Classement Commenté \ Science-Fiction

Annotation :

Une oeuvre majeure et un coup de cœur immédiat comme il ne m'est quasiment jamais arrivé. L'ambition démesurée des Wachowski de créer un film sur la vie humaine à travers l'espace-temps, et de livrer au passage un ode à la révolution et à l'amour comme essence de notre humanité, donne un véritable chef d'oeuvre illustrant de façon poétique et méta l'idée de réincarnation, de cause à effet, de choix et de libre-arbitre, et de partage d'histoires. Je découvre de nouveaux aspects à ce film à chaque fois que j'y repense, la richesse du long-métrage tenant sur ce concept du "tout est lié". Tout le film peut ainsi être vu comme une cascade de 6 histoires racontées de bouche-à-oreille jusqu'à l'épilogue final parfait qui termine sur une note d'espoir et met l'accent sur la transmission aux jeunes générations. Le film lui-même devient alors la 7ème histoire qui englobe toutes les autres, le spectateur devient porteur de la 7ème comète avec ces récits, ces vies et ces messages en tête : voilà une synthèse du 7ème art, à travers un film qui rassemble tous les autres arts, et tous les genres au sein de son art. Cloud Atlas est une symphonie inoubliable du cinéma, d'art et de vie !
10

Annotation :

Superbe épopée, visuellement époustouflante, avec un univers riche et créatif qui sert une histoire bien plus intéressante que ce qu'on en dit. Les militaires, le protagoniste et le propos sont certes loin d'être subtils, mais le message d'Avatar n'étant visiblement toujours pas passé des décennies plus tard, peut-être le film est-il même trop subtil... La musique est dingue, Zoe Saldana est parfaite et le seul film dont la technologie pourra autant servir le propos et l'image après Avatar, sera probablement Avatar 2, ce qui en dit long.
9+

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La définition du "Mindblown". Un énorme paradoxe temporel parfaitement mené, enroulé autour de lui-même de façon à monter un film mettant en scène un protagoniste attachant(e) tout en nous laissant sans voix au passage, à travers un enchaînement de rebondissements à nous faire décrocher notre mâchoire. Par le principe même du film, certains éléments sont prévisibles et semblaient dictés d'avance, pourtant ça n'enlève rien à l'impact au moment où les révélations tombent. Passé relativement inaperçu, le film gagnerait à être plus connu, d'autant que Sarah Snook est une révélation. En délivrant quelques messages bien placés au passage sur le genre et la société, cette quête d'identité temporelle n'est pas révolutionnaire en soi mais nous retourne complètement la tête et nous laisse subjugué lorsque la dernière scène boucle la boucle. Un film à concept qui parvient à masquer ses intentions suffisamment longtemps pour que l'on soit autant impressionné par l'aterrissage que par le fait de s'être lancé en chute libre dans cette idée !
9

Annotation :

Bong Joon-Ho maîtrise sa caméra à la perfection dans une histoire qui est certes de façon évidente une gigantesque métaphore et critique de notre société capitaliste, mais c'est le style assumé du réalisateur, et s'arrêter à cela serait nier toute la richesse du film et de ses symboles, du train qui ne s'arrête jamais, à la progression latérale des personnages aussi bien physiquement que dans leur révolution, avant qu'ils ne reviennent à leur point de départ. Retranscrire toute la complexité de l'Homme dans la société, de ses classes sociales à son rapport à la nature, à travers une oeuvre qui laisse place à un divertissement très premier degré, ce n'est clairement pas donné à n'importe qui. Un blockbuster qui nous invite à réfléchir et exploite son concept pour donner du sens à tous ses plans, c'est rare et ça impressionne.
8

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C'est indéniablement une oeuvre culte, révolutionnaire dans le cinéma, qui a inspiré tout un pan de la SF et lancer des thématiques sur le transhumanisme qui me passionnent. Maaais... Malgré tout je le trouve un peu surcoté en tant que tel, toute la direction du film - que j'ai eu la chance de découvrir en salle - est certes irréprochable, des visuels absolument époustouflants même encore aujourd'hui, à la bande-son unique en passant par les acteurs saisissants. Mais je trouve que le film est beaucoup plus intéressant que divertissant ; que malgré les excellentes thématiques qu'il soulève, les personnages manquent cruellement de profondeur. Et finalement je retiens beaucoup plus le film pour ce qu'il a lancé après lui que pour sa propre histoire, un peu longue, qui m'évoque peu de choses et dont l'aboutissement est... et bien, assez décevant - non, le speech du méchant sous la pluie improvisé n'est pas le meilleure monologue de l'histoire du cinéma, je le trouve même un peu risible "la poésie pour les nuls" et pas très bien joué... Pour moi c'est un film esthétiquement parfait, mais dont je suis resté totalement externe, passif, alors qu'avec des thèmes en or entre les doigts, il y aurait moyen de me prendre aux tripes, comme paradoxalement, plusieurs œuvres s'inspirant directement de Blade Runner (Ghost in the Shell, 2049) l'ont fait. Je n'exclus pas que de futurs visionnages changeront ma perspective, mais j'ai été déçu par la première expérience...
6+

Annotation :

Matt Damon porte le film sur ses épaules et aide à faire digérer le scénario le plus improbable qui transforme son personnage en McGyver armé de son scotch et de ses connaissances en botanique pour survivre un an sur Mars. Si l'ambiance légère et comique est réussie, elle masque quand même un certain creux dans les enjeux puisque jamais ou presque on ne craint pour le protagoniste. Le casting d'ensemble est également aussi ambitieux que tout le reste du film mais finalement, à l'image des enjeux vides : aucun personnage n'est vraiment mémorable dans ce monde où même la NASA est irréaliste. Un conte fantaisiste qui ne nous ennuie pas mais qui nous lobotomise un peu. Comme si la formule de Marvel et de son humour omniprésent pour atténuer le kitsch, couplé au regain d'intérêt pour les films dans l'espace, avait abouti à la naissance de l'écriture bancale de Seul sur Mars. Divertissant mais sans plus.
6

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Avec un excellent pitch de SF signé Philp K. Dick, Steven Spielberg est confronté à un choix quant à la direction de son film, entre deux patchs de genres. Il choisit de prendre la voie de l'action, du suspens, du policier voire du thriller, et minimise les enjeux moraux, la possibilité d'une histoire d'anticipation fine, le conflit né de ce concept d'arrêter les assassins juste avant qu'ils ne commettent un meurtre. Un conflit pouvant être aussi bien lié au policier qui doit agir, qu'à la société utopique et hypocrite qui l'accepte... Tant d'éléments intéressants que le film évoque brièvement, mais ce n'est clairement pas le focus principal. Et même si je trouve ça personnellement dommage, ce n'est pas rédhibitoire en soi, juste un choix. Le problème, quand tu es réalisateur et que tu fais ce choix de "blockbusteriser" ton film, c'est qu'il faut que ça soit impeccable derrière. Or, les dialogues et courses-poursuites sont assez risibles, les effets visuels et la musique aujourd'hui ultra datées, et surtout le scénario est beaucoup trop prévisible - j'ai vu venir les deux twists principaux très tôt, et le reste des détails quelques minutes avant. Ça tue un film de ce genre pour moi, qui ne suis habituellement pas le plus doué pour voir les twists. Les indices sont gros, les ficelles apparentes, les facilités souvent présentes dans les faits, la conclusion presque trop abrupte et convenue pour un film aussi long. Il y a bien un élément qui soutient le tout : ce concept, basique mais qui m'a toujours fasciné, de prédestination et de futur malléable à partir du moment où on en a conscience. Cet élément est en toile de fond, revient souvent et apporte un peu de richesse à ce Minority Report qui autrement, gesticule beaucoup sans impressionner. Ridley Scott a fait face au même "choix" de direction pour adapter une histoire de K. Dick 20 ans plus tôt avec Blade Runner et il a pris l'exact opposé. De quel film se souvient-on aujourd'hui ? Désolé Steven.
5-