirisme et le Polythéisme gréco-romain. Pendant que ces irradiations de la Trimourti adaptent les mythes de l'Asie aux imaginations de chaque pays où elles arrivent conduites par des sages que les hommes transforment en demi-dieux, Mithra, Bacchus, Hermès, Hercule, etc., Bouddha, le célèbre réformateur des trois religions primitives, s'élève dans l'Inde et y fond son Eglise, qui compte encore aujourd'hui deux cents millions de fidèles de plus que le Christianisme, et où sont venues se tremper les vastes volontés de Christ et de Confucius. Le Chrstianisme lève sa bannière. Plus tard, Mahomet fond le Mosaïsme et le Christianisme, la Bible et l'Evangile en un livre, le Coran où il les approprie au génie des Arabes."
La Femme pauvre (1897)
Épisode contemporain
Sortie : mai 1897 (France). Roman
livre de Léon Bloy
TontonLeon a mis 9/10.
Annotation :
"Par tempérament et par culture, il appartenait à lélite de cette superfine crapule qui n'est observable qu'à Paris et que ne peut égaler la fripouillerie d'aucun autre peuple sublunaire."
"Il appartenait, sans aucun doute, à cette lignée idéale de chenapans que la Providence institua, dès I'origine, pour l'équilibre des Séraphins."
Les Réquisitoires du Tribunal des flagrants délires, tome 1 (2004)
Sortie : 5 novembre 2004 (France).
livre de Pierre Desproges
TontonLeon a mis 10/10.
Annotation :
" D'ailleurs comme disait à peu près Himmler : " Qu'on puisse être à la fois juif et allemand, ça me dépasse. C'est vrai, faut savoir choisir son camp."" (Contre Daniel Cohn-Bendit)
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"Le 25 mai 1968, sur arrêté ministériel du regretté Christian Fouchet (je dis «regretté» parce qu'il est mort sans m'avoir rendu mon peigne), Daniel Cohn- Bendit était refoulé à Forbach alors qu'il tentait de rentrer en France pour faire encore l'andouille avec des boutonneux. Je propose, mesdames et messieurs les jurés, que nous le condamnions aujourd'hui à la même peine. Allez-vous-en, Cohn-Bendit. Allez méditer sur vos crimes en Basse-Moselle et restez-y. Après tout, mesdames et messieurs les jurés, je vous le demande en votre âme et conscience, ne vaut-il pas mieux être dévoré de remords dans la forêt de Forbach que dévoré de morbaques dans la forêt de Francfort ? (Contre Daniel Cohn-Bendit)"
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" De deux choses l'une : ou bien Jacques Séguéla est un con, et ça m'étonnerait tout de même un peu, ou bien Jacques Séguéla n'est pas un con, et ça m'étonnerait quand même beaucoup. " (Contre Jacques Séguéla)
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" Saint Augustin qui, ne l'oubliez pas non plus, chers frères mâles qui m'écoutez, est le véritable fondateur de la vie cénobitique, à travers laquelle les moines ont prouvé au monde que seule une vie sans femme pouvait permettre à l'homme de toucher Dieu ! " (Contre Gisèle Halimi) "
Les Démons (1871)
(traduction André Markowicz)
Bésy
Sortie : 1995 (France). Roman
livre de Fiodor Dostoïevski
TontonLeon a mis 10/10.
Annotation :
" Non, je dirai cette fois ce que j'ai à dire, répondit le major qui s'échauffait, en s'adressant à Stavroguine. Je compte sur vous, Monsieur Stavroguine, en qualité de nouveau venu, bien que je n'aie pas l'honneur de vous connaître. Sans les hommes elles périraient comme des mouches, voilà mon opinion. Tout leur problème féministe n'est que manque d'originalité. Je vous assure que tout ce problème féministe, ce sont les hommes qui l'ont inventé pour elles, par bêtise, pour leur propre malheur.
Aucune variété, elles sont incapables d'inventer un nouveau dessin de broderie, même les dessins de broderie, ce sont les hommes qui les inventent pour elles !
Tenez, je l'ai portée dans mes bras, quand elle avait dix ans je dansais avec elle la mazurka, aujourd'hui elle arrive, naturellement je commence par la serrer dans mes bras et elle, dès le deuxième mot, elle me déclare qu'il n'y a pas de Dieu. Si encore c'était au troisième mot et non pas au deuxième, mais elle se dépêche !
Admettons-le, les gens intelligents n'ont pas la foi, mais cela vient de leur intelligence, et toi, dis-je, gamine, qu'est-ce que tu entends à Dieu ? C'est un étudiant qui te l'a appris, mais s'il t'avait appris à allumer les veilleuses devant les icônes, tu les allumerais aussi bien. "
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"L’homme d’à présent n’est pas encore ce qu’il doit être. Il viendra un homme nouveau, heureux et fier. Celui à qui il sera égal de vivre ou ne pas vivre, celui-là sera l’homme nouveau. Celui qui vaincra la souffrance et la crainte, celui-là sera dieu. Et l’autre Dieu n’existera plus.
— Alors, vous croyez à son existence ?
— Il existe sans exister. Dans la pierre il n’y a pas de souffrance, mais il y en a une dans la crainte de la pierre. Dieu est la souffrance que cause la crainte de la mort. Qui triomphera de la souffrance et de la crainte deviendra lui-même dieu. Alors commencera une nouvelle vie, un nouvel homme, une rénovation universelle… Alors on partagera l’histoire en deux périodes : depuis le gorille jusqu’à l’anéantissement de Dieu, et depuis l’anéantissement de Dieu jusqu’au…
— Jusqu’au gorille ?"
Mémoires d'outre-tombe (1850)
Sortie : 1850 (France). Autobiographie & mémoires
livre de François-René de Chateaubriand
Annotation :
"Marat, comme le Péché de Milton, fut violé par la Mort : Chénier fit son apothéose, David le peignit dans le bain rougi, on le compara au divin auteur de l’Évangile, on lui dédia cette prière : "" Cœur de Jésus, cœur de Marat, Ô sacré cœur de Jésus, O sacré cœur de Marat ! "" Ce cœur de Marat eut pour ciboire une pyxide précieuse du garde-meuble. On visitait dans un cénotaphe de gazon élevé sur la place du Carrousel, le buste, la baignoire, la lampe et l'écritoire de la divinité. Puis le vent tourna : l'immondice, versée de l'urne d'agate dans un autre vase, fut vidée à l'égout." (Livre IX - Chapitre III)
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"Je m'assis dans un coin et j'attendis. Tout à coup une porte s'ouvre : entre silencieusement le vice appuyé sur le bras du crime, M. de Talleyrand marchant soutenu par M. Fouché, la vision infernale passe lentement devant moi, pénètre dans le cabinet du Roi et disparaît. Fouché venait jurer foi et hommage à son seigneur, le féal régicide, à genoux, mit les mains qui firent tomber la tête de Louis XVI entre les mains du frère du roi martyr, l'évêque apostat fut caution du serment."
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"Sa Majesté (Louis XVIII ) était logée dans les bâtiments de l'abbaye : on avait toutes les peines du monde à empêcher les petites filles de la Légion-d'Honneur de crier : Vive Napoléon !"
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A cette époque, tout était dérangé dans les esprits et dans les moeurs, symptôme d'une révolution prochaine. Les magistrats rougissaient de porter la robe et tournaient en moquerie la gravité de leurs pères. Les Lamoignon, les Molé, les Séguier, les d'Aguesseau voulaient combattre et ne voulaient plus juger.
Les présidentes, cessant d'être de vénérables mères de famille, sortaient de leurs sombres hôtels pour devenir femmes à brillantes aventures. Le prêtre, en chaire, évitait le nom de Jésus-Christ et ne parlait que du législateur des chrétiens ; les ministres tombaient les uns sur les autres ; le pouvoir glissait de toutes les mains. Le suprême bon ton était d'être Américain à la ville, Anglais à la cour, Prussien à l'armée ; d'être tout, excepté Français. Ce que l'on faisait, ce que l'on disait, n'était qu'une suite d'inconséquences. On prétendait garder des abbés commandataires, et l'on ne voulait point de religion ; nul ne pouvait être officier s'il n'était gentilhomme, et l'on déblatérait contre la noblesse ; on introduisait l'égalité dans les salons et les coups de bâton dans les camps."
Le Désespéré (1887)
Sortie : 1887 (France). Roman
livre de Léon Bloy
TontonLeon a mis 10/10.
Annotation :
"Ce style en débâcle et innavigable qui avait toujours l'air de tomber d'une alpe, roulait n'importe quoi dans sa fureur. C'étaient des bondissements d’épithètes, des cris à l'escalade, des imprécations sauvages, des ordures, des sanglots ou des prières. Quand il tombait dans un gouffre, c'était pour ressauter jusqu'au ciel. Le mot, quel qu'il fût, ignoble ou sublime, il s'en emparait comme d'une proie et en faisait à l'instant`un projectile, un brûlot, un engin quelconque pour dévaster ou pour massacrer.
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"La vocation du théâtre est, à mes yeux, la plus basse des misères de ce monde abject et la sodomie passive est, je crois, un peu moins infâme."
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"Lâche évident, chourineur probable, empoisonneur par principes, mais incendiaire frigide, il offre à l'observateur la lividité sébacée d'un homme sur le visage duquel on aurait pris l'habitude de pisser... "
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"La parfaite stupidité de ce jouisseur est surtout manifestée par des yeux de vache ahurie ou de chien qui pisse, à demi noyés sous la paupière supérieure et qui vous regardent avec cette impertinence idiote que ne paierait pas un million de claques."
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"C'était l'heure où la pire brute, assouvie de son repos, sort de ses antres et coule à pleines rues dans tout Paris. La besogneuse pécore aux millions de pieds, coureuse d'argent ou de luxure, mugissait aux alentours, dans cet excentrique quartier. Le prolétaire souverain, à la gueule de bois, s'élançait de son chenil vers d'hypothétiques ateliers ; l'employé subalterne, moins auguste, mais de gréement plus correct, filait avec exactitude sur d'imbéciles administrations ; les gens d'affaires, l'âme crottée de la veille et de l'avant-veille, couraient, sans ablutions, à de nouveaux tripotages ; l'armée des petites ouvrières déambulait à la conquête du monde, la tête vide, le teint chimique, l'œil poché des douteuses nuits, brimbalant avec fierté de cet arrière-train autoclave, où s'accomplissent, comme dans leur vrai cerveau, les rudimentaires opérations de leur intellect. Toute la vermine parisienne grouillait en puant et déferlait, dans la clameur horrible des bas négoces du trottoir ou de la chaussée."
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"Joseph de Maistre disait, il y a plus d'un siècle, que l'homme est trop méchant pour mériter d'être libre.
Ce Voyant était un contemporain de la Révolution, dont il contemplait, en prophète, la grandiose horreur, et il lui parlait face à face.
Il mourut dans l'épouvante et le mépris de ce colloque, en prononçant l'oraison funèbre de l'Europe c
Voyage au bout de la nuit (1932)
Sortie : 15 octobre 1932 (France). Roman
livre de Louis-Ferdinand Céline
TontonLeon a mis 10/10.
Annotation :
"Beaucoup de jeunes femmes dans cette pénombre, plongées en de profonds fauteuils, comme dans autant d’écrins. Des hommes attentifs alentour, silencieux à passer et repasser à certaine distance d’elles, curieux et craintifs, au large de la rangée des jambes croisées à de magnifiques hauteurs de soie. Elles me semblaient ces merveilleuses attendre là des événements très graves et très coûteux. Évidemment, ce n’était pas à moi qu’elles songeaient. Aussi passai-je à mon tour devant cette longue tentation palpable, tout à fait furtivement.
Comme elles étaient au moins une centaine ces prestigieuses retroussées, disposées sur une seule ligne de fauteuils, j’arrivai au Bureau des entrées si rêveur ayant absorbé une ration de beauté tellement trop forte pour mon tempérament que j’en chancelais.
Au pupitre, un commis gommé m’offrit violemment une chambre. Je me décidai pour la plus petite de l’hôtel. Je ne devais guère posséder à ce moment-là qu’une cinquantaine de dollars, presque plus d’idées et pas de confiance du tout.
J’espérais que ce serait réellement la plus petite chambre d’Amérique qu’il m’offrirait le commis car son hôtel, le Laugh Calvin, était annoncé sur les affiches, comme le mieux achalandé parmi les plus somptueux garnis du continent.
Au-dessus de moi quel infini de locaux meublés ! Et tout près de moi, dans ces fauteuils, quelles tentations de viols en série ! Quels abîmes ! Quels périls ! Le supplice esthétique du pauvre est donc interminable ? Encore plus tenace que sa faim ? Mais point le temps d’y succomber, prestes les gens au bureau m’avaient déjà remis une clef, pesante à pleine main. Je n’osais plus bouger. "
Les Frères Karamazov (1880)
(traduction André Markowicz)
Brat'ya Karamazovy
Sortie : 2002 (France). Roman
livre de Fiodor Dostoïevski
TontonLeon a mis 10/10.
Annotation :
"À propos, continua Ivan comme s’il n’avait pas entendu son frère, un Bulgare m’a récemment conté à Moscou les atrocités que commettent les Turcs et les Tcherkesses dans son pays : craignant un soulèvement général des Slaves, ils incendient, égorgent, violent les femmes et les enfants ; ils clouent les prisonniers aux palissades par les oreilles, les abandonnent ainsi jusqu'au matin, puis les pendent, etc. On compare parfois la cruauté de l’homme à celle des fauves ; c’est faire injure à ces derniers. Les fauves n’atteignent jamais aux raffinements de l’homme. Le tigre déchire sa proie et la dévore ; c’est tout. Il ne lui viendrait pas à l’idée de clouer les gens par les oreilles, même s’il pouvait le faire. Ce sont les Turcs qui torturent les enfants avec une jouissance sadique, arrachent les bébés du ventre maternel, les lancent en l’air pour les recevoir sur les baïonnettes, sous les yeux des mères, dont la présence constitue le principal plaisir.
Voici une autre scène qui m’a frappé. Pense donc : un bébé encore à la mamelle, dans les bras de sa mère tremblante, et autour d’eux, les Turcs. Il leur vient une plaisante idée : caressant le bébé, ils parviennent à le faire rire ; puis l’un d’eux braque sur lui un revolver à bout portant. L’enfant tend ses menottes pour saisir le joujou ; soudain, l’artiste presse la détente et lui casse la tête. Les Turcs aiment, dit-on, les douceurs."
Ferragus, chef des Dévorants (1833)
Sortie : 1833 (France). Roman
livre de Honoré de Balzac
TontonLeon a mis 7/10.
Annotation :
"Il est dans Paris certaines rues déshonorées autant que peut l’être un homme coupable d’infamie ; puis il existe des rues nobles, puis des rues simplement honnêtes, puis de jeunes rues sur la moralité desquelles le public ne s’est pas encore formé d’opinion ; puis des rues assassines, des rues plus vieilles que de vieilles douairières ne sont vieilles, des rues estimables, des rues toujours propres, des rues toujours sales, des rues ouvrières, travailleuses, mercantiles."
Londres (2022)
Sortie : 13 octobre 2022. Roman
livre de Louis-Ferdinand Céline
Annotation :
"Ce qui leur plaît dans Marx, je vais te le dire, c'est le géant d'orgueil, quelque chose comme Victor Hugo mais alors en youpin, tu comprends, un romantique délirant avec des chiffres et des précisions. C'est triste !"
Là-bas (1891)
Sortie : 1891 (France). Roman
livre de Joris-Karl Huysmans
TontonLeon a mis 9/10.
Annotation :
"Tout cela est désormais fini; la bourgeoisie a remplacé la noblesse sombrée dans le gâtisme ou dans l'ordure; c'est à elle que nous devons l'immonde éclosion des sociétés de gymnastique et de ribote, les cercles de paris mutuels et de courses. Aujourd'hui, le négociant n'a plus qu'un but, exploiter l'ouvrier, fabriquer de la camelote, tromper sur la qualité de la marchandise, frauder sur le poids des denrées qu'il vend.
Quant au peuple, on lui a enlevé l'indispensable crainte du vieil enfer et, du même coup, on lui a notifié qu'il ne devait plus, après sa mort, espérer une compensation quelconque à ses souffrances et à ses maux. Alors il bousille un travail mal payé et il boit. De temps en temps, lorsqu'il s'est ingurgité des liquides trop véhéments, il se soulève et alors on l'assomme, car une fois lâché, il se révèle comme une stupide et cruelle brute!"