Critique de l'économie marchande
18 livres
créée il y a presque 4 ans · modifiée il y a environ 3 ansCritique de l'économie politique (1844)
Sortie : 28 septembre 2007 (France). Essai, Politique & économie
livre de Karl Marx
Annotation :
(Ou Manuscrits économico-philosophiques de 1844)
Ébauche.
L'Idéologie allemande (1932)
Die deutsche Ideologie
Sortie : 2005 (France). Essai, Philosophie
livre de Friedrich Engels et Karl Marx
Annotation :
Élaboration de la méthode.
(Choisir la traduction de Maximilien Rubel en pléiade et son appareil critique assez riche.)
Manifeste du parti communiste (1848)
Manifest der Kommunistischen Partei
Sortie : 1848 (Royaume-Uni). Essai, Politique & économie, Philosophie
livre de Karl Marx et Friedrich Engels
Annotation :
« Est-il besoin d’une profonde intuition pour comprendre que les idées, les opinions et les conceptions, en un mot : la conscience des hommes change en fonction de leurs conditions de vie, de leurs rapports sociaux, de leur existence sociale ? L’histoire des idées, que démontre-t-elle sinon que la production intellectuelle se transforme en même temps que la production matérielle ? Les idées qui dominaient une époque n’étaient jamais que les idées de la classe dominante. »
Manuscrits de 1857-1858 dits Grundrisse (1858)
Grundrisse der kritik der politischen Okonomie
Sortie : 23 septembre 1980 (France). Essai, Culture & société
livre de Karl Marx
Annotation :
« La nécessité même de donner d’abord au produit, ou à l’activité des individus, la forme de valeur d’échange, de le transformer en argent, le fait qu’ils n’acquièrent et ne démontrent leur pouvoir social que sous cette forme de chose prouve : 1) que les individus ne produisent plus que pour la société et dans la société ; 2) que leur association n’est pas immédiatement sociale, n’est pas le fruit d’une association qui répartit le travail en son sein. Les individus sont subsumés sous la production sociale qui existe comme une fatalité en dehors d’eux : mais la production sociale n’est pas subsumée sous les individus qui en useraient comme de leur pouvoir commun. »
Le Capital, livre I (1867)
Critique de l'économie politique
Das Kapital. Kritik der politischen Ökonomie
Sortie : 23 avril 2014 (France). Essai, Politique & économie, Sciences
livre de Karl Marx
Annotation :
La pièce maîtresse.
Préférer l'édition dirigée par Lefèbvre aux PUF, récemment rééditée (et révisée) aux Éditions sociales (dans un format bien moins pratique cela dit, et dont la pagination reste par ailleurs la même que celle de l'édition PUF).
« Ce qu'il y a de mystérieux dans la forme-marchandise consiste donc simplement en ceci qu'elle renvoie aux hommes l'image des caractères sociaux de leur propre travail comme des caractères objectifs des produits du travail eux-mêmes, comme des qualités sociales que ces choses posséderaient par nature : elle leur renvoie ainsi l'image du rapport social des producteurs au travail global, comme un rapport social existant en dehors d'eux, entre des objets. C'est ce quiproquo qui fait que les produits du travail deviennent des marchandises, des choses sensibles supra-sensibles, des choses sociales. De la même façon, l'impression lumineuse d'une chose sur le nerf optique ne se donne pas comme l'excitation du nerf optique proprement dit, mais comme forme objective d'une chose à l'extérieur de l'œil. Simplement, dans la vision il y a effectivement de la lumière qui est projetée d'une chose, l'objet extérieur, vers une autre, l'œil. C'est un rapport physique entre des choses physiques. Tandis que la forme-marchandise et le rapport de valeur des produits du travail dans lequel elle s'expose n'ont absolument rien à voir ni avec sa nature physique ni avec les relations matérielles qui en résultent. C'est seulement le rapport social déterminé des hommes eux-mêmes qui prend ici pour eux la forme phantasmagorique d'un rapport entre choses. Si bien que pour trouver une analogie, nous devons nous échapper vers les zones nébuleuses du monde religieux. Dans ce monde-là, les produits du cerveau humain semblent être des figures autonomes, douées d'une vie propre, entretenant des rapports les unes avec les autres et avec les humains. Ainsi en va-t-il dans le monde marchand des produits de la main humaine. J'appelle cela le fétichisme, fétichisme qui adhère aux produits du travail dès lors qu'ils sont produits comme marchandises, et qui, partant, est inséparable de la production marchande. »
Le Capital, livre I (1867)
Das Kapital : Kritik der politischen Ökonomie
Sortie : 5 juin 2008 (France). Essai, Politique & économie
livre de Karl Marx
Annotation :
« La valeur passe constamment d'une forme dans l'autre, sans se perdre elle-même dans ce mouvement, et elle se transforme ainsi en un sujet automate. Si l'on fixe les formes phénoménales particulières que prend tour à tour la valeur qui se valorise dans le circuit de son existence, on obtient alors les explications suivantes: le capital est argent, le capital est marchandise. Mais en fait la valeur devient ici le sujet d'un procès dans lequel, à travers le changement constant des formes-argent et marchandise, elle modifie sa grandeur elle-même, se détache en tant que survaleur d'elle-même en tant que valeur initiale, se valorise elle-même. Car le mouvement dans lequel elle s'ajoute de la survaleur est son propre mouvement, sa valorisation, donc une autovalorisation. Elle a reçu cette qualité occulte de poser de la valeur parce qu'elle est valeur. Elle fait des petits vivants – ou, pour le moins, elle pond des œufs d'or. »
Histoire et conscience de classe (1923)
Sortie : 1 mars 1960 (France). Essai, Culture & société
livre de Georg Lukács
La Dialectique de la raison (1944)
Dialektik der Aufklärung
Sortie : 1974 (France). Essai, Philosophie, Politique & économie
livre de Max Horkheimer et Theodor W. Adorno
Annotation :
Lecture aporétique de la critique entreprise par Marx mais quelques pistes intéressantes (sur la critique de la raison instrumentale notamment).
La Société du Spectacle (1967)
Sortie : 1967 (France). Aphorismes & pensées, Essai, Politique & économie
livre de Guy Debord
Annotation :
Apport fondamental sur la transformation des rapports sociaux à l’ère du capitalisme mondialisé et de la domination totale du fétichisme de la marchandise.
Lui préférer TTDS de M. Postone pour ce qui concerne l’aspect théorique de la critique du capitalisme – plus rigoureux et moins inutilement abscons.
Commentaires sur la société du spectacle (1988)
Sortie : 1992 (France). Essai, Politique & économie
livre de Guy Debord
Annotation :
Indispensable pour la compréhension de la séquence dans lequel nous nous inscrivons.
Temps, travail et domination sociale (1993)
Time, Labor and Social Domination: A Reinterpretation of Marx's Critical Theory
Sortie : janvier 2009 (France). Essai
livre de Moishe Postone
Annotation :
Remise à plat de la critique marxiste : clarification et élagage des branches mortes (comprendre : le marxisme traditionnel).
« La forme de domination spécifique au capitalisme est également définie par Marx comme la domination des hommes par la production : "Les individus sont subsumés sous la production sociale qui existe comme une fatalité en dehors d’eux : mais la production sociale n’est pas subsumée sous les individus qui en useraient comme de leur pouvoir commun." Ce passage est d'une importance capitale. Dire que les individus sont subsumés sous la production, c'est dire qu'il sont dominés par le travail social. Cela suggère que l'on ne saisit pas pleinement la domination sociale sous le capitalisme quand on parle de domination et de contrôle du plus grand nombre et de son travail par quelques-uns. Sous le capitalisme, le travail social n'est pas seulement l'objet de la domination et de l'exploitation, il est le fondement essentiel de la domination. La domination « objective », abstraite, impersonnelle, propre au capitalisme est, semble-t-il, intrinsèquement liée à la domination des individus par leur travail social. »
« Tout cela suggère qu'il nous faut reconceptualiser les conditions de la réalisation la plus complète possible de la liberté. Cette réalisation nécessiterait le dépassement des formes de domination personnelles, ouvertement sociales, ainsi que le dépassement des structures de domination abstraite. Analyser les structures de domination abstraite en tant que fondements ultimes de la non-liberté sous le capitalisme et redéterminer les catégories de Marx comme catégories critiques qui saisissent ces structures sont la première étape qui permettrait de rétablir le rapport entre socialisme et liberté, rapport devenu problématique dans le marxisme traditionnel. »
Les Aventures de la marchandise
Pour une critique de la valeur
Sortie : 25 avril 2003 (France). Essai
livre de Anselm Jappe
Annotation :
Le courant de la critique de la valeur s'inscrit dans le sillage des travaux de M. Postone. On regrettera cela dit leur positionnement très problématique vis-à-vis de la lutte des classes, ainsi qu'une certaine croyance en un effondrement imminent et inéluctable du capitalisme.
L'analyse de Postone à ce propos semble plus pertinente :
« Pourtant, contrairement aux analyses de Robert Kurz, je ne crois pas que ces évolutions conduisent nécessairement à l’effondrement du capitalisme, même si la dynamique d’expansion s’enlise. Au lieu de cela, les actuels développements de crise pourraient conduire à la formation d’États hyper-militarisés dans lesquels un grand nombre de gens sont devenus superflus et sont tenus en respect par des mesures autoritaires-répressives. C’est un scénario affreux, mais le capitalisme pourrait survivre ainsi. Je ne crois pas à un effondrement inéluctable, sauf si l’on entend par là la régression dans des conditions de barbarie capitaliste. »
Source : https://www.cairn.info/revue-cites-2013-1-page-139.html
Ne travaillez jamais. (2019)
La critique du travail en France De Charles Fourier à Guy Debord
Sortie : 14 juin 2019. Essai, Politique & économie, Culture & société
livre de Alastair Hemmens
Annotation :
Plutôt dispensable mais pointe avec justesse les insuffisances de la critique du travail opérée par les situationnistes.
L'économie antique (1973)
The Ancient Economy
Sortie : avril 1975 (France). Histoire, Essai
livre de Moses I. Finley
Annotation :
« L’immense majorité des ouvrages traitant de l’économie antique, grecque et romaine, abordent celle-ci avec des concepts modernes. Or, s’il est évident que les Grecs et les Romains produisaient et consommaient, s’il y avait des riches et des pauvres, des conflits entre les classes, et même, si l’on veut, des banquiers, il n’est pas certain a priori qu’ils produisaient comme nous, qu’ils consommaient comme nous, qu’ils s’affrontaient comme nous, et que leurs banquiers étaient des capitalistes comme les nôtres. »
Âge de pierre, âge d'abondance (1974)
L'économie des sociétés primitives
Stone Age Economics
Sortie : 26 novembre 1976 (France). Essai, Culture & société
livre de Marshall Sahlins
Annotation :
« Les économistes formalistes s’étonnent que l’homme primitif ne soit pas, comme le capitaliste, animé par le goût du profit : c’est bien, en un sens, de cela qu’il s’agit. La société primitive assigne à sa production une limite stricte qu’elle s’interdit de franchir, sous peine de voir l’économique échapper au social et se retourner contre la société en y ouvrant la brèche de l’hétérogénéité, de la division entre riches et pauvres, de l’aliénation des uns par les autres. Société sans économie certes, mais, mieux encore, société contre l’économie : telle est l’éclatante vérité vers laquelle nous conduit la réflexion de Sahlins sur la société primitive. Réflexion rigoureuse par son mouvement qui nous en enseigne sur les Sauvages plus long que tout autre ouvrage du même genre. Mais entreprise aussi de vraie pensée car, libre de toute dogmatique, elle ouvre aux plus essentielles questions : à quelles conditions une société est-elle primitive ? A quelles conditions la société primitive peut-elle persévérer en son être indivisé ? »
Pierre Clastres (préface)
La Société contre l'État (1974)
Sortie : octobre 1974. Essai, Culture & société
livre de Pierre Clastres
Annotation :
« Pour l'homme des sociétés primitives, l'activité de production est exactement mesurée, délimitée par les besoins à satisfaire, étant entendu qu'il s'agit essentiellement des besoins énergétiques : la production est rabattue sur la reconstitution du stock d'énergie dépensée. En d'autres termes, c'est la vie comme nature qui – à la production près des biens consommés socialement à l'occasion des fêtes – fonde et détermine la quantité de temps consacré à la reproduire. C'est dire qu'une fois assurée la satisfaction globale des besoins énergétiques, rien ne saurait inciter la société primitive à désirer produire plus, c'est-à-dire à aliéner son temps en un travail sans destination, alors que ce temps est disponible pour l'oisiveté, le jeu, la guerre ou la fête. À quelles conditions peut se transformer ce rapport de l'homme primitif à l'activité de production ? À quelles conditions cette activité s'assigne-t-elle un but autre que la satisfaction des besoins énergétiques ? C'est là poser la question de l'origine du travail comme travail aliéné. »
« Quand, dans la société primitive, l’économique se laisse repérer comme champ autonome et défini, quand l’activité de production devient travail aliéné, comptabilisé et imposé par ceux qui vont jouir des fruits de ce travail, c’est que la société n’est plus primitive, c’est qu’elle est devenue une société divisée en dominants et dominés, en maîtres et sujets, c’est qu’elle a cessé d’exorciser ce qui est destiné à la tuer : le pouvoir et le respect du pouvoir. »
Radiation et révolution
Sortie : 26 février 2021 (France). Essai
livre de Sabu Kohso
Annotation :
"L'évaluation des interventions à faire dans chaque phase critique était constamment paralysée par les priorités contradictoires des partisans de l'énergie atomique et des tenants de la sûreté. Même face à un cataclysme absolu, les cadres de TEPCO hésitèrent à sacrifier la centrale, soucieux de ménager leurs actifs (les réacteurs) pour un usage futur. Cette situation livra une leçon ultime : les capitalistes qui règnent sur cette nation et qui personnifient le capital se préoccupent de leur commerce à l'exclusion de toute autre considération, comme la sécurité des personnes et des écosystèmes qui constituent pourtant la condition de possibilité même de leurs affaires."