Dans les salles en 2024

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Au Vendôme, avec Lâl et Gaëtan.

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Au Vendôme, seul.

Très programmatique et un peu long mais dans l'ensemble, c'est tout de même finement écrit et délicieusement interprété.

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Cinéma Aventure, avec Adrien et Thibault, projection presse.

Depuis 2018 et Jusqu'à la garde, Xavier Legrand avait disparu des radars. Autant dire qu'il n'est pas revenu. Que s'est-il donc passé, pour qu'un réalisateur aussi doué nous sorte ce petit thriller bien gênant, dont l'élégance occasionnelle de la mise en scène ne parvient jamais à élever l'invraisemblance d'un récit franchement stupide, voire ridicule. Reste le malaise de la dernière partie, pas inintéressant mais Legrand en fait trop une fin en soi pour que se dessine un véritable propos sur l'héritage familial.

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UGC Toison d'or, avec Baptiste et Charlotte.

Le casting s'éclate et il y a quelques moments loufoques plutôt marrants mais dans l'ensemble, c'est quand même fade et peu incarné, sans être fondamentalement désagréable.

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White cinéma, avec Adrien, projection presse.

Très beau film, d'une grande tristesse, où Andrew Haigh plonge dans le surnaturel pour faire l'état des lieux du vécu homosexuel, comparant les deux époques pour souligner les différences mais aussi faire ressortir les cicatrices dans lesquelles ont grandi les protagonistes. Tout le propos sur le deuil et la paix avec soi-même, avec le risque de sombrer dans l'escapisme, m'a beaucoup touché, à l'image de la dernière scène.

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Cinéma Vendôme, avec Arthur.

J'aime bien les films de Lafosse mais là je trouve qu'il s'est mal débrouillé sur un sujet en effet délicat. Le problème principal c'est le manque d'un point de vue fort, on navigue laborieusement entre tragédie familiale, critique des médias et thriller de l'intime mais je trouve que l'empathie n'est pas au bon endroit, surtout par rapport au personnage de Devos qui est très condamnable mais avec lequel Lafosse semble compatir, le tout avec des tics de mise en scène trop systématiques et une manière de diluer les infos en début de film franchement malhonnête, j'y ai vu un faux suspense mal placé.

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CinéFlagey, avec Héléna.

Super film sur le sensationnalisme, où l'arrivée de Natalie Portman, sous couvert de "chercher" l'humain, va remettre une couche de voyeurisme sur une histoire déjà bien sordide. On ne trouve finalement pas grand chose pour dédommager les personnages, ne reste plus qu'un vaste jeu d'imitation stérile d'où n'émerge aucune vérité, entre une femme incapable d'affronter sa déviance et une actrice qui vise une performance totale mais dévitalisée, la fascination pour l'abjection domine. Todd Haynes connaît son sujet et n'hésite pas à travailler sa forme au diapason des téléfilms qu'il conspue, ne lésinant pas sur quelques effets volontairement grossiers, un peu comme si le film adoptait par instant les excès du personnage de Moore, on est loin de l'approche lénifiante de Carol. Reste que la vraie victime dans tout ça, c'est bien Joe, qui est d'ailleurs le seul personnage qui échappe à la caricature généralisée, sa prise de conscience progressive est franchement émouvante, jusqu'à ce dernier plan libérateur au-delà de la grille. Et quelles interprétations, wow.

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Cinéma Palace, avec Alix.

Comme souvent avec Dupieux, beaucoup d'idées, certaines très chouettes, d'autres moins. Il recycle un peu Réalité et y'a toujours cet aspect gratuit qui me gêne chez lui mais le film a de beaux moments, notamment du côté de la direction d'acteurs et quelques envolées surréalistes assez funs. Demoustier, Duris, Cohen et Baer impeccables, Lellouche et Marmaï miscast par contre. L'idée la plus forte reste que c'est Dali lui-même qui amène le surréalisme dans le scènes, comme si l'identité du peintre contaminait tout ce qu'il touchait, peut-être la seule trace de vraie poésie dans le film.

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Kinépolis, seul, en projection presse.

Vu en projection presse...Euh...Que dire ? On pourrait résumer ce "film" à son climax : un non-affrontement, visuellement immonde, sans la moindre tension ni chorégraphie, qui se déroule...Dans une usine de Pepsi Cola. Rarement vu un placement de produit aussi honteux.

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Cinéma Aventure, avec Arthur.

Drôle de film que ce Ferrari. À bien des égards, Mann réalise un anti-biopic, préférant se concentrer sur l'intimité du constructeur automobile pendant une période-clé de sa vie que fournir l'hagiographie attendue. De son succès, de son parcours, de son entreprise, nous ne saurons rien, ou presque. Dès le début, le film déjoue les attentes, recule le moment qu'on attend tous (les courses!) pour mieux sonder les failles de l'homme, son rapport au deuil, aux femmes, à ses finances. Ferrari est un pur personnage de Mann, mégalomane, perfectionniste, doué, mais aussi sensible et mélancolique. Les scènes où il interagit avec les pilotes sont les meilleures car c'est là que son attitude jusqu'au-boutiste et suicidaire transparaît le plus. La mise en scène demeure forte, nerveuse sur la piste, lugubre dans les scènes d'intérieur.

Le problème, c'est que malgré cet axe pertinent, on sent aussi que Mann se fait vieux. L'aspect envahissant de la musique, le ridicule lié aux accents, la violence numérique et grotesque de certaines scènes, l'aspect kitsch des flash-backs avec le fils défunt (oh on courait sur les plaines alors que le soleil chatoyant nous éclairait, pitié)... Tout ça rend le film franchement ringard, voire vieillot, et le condamne à ne convaincre que par intermittence.

Bref, pour faire une métaphore automobile, disons que Mann en a encore sous le capot mais que selon moi, il ne gagnera plus jamais de course.

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Kinepolis, avec Adrien, projection presse.

J'avais des réserves sur le premier et force est de constater qu'elles sont presque toutes gommées par cette suite sidérante, plus féroce politiquement, plus incarné e dans ses personnages et d'une force de frappe visuelle incontestable.

Plus de détails dans mon long papier : https://www.surimpressions.be/post/critique-dune-deuxi%C3%A8me-partie-de-denis-villeneuve

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Cinéma Palace, avec Adrien, projection presse.

Ça commence par du sous-Sofia Coppola, ça se termine comme un mélodrame français empesé. Entre les deux, de l'ennui, des clichés, et tout de même, il faut le dire, quelques éclats, notamment dans la manière de construire les scènes sur la longueur.

Mais dans l'ensemble, la fraude Guillaume Canet se confirme.

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Cinéma Palace, avec Adrien, projection presse.

Le pitch annonçait une œuvre maladroite, le film est consternant.

Minable récit d'un innocent accusé à tort qui s'autorise tous les excès d'écriture pour s'assurer l'adhésion de son public. Un film qui préfère diaboliser des élèves que nuancer son protagoniste - et y'a de quoi, vu ses méthodes de travail. Démission totale dans la la direction d'acteurs et la mise en scène, si ce n'est quelques effets grotesques et risibles. Et nom de dieu, l'écriture des dialogues, quel enfer.

Bref, il n'y a peut-être pas de vagues mais le naufrage est bien réel.

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Flagey, avec Gaëtan, Lâl, Victor, Alix.

Un film qui se place dans un sillage thématique s-f assez exploré - on est globalement en terrain connu pour peu qu'on connaisse I,Robot et Blade Runner- mais qui tire son épingle du jeu grâce à un style visuel remarquable, de bons personnages et une tonalité française mi-désespérée mi-flegmatique réjouissante.

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Cinéma Palace, avec Léila.

Les bonnes intentions. L'enfer. Les pavés. Tout ça.

Le projet du film est ainsi d'articuler un triple point de vue -le bourreau, la victime, la témoin- autour d'une douloureuse affaire de viol. Sur le papier, c'est intéressant. Dans l'exécution, c'est hélas plat et éparpillé.

En fait, quel est le vrai sujet du film ? Est-ce une œuvre sur l'incapacité de la justice à traiter ce type d'affaires ? On peut le penser au début avec cet interrogatoire passif-agressif plutôt réussi avec la policière sauf que le film se détourne rapidement du volet judiciaire. Un film sur la reconstruction d'une femme après un trauma ? Pas vraiment tant la réalisatrice se complaît globalement dans l'exposition des séquelles, jusqu'à une conclusion émancipatrice soudaine et très convenue - on danse sur de la musique electro entre filles. Une réflexion sur la masculinité et la culture du viol ? Encore une fois, là aussi le film botte en touche avec le portrait de l'agresseur, qui nous fait tout le programme bien clichée de la semi-rédemption tandis que le scénario n'explore jamais son parcours et son éducation. Un film sur une sororité inébranlable ? Pourquoi pas, mais encore une fois, le personnage de la téléphoniste est trop survolé.

Bref, ce n'est pas un mauvais film, ça se regarde, mais ça manque cruellement de point de vue et de cinéma.

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UGC Toison d'or, avec Victor et Alix.

Bonne idée d'avoir viré les cinq cyclones pour privilégier une intrigue de buddy-movie, bien que très programmatique. Le personnage de la renarde est fort chouette et dynamise le film. Pour le reste, c'est drôle et survolté mais un cran en-dessous des deux premiers. Dommage que le scénario n'aille pas au bout de son idée de succession pour Po.

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Cinéma Galeries, avec Clémence.

Plutôt un joli film sur la transidentité, qui a l'intérêt d'éviter pas mal de passages obligés cringe du genre -pas de médecin, pas de voyeurisme, le mot "trans" n'est même pas prononcé- pour mieux se focaliser sur la trajectoire initiatique et intime de la petite Cocò. Là où la réalisatrice est plus pertinente, c'est qu'elle va inscrire tout ceci au sein d'un environnement familial crédible qui a aussi ses défis - notamment la mère, dont le parcours professionnel va faire écho à la recherche identitaire de sa fille, les deux doivent s'affirmer.

Après, le film a du mal à conclure et cinématographiquement, on est sur une approche caméra à l'épaule peu originale et une photographie très terne, ce qui ne me stimule pas des masses, je dois le reconnaître. Mais joli essai quand même.

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Cinéma Aventure, projection presse.

Loin d'être un simple regard sur l'enfance, Totem surprend par la manière dont il va conjuguer trois générations dans un espace-temps très restreint - une journée, une fête - pour mieux y extraire les fulgurances de vie alors que la mort approche inéluctablement. Très émouvant et intime.

Et l'intensité du regard de la petite m'a rappelé Ana Torrent.

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Cinéma Galeries, avec Alix.

Fort décevant. Un film qui passe à côté de ses potentiels questionnements sur le système scolaire pour privilégier un thriller plutôt grossier, à la gravité surjouée et au déroulement manichéen. Au final, il ne reste qu'un crescendo dramatique sous forme d'accumulation de péripéties faciles pas bien passionnantes.

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Cinéma Aventure, avec Zia et Samuel.

Alors pour le coup, je n'ai pas du tout accroché à ce road-trip onirico-trash dans les U.S, il y a certes par instant d'indéniables qualités esthétiques mais c'est vraiment trop vain, trop verbeux et trop arty pour moi - et l'actrice fétichisée dans les deux-tiers des plans, non merci.

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Cinéma Aventure, avec Luca, Gaëtan et Samuel.

Complétement détruit par cette tragédie sur la masculinité, qui commence comme un biopic de sport classique et soigné, avec une belle reconstitution 70's, avant que le rythme ne s'effondre et ralentisse pour laisser place à la douleur, au deuil, aux conséquences de cette course à la virilité et de cette rivalité fraternelle.

Il y a quelques approximations dans l'écriture et la gestion du pathos, mais il y a aussi certaines des images les plus déchirantes de l'année - fondu enchaîné sur les trois visages des frères, aller-retour dans les cordes lors du deuil, gestion des plans fixes après la tragédie...

C'est un film fort, peut-être d'autant plus parce que le cadre du catch capture toute la violence cinégique de la toxicité masculine.

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CinéFlagey, avec Zoé, Alix, Pierre et Gaëtan.

L'idée est formidable, sans doute un peu trop pour que Borgli se retienne de l'exploiter sur toutes ses coutures - crise de la quarantaine, masculinité, cancel-culture, récupération capitaliste, slasher - jusqu'à perdre son cap. Qu'importe, le film demeure rempli d'idées drôles, farfelues et sinistres, avec au milieu un Nicolas Cage impérial. J'aime.

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Cinéma Vendôme, avec Zoé, Gaëtan et Victorine.

Interminable navet, hagiographie ridicule et grotesque porteuse d'un discours d'une bien-pensance rare. Je suis persuadé que le film se croit engagé, avec son héroïne noire pontifiante qui a toujours raison, qui trace sur son tableau blanc des grands mots comme "caste" ou "race" dans sa villa bourgeoise, mais en vérité, c'est un désert politique absolu. Qui le film accuse-t-il ? Est-ce qu'il va gêner qui que ce soit dans la scène politique ? Personne, tant le discours est vague, tant les coupables ne sont jamais pointés du doigt avec un minimum de sens concret, tout n'est que concept. Le mot capitalisme n'est prononcé qu'une fois alors qu'il est la source de tous les maux décrits dans le récit.

Et il faut voir comment la réalisatrice nous filme ça, tombant dans toutes les tares du pathos exacerbé et de la glorification bas du front, une parodie n'aurait pas fait moins subtil. À chaque scène, la réalisation fait le choix le plus grossier. Le pire étant cette longue séquence didactique où la voix-off nous dit que des gens ont été déshumanisés à travers les siècles et où la mise en scène nous montre...une succession d'images ultra-violentes qui réduisent les victimes à une masse justement déshumanisée. Quel enfer.

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Cinéma Galeries, seul.

Alors celui-ci, il m'a réellement surpris.

On a donc un synopsis de thriller policier, avec une intrigue de braquage où le héros se rend directement à la police une fois le méfait accompli, préférant subir une peine de prison de trois ans pour mieux être riche à la sortie. Il confie donc le magot à son collègue, qui a pour charge de cacher l'argent le temps qu'il sorte de prison.

À partir de ce point de départ incongru et un brin anarchiste, Rodrigo Moreno va déployer une atmosphère à la candeur croissante, où les parenthèses et les digressions du scénario deviennent progressivement le centre de l'intérêt du métrage. Car si le début est effectivement celui d'un polar, les séquences champêtres de la seconde partie évoquent plutôt le cinéma de Jonas Trueba...Étonnant, à l'image de l'humour qui s'invite parfois dans les dialogues, d'ailleurs les deux acteurs principaux ont deux trognes impayables, on les croirait sortis d'un film d'Aki Kaurismaki. La mise en scène, inventive et délicate, épouse avec beaucoup de maîtrise les changements de tonalité.

Bref, c'est un long-métrage insaisissable mais une belle ode à la liberté et à l'émancipation, qui fustige l'aliénation au travail et propose un mélange des genres savoureux, thriller existentiel qui se mue en chronique estivale.

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Cinéma Galeries, avec Gaëtan et Pierre.

Étonnant de voir Ethan Coen aux manettes d'un film si creux, vulgaire et mal écrit. Et j'ai vraiment eu l'impression de voir le stéréotype du projet queer réalisé par quelqu'un qui se fait une fausse idée du lesbianisme.

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Cinéma Aventure, avec Adrien, projection presse.

Plus proche de l'écriture sympathique de Wedding Nightmare que des deux derniers Scream. C'est drôle, le concept est sympathique mais le film souffre d'une réalisation fonctionnelle et d'un script qui emprunte trop à la surenchère des blockbusters, surtout à la fin. C'est divertissant mais disons que dans le genre, je préfère les séries B turbulentes à la Eli Roth ou Alexandre Aja. Ici, on sent trop le lissage des grands studios derrière.

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CinéFlagey, avec Héléna et Luca.

Plus qu'une chronique estivale, plus qu'un film sur le passage à l'âge adulte, c'est vraiment un long-métrage sur les violences symboliques et les rapports de classe, qui vont constamment structurer le récit sans pour autant que ce soit didactique. La caméra de Paloma Sermon-Daï, souvent en plans fixes, filme cette réalité injuste à travers des saynètes qui résonnent avec une authenticité rare, notamment grâce à la spontanéité des comédiens. Même des passages plus évidents comme la confrontation avec l'ado bourgeois s'avère crédible car assez finement écrit pour que l'évolution de la scène fonctionne. Bref, le long-métrage m'a paru férocement politique, quand bien même il donne cette curieuse impression de flottement et de légèreté.

À la limite, je regrette juste la fin, dont je comprends évidemment l'intention, à savoir fermer la parenthèse au milieu de nulle part, on quitte les protagonistes dans l'incertitude avec une scène de complicité anodine, mais j'ai peut-être vu ce procédé trop souvent pour que cela m'émeuve.

P.S : Rigolo de voir son prof de production (qui produit le film du coup) jouer l'agent immobilier. On t'a repéré Sébastian Andres.

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Cinéma Vendôme, seul.

Très déconcertant celui-ci.

Pour parler du clivage entre deux mondes, Hamaguchi choisit une approche onirique, tout en étrangeté dans la mise en scène, avec des longs travellings harmonieux où filtre néanmoins on ne sait quoi de sombre. Il y a quelque chose d'insondable dans le film, qui le rend à la fois fascinant et un brin opaque, à l'image de cette structure inhabituelle où s'enchaînent séquences muettes et longs blocs de débat. Même le titre laisse songeur car si une grande partie du métrage s'échine à faire ressurgir l'humanité là où on ne la soupçonnait pas - les deux capitalistes de Tokyo, plus empathiques que prévus- la conclusion semble opter pour un retour à la violence, du moins à une symbolique de ce retour.

Difficile d'en retirer des clés évidentes - est-ce le but ?- mais pour quiconque aime le voyage au cinéma, il faut le voir.

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Cinéma Palace, avec Adrien et Kévin, vision de presse.

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UGC Toison d'or, avec Alix.

Malgré sa carrière inégale, j'ai longtemps eu une haute estime d'Alex Garland, notamment grâce à Ex Machina et sa série Devs. Malheureusement, plus il avance, moins je lui porte du crédit et ce Civil est sans doute la confirmation d'une dégringolade artistique.

En fait, je me pose plein de questions. Pourquoi ce film ? Pourquoi l'appeler Civil War et en faire un récit d'anticipation pour ne strictement rien dire de l'Amérique - si ce n'est qu'il s'agit d'un état désuni, bien vu Sherlock ?

Pourquoi ce flou absolument immonde qui gâche la plupart des plans ? Pour amplifier le décalage entre les reporters et leur environnement ainsi que signifier leur apolitisme ? Pourquoi pas, mais alors pourquoi fait-il la même chose lorsqu'il filme les soldats, qui eux, ont une cause à défendre, et un véritable point de vue ?

Et d'ailleurs, pourquoi ce propos sur le voyeurisme des reporters ? Pourquoi fournir une vision à ce point dépourvu de nuance et de complexité d'un métier, certes controversé, mais d'une importance journalistique essentielle ? Pourquoi à ce point esthétiser ce que le film prétend combattre - ce ralenti sur un type qui se fait immoler, mais quelle abjection ? Pourquoi ces musiques rocks qui jouent le décalage facile et donnent l'impression qu'en 2024, des gens n'ont toujours rien compris à Scorsese et Coppola ? Pourquoi cette fascination de l'imagerie guerrière et des hélicos de combat, alors même que tout le propos s'échine à nous en faire la critique ?

Pourquoi choisir une fin aussi peu subtile et prévisible dans la relation entre Kirsten Dunst et Cailee Spaeny ? Pourquoi cette intro avec le président alors même que le scénario va tout faire pour évacuer les enjeux politiques ?

Je médise, mais il y a au moins une belle scène dans Civil War. Ce moment où l'équipe est soudainement confrontée à Jesse Plemons. Déjà parce que pour une fois, les persos agissent de manière logique et la dramaturgie se montre efficace. Ensuite, car il y a effectivement dans ce nœud de tension quelque chose de la perte d'identité, de la désagrégation des repères, qui s'opère avec un vertige assez fascinant. Un propos qui résonne d'ailleurs avec un autre film assez détestable : The Sweet East.

Dommage que ce soit le temps d'une scène.