Couacs d'Oscars

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C’est à l’acteur Will Rogers que l’on doit la première gaffe des Oscars. En 1934, après avoir ouvert l’enveloppe qui contient le nom du meilleur réalisateur, il s’exclame : « Viens et prends-le, Frank ! ». Fou de joie, Frank Capra se précipite vers la scène pour recevoir sa statuette. Problème : l’heureux élu est un autre Frank, en l’occurrence Frank Lloyd, récompensé pour Cavalcade. Humilié, Capra jure solennellement qu’il n’assistera plus jamais à la cérémonie, mais l’année suivante, lorsqu’il est nommé à nouveau, il ne peut résister à l’envie de s’y rendre. Il n’aura pas s’en plaindre puisque New York-Miami lui vaut non seulement l’Oscar du meilleur réalisateur mais aussi du meilleur film, du meilleur acteur, de la meilleure actrice et de la meilleure adaptation ! 5 statuettes en tout, un record qui ne sera égalé que 40 ans plus tard !

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En 1938, si l’interprétation de Greta Garbo dans "Le Roman de Marguerite Gautier" est considérée comme la meilleure de tous les temps, elle ne remporte pas l’Oscar pour autant. Déjà nommée pour "Anna Christie" et "Romance" en 1930, l’actrice était également repartie bredouille, tout comme en 1940 avec "Ninotchka". Explication : en représailles de l’indiscipline dont elle fait preuve dans les studios, la MGM qui l’emploie a fait passer la consigne de ne jamais la récompenser. Une mesquinerie que l’Académie tente de rattraper en 1955 en lui décernant un Oscar d’honneur qu’elle se fait un plaisir de décliner en boycottant non seulement la cérémonie mais en refusant d’ouvrir la porte quand on vient lui livrer la statuette !

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En 1939, pour la première d’"Autant en emporte le vent", Hattie McDaniel n’est pas invitée à la projection, sans doute parce que la couleur de sa peau risque de faire tache sur le tapis rouge. Quelques mois plus tard, elle prend sa revanche en devenant la première actrice noire à remporter un Oscar. À sa mort, elle le lègue à la Howard University, essentiellement fréquenté par des étudiants noirs, mais la statuette disparaît lors d’une émeute raciale sur le campus. Lorsque l’Université demande à l’Académie de lui en procurer une réplique, cette requête lui est refusée. Par contre, lorsque Gene Kelly perd sa statuette dans un incendie, elle lui est gracieusement remplacée, tout comme celle de Jack Lemmon qui s’émeut de la voir rouiller. Cherchez l’erreur !

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En 1961, "Alamo", réalisé par John Wayne, est l’objet d’une intense campagne de lobbying à l’occasion des Oscars. « Le plus grand film de toute l’Histoire du cinéma » affirment en toute modestie des pages de pub achetées par la production à grand renfort de dollars. Nommé pour son interprétation dans le film, l’acteur Chill Wills s’offre lui aussi des pages de pub où il déclare pathétiquement à tous les membres de l’Académie: « Vous êtes tous mes cousins et quel que soit le résultat du vote, je vous aimerai toujours ». Ce à quoi Groucho Marx lui répond ironiquement, également par voie de pub : « Je suis ravi d’être votre cousin, mais je préfère voter pour quelqu’un d’autre». Au finish, malgré 7 nominations, Alamo ne gagnera que l’Oscar du meilleur son.

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Partenaires dans "Qu’est-il arrivé à Baby Jane ?" de Robert Aldrich, Bette Davis et Joan Crawford se détestaient copieusement dans la vie. D’où la rage de Joan Crawford, en 1963, lorsqu’elle apprend qu’elle n’est pas nommée pour sa prestation dans le film contrairement à sa rivale. Pour se venger, elle contacte les quatre autres actrices nommées et leur propose, en cas de victoire, de venir chercher la statuette à leur place si elles ne peuvent pas assister à la cérémonie. C’est le cas d’Anne Bancroft qui lui donne son accord et remporte justement l’Oscar pour son interprétation dans "Miracle en Alabama" d’Arthur Penn. Sous l’œil médusé de Bette Davis, Joan Crawford monte alors triomphalement sur scène pour recevoir la récompense. De quoi lui valoir un Oscar de la mesquinerie !
http://youtu.be/eqjO39TX5RY

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En 1971, primé pour son interprétation dans Patton, de Franklin J Schaffner, George C. Scott est le premier acteur à refuser un Oscar. Officiellement, il se justifie en expliquant qu’il trouve dégradant pour un artiste d’être mis en compétition avec ses pairs, tels de vulgaires chevaux de course. Mais les mauvaises langues murmurent que, vexé d’avoir vu la statuette lui passer trois fois sous le nez au cours des années précédentes, il a voulu ainsi exprimer sa rancune envers l’Académie. http://youtu.be/455lV52H7v4

Facaw précise : George C. Scott a également refusé sa nomination pour son rôle dans L'Arnaqueur même si il l'a quand même été.

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En 1972, le scandale provoqué l’année précédente par la sortie d’"Orange Mécanique" se prolonge avec les Oscars. Après l’avoir nommé pour l’Oscar du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur montage et de la meilleure adaptation, l’Académie peine à trouver des acteurs ou autres personnalités de l’industrie du cinéma qui acceptent de monter sur scène pour présenter la liste des sélectionnés et annoncer le vainqueur. Certains parce qu’ils réprouvent la violence du film de Stanley Kubrick, d’autres parce qu’ils craignent simplement de déclencher une explosion de colère dans la salle s’il remporte une récompense. Ceux qui se dévoueront finalement n’auront pas à s’en plaindre puisque le film repartira bredouille !

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Jamais à un scandale près, Marlon Brando crée le malaise lors de l’édition 1972 des Oscars en déclinant la récompense qui lui est décernée pour "Le Parrain" et en boycottant la cérémonie. Grand défenseur de la cause des Indiens d’Amérique, il entend ainsi protester contre la manière partiale et caricaturale dont ils sont dépeints dans la plupart des films hollywoodiens. Pour porter ce message, il envoie sur scène une jeune Indienne nommée Petite Plume. http://youtu.be/2QUacU0I4yU

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En 1974, Oscar n’est pas le seul à exhiber fièrement son anatomie. Alors que David Niven appelle Elizabeth Taylor à le rejoindre sur scène, un individu surgit des coulisses et traverse la scène dans le plus simple appareil en faisant le signe de la paix. Il s’agit de Robert Opel, un streaker qui s’est déjà distingué en d’autres occasions. S’il prétend avoir réussi à accéder aux coulisses de la cérémonie en se faisant passer pour un journaliste, une enquête révélera plus tard que, soucieux de pimenter la soirée, le producteur de la retransmission télévisée lui avait donné sa bénédiction ! http://youtu.be/2IIl3zSYL8k

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Douteusement rebaptisée "Un petit mélo dans la tête" pour le public français, la comédie musicale de Joseph Brooks, "You Light Up My Life", reçoit un Oscar en 1978 pour sa chanson éponyme. Comme il se doit, son interprète Debby Boone vient la chanter sur scène : un grand moment d’émotion renforcé par la présence à ses côtés d’une ribambelle d’enfants malentendants qui miment les paroles en langage des signes. En coulisse, la chaîne ABC qui diffuse la cérémonie est rapidement submergée d’appels lui signalant que les gestes mimés par les enfants sont totalement fantaisistes. Après enquête, on découvrira qu’aucun d’eux n’est sourd et qu’ils ont été recrutés par les organisateurs dans une école voisine.

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Connue pour son engagement politique, l’actrice Vanessa Redgrave ne laisse pas passer l’occasion d’exprimer ses opinions lorsqu’elle reçoit en 1978 l’Oscar du meilleur second rôle féminin pour sa performance dans "Julia" de Fred Zinneman. En place des remerciements convenus, elle se lance dans un discours enflammé en faveur de la cause palestinienne. Peu après, le scénariste Paddy Chayefsky lui succède sur scène pour remettre l’Oscar du meilleur scénario. Hors de lui, il délaisse la liste des nommés pour faire valoir avec passion le point de vue d’Israël tandis que des militants pro-sionistes manifestent dehors en brûlant l’effigie de l’actrice. http://youtu.be/IAcOsK9gRLk

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En 1982, après avoir reçu l’Oscar du meilleur court métrage d’animation pour son film "Tango", Zbigniew Rybczynski s’éclipse quelques instants pour aller griller une cigarette. Lorsqu’il veut retourner à la cérémonie, un videur l’empêche de rentrer, refusant de croire qu’il fait partie des lauréats. Fou furieux, le cinéaste polonais en vient aux mains, ce qui lui vaut d’être embarqué par la police et de terminer la soirée en prison tandis que ses pairs festoient. L’histoire ne dit pas si le videur, réalisant son erreur, est venu lui apporter des oranges.

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Même un grand acteur shakespearien peut s’emmêler les pinceaux sur scène. La preuve quand Sir Laurence Olivier, en 1984, chargé de remettre l’Oscar du meilleur film, oublie de citer les nommés pour annoncer directement le vainqueur. Comme il tient quand même dans ses mains la liste des nommés, il se contente pour cela de lire le titre placé en tête par ordre alphabétique, à savoir "Amadeus". Coup de chance, c’est justement le film de Milos Forman qui a été élu par l’Académie. Heureusement que le cinéaste tchèque n’avait pas appelé son film "Wolfgang". http://youtu.be/VKyMQEaEcsM

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En 1986, Steven Spielberg a dû être vert de rage quand son film "La Couleur pourpre", onze fois nommé et annoncé comme le grand vainqueur de la soirée, est reparti complètement bredouille. De quoi en faire le film le plus loser de toute l’histoire des Oscars, à égalité avec "Le Tournant de la vie" de Herbert Ross, 11 fois nommé en 1977 pour un résultat aussi nul. Déjà boudé par l’Académie avec "Rencontres du troisième type", "Les Aventuriers de l’Arche perdue" et "E.T.", Spielberg aurait pu en devenir parano s’il n’avait été ensuite primé avec "La Liste de Schindler" et "Il faut sauver le soldat Ryan". Qu'en sera-t-il pour "Lincoln" ? Réponse le 24 février.

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En 1992, Année de la Femme, la Women’s Action Coalition fustige la discrimination dont les femmes sont l’objet à Hollywood : peu de rôles intéressants pour elles et aucune réalisatrice primée depuis la création des Oscars – il faudra attendre Kathryn Bigelow et son « Démineurs » en 2010. Pour protester, les militantes de ce mouvement féministe créent « Oscarella », une version féminine de la statuette dont elles affichent partout l’effigie autour du lieu de la cérémonie. Pour enfoncer le clou, elles manifestent devant l’entrée en arborant un badge en forme de boîte de pellicule dont le couvercle est orné du symbole féminin et en scandant ce slogan : « Reel Roles for Real Women », astucieux jeu de mot parfaitement intraduisible !

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En 1992, malgré ses 73 ans et une bonne centaine de film au compteur, le patibulaire Jack Palance ne se sent pas mûr pour la retraite. Invité à venir recevoir l’Oscar du meilleur second rôle qui récompense sa prestation dans "La Vie, l’amour, les vaches", il profite de l’occasion pour montrer aux producteurs qu’il est encore en pleine forme en se lançant dans une série de pompes sur un bras. Une démonstration apparemment convaincante puisqu’il décrochera par la suite près d’une vingtaine de rôle, dont le dernier peu avant sa mort, à l’âge de 85 ans ! http://youtu.be/AGxL5AFzzMY

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En 1992, bien qu’ayant montré sa verdeur en se fendant de quelques pompes, Jack Palance a tout de même été suspecté de sénilité lorsqu’il a annoncé que l’Oscar du meilleur second rôle féminin était attribué à Marisa Tomei pour sa prestation dans "Mon Cousin Vinny". Certains pensent alors que le vénérable comédien s’est trompé et que c’est le nom de Vanessa Redgrave qui figurait dans l’enveloppe ; une rumeur totalement fausse, d’autant plus que deux membres de l’Académie se tiennent en permanence en coulisses pour intervenir sur scène si une telle erreur devait se produire. Pourtant, on continue à parler de « L’effet Tomei » lorsqu’un lauréat est jugé contestable.

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En 1993, quand on annonce solennellement que l’Oscar du meilleur scénario est attribué à l’Irlandais Neil Jordan pour le script de son film "The Crying Game", personne ne se lève pour venir récupérer la statuette. Pourtant le cinéaste a bien honoré son invitation à la cérémonie, alors où se trouve-t-il ? Tout simplement aux toilettes où il s’est rendu urgemment, saisi d’un besoin pressant, sans doute en raison du stress. Considérant que la soirée est suivie par des centaines de millions de téléspectateurs, c’est sans doute la miction la plus médiatisée de tous les temps !

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Si Elia Kazan a commis une brochette de chefs-d’œuvre, il a aussi commis l’erreur de dénoncer quelques collègues à l’époque du maccarthysme. Voilà pourquoi, en 1998, la polémique enfle lorsque l’Académie rend publique son intention de lui remettre un Oscar d’honneur remis par Martin Scorsese et Robert de Niro. Une majorité de l’assistance lui réserve une standing ovation – y compris des acteurs marqués à gauche comme Warren Beatty -, à l’exception d’une poignée d’irréductibles, dont Nick Nolte et Ed Harris qui restent assis pour manifester leur désapprobation. Entre les deux, certains comme Steven Spielberg applaudissent le cinéaste tout en restant assis. http://youtu.be/3YziNNCZeNs

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Malgré tout le respect dû à l’auguste Académie, il arrive qu’elle se prenne les pieds dans le tapis rouge et se couvre de ridicule en récompensant des films dispensables au détriment de chefs-d’œuvre. L’un des plus beaux exemples se situe en 1998 lorsque qu’"Il faut sauver le soldat Ryan" de Steven Spielberg et "La Ligne rouge" de Terence Malick, deux des meilleurs films jamais tournés sur la Seconde Guerre Mondiale, s’affrontent dans un duel de titans. À la surprise générale, c’est "Shakespeare in Love" de Joseph Madden que récompense l’Académie, choix qui déclenchera une polémique d’autant plus virulente que ce film reçoit en plus l’Oscar du meilleur réalisateur et du meilleur scénario !

Facaw précise : Joel Madden n'a pas reçu l'Oscar du Meilleur réalisateur. C'est Steven Spielberg qui l'a eu pour Saving Private Ryan.

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En 1999, alors qu’elles font route vers le lieu de la cérémonie, 55 statuettes d’Oscar sont volées. Les motivations des auteurs du casse s’avèrent d’autant plus mystérieuses que 52 d’entre elles seront retrouvées peu après dans une poubelle. Ravie, l’Académie offre 50 000 $ à l’homme qui les a découvertes, une récompense dont il n’aura pas l’occasion de profiter puisque, par une curieuse ironie du sort, cette somme lui sera dérobée chez lui par des cambrioleurs ! Quid des 3 autres statuettes ? L’une sera retrouvée quelques années plus tard lors d’une perquisition chez un dealer tandis que les deux dernières restent toujours manquantes.

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Avant Sidney Poitier, récompensé en 1964 pour son interprétation dans "Le Lys des champs" de Homer Smith, aucun acteur noir n’avait reçu l’Oscar du meilleur acteur. Un événement digne de l’élection de Barack Obama mais qui n’en a pas pour autant bouleversé les mentalités puisqu’il aura fallu attendre près de quarante ans pour voir un autre noir à l’honneur, et même deux puisqu’en 2002 Denzel Washington et Halle Berry l’ont respectivement emporté pour "Training Day" d’Antoine Fuqa et "À l’ombre de la haine" de Marc Forster. Sans compter l’Oscar d’honneur remis à… Sidney Poitier !

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En 2003, quand Halle Berry lui remet l’Oscar du meilleur acteur pour son interprétation dans "Le Pianiste" de Roman Polanski, Adrien Brody n’y va pas piano, c’est le moins que l’on puisse dire. Ivre de joie, il commence par se jeter sur la belle actrice pour l’embrasser sur la bouche avant de dépasser le temps de remerciement réglementaire pour se lancer dans un réquisitoire enflammé contre la guerre en Irak. http://youtu.be/8HgWANva9Xk

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En 2003, tout le monde s’accorde à penser qu’Andy Serkis, magistral interprète de Gollum dans "Le Seigneur des anneaux", mérite de remporter un Oscar du meilleur second rôle masculin. Sauf l’Académie qui ne daigne même pas lui accorder une nomination. Explication : n’ayant pas encore accompli son virage numérique, elle refuse d’homologuer la prestation de l’acteur sachant qu’il incarne un personnage virtuel ! Il n'aura guère plus de chance pour ses performances dans "King Kong" et "La Planète des singes - Les origines", pourtant tout aussi remarquables.

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Poids lourd de la provocation, Michael Moore ne fait pas dans la demi-mesure en 2003 lorsqu’il vient recevoir son Oscar pour "Bowling for Columbine". Critiquant la Guerre en Irak avec la verve qu’on lui connaît - "un président fictif issu d'élections fictives qui nous envoie en guerre pour des raisons fictives" -, il crée le plus gros désordre de toute l’histoire de l’Académie en opposant dans la salle ses partisans qui l’applaudissent à tout rompre et les fans de George W. Bush qui se lancent dans un concert de sifflets. On a échappé de peu à une bataille rangée en smoking et robes de soirées. http://youtu.be/M7Is43K6lrg

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Katharine Hepburn a longtemps détenu le record de nomination aux Oscars avec 12 sélections. En 2003, Meryl Streep s’en empare lorsque sa prestation dans Adaptation lui vaut d’être nommée pour la 13e fois. Vexée, Katharine Hepburn dénigre l’intéressée en prétendant qu’elle n’a pas de talent. Décédée quelques mois plus tard, elle a dû se retourner dans sa tombe en 2007 quand Meryl Streep a décroché une 14e nomination avec "Le Diable s’habille en Prada" ! Consolation posthume : avec 4 Oscars au compteur, Katharine Hepburn en a toujours un d’avance sur sa rivale.

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Quand ça veut pas, ça veut pas, c’est ce qu’a dû se dire l’excellent Peter O’Toole en 2007 quand sa 8e nominations aux Oscars s’est soldée par un échec, tout comme les sept précédentes. Jamais récompensé par l’Académie, l’acteur y a gagné au moins un titre, celui du plus grand loser des Oscars, juste devant Richard Burton, autre sujet britannique. À signaler quand même que le recordman toutes catégories est l’ingénieur du son Kevin O’Connell, 19 fois nommé sans jamais gagner !

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2007 a bien failli être l’année des serial losers puisque Martin Scorsese concourait avec "Les Infiltrés". Déjà nommé six fois, le cinéaste était toujours reparti bredouille, ce qui pouvait laisser penser qu’une nouvelle désillusion l’attendait. Heureusement, même si ce film n’est sans doute pas l’un de ses meilleurs, l’Académie s’est enfin réveillée en lui décernant une statuette. Mais pour Alfred Hitchcock, Orson Welles, Stanley Kubrick ou Robert Altman, jamais récompensés de toute leur carrière, il est trop tard pour se rattraper !