Classement Commenté \ 2023
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Classement 2022 : https://www.senscritique.com/liste/classement_commente_2022/3271801
15 films
créée il y a presque 2 ans · modifiée il y a presque 2 ansBabylon (2022)
3 h 09 min. Sortie : 18 janvier 2023 (France). Comédie dramatique, Historique
Film de Damien Chazelle
Galax a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Gros gros coup de coeur pour une autre oeuvre de Damien Chazelle qui parvient à parler toujours de la même chose (le succès artistique) d'une nouvelle façon brillante. Babylon m'a totalement emporté dans son tourbillon chaotique du cinéma, avec un aspect historique fascinant sur les tournages démesurés, le cinéma muet et les transformations brutales à Hollywood. Après un premier acte où règne l'excès, on a à peine le temps d'apprécier l'âge d'or que le changement rattrape nos personnages et les pousse très vite hors de leur époque. Ce film choral brasse une quantité de thèmes hallucinante et transcende les âges et les corps de métier du cinéma : réalisation bluffante, caméra, son, costumes et décors magnifiques qui font vivre et évoluer une ère artistique. La musique est absolument dingue : impossible à manquer, follement hypnotique puis mélancolique, elle traduit l'ambivalence du film. Le casting est aussi époustouflant, Margot Robbie est la star naturelle magnétique qu'incarne Nellie, tandis que Brad Pitt est parfait en playbol dépassé et attachant. Le film porte en plus une morale assez géniale sur ses deux super-stars privilégiées : bien que mises sur le devant de la scène par rapport aux intrigues des personnages secondaires, elles finissent tragiquement tandis que les personnages "de l'ombre" s'en sortent, capables de s'adapter. Babylon synthétise juste l'essentiel du cinéma : son histoire, ses travers, sa politique, son futur... Damien Chazelle sublime son propos dans un montage final qui brise le 4ème mur en citant ses inspirations, mais aussi les futurs plans qui marqueront à vie le septième art. Il se permet d'y insérer d'ailleurs ses propres plans, ce qui peut être vu comme une forme de narcissisme... mais aussi de beauté sans pareille pour un film qui finit d'achever son ascension et son discours meta. Jusqu'à ne plus savoir quoi dire, de laisser les images parler pour elles-mêmes, puis les couleurs flasher pour représenter à la fois la fin de l'image, et les possibilités qui restent. Cette fin douce-amère rappelle que tous les sacrifices pour faire partie d'une postérité éternelle à travers les images, offre le meilleur des lots de consolation, simple, dur, mais intemporel. Avec ça, Babylon s'impose un peu comme LE film par définition, se positionnant en bilan du cinéma et point de passage obligé vers son futur.
9+ Lire mon avis complet : https://galax.notion.site/Babylon-0d994499316c42939375d30609ab908e
The Fabelmans (2022)
2 h 31 min. Sortie : 22 février 2023 (France). Drame, Biopic
Film de Steven Spielberg
Galax a mis 8/10.
Annotation :
Je ne suis pas un fan de tous les films de Spielberg, mais on ne peut nier son amour et son influence pour le cinéma. Un film introspectif ne pouvait qu'être au moins intéressant, et j'ai même trouvé The Fabelmans passionnant. J'ai été saisi dès l'excellente introduction où Spielberg met en scène la naissance de son amour de jeunesse pour les films... dans une séquence kitsch et fausse ! Ce qui montre que le cinéma, c'est l'art du mensonge capturé pour être rejoué. Et en posant ce postulat, toute l'aventure de la famille des Fabelmans baigne constamment dans un entre-deux génial entre réalité et invention : on choisit de croire à ce qu'on voit ou non.
Après des séquences tranches de vie et une mise en abyme assez géniale avec les premiers films amateurs avant-gardiste du protagoniste, et de nombreux plans incroyables (le placard), le film bascule quand Sam prend conscience par l'image de l'adultère de sa mère, que le spectateur n'a pas forcément vu se dérouler en toile de fond, trop occupé à admirer le spectacle (notamment dans la superbe scène où elle danse devant les projecteurs). Le personnage du père incarne à l'inverse cette figure rationnelle, parfaite, mais ennuyante et dans le déni, face au personnage de Michelle Williams, clairement porteur du film dans toutes ses incohérences dans le bon sens du terme. Elle donne toute la folie artistique du film, mais aussi son ancrage émotionnel à travers sa relation touchante avec son fils. Le dernier acte sur la fin des années lycée, souvent synonyme de rite de passage nostalgique où on se souvient des meilleurs moments en occultant les harcèlements et les traumatismes, conclut avec une preuve en image qu'on peut faire dire à l'image ce qu'on veut, justement, avec une fin faussement heureuse. Difficile de ne pas remettre en cause le fin pseudo-heureuse qui suit, même si la vraie vie de Spielberg peut nous apporter une réponse, si on souhaite la trouver.
Je trouve que ce n'est pas le but, car pour un film bourré d'incertitudes, on y trouve à chaque instant une certitude qui ne faiblit jamais : celle de voir un superbe film. Et comme toute fable, elle se termine par une morale explicite avec ce caméo hilarant de David Lynch, qui enseigne une leçon de cinéma appliquée immédiatement par le film dans un dernier plan ouvrant l'horizon de façon cynique. Une très jolie fable !
8+
Super Mario Bros, le film (2023)
The Super Mario Bros. Movie
1 h 32 min. Sortie : 5 avril 2023 (France). Animation, Aventure, Comédie
Long-métrage d'animation de Aaron Horvath et Michael Jelenic
Galax a mis 8/10.
Annotation :
Sans être un fan absolu de la saga Mario, je reste un fan de Nintendo et comment ne pas adorer ce pur produit de la licence ? C'est juste un produit certes, mais on sent que chaque plan, chaque réplique et chaque scène a été passée au peigne fin par la firme pour que l'image de sa saga emblématique reste totalement parfaite. Et à peu de choses près difficile de faire le moindre reproche au film : c'est vraiment et étonnamment beau de la part du studio qui n'est pas connu pour la qualité irréprochable de son animation selon moi, les plans sont ultra riches, les voix (françaises en tout cas) parfaitement adaptées, les références pleuvent bien sûr, les musiques sont une barre de nostalgie emblématique. C'est aussi drôlement marrant parfois (je reste plié sur le "mes Goombas ! mes Koopas ! mes... je sais pas quoi !" qui synthétise l'aspect grand-public et fanservice du film). Bref, ça se regarde tout seul, tellement tout est harmonieux et aussi intuitif à prendre en main que les jeux, ce qui en fait une adaptation plus ou moins parfaite. Du moins, autant parfaite que ne peut l'être une adaptation d'un jeu, oeuvre active et aux possibilités virtuellement infinies, vers une oeuvre linéaire et passive qui se consomme.
Mais là où le film m'a le plus surpris et impressionné, c'est dans les libertés qu'il prend vis-à-vis du scénario. Clairement, mission impossible de rester fidèle à une saga qui n'en a virtuellement aucun et qui n'a aucune foutue cohérence. Du coup, le film assume totalement cet univers loufoque sans queue ni tête et balance juste ce qu'il faut de second degré pour retranscrire l'ambiance des jeux, s'en moquer et s'en revendiquer au passage. Cela passe par plein de détails, notamment la relation Mario/Donkey Kong qui rend hommage à la première rivalité de ces héros, la sincérité du lien Mario/Luigi qui transparaît souvent dans les jeux entre les lignes, ou le travail génial sur Bowser et ses motivations, qui a juste un traitement incroyable. Pas facile de réussir les caractérisations de personnages comme Peach ou Bowser, mais l'histoire évite juste absolument tous les pièges.
Le film n'a pas non plus l'histoire du siècle mais il a tout ce qu'il faut d'auto-dérision pour convaincre de A à Z, et est tellement généreux dans toutes ses références et ses différentes sections pour explorer différents sous-genres (la séquence Luigi's Mansion, la séquence Mario Kart, la séquence IRL...) qu'on ne peut que demander à ce que plus d'adaptations soient faites. L
La Famille Asada (2020)
Asada-ke!
2 h 07 min. Sortie : 25 janvier 2023 (France). Comédie dramatique, Comédie
Film de Ryôta Nakano
Galax a mis 8/10.
Annotation :
Je suis fan des films qui mêle le cinéma avec un autre art, comme ici la photographie. La première moitié du film est très bon enfant m'a fait tout autant rêver et voyager que les clients du protagoniste. Le virage dramatique est ensuite inattendu et presque trop lourd à mon goût, puisqu'on passe l'intégralité de la dernière heure à suivre un travail de fourmi pour reconstruire les souvenirs des victimes d'une catastrophe qui a marqué le Japon.
C'est brutal et somme toute bien mis en scène, mais c'est aussi un soft-reboot de la plupart des personnages et des intrigues qu'on avait eues jusque là, étant surtout une gigantesque transition pour notre héros, qui comprend petit à petit que les photos sont avant tout porteuses de souvenirs. Lui qui a pourtant percé grâce à son "book familial", sans prendre le temps de vraiment retourner voir sa famille, ce n'est qu'en faisant du bénévolat et en redonnant le sourire à une petite fille ayant perdu son père, qu'il comprend la vraie place du photographe : même s'il n'est qu'une ombre sur la photo, il fait partie intégrante de son oeuvre.
Ce climax doux-amer est très touchant, et sans excuser le rythme un poil inégal de la seconde moitié, il a le mérite de justifier le virage dramatique de l'intrigue. Le tout avant que les fausses funérailles du père en conclusion, qui m'ont bien eu, nous laissent avec l'image du film fun et tendre auquel on s'est très vite attaché, tout en comprenant que le film est plus que ses sujets : il contient aussi l'ombre d'un homme dont l'histoire vraie nous est montré dans un diapo final très réussi.
8
Scream VI (2023)
2 h 03 min. Sortie : 8 mars 2023 (France). Épouvante-Horreur, Thriller
Film de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett
Galax a mis 8/10.
Annotation :
La plot armor des personnages est clairement trop grosse et c'est vraiment ce qui nuit au plus le film, mais ne boudons pas notre plaisir face à une production si pertinente et bien réalisée. Sixième opus et la saga est plus vivante et bourrée d'idées nouvelles que jamais, c'est assez remarquable !
cf. mon classement des Scream pour mon avis complet : https://www.senscritique.com/liste/classement_commente_scream/3388823?mode=preview
Bonne conduite (2023)
1 h 36 min. Sortie : 29 mars 2023. Comédie, Thriller, Policier
Film de Jonathan Barré
Galax a mis 8/10.
Annotation :
Comédie très inattendue pour ma part, portée par des acteurs bigger than life très sobres dans des personnages pourtant tous bien loufoques voire totalement barrés ! En voyant le pitch assez cocasse d'une monitrice de stage de regain de points de permis qui se transforme en serial killer de chauffards la nuit, on se dit que ça n'a aucune chance de tenir vraiment sur la longueur... Et en effet la seule raison pour laquelle ça tient, c'est que le film en fait très vite un thriller comique assez hilarant où les seules personnes moins douées que la protagoniste, ce sont les enquêteurs en charge de l'affaire. Incarné par le Palmashow, ce duo de bras cassés contribue beaucoup à l'ambiance exagérée de tout le film, qui se permet aussi d'aligner un scénario étonnamment complexe. Toujours partant d'un postulat plutôt sérieux, chaque intrigue se transforme tôt ou tard en farce grotesque : les mystères autour de la meilleure amie de Laure Calamy agissant comme des fausses-pistes, une intrigue de cartels avec deux mercenaires à la Tarantino qui se révèlent aussi nazes que les autres, ou encore le fil rouge de l'histoire des mafieux qui se conclut par une fusillade improbable chez une cheffe hilarante. Au milieu de tout ça, il n'y a que le love interest qui apporte un peu de vraie sincérité et d'apaisement, et qui permet même une petite morale assez sympa sur le deuil et le lâcher-prise liée au passé de la protagoniste. Je regrette juste un épilogue sous-expliqué et trop facile. Mais ce petit carambolage final mis à part, difficile de bouder son plaisir face à une proposition aussi inventive, singulière et joliment mise en scène, à la fois assez classique dans ses visuels et sa bande-son rétro ou ses hommages à différents genres, mais aussi moderne et rafraîchissant dans son ton et ses virages de style qui ne compromettent jamais la vraie identité du film.
8
Mon crime (2022)
1 h 42 min. Sortie : 8 mars 2023. Comédie, Policier
Film de François Ozon
Galax a mis 7/10.
Annotation :
Au départ un peu déconcerté par la théâtralité ultra assumée du film, ce qui fait que presque toutes les répliques sonnent faux et que les plans sont à peine plus que des décors statiques, je me suis vite pris au jeu de cette mise en scène burlesque assez inattendue, qui avance à une vitesse folle et qui aligne les péripéties amusantes sur fond de féminisme militant décomplexée. Sans jamais se prendre au sérieux, ce qui peut aussi être vu comme une forme de limite au propos du film (typiquement toute la résolution un peu facile), la bonne humeur a vite fait de nous emporter et les seconds rôles assez hilarants de Luchini, Dany Boon ou surtout Isabelle Huppert, achèvent de nous convaincre. Une comédie rafraîchissante de François Ozon, dont j'aime décidément bien la patte artistique et ses mélanges originaux de tons.
7
Les Trois Mousquetaires - D'Artagnan (2023)
2 h 01 min. Sortie : 5 avril 2023. Aventure, Drame, Historique
Film de Martin Bourboulon
Galax a mis 7/10.
Annotation :
Un blockbuster français à la fois rafraîchissant, pour sa caméra qui prend des risques avec des plans séquences assez jouissifs, des scènes d'action très bien ficelées et un casting à toute épreuve. Mais aussi très frustrant, car c'est l'introduction de toute sa galerie de personnages hauts en couleur qui est de loin la meilleure partie du film. Au début, le casting cinq étoiles très bien géré porte le scénario qui plonge d'Artagnan dans de multiples complots, sans laisser le spectateur respirer, ce qui a son charme.
Quel dommage que la seconde moitié soit si inégale à cause d'une décision qui pourrit la fin : celle de traiter dans ce film l'intrigue en toile de fond de l'attentat des protestans. Se rendant compte que le film n'a pas de gros climax final explosif, le scénario a cru bon de précipiter cette conclusion, mais elle arrive juste comme un vrai cheveu sur la soupe et avec de très gros sabots à travers des indices absolument pas subtils autour du frère d'un personnage. Au lieu de laisser planer les enjeux politiques établis dans le premier acte du film pour le prochain opus, et de correctement développer les personnages et leurs relations, tout est comprimé (car il faut quand même résoudre aussi l'intrigue avec la reine et le collier).
Tout repose sur un postulat assez débile pour forcer un aller-retour en Angleterre qui défie toute logique (à cause de ce foutu collier). Et pendant ce temps : Portos et Aramis disparaissent complètement de l'intrigue, la love-story de d'Artagnan est expédiée, et surtout : impossible de croire à l'amitié inébranlable des quatre mousquetaires en si peu de temps de vie commune, ce qui fait que la fin tombe un peu à plat.
Pire encore, comme il faut quand même préparer le terrain pour le second opus, le film doit amener un peu de teasing dans le peu de temps qu'il reste, et du coup ça se voit clairement que c'est du forcing pour la suite. D'abord avec Vincent Cassel qui a une présence accrue forcée, à qui on dédie un passage ultra chiant où il décrit une backstory qui a évidemment un lien avec Milady, c'est cramé. Ensuite, avec une fin en cliffhanger improvisé peu créatif. Dommage car la simple présence magnétique d'Eva Green suffisait à donner envie d'en apprendre plus et de voir la suite, tout comme les enjeux politiques désamorcés de justesse par la fin.
Bref, un film qui à force de trop vouloir bien faire, finit par trop faire. Il reste néanmoins un spectacle indéniable qui m'empêche de trop bouder mon plaisir.
7-
Arrête avec tes mensonges (2022)
1 h 38 min. Sortie : 22 février 2023. Drame
Film de Olivier Peyon
Galax a mis 7/10.
Annotation :
La déprime française typique, inspirée d'un roman d'auteur qui transpire la sincérité et les sentiments... Oui mais malgré la patte assez lourde et très romancée de l'histoire, je suis ressorti de la salle assez détruit, et drôlement comblé aussi. On sent que la vision très personnelle de l'auteur de l'oeuvre originelle est ancrée dans un réel qui rend l'intrigue crédible. La frustration de ne pas en apprendre plus sur l'idylle d'été ou sur la vie du père, est présentée sans filtre et sans compromis. Je m'attendais initialement à un twist romantique, mais non.
Et la seule vraie forme de satisfaction qu'on semble obtenir à la fin, à savoir la lettre, est dans un premier temps passée sous silence par le protagoniste, et partagée dans un montage final sous forme de voix-off, ce qui pourrait presque être vu comme un mensonge en soi, pour nous donner un peu de réconfort. Car la vraie conclusion est au contraire un speech didactique plus direct, qui met à profit le double-sens du titre du film pour demander au public d'être honnête avec soi-même.
Je suis aussi assez fan de toute la photographie du film avec un contraste réussi entre les deux époques, un accent sur d'autres formes d'art (l'écriture, la photo), et des acteurs très convaincants, notamment l'inattendue second rôle sincère de Guilaine Londez et, bien sûr, les deux amoureux très convaincants qui sont toute l'âme du film. Il a peut-être manqué cette déchirure plus brutale et un pathos encore plus abondant pour que je sois marqué d'autant plus par l'histoire, mais cela aurait peut-être nuit à la crédibilité d'un film très équilibré.
7+
Knock at the Cabin (2023)
1 h 40 min. Sortie : 1 février 2023 (France). Épouvante-Horreur, Thriller
Film de M. Night Shyamalan
Galax a mis 6/10.
Annotation :
Je suis assez partagé sur le film. D'un côté, l'originalité de l'histoire, la performance excellente des acteurs (notamment le trio familial et Batista qui continue de prouver sa maîtrise de différents tons), et la force du pitch, suffisent à le rendre assez mémorable et intéressant. Ça parle bien sûr de foi, de sacrifice pour un bien commun, d'amour familial, le tout servi à travers un dilemme inventif qui peut encore nous faire réfléchir une fois le film fini.
Pourtant, j'ai trouvé que l'histoire n'allait pas assez loin dans l'ambiguïté potentielle sur la prophétie des quatre cavaliers. Le scénario est en réalité vite prévisible et statique : Andrew n'y croit pas, son mari y croit, même si le doute est toujours permis on se doute de l'issue. Et une fois qu'on l'a compris, le rythme devient étonnamment long, avec un schéma répétitif basé sur des flashbacks obligatoires, et des pseudo-échappées tombant dans le piège à éviter des huis-clos... Le groupe se réduit petit à petit, et l'ordre de mort des personnages se devine dès le début. Le film est trop sage avec le concept et survole la question la plus intéressante, à savoir : l'humanité dont la majorité réfute l'existence de cette famille mérite-t-elle leur sacrifice ? La révélation de l'identité du personnages de Rupert Grint et son lien avec une agression homophobe avant les événements du film est probablement la seule chose qui peut remettre en cause la réalité qu'on nous présente, et cela aurait mérité plus d'approfondissement.
A ce sujet, j'ai trouvé la fin particulièrement sombre et frustrante. Le livre original avait visiblement une tournure radicalement différente, beaucoup plus crue et inattendue : la fillette meurt par accident, une des émissaires change d'avis et ne croit plus en sa mission, et le couple décide de vivre sans y croire. Sans être plus joyeuse pour autant, cette fin me semble plus cohérente et moins tranchée dans ses réponses. Il aurait fallu peut-être respecter cette vision initiale, qui laisse une ambiguïté finale sur la situation. Il faut croire que même sans injecter de "twist" signature, M. Night Shyamalan a souhaité mettre sa patte au risque de s'égarer.
6
Alibi.com 2 (2023)
1 h 30 min. Sortie : 8 février 2023. Comédie
Film de Philippe Lacheau
Galax a mis 6/10.
Annotation :
Les productions de Lacheau sont inégales, mais celle-ci a le mérite d'aligner quelques bonnes idées, surtout pour une suite. Certes, le scénario est cousu de fil blanc comme il est d'usage pour les comédies "grand public" françaises, mais le film le reconnaît un peu à la fin ("tu as fait tout ça parce que tu avais honte de nous ?"). Je n'ai pu m'empêcher de trouver certains running-gags très bons, comme la fausse belle-mère qui est tellement inexistante que la caméra l'oublie, les interactions entre les parents parodiques, ou la femme inventée qui répète bêtement ce qu'elle entend dans l'oreillette. Même si rien n'est nouveau, il faut avouer que Lacheau sait souvent faire monter les comiques de situation absurdes jusqu'à l'excès, en mixant le plus de storylines ensemble jusqu'à aboutir à un climax qui nous assome de gags jusqu'à ce qu'on ne puisse plus faire la fine bouche, avec des acteurs qui semblent vraiment tous s'amuser. Forcément on approche parfois un peu trop de l'indigestion : il y a ce rôle terriblement gênant de Gad Elmaleh, un vrai intrus qui ne fait plus rire personne depuis 10 ans à mes yeux. Ou bien toujours le petit passage un peu trop politique à chier dans chaque film avec ici les scènes des gens du voyage, malaisantes. Mais dans l'ensemble sans être trop exigent, on passe un moment agréable.
6-
Aftersun (2022)
1 h 42 min. Sortie : 1 février 2023 (France). Drame
Film de Charlotte Wells
Galax a mis 5/10.
Annotation :
Un film personnel très contemplatif, avec des partis pris dans la réalisation à mi-chemin entre l'amateur et le génie, un grain d'image particulier, et somme toute des personnages très "vrais"... mais qu'est-ce que j'ai trouvé le temps long et ennuyant. La subtilité du film n'a pas résonné avec moi, et même si elle est justifiée par le fait que nous regardons l'histoire par les yeux d'une enfant qui saisit les choses sans comprendre, la retenue omniprésente m'a fatigué et m'empêche d'être touché. Malheureusement le film m'a plongé dans un état trop cérébral pour que je sois porté, même s'il laisse une certaine image marquante dans la rétine, ce qui est mieux que rien.
4+
The Whale (2022)
1 h 57 min. Sortie : 8 mars 2023 (France). Drame
Film de Darren Aronofsky
Galax a mis 5/10.
Annotation :
Darren Aronosky est une fois sur deux génial, l'autre fois horrible : son The Whale assez toxique, hypocrite et faussement malin tombe plutôt à plat. C'est semble-t-il fidèle à la pièce d'origine, en tout cas difficile de ne pas voir une pièce : à part tout filmer en format étroit, le film fournit un travail d'adaptation minimal, gardant des dialogues cringe et des timings théatraux, entre entrées calculées et dialogues récités - mention spéciale au mormon. Tout est très fake, même si les seconds rôles de l'amie bienveillante et de l'ex femme de Charlie évitent les clichés et prouvent que l'écriture est parfois réussie. D'ailleurs, ce que j'ai préféré du film reste sans doute l'ambiguité du personnage de Sadie Sink. Déjà car l'actrice est excellente elle aussi, et surtout car elle brouille les pistes entre le bien et le mal. Le film ne donne pas de réponse claire et souligne la possible quête vaine et égoïste de Charlie et son "one good thing" (négligeant vite la mémoire de son bf). Dommage que tout soit un peu effacé dans la fin clichée où elle l'appelle déjà "papa".
C'est surtout l'aspect voyeur qui a été vraiment un frein selon moi, avec une vraie complaisance du réal à nous montrer le quotidien d'une personne obèse... tel qu'imaginé par des auteurs maigres, joué par un acteur maquillé en costume. J'aime beaucoup Brendan Fraser et tout ce que son retour symbolise mais j'aurais préféré le retrouver dans un autre projet. L'homophobie internalisée du héros, sa situation familiale sont un postulat intéressant, mais la manifester en culpabilité maladive abordant des sujets transverses donne un message au mieux maladroit, au pire puant. La prestation nuancée de Fraser compense, même s'il n'est jamais aidé par la musique forçant le tire-larmes inutilement, ou les dialogues poussifs (son poème métaphore...). Pour un film qui tient à ce qu'on dépasse les apparences et évite les amalgammes, il conclut par une association grotesque évidente entre le héros et la baleine titulaire. Une mauvaise foi qui ne respecte pas la visée didactique de l'oeuvre, son cours magistral nous martelant l'importance d'écrire du sincère... Certes, on ne retirera pas à l'oeuvre son côté politiquement incorrect, et la diversité des thèmes qu'elle aborde, mais ça n'en fait pas un bon modèle, et marquer les esprits n'implique pas avoir réussi son film.
Trop dur à juger, je ne me vois pas mettre autre chose que 5.
Crazy Bear (2023)
Cocaine Bear
1 h 35 min. Sortie : 15 mars 2023 (France). Comédie, Thriller, Policier
Film de Elizabeth Banks
Galax a mis 3/10.
Annotation :
Tout dans le pitch et presque rien dans l'exécution : peu de choses vraiment fun ou crazy à signaler. Ce film a une surdose de personnages inutiles qui ne se définissent que par des clichés bien pétés, la palme revenant au personnage principal qui, lorsqu'on lui demande de décliner son identité à la fin, répond juste "I'm... a mom". Hormis ces quelques frissons de gêne, il y a des séquences plutôt folles et marrantes, notamment avec les ambulanciers et Margo Martindale qui combattent l'ours avant de finir par s'auto-tuer. Mais tous les moments un peu sérieux tombent à l'eau : le film essaye de donner une morale vaguement familiale qui ne marche pas, l'intrigue des dealers ne marche pas, les ficelles du genre horrifique sont mal utilisées (le body count est très mal géré ce qui rend la fin très longue). Le film tryhard tout son possible d'être drôle ou gore ou mémorable mais échoue un peu partout, ce qui le rend involontairement drôle au final.
3+
Ant-Man et la Guêpe - Quantumania (2023)
Ant-Man and the Wasp: Quantumania
2 h 04 min. Sortie : 15 février 2023 (France). Action, Aventure, Comédie
Film de Peyton Reed
Galax a mis 2/10.
Annotation :
La réputation précède ce film qui est abominable à tous les niveaux. Mais le pire je crois, c'est à quel point le MCU se tire une balle dans le pied en introduisant son futur grand méchant, Kang, dans ce film, qui a une gestion hasardeuse et bridée de ses pouvoirs, de ses motivations, et qui se fait battre par 3 fourmis et demi. Comment prendre au sérieux l'antagoniste issu du pire film à ce jour ? C'est le challenge que le MCU s'est inutilement imposé.
cf. mon classement du MCU pour mon avis complet :
https://www.senscritique.com/liste/classement_commente_marvel_cinematic_universe/1851007