Classement Commenté \ Marvel Cinematic Universe

Annotation :

C'est absolument fou comment ce film enterre tous les autres du MCU à ce stade. On tient sans doute la première instance d'une "formule Marvel" incroyable, pour une raison simple : le film est porteur d'une vision. C'est un film qui fait juste plaisir sur toute la ligne. L'univers est ultra créatif : le world-building un exemple en la matière, et pour preuve, il a marqué durablement la pop culture. En fait, avoir des héros écrits comme de vrais humains qui ont eu une vie avant qu'on découvre leur histoire, ça change tout. Grâce au lore protectionniste de Wakanda, cette entrée tardive dans l'univers est crédible et évite le piège des origin-story clichées. L'écriture assez riche donne des "seconds rôles" qui n'en sont même pas : voilà enfin après 18 films, un ensemble cast réussi, et des personnages féminins bien écrits ! Ce n'est pas un hasard si le film avec le plus de diversité est aussi un des meilleurs : ça se répercute partout, notamment dans l'action. La réalisation n'est certes pas sans défaut, mais elle est plus créative que tout ce qui précède : le travail sur les couleurs, les costumes et les décors est incroyable. Même la BO est parfaite. Globalement je suis juste trop fan du mélange entre technologie et traditions dans la SF, encore plus quand c'est au service d'une histoire ancrée dans la réalité historique de son contexte, comme ici la colonialisation, la diplomatie, l'héritage d'une culture et ses choix d'ouverture. En plus, le film prend au sérieux tous ces enjeux dès le début, et ça fait du bien. Il capitalise sur son intro progressive par le MCU avec la mort de T'Chaka. On a pourtant d'excellents gags grâce au comique de situation très bien géré, qui fonctionne parce que le (super) casting semble juste kiffer : Laetitia Wright, Danai Gurira et Winston Duke ont juste le rôle de leur vie et s'éclatent, tandis que Chadwick Boseman, Michael B. Jordan ou Lupita Nyong'o sont juste à fond dans leurs personnages. Seul Serkis en fait un peu trop, mais même lui est bien dirigé en tant que bon méchant-leurre. Les plus grosses lacunes du film résident dans ses fonds verts et son histoire, avec deux-trois facilités (une bague comme preuve rapide de l'identité de Killmonger, la survie cheap de T'Challa), mais avec un propos si solide, un méchant si charismatique et pertinent, et une conclusion si réussie, comment lui en vouloir ? Un film travaillé qui donne enfin de la visibilité à un nouveau monde dans le MCU, et dans le genre du comic book movie.
8+

Annotation :

Le "plus gros cross-over du cinéma" réussit son pari fou de gérer un ensemble cast hallucinant en combinant le tout dans un univers cohérent. C'est un peu le payoff ultime aux 18 films qui précédaient, donc difficile de ne pas le trouver au moins satisfaisant sur certains points. Il est même carrément jouissif par moments ! Comme le premier Avengers, chaque séquence s'inspire plus ou moins de l'ambiance des films respectifs des héros, mais arrive à en gérer beaucoup plus à la fois et multiplie les bons choix de narration. Même s'il y a quelques raccourcis, c'est assez génial de retrouver chaque personnage progressivement, et d'observer la façon méticuleuse avec laquelle la convergence des intrigues s'opère sur près de trois heures de film, résultant en plusieurs excellents climax. On voit à quel point en 3 ans par rapport à Age of Ultron, le MCU a appris de ses erreurs et s'est développé en termes de réalisation, d'enjeux et d'échelle. Le taux d'exposition est respectable, les scènes d'action lisibles, créatives et variées, le rythme assez fou et pour une fois, malgré un humour très présent et souvent réussi d'ailleurs, les enjeux émotionnels sont carrément réussis. Même si le cliffhanger annonce évidemment un reboot en perspective, le film n'est pas entièrement dénué de conséquences, ce qui est plus que rafraîchissant. La relation inattendue entre Gamora et Thanos porte tout le film - il faut dire que Josh Brolin et Zoe Saldaña sont les vraies révélations du film, et que Thanos au sens large est sans doute l'élément central qui explique le succès de cette gigantesque chorégraphie, en dépassant le simple prétexte à la bagarre, pour devenir un antagoniste mémorable. La gestion des niveaux de puissance et des pouvoirs des protagonistes est assez exemplaire, et pour un film si bruyant et si chaotique, il ressort comme extrêmement équilibré grâce à tous ses bons choix, ce qui est une vraie prouesse. Confiant, généreux et dans un excès maîtrisé, c'est un peu l'aboutissement de tout le MCU, à juste titre.
8

Annotation :

C'est probablement le premier film du MCU qui est légitimement bien écrit et assez irréprochable à tout point de vue. C'est aussi sans aucun doute le premier avec un antagoniste qui tient la route : ça tient dans une idée complotiste assez géniale d'un Shield corrompu par Hydra, qui entraîne tout un tas d'excellentes péripéties où Steve et Natasha combattent leur propre système. Un thriller assez moderne qui délaisse les effets visuels au profit d'un ton sérieux, ça fait du bien et cela marche car tout est solide : cela oblige les réalisateurs à faire preuve de créativité pour mettre en scène les séquences d'infiltration, d'espionnage et de combat, avec de nombreux points forts (la traque en voiture de Furry, l'ascenseur, les rencontres avec le soldat de l'hiver). Je regrette un climax un tout petit peu moins spectaculaire que prévu, mais c'est sans doute qu'il est éclipsé par le rythme intense et la grande qualité du milieu du film quand les personnages sont fugitifs et que les twists abondent. Grâce à pas mal d'idées ayant bien vielli (l'IA évoluée de Zola, les gadgets assez impressionants de Natasha etc.), le film possède un aspect moderne et léché indéniable qui permet d'apprécier simplement le spectacle cool qui se déroule. L'histoire est clairement motrice dans l'univers Avengers, mais elle prend aussi le temps de faire exister ses personnages finalement très peu nombreux. Le duo Steve/Natasha fonctionne car même s'ils n'ont rien de très particulier ou grandiloquent, ce sont des humains faillibles à qui on peut s'identifier. Pour couronner le tout, la continuité avec Cap 1 est assez irréprochable, grâce à une auto-critique pertinente du rôle du Captain comme un symbole d'un ancien temps. Et toute l'intégration du film au futur du MCU est à souligner, à la fois subtile et pertinente (la mention de Strange, l'intégration très fluide de Falcon, etc.). Même Bucky, élément le plus extravagant du film "clairement issu d'un comic", est traité avec sobriété et parvient à être plus intéressant que la norme, notamment dans une scène post-générique intéressante (qui aurait sans doute eu le mérite de faire partir du dénouement principal de l'histoire cela dit). Et puis il y a cette scène où Steve retrouve une Peggy apaisée mais amnésique, probablement le passage le plus émouvant du MCU tout film confondu. C'est un superbe pay-off de leur relation écourtée du premier opus, et un bon signe que le sous-univers Captain America du MCU est traité avec attention.
8

Annotation :

Le volume 1 en "Bigger and Better". Et ça marche ! Plot twist : je préfère ce volume au premier. J'ai la sensation d'avoir assisté à un film plus complet qui a parfaitement su capitaliser sur la mise en place de l'univers du premier opus. Plus de space opera, plus d'effets visuels déjantés, plus de lisibilité dans l'action, plus de variété dans les gags décalés, plus de musiques rétro, et surtout des personnages mieux développés et mieux écrits. Ce n'est pas parfait bien sûr : le scénario réserve certes de bons développements mais au prix de ficelles un peu clichées, là où le premier opus bénéficiait de l'attrait de la nouveauté et savait être plus rythmé avec des séquences qui s'enchaînaient à une vitesse folle et qui se réinventaient constamment. Malgré cela, le film est aussi bien plus équilibré, notamment dans son ensemble cast : les développements de Yondu et Nebula écrasent ceux du premier opus, et Ego a beau être trop cliché, cela reste un antagoniste intéressant, bien mieux lié à l'intrigue. Celle-ci, en changeant de registre par rapport au premier film, explique de nombreux trous, notamment toute la backstory avec la mère de Peter et la coïncidence autour du rôle de Yondu. L'action reste d'une fluidité exemplaire avec une nouvelle bonne idée à chaque scène (Baby Groot ! Un champ d'astéroïdes quantiques ! Une armée de vaisseaux en VR ! Un pacman géant ! Et j'en passe !). Le fond du film est toujours aussi simple, mais contrairement au premier opus qui se limitait à une amitié naissante assez expédiée, celui-ci n'hésite pas à verser dans le pathos tout en doublant sur l'humour. La thématique de la famille est trop soulignée, mais elle est au coeur de tous les enjeux, ce qui rend ce blockbuster assez personnel pour James Gunn comme pour les personnages, se permettant même de finir sur une fin plutôt sobre et triste. L'ensemble est si généreux et bien dosé que je ne fais pas la fine bouche : pour moi, c'est une suite qui raffine le concept pour trouver la meilleure formule.
8-

Annotation :

La phase 2 du MCU démarre en trombe avec ce Avengers déguisé, qui échange le sérieux irréprochable de Captain 2 (le film comportant quelques moments d'humour un peu en trop, très "Phase 3") pour un casting bien plus large et très jouissif. On y perd globalement en chorégraphie de combats au montage millimétré, mais on y gagne en créativité autour des pouvoirs, et les scènes d'action restent tout à fait honnêtes et bien rythmées. C'est aussi clairement l'un des films du MCU parmi les plus matures et aboutis, avec un débat vraiment intéressant sur la place des super-héros dans la société. Malgré leur nombre, chaque protagoniste a des intentions claires et tout culmine dans un double acte final (l'aéroport et le bunker) très satisfaisant, voire émouvant. Zemo campe un bon antagoniste, car malgré son plan complètement tiré par les cheveux, il est intéressant et assez différent de ceux qui l'ont précédé. Comme Cap 2, Civil War prépare encore plus le terrain pour la suite, avec notamment un Black Panther impressionnant, un Spider-Man bien exploité : ils sont intégrés avec une fluidité assez irréprochable, sans retirer le focus de Captain America ou du scénario principal autour des accords. Ce film solidifie vraiment tout le MCU et lancera sa meilleure phase. En résumé, un film de qualité, qui peut souffrir d'un certain manque de conséquences par la suite dans l'univers, mais qui est un excellent compromis entre le thriller moderne et la baston de super-héros emblématiques.
8-

Annotation :

Dans le genre film qui ne se prend pas au sérieux, les Gardiens ont lancé une véritable mode inarrêtable chez le MCU. Voire les films de super-héros. Voire tous les blockbusters... Je suis partagé car cette tendance m'agace un peu depuis, et le film vieillit donc paradoxalement assez mal : parce qu'il a été le premier à le faire, le film me renvoie à l'humour relou de ses successeurs, alors qu'il s'agit déjà ici d'une diversion des énormes ficelles et incohérences du scénario. Tous les défauts habituels sont bien là : les antagonistes complètement nuls (et c'est exacerbé par les apparitions d'un Thanos tout-puissant mais inactif), de la giga surexposition des nombreux personnages sans en faire quoi que ce soit (mention spéciale à la relation Gamora/Nebula complètement survolée et sans conclusion, ou les origines de Star-Lord), une petite bouillie de VFX en guise de scènes d'action pas toujours lisibles...
Sauf que malgré tout, le film reste trop fun pour bouder son plaisir. A l'époque, le MCU est ultra formatté et commence à tourner en rond. James Gunn prend des héros complètement inconnus pour livrer un space-opera décalé sur une bande-son rétro omniprésente, avec un raton-laveur qui tire sur tout ce qui bouge. Le concept est juste trop fort, particulièrement l'idée des musiques rétro. Il faut souligner l'identité que le film se trouve et comment elle parvient à éclipser presque tous les problèmes. Le film reste assez contraint par le MCU, sans doute pour ne pas trop prendre de risques, mais cela apporte aussi ses bons aspects, avec pas mal de foreshadowing subtil et réussi quand on y revient. En revanche, un petit problème du film pas imputable au cahier des charges MCU, c'est toute cette morale "les Gardiens soudés comme une famille", selon moi pas crédible vu le peu d'intéractions qu'ils ont et le peu de temps qu'ils passent ensemble. Faire un groupe noué par des liens plus cyniques (la réputation, les récompenses...) même à la fin aurait été plus judicieux que le climax power of friendship. Et pourtant osef, car le "We are Groot" m'a eu. Bref, même s'il a initié une une mode agaçante et qu'il manque de cohérence, le film reste un joyeux bordel très généreux, qui repousse les limites à l'époque de l'espace qu'on lui avait allouer.
7

Annotation :

Pas évident de conclure une vingtaine de films en un seul, surtout quand le scénario s'est écrit pour ne se laisser aucune autre issue que celle du demi-tour time travel. Mais un demi-tour plutôt créatif, certes basé sur beaucoup de "comme c'est pratique" (le retour d'Antman et sa technologie, Iron Man qui invente le time travel en trois minutes, les répartitions des personnages dans chaque timeline...), mais pour permettre un fanservice évident. De quoi explorer les univers de toute la licence avec un angle émotionnel réussi autour du deuil et des conséquences, chose rare pour le genre. L'introduction étonnamment sombre et lente est d'ailleurs assez destabilisante. Difficile ensuite pour le film de vraiment décoller, le premier acte étant longuet à se mettre en place. Il aligne justement toutes les maladresses et coïncidences que j'ai citées, ainsi que d'autres idées bien terribles, comme l'horrible séquence cyber-punk de Clint, Thor qu'on rend gros pour la blague ou la transformation CGI de Mark Ruffalo. Une fois lancé en revanche, difficile d'arrêter le scénario : la mécanique d'auto-référence est assumée, bien que répétitive et assez prévisible elle permet de donner un tout cohérent et une variété dans les scènes. Même si je ne suis pas vraiment attaché à toute la licence, et que je préfère les nouveaux qui ont quasiment tous été Thanossés pour laisser la place nécessaire aux adieux des anciens, il est impossible de nier que les créateurs aiment les personnages et transmettent cet amour au public. Par rapport à Infinity War, le film reste moins emblématique et moins intéressant avec un jeune Thanos logiquement plus lambda que sa version mélancolique de la première partie. En revanche, même si la bataille finale est un peu moche et vide d’enjeux (l’armée CGI est aussi ratée que toutes les autres) et qu'il est impossible de gérer efficacement tous les pouvoirs ensemble, certaines séquences crowd-pleasing fonctionnent totalement : le marteau, le retour des disparus menés par Black Panther, la revanche de Wanda, le sacrifice final... Enfin, l’épilogue prend son temps pour offrir une conclusion étonnamment définitive à plusieurs héros. Le point final des arcs de Tony et Steve offre une morale douce-amère inattendue et réussie. Endgame est une conclusion remplie de plein de petits défauts et peut-être trop inégale dans le rythme, mais c'était sans doute le prix à payer pour parvenir à rester à la hauteur et synthétiser tout le MCU à ce stade.
7

Annotation :

Les Avengers, l'aboutissement du MCU, la récompense pour s'être farci d'innombrables films et histoires de super-héros pour les voir enfin, le temps d'un long blockbuster, réunis pour combattre une menace surnaturelle en CGI avec de beaux plans jouissifs de nos héros dos à dos. The Avengers représente vraiment le MCU dans toutes ses qualités et ses limites. Les scènes d'action sont follement inventives : le deuxième acte du porte-avion vaut à lui-seul tout le film, notamment en termes de confrontation des idéaux des personnages, de plans et d'action. Même si le climax final qui suit immédiatement est plus classique et ressemble à une excuse pour une "to do list" d'utilisations des pouvoirs des héros, il reste diablement divertissant et assez créatif. La DA est assez pauvre, mais la réalisation très efficace : certains shots sont légitimement inventifs et intéressants, et tant mieux : c'est le minimum à une époque où le fond vert n'était pas aussi omniprésent qu'aujourd'hui, pour faire des blockbusters intéressants. Le scénar est finalement assez simpliste (les motivations basiques de l'antagoniste incarné par Loki) et pas toujours super cohérent, mais n'est qu'un prétexte. Je pardonne assez facilement, surtout dans la mesure où tous les personnages parviennent à exister, même les plus récents ou secondaires comme Hawkeye, Black Widow ou Phil Coulson. L'humour, enfin, même s'il souligne l'aspect trop anecdotique de Loki, apporte de la légèreté sans en faire trop et sans casser le sérieux des enjeux. Bref, un bon blockbuster qui met à profit l'univers étendu pour récompenser notre implication tout en étant transparent quant à ses intentions. Dommage de se farcir de mauvais films pour apprécier celui-ci, mais il reste un best-of parfois assez jouissif.
7-

Annotation :

Rien d'extrêmement surprenant dans cette énième introduction du dernier héros en date, avec notamment une réalisation peu inspirée, la plupart des scènes d'action étant brouillon comme tout. Pourtant, le film fonctionne sur beaucoup de niveaux et je ne peux m'empêcher de le trouver assez cool et good vibe. Le rythme est étonnamment très bon, avec un mélange de genres surprenant qui rythme le récit entre science-fiction assumée, nostalgie 90's, road-trip/pilot movie et bien sûr, comic-book origin-story. Parfois, c'est trop précipité pour être pleinement appréciable : le film passe complètement à côté de la prise de conscience de sa protagoniste sur sa vraie identité, qu'elle accepte petit à petit de façon bien trop linéaire. L'histoire du film se base sur pas mal d'éléments expédiés et certains dialogues descriptifs sont une forme de raccourci pour palier à ça, tant bien que mal, mais plutôt mal que bien. Malgré tout, les forces du film le rendent suffisamment divertissant pour faire illusion : l'alchimie entre Nick Furry et Captain Marvel est réussie, la backstory reste plutôt intrigante voire recherchée, en cohérence avec l'univers du MCU. Et au fond, pas mal de gags et de créativité dans l'action m'ont décroché quelques bons rires grâce à un comique de situation au très bon timing (la mamie Kree, le décalage de Vers sur Terre ou l'excellente idée de Goose le chat). Et puis, même si le troisième acte part un peu en vrille, il introduit aussi les meilleures idées sur le propos du film, notamment ce twist sur les réfugiés Krees assez bien traité. Ou encore, le moment "réveil de l'héroïne" qui sommeille en Carol Denvers, qui reprend à juste titre quelques poncifs sexistes (le contrôle des émotions, la manipulation d'un supérieur masculin à travers le personnage de Judd Law qui cherche à brider la protagoniste) pour en faire une vraie force assez bad-ass. C'est assez mesuré, mais c'est peut-être le moment où Captain Marvel et notamment Brie Larson impressionnent le plus, que ce soit dans le plan (pour le coup très joli) où elle se relève à toutes les époques pour continuer le combat, ou bien dans la petite séquence de choix de costume par une jeune fan à qui elle en met plein la vue. Le message est clair, à défaut de figurer dans un très bon film. Parfois, on peut passer outre certains problèmes évidents pour apprécier juste un film cool avec quelques idées et une histoire bienveillante, et c'est clairement le cas ici.
6+

Annotation :

Comme presque tous les films de la Phase 1, ça démarre plutôt bien pour un développement trop vite limité. Steve Rogers est assez attachant, Peggy Carter est probablement le seul personnage féminin digne de ce nom des premiers films du MCU, et le contexte historique relativement bien exploité ajoute une couche d'originalité. La séquence propagande publicitaire assez méta culmine bien tous ces points. Et puis ça part gentiment en freestyle avec un Captain America inspecteur gadget, un jeu du chat et de la souris avec le méchant en carton, un montage sans vrai ancre émotionnelle pour démontrer tous les pouvoirs du Captain... Les enjeux sont aux choux, le film perd du temps avec des subplots inutiles (la jalousie express de Peggie), le combat final médiocre reporte les conséquences à plus tard, le dynamisme des scènes d'action au départ laisse place à des explosions kaboom conçues pour les trailers. Reste tout de même un sacrifice final bien vu (qui aurait pu être mieux justifié tout de même) et une dernière scène qui aura éveillé mon intérêt. Cette fin révèle tout de même le seul but du film qu'on trouvait en fait dès le titre : tout n'est qu'une grosse mise en place pour les Avengers, et la scène post-générique qui inclut carrément un trailer du futur film n'essaye même pas de faire illusion. On tient peut-être là le premier film du MCU qui itère sur une formule très similaire à celle d'Iron Man (un héros surmonte ses défauts et gagne des capacités grâce à un mentor qui meurt, puis affronte un méchant possédant des pouvoirs similaires mais une absence de morale). Mais c'est aussi le premier film qui est sérieusement handicapé car il n'a pas son indépendance.
5+

Annotation :

On reprend les mêmes et on recommence, dans un séquel qui semble plus être un point de transition obligé, qu'un vrai film à part entière. Le cahier des charges de Joss Whedon était sans doute trop grand pour créer une histoire aboutie : préparer la phase 3, les pierres de l'infinité, développer le lore de chaque Avenger en préparant les futurs arcs de Tony, Steve, Thor, Natasha/Hulk, Clint, le Wakanda, le Ragnarok, Wanda, Vision... même Captain Marvel a failli être là. Résultat : le film ne tient que dans ses détails selon moi, avec plus ou moins de réussite : je déteste la succession de teasing délire du jacuzzi de Thor, les traumas Steve et Tony, ou la relation énervante entre Natasha et Bruce. A l'inverse, j'aime beaucoup toute la partie chez Clint, une bouffée d'air frais qui permet d'humaniser les Avengers. Les quelques scènes décomplexées en groupe (la séquence autour du marteau) ne sont pas trop mal, et même si leur nombre est insolent, les jolis shots de tous les Avengers ensemble sont indéniablement cools encore une fois, notamment ce faux-plan séquence du début de film qui donne le ton. Mais justement, que font-ils réunis tous ensemble si vite, sans qu'on les voit s'assembler progressivement ? Une belle opportunité manquée, car dès le début on sent que tout doit aller vite, et que le lien avec le reste de la phase 2 est raté. Rhodes et Sam auraient pu intégrer la team plus tôt typiquement, même si Wanda et Vision ne s'en sortent pas trop mal au milieu de tout cela. Le film aurait pu s'en sortir si Ultron avait été réussi, puisqu'il est l'élément caractérisant l'histoire. Or, je n'aime pas du tout sa caractérisation d'androide très humanisé avec des motivations clichées, une apparence banale au point de le confondre avec son armée de sous-fifres en CGI, un plan bancal et des répliques ironiques qui rappelle que l'humour commence à être dangereusement lourd dans le MCU, sans doute influencé par les Gardiens. Reste donc uniquement des scènes d'action assez bien faites, des combats un peu moins créatifs que dans le premier, des héros sous-utilisés de façon un peu obvious (Thor et Quicksilver, dont la mort est expédiée). Bref, malgré quelques passages plaisants, un film qui s'écroule sous son propre poids et qui est moins que la somme de ses parties. Ne reste qu'un caméo final de Thanos quasi identique au premier Avengers, preuve qu'il est grand temps d'enchaîner avec la phase finale.
5

Annotation :

Doctor Strange arrive avec un angle d'approche SF inédit pour l'instant (le multivers) qui vient donner un nouveau prisme au MCU. C'est à peu près tout ce que réussit le film, car tout le reste est d'un classicisme sans nom et manque beaucoup de coeur. Strange vit la même origin story que beaucoup de héros, avec une arrogance mal placée, un entraînement express pour le rendre OP, une mentor qui meurt, un méchant similaire au héros mais oubliable (beau gâchis de Mads Mikkelsen), une fin où il est déjà en position de force. C'est très balisé et bien trop rapide, avec des gags mal calibrés, un protagoniste dont la moralité et les motivations sont assez changeantes, une Rachel McAdams également sous-exploitée dans une amourette inutile. Cumberbatch est un bon choix, et j'aime beaucoup Tilda Swinton, mais le white-wash n'est pas excusable. Globalement le plus gros problème selon moi, c'est la vitesse ahurissante à laquelle Strange acquiert des pouvoirs et bouscule le lore juste pour faire avancer le récit : j'ai du mal à y voir autre chose qu'un outil des scénaristes qui se devaient de boucler le tout en moins de 2 heures. Toute l'idée que l'Ancien exploite la dimension noire pour rester jeune et que Strange le comprend avant tous ses autres élèves après seulement 6 mois d'apprentissage d'un art ancestral, c'est complètement pété. Et comme tout est trop rapide, l'univers spirituel et le multivers ne sont donc qu'effleurés. Le film ne nous dévoile qu'une infime partie de son potentiel, même s'il a le mérite de nous faire voir le monde des super-héros d'une autre façon. A ce sujet, ce qui sauve le film sans aucun doute, ce sont les séquences visuelles. La mosaïque est assez impressionnante, avec des tas d'idées empruntées à d'autres films (Inception, Matrix, Blade Runner...) ou assez originales (le climax au milieu d'un environnement avançant en sens inverse) formant un cocktail de CGI certes, mais un cocktail hypnotisant. C'est un beau tour de magie sous tous ses aspects : beaucoup de blabla au départ, puis un bref moment qui a son petit effet wow, même si on sait bien que c'est truqué. Ironiquement vu le discours du film, ça manque d'âme et ça ne tient que par les apparences.
5

Annotation :

Le héros/scénario/film le plus insignifiant du MCU à ce stade ne pouvait pas donner quelque chose d'inoubliable, surtout vu le peu de prise de risque sur la formule Marvel désormais surutilisée. Les personnages sont tous très banals et le contexte scientifique fait vraiment redite, la réalisation est très médiocre et ne fait pas toujours honneur au pitch, et c'est globalement très mal écrit avec une pluie de clichés et d'incohérences. Le scénario perd notamment énormément de temps à faire de la sur-exposition tout en étant à côté de la plaque : par exemple les différents types de fourmis sous-exploités alors que la raison d'utiliser des fourmis n'est clairement jamais explicitée. Ou bien la durée monstrueuse que prend le film pour te faire croire que Scott Lang est l'unique personne qui peut prendre le costume alors que c'est juste car c'est le héros choisi du film. J'aurais ainsi aimé voir le script initial d'Edgar Wright, que j'aime beaucoup, et qui aurait sûrement su apporter plus de second degré et de montage malin pour faire honneur au genre du casse. Malgré tout, il y a une certaine originalité dans ces scènes d'action où le minuscule devient gigantesque et réciproquement. Le décalage comique fonctionne bien avec la petitesse relative des enjeux et le faible budget. La plupart des scènes d'action dans le dernier tiers du film sont donc réussies car elles renvoient au côté "jouet grandeur nature" des adaptations de super-héros, notamment à travers un regard d'enfant. Le film n'a rien d'aberrent et est modérément divertissant même s'il n'exploite pas son potentiel et qu'il faut rester peu exigent.
5

Annotation :

Il y a une jolie ironie dans le fait que Marvel Studios renaît de ses cendres grâce à un héros méconnu, qui se fabrique lui-même ses pouvoirs à partir de ferraille. Un héros, qui plus est, interprété par un Robert Downey Jr. "back in black", dont la carrière renaît également. Cette triple réincarnation donne lieu à une formule qui bouleversera le blockbuster moderne et permettra à Marvel de devenir aussi riche que Tony Stark, avec son empire, son charme, sa pseudo philantropie, son hypocrisie aussi... Oui, pour le meilleur et pour le pire, Iron Man c'est Marvel, et Marvel c'est Iron Man, aussi bien le film que le personnage. Tony Stark incarne un héros inhabituel, à la fois charismatique et irritant, qui porte clairement le film, et le premier acte assez nerveux montrant un "héros fait maison" est plutôt efficace. Je suis clairement moins fan de tout le reste, que ce soit l'écriture globalement grossière, l'acte final très nanar, Gwyneth Paltrow et le méchant très cliché, le rythme franchement ennuyant, ou juste l'ambiance très centrée armée américaine qui ne me passionne pas. La transformation de Stark qui comprend que les US financent des guerres avec de la vente d'armes est un des seuls thèmes intéressants, mais vite expédié et mis de côté pour de l'action assez artificielle. Cela reste une origin-story intéressante grâce à tout son héritage, mais j'aurais bien aimé que la formule soit plus créative.
5

Annotation :

Par rapport au 2 qui ne foutait rien et se reposait sur ses lauriers en attendant les Avengers, on tient là un vrai séquel à Iron Man à défaut d'avoir un très bon film. Avec un Tony Stark déchu et dépossédé de son armure après un premier acte assez frénétique, le film prend une ligne de conduite assez différente et a le mérite d'innover un peu. J'aime toujours quand un héros rencontre un jeune fan et Tony gagne ici en caractérisation. Le film sait aussi être plus généreux que ses prédécesseurs en scène d'action, avec la séquence chute libre des passagers d'un avion ou le climax et ses multiples armures. On n'échappe pas aux sempiternels problèmes : Jon Favreau incarne un Happy toujours insupportable, Peppers peine vraiment à exister malgré une volonté de la rendre un peu plus bad-ass, et le film est globalement mal écrit avec des tas de coïncidences et facilités. Les antagonistes sont toujours aux choux et super similaires aux autres films : on sent une volonté de se détacher de l'univers très militaire et robotique avec leurs pouvoirs d'ADN brûlant, mais globalement ils sont mal utilisés et vite oubliables. Je dois avouer en revanche que j'aime plutôt bien l'idée controversée de faire du Mandarin un acteur ridicule. Je comprends la déception des fans des comics qui attendaient ce personnage, mais j'ai vu cette dérision comme une auto-critique des scénarios très clichés et trop patriotes des deux autres opus (centrés sur des terroristes russes ou du Moyen-Orient). Cette petite subversion mise à part, le film ne marque pas et est aussi drôlement déconnecté de l'univers, avec le traitement du trauma de Tony qui est bâclé et jamais repris, et une absence totale du SHIELD alors qu'on est entre les deux premiers Avengers.
5-

Annotation :

Il y a une très bonne idée dans le film, c'est d'inverser l'origin-story habituelle des super-héros Marvel en présentant un Thor déjà tout puissant mais trop confiant, forcé de s'intégrer comme un humain lambda. Grâce à la bonne humeur générale du casting, notamment Chris Hemsworth et Darcy, le décalage fonctionne plutôt bien et le rythme n'est pas trop mal. De plus, malgré la faiblesse de son amourette, Jane Foster a le mérite d'offrir un thème intéressant sur le lien entre science et magie, pour nous vendre le réalisme du royaume d'Asgard au milieu des autres Avengers. Dommage que le lore nordique se limite à balancer quelques mots-clés légendaires sans aller assez loin, comme si un enfant découvrait la mythologie. Du reste, c'est une histoire ultra kitsch, à la DA très médiocre, globalement mal écrite à base de twists assez fumeux, et surtout retenue par des acteurs mauvais, ce qui a été ma principale surprise. Le facteur commun de tout ceci est Kenneth Branagah, qui pour donner un aspect théâtral à mi-chemin entre l'épique et l'auto-parodique, une sorte de drame Shakespearien, tombe au final dans le kitsch grossier. Il n'est certes pas servi par le script très nul, mais il a tellement mal dirigé ses acteurs qu'il a réalisé l'exploit de faire mal jouer Tom Hiddleston et Anthony Hopkins (et les autres aussi, mais eux deux ça faisait mal de les voir hurler des répliques cringe). Dès la première scène ridicule où la rivalité Thor/Loki est lancée au surligneur, jusqu'au climax où plus rien n'a de vraie conséquence pour Loki, tu sens que ça rame. Mais je ne peux tout de même pas détester le film : son virage SF-fantaisie me parle plus que l'obsession de la phase 1 pour les armes et la défense américaine, et le film traite globalement le mieux ses personnages féminins de tout le MCU jusqu'à la phase 3, ce qui est un peu triste, mais bon. A noter une apparition totalement gâchée de Jeremy Reiner qui dénote dans un film globalement mal relié aux autres (la scène post-générique cruciale pour la suite qui vient comme un cheveu sur la soupe).
4+

Annotation :

La saga Thor revient en délaissant le drame shakespearien surjoué de Kenneth Branagh pour une proposition versant dans la fantasy, en engageant un réalisateur ayant travaillé pour quelques très bons épisodes de Game of Thrones. Et il en ressort... une bouillie visuelle. Les scènes d'action sont toutes brouillon et mal montées, Alan Taylor ayant été apparemment éjecté du montage, et l'effet epic-fantasy souhaité tombe complètement à plat, notamment avec ce fameux Dark World évoquant l'ambiance du monde de Tolkien, s'il était mis en scène par des CGI partout. Le script ne soutient aucunement l'ambition de l'histoire : les péripéties sont copiées du 1, l'univers des 9 mondes est extrêmement vide, le concept scientifique de la "convergence" au coeur du film est à la fois surexpliqué et sous-expliqué, les portails et les personnages se comportent au bon vouloir du script, et les méchants sont... qui sont-ils en fait ? Osef complet, puisque le principal intérêt du film réside dans la relation entre Thor et Loki, ce dernier étant de loin le seul personnage intéressant du lot, même si encore et toujours sous-exploité. La perte de sa mère pour une broutille, son sacrifice, le deuil express de son frère, sa résurrection hors-champ : rien n'est bien développé. Le film se prend globalement beaucoup trop au sérieux même par rapport au 1, et réussit seulement quand il s'éloigne le plus de la dark-fantasy : l'humour lorsque Thor est sur Terre, Darcy et ses sidekicks...
4

Annotation :

Parmi tous les films du MCU je crois que c'est carrément le film le plus balek, le moins intéressant. On prend tout ce qu'il y a dans Ant-Man 1, on retire les reliques d'Edgar Wright, on trouve Ant-Man 2. Aucune surprise à aucun niveau. Le gros problème du film et de l'univers d'Ant-Man, c'est à quel point il est peu créatif avec le pouvoir démentiel de rétrécir et agrandir l'inimaginable. Plutôt que de multiplier les séquences d'action folles, le film reste ultra timide. Il préfère bafouer toutes les règles de logique possible, souvent pour la blague ou l'effet "wow" (qui est plutôt un effet "ah ok, marrant, bref"). On passe surtout notre temps à courser un immeuble réduit en valise. Yay. Rien de palpitant, ni dans les personnages creux, ni dans les dialogues inspides (l'humour tombe à plat littéralement tout le temps), certainement pas dans le scénario (Michelle Pfieffer est sous-exploitée au possible). Je n'y trouve même pas du vrai fun, puisque tout n'est que quantum-techno blabla et personnages qui s'agitent dans une pièce pour meubler les deux longues heures de film. Même niveau intégration MCU c'est zéro pointé (qu'on ne me parle pas de la scène post-générique, vu sa résolution honteuse deux films plus tard...). Il n'y a rien d'intéressant, mais rien d'offensant non plus, si ce n'est l'incroyable potentiel manqué de tels pouvoirs.
4-

Annotation :

Un film qui a le malheur d'être assez oublié par le reste du MCU, ce qui lui confère un héritage assez faible. En même temps, outre les problèmes de droits avec Universal, de recettes au box-office ou de controverses avec le départ d'Edward Norton qui était plutôt bon, c'est compréhensible car le film est globalement mauvais. Norton fait ce qu'il peut et le premier acte est assez déroutant, en condensant l'origin-story à un simple un montage d'ouverture très kitsch (mais assez marquant au fond). Très vite en revanche, le film dévoile juste des personnages très peu nombreux et pas du tout creusés. L'univers semble petit, peu exploité... Le film ne développe rien dans le fond, et même les scènes d'action sont vieillottes voire brouillon. Enfin, l'absence totale d'épilogue est un vrai red flag selon moi, preuve que le film a été bien trop racourci et manque de vision sur quoi que ce soit.
4-

Annotation :

Faire un Spider-Man plus décomplexé, plus léger et intégré à l'univers de Marvel, dans l'idée, pourquoi pas. Mais je déteste l'Iron Manisation de ce Spider-Man. Alors d'un côté, cela donne une certaine vision intéressante à ce héros pour qu'il se distingue de ses prédécesseurs avec quelques bons choix : ne pas faire une origin-story, inclure rapidement Ned et Tante May dans la confidence, utiliser Tony Stark dans une relation maître-élève et faire un parallèle avec l'origin-story d'Iron Man... Le MCU reprend ainsi Robert Downey Jr., qui représente sa renaissance, pour introduire Spider-Man comme un petit nouveau sous son aile et non plus comme le héros dont il a perdu les droits. L'idée est de montrer l'inversion du rapport de force entre Disney et Sony depuis 2008, why not (sans se moquer des scènes cultes des Spider-Man de Raimi, ça serait mieux cela dit). Idem, tout le pitch sur le fait qu'un héros ne doit pas avoir besoin de son armure, ce qui entraîne un acte final où Peter se débarrasse de cette horrible tenue parasitée par l'IA pour gagner sa place parmi les Avengers, pourquoi pas... Dommage qu'en fait, le film ne prenne rien au sérieux. Les dialogues sont incroyablement mauvais et surexplicatifs, le scénario ne tient pas debout, on s'ennuie beaucoup, l'humour est absolument omniprésent et tout est fait pour les blagues cheaps qui fonctionne occasionnellement (encore heureux, il n'y a que ça). Le sel du personnage de Peter Parker est absent et tout propos sur la justice ou la politique est oublié. C'est particulièrement douloureux pour Michael Keaton, acteur incroyable qui est à l'origine du seul passage dramatique réussi du film (l'intimidation quand on apprend qui il est), réduit à un faucon mécanique dont la morale n'est pas questionnée, au profit d'un climax nocturne bien moche et mal filmé. Un produit qui témoigne que le MCU prend trop la confiance : tout est creux, Happy est toujours nul, Mae est objectifiée, la scène post-générique et le caméo de Stan Lee sont des auto-parodies... Ce n'est pas un film, c'est un produit poussif qui prend un peu des Gardiens, un peu d'Iron Man, un peu de Sony, et échoue à dire quoi que ce soit. A ce stade la formule du MCU est totalement rouillée.
3

Annotation :

Je salue l'envie de renouveler la franchise Thor, mais je déteste la vision de Taika Waititi du MCU... Tout est prétexte à la blague puérile, c'est insupportable. Les gags sont des répliques d'enfant dont les chutes se voient venir. Le film vieillit de + en + mal à mesure que la filmo de Waititi se développe (Thor 4, Free Guy...) car il ne sait faire qu'un truc en boucle. Et malgré ça, je me fais chier à mort pendant 1h sur toute la planète déchet. L'idée d'avoir Hulk en personnage principal ailleurs que dans un Avengers est bonne, mais le rythme et l'exécution totalement ratés. Pendant ce second acte de transition pénible, le scénar et le lore sont en pause : tout n'est que blague, caméo, gimmick en attendant l'inévitable retour de Thor à Asgard pour affronter sa soeur. Un dénouement qui arrive quand il reste 30 minutes et hop, fin. Cate Blanchett est heureusement assez géniale en Hela, probablement la seule qui s'éclate à fond, malgré un matériel très limité. Tout l'inverse d'Anthony Hopkins, qui est incroyablement éteint. On voit qu'il n'en a plus rien à foutre du rôle, et dès le 1er acte lourd et sans émotion, tu comprends très vite que le film n'en a rien à faire de ses enjeux. Il y avait pourtant du potentiel : Asgard est un empire qui s'est fondé sur la guerre pour accumuler de l'or et bâtir sa paix, à la manière des colons occidentaux ; Hela vient rétablir une vérité et exposer l'hypocrisie d'Odin. Pourtant, de ce propos iconoclaste, même en faisant figurer littéralement une révolution sur la planète déchet, Taika Waititi n'en fait rien : du hors-champ, aucun lien ni payoff, la révolution résolue par une blague en scène post-générique, etc. Le script tient plus à ses blagues qu'à de la cohérence et utilise d'ailleurs le méchant complètement éclaté de la scène d'intro en guise de résolution ex-machina "sérieuse". Le film veut tellement anésthésier son audience qu'il répète 3 fois que Asgard = un peuple, au cas où ça soit trop dur à suivre. Thompson, Hiddleston, Urban... tant de talents gâchés dans des rôles useless. Enfin, la réal colorée et fun vient secouer un peu le ton des Thor 1/2 edgy, et il y a bien 2 ou 3 plans réussis (le diapo Valkyrie, l'attaque de Thor). Ca ne sort pas le récit de sa linéarité. Bref, un pur produit phase 3, qui n'existe que pour placer Strange ou Hulk ou des pierres, porteur d'une vision d'auteur que je n'aime pas. Un gâchis de cocktail d'acteurs et d'idées, ce qui en fait un des pires pour moi.
3

Annotation :

Il n'y a vraiment rien à sauver. Après l'origin story assez convaincante du 1 avec sa technologie ancrée dans l'armement réel, on passe à du techno blabla fantaisiste vain. Le film se repose entièrement sur les lauriers du premier en étant inférieur en tout point. L'antagoniste ridicule à la plot armor débile nous offre 3 scènes d'action dans le film, et malgré une ou deux bonnes idées dans la collision de robots, l'action n'est réduite qu'à cela : une gueguerre de robots. Le rythme est absent, aucun enjeu ne prend, la seule vraie intrigue sur la santé de Tony est résolu à travers un easter egg de son père 40 ans en arrière dans une séquence ultra risible. Même Robert Downey Jr. semble doux et éteint, et Rhodes (mal recasté) apprend à se servir de l'armure instantanément. Toute la minutie qu'on ne pouvait reprocher au 1 disparaît donc ici, au profit de teasing sur les Avengers qui réalise l'exploit de ne pas faire bouger le statu quo d'un pouce. Le film est basiquement la scène post-gen du 1 étendue sur 2 heures. Scarlett Johansson est introduite ici avec certes un peu de style dans sa séquence d'infiltration finale... après au moins 3 scènes qui l'objectifient de façon abjecte. Samuel L. Jackson fait ce qu'il peut mais n'a rien à faire, Jon Favreau se met en scène en tant qu'un insupportable Happy, et même Elon putain de Musk est dans le film. Qu'y a-t-il à sauver ?
2

Annotation :

La réputation précède ce film qui est abominable à tous les niveaux. Moche évidemment, avec des moments uncanny qui a provoqué un fou rire de ma salle, mérité. Le scénario ensuite, complètement naze, se basant uniquement sur de la rétention d'infos du personnage de Michelle Pfieffer, meublant partout où il peut. Les acteurs également, à part Pfieffer justement et vite fait Paul Rudd, font n'importe quoi, soit car ils ne sont pas dirigés (Jonathan Majors en total roue libre cringe dans la scène post-générique), soit car ils s'en foutent (Michael Douglas qui ne fait que réciter du par coeur devant des fonds verts), soit car ils sont mauvais (Lilly toujours affreuse). Tout le monde souffle, tout le monde en a marre. En termes de créativité sur les pouvoirs c'est le néant absolu, sur le world-building aussi avec zéro idée crédible sur le monde quantique (et remattez les scènes du 2, ça n'a plus rien à voir).
Mais le pire je crois, c'est à quel point le MCU se tire une balle dans le pied en introduisant son futur grand méchant, Kang, dans ce film, qui a une gestion hasardeuse et bridée de ses pouvoirs, de ses motivations, et qui se fait battre par 3 fourmis et demi. Comment prendre au sérieux l'antagoniste issu du pire film à ce jour ? C'est le challenge que le MCU s'est inutilement imposé. Il aurait mieux fallu contenir son introdution dans la série Loki, évidemment bien meilleure sur tous les plans.
Même derrière les coulisses, ce film c'est juste du crunch de l'équipe VFX, des problèmes pour aboutir à un script, un remplacement d'actrice gênant pour la fille, une lead antivax clairment coupée du film ou des acteurs sous contrat qui en ont marre. Stop au massacre avec cette licence.
2

Annotation :

(film pas encore à sa place dans le classement)
Pas dénué d'intérêt grâce à son lore inca inattendu et son traitement pertinent du décès du Black Panther original, le film n'en reste pas moins très inabouti dans son discours, avec un scénario diplomatique qui n'aboutit à rien, des dialogues très clunky et un climax cliché très peu spectaculaire. Les personnages principales sont plus ou moins toutes intéressantes et bien exploitées, mais le film est clairement porté par ses actrices (Danai Gurira notamment, très au-dessus du lot). Alourdi par l'acteur de Namor peu convaincant et par l'univers marin parfois peu crédible, le film réussit à être à la fois trop long et trop expédié dans ses thèmes importants (la succession du Black Panther, le rapport tradition/technologie, etc.). Le thème du deuil rappelle le MCU qui tente aussi d'aller de l'avant, mais on sent aussi qu'il est difficile pour tout le monde de se projeter. Je reste trop attaché à l'univers du premier film pour être sévère, d'autant que ce second volet revêt d'une certaine sobriété/simplicité assez plaisante, mais il y avait le potentiel de faire bien mieux.