Conseils de Lecture

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Orwell décrit avec une rigueur quasi photographique sa jeunesse en tant que SDF à Paris puis à Londres. Une vie faite de jobs payés une misère, de journées à résister à la faim et de magouille.
L’intérêt de ce bouquin est surtout qu'il tire un un portrait rêche et sans adoucissant d'une époque pas si lointaine de la notre et pourtant drastiquement différente dans les mentalités.
Tout le génie du récit réside dans le fait que l'on ne prend jamais en pitié les personnages, qu'Orwell ne cède jamais à la facilité de tirer sur la corde sensible. Un must read.

"Les mendiants ne travaillent pas, dit-on. Mais alors, qu'est-ce que le "travail"? Un terrassier travaille en maniant un pic. Un comptable travaille en additionnant des chiffres.
Un mendiant travaille en restant dehors, qu'il pleuve ou qu'il vente, et en attrapant des varices, des bronchites, etc. C'est un métier comme un autre.
Parfaitement inutile, bien sûr - mais alors bien des activités enveloppées d'une aura de bon ton sont elles aussi inutiles. En tant que type social, un mendiant soutient avantageusement la comparaison avec quantité d'autres. Il est honnête, comparé aux vendeurs de la plupart des spécialités pharmaceutiques; il a l'âme noble comparé au propriétaire d'un journal du dimanche; il est aimable à côté d'un représentant de biens à crédit.- bref c'est un parasite, mais un parasite somme toute inoffensif. "

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Sartre s'approprie le genre théâtral de la Tragédie avec brio.

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Valeur sûre, pilier de l'existentialisme.
Cette pièce se résume en une citation : "L'enfer c'est les autres".

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Jaworsky signe une brillante épopée à la temporalité complètement éclatée mais à la mythologie inventive et superbe. L'onirisme de l'enfance flirte avec la débauche et l'horreur des champs de bataille et les drames de la souveraineté. C'est bien écrit, c'est neuf, c'est créatif, ça réinvente un genre usé jusqu'à la corde et ça le fait bien.

Si ces quelques citations ne vous donnent pas envie de le lire, je ne répond plus de rien :

"Tout évolue, tout s’érode, tout passe ; et la chair même des vivants n’est que la matière des morts."

"Le péril, je l'ai affronté à plusieurs reprises. Mais c'est une chose de voir la mort rôder en tenant la main de ta mère, en se serrant les coudes dans une bande de guerriers, en t'accrochant au compagnon impuissant qui te regarde perdre ton souffle et ton sang. C'en est une tout autre d'avancer seul à la surface du monde, dans le grondement de l'océan et les railleries du vent. Avec moi, il n'y a même plus le halètement d'un chien, le souffle d'un cheval. Je n'ai plus que le chahut des oiseaux et le trottinement des crabes sur un sol mouvant où s'étalent des fragments de ciel."

"Tu raconteras ma vie.
Tu descendras le cours des fleuves et tu franchiras les montagnes. Tu traverseras les forêts, tu vogueras sur les mers qui s’étendent à droite du monde. Tes pas te porteront dans les royaumes celtes, dans les tyrannies hellènes et les lucumonies rasennas. Partout, tu énonceras mon nom, tu célébreras mon lignage, mes voyages, mes exploits. Tu seras l’initiale de ma mémoire, un bâtisseur de ponts, un héraut sans armée et sans bataille. Tu ne peux me refuser cette faveur. Tu ne peux aller contre le cours de ma volonté."

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Karim Berrouka signe une oeuvre déjantée ou des punks sous acides ayant des visions christiques se foutent sur la gueule de zombies obéissants à la musique.
C'est complètement à coté de la plaque, l'ambiance keupon est fantastique, les fans de punk-rock (et de rock tout court) y trouveront des références croustillantes et l'élite en prend plein la gueule.
Je ne suis pas un grand connaisseur de punk-rock et j'ai généralement du mal avec les bouquins comiques, mais putain, je me suis franchement fendu la gueule en lisant ce bouquin.

"C'est sympa, on croirait une reformation des Bérus, en version punk trash progressif. Un seul morceau de près de trois heures, trois accords en boucle, avec, pour paroles, des passages de L'Art de la guerre de Sun Tzu scandés, entrecoupés de quelques slogans revendicateurs plus ou moins personnels. Du genre :"Viande à caserne, chair à canon, cervelle en berne, troupeau d'moutons", "La guerre, la guerre, mais qu'est-ce qu'elle a fait de moi la guerre ?", "On ne peut abolir la guerre qu'en sniffant de la colle !" C'est très concept. Et c'est long, surtout pour du punk, mais le génie créateur se moque des conventions et des contraintes stylistiques."

"La weed, c’est un truc de hippie. Et s’acoquiner avec le côté baba de la force n’est pas une option acceptable pour les deux keupons destroy. Une évidence qui s’est imposée dès leurs premiers pas, au même titre que leur amour du punk bourrin."

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J'ai acheté ce bouquin parce que je trouvais la couverture intéressante. On tape dans de la dystopie de qualité.
Le pitch : Après la 3ème guerre mondiale, pour les gouvernements mondiaux la ressource la plus importante est la vie humaine.
Dès lors la santé des citoyens est contrôlée en permanence pour quelle soit optimale.
Le problème ? Une vague de suicide se déclenche sans que personne ne comprenne pourquoi.

Après la lecture j'ai appris que l'auteur avait finit d'écrire sur son lit d'hôpital et était mort peu après. Cela renforce encore plus le propos de l'histoire et je regrette ne pas pouvoir lire plus d'oeuvres de celui-ci.

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Je ne sais pas si ce conseil à grand intérêt tant La Horde du Contrevent est nimbé d'une aura superbe. Tout amateur de littérature, à fortiori sur Sens-Critique, en a forcément déjà entendu parlé.
L'oeuvre est fantastique en tout aspect. La forme est magistrale (doux euphémisme) et l'univers créé par Damasio est d'une créativité rarement égalée. Le récit jouit d'une homogénéité forme-fond assez impressionnante.

On se sent embarqué dans cette lutte vers l'extrême-amont, packé contre le vent, solide dans le fer au derrière du leader, Golgoth.
Leur quête est la source du vent, la notre est le dénouement, la page 1 qui cloture le récit.

"À l’origine fut la vitesse, le pur mouvement furtif, le « vent-foudre ».

Puis le cosmos décéléra, prit consistance et forme, jusqu’aux lenteurs habitables, jusqu’au vivant, jusqu’à vous.

Bienvenue à toi, lent homme lié, poussif tresseur des vitesses."

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De Damasio on voit généralement conseillé sa magistrale Horde du Contrevent, parfois sa Zone du Dehors (que je n'ai toujours pas lu) et rarement, pour ne pas dire jamais, son recueil de nouvelles.
Et pourtant, on retrouve ici tous les éléments qui font de la plume de Damasio ce qu'elle est. Très bonne idée pour mettre un pied dans son univers si le gros pavé qu'est la Horde vous fait peur.

L'écriture de Damasio est faite d'une poésie viscérale, qui fait appel à des sensation intimes, qui trouve écho au sein même de nos chairs en utilisant des images fortes qui forcent à l'implication, qui ne laissent que peu de place à la demi mesure.

"- La première chose que tu dois comprendre est que tu retrouveras jamais ta fille.
- Je...
- Tu vas la réenfanter. Avec tes tripes, petit homme. Tu vas l'accoucher une seconde fois, avec ton coeur et ta gorge, tu saisis ? Avec ta mémoire de bête sauvage. Tu vas le faire en raclant au canif chaque souvenir d'elle sur la gaine de tes nerfs."