Debout

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Ça faisait longtemps. Parfois eu peur que ça tourne en rond, que ça devienne paradoxalement facile (via l'explication de sa démarche), mais la punchline parvient quand même toujours à me faire vriller. Et la dimension méta prend de l'ampleur au fur et à mesure. D'une certaine manière, Jeselnik ne joue pas le jeu (on ne sait jamais qui il est réellement), mais il est quand même vraiment méchant, donc ça passe. Délicieux bit sur la cancel culture, faut que je l'enregistre quelque part.

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Le plus cringe cabaret du monde. Trois-quatre passages ok (sur soixante-neuf).

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Le calme, la précision, la violence. Une femme anonyme du Bronx qui deliver sans un sourire. Dès qu'on pense qu'une vanne a un fond positif, ou politique, il y a toujours un retournement qui arrive.

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En fait je préfère quand il joue dans des petites salles et qu'on entend les respirations du public, qu'on peut isoler des rires, donc le côté Zénith m'a un peu déçu même si c'est cool de voir à quel point il kiffe. Donc je ne dirais pas que c'est son meilleur spectacle comme je le pensais avant de le voir, mais ça reste assez royal, avec le bit final et sa "bite au RSA" qui est sans doute le bit plus crade de l'histoire du stand-up français et qui est génial pour sa mise en abyme : El Atrassi s'y met lui-même en scène en tant que spectateur choqué.

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Hilarant et sublime. Avec notamment un bit extraordinaire sur une rencontre avec un génie à l'aéroport.

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Encore un excellent special de Sam Morril, le meilleur joke-crafter des années 2020. Avec notamment un excellent bit où il revient sur la réception d'une "trans joke" positive de son précédent spectacle, qui avait buzzé sur twitter.

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Pas quelqu'un qui me fait énormément rire mais j'aime bien l'écouter sur des sujets contemporains.

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Quelques pics mais moins fort que parfois. À noter : l'évolution vers une mise en scène très séance unique au Saint-André des Arts.

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Dave Attell est un peu le comedian ultime : présent depuis toujours mais jamais devenu vraiment célèbre, enchainant les sets sur le slot de 23h au Comedy Cellar, ne portant aucun discours ni sur le monde ni sur sa santé mentale (ça va mal, c'est tout). Il enchaine les vannes l'air de rien, elles sont souvent bizarres ou obscures, d'une précision qui tranche avec son apparente désinvolture. Il n'a rien à prouver, il est chez lui sur scène, c'est un maître.

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Merde pas le coup de l'enfant (cf plus bas). Au moins lui c'est pas au début du spectacle, et il tire ça vers un inconfort réel, mais ça reste la même musique. Sinon c'est inégal (le gimmick du porc-épic est nul, l'intro et l'outro en vidéo de fait aussi) mais souvent drôle, pas du tout consensuel, vraiment physique et sale (autant que lui à la fin du spectacle). J'ai pas eu de place pour aller voir YOLO à la Cigale, je suis un peu triste. EDIT : je me suis mis à l'écouter sur France Inter, je l'aime bien.

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She keeps getting better. Manque juste une image du gant dans le générique de fin. À la fois thérapeutique et anti-thérapeutique, parfaitement ancré dans le contemporain, et honnête. Génie des vannes sales glissées allusivement sans avoir l'air d'y toucher.

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Un bon spectacle de gauche, assez jouissif dans ses démonstrations politiques (sur le welfare, notamment). Assez érudit, en particulier dans les jeux de mots, (pas toujours évidents pour un spectateur étranger). Très bon bit sur Jerry Seinfeld.

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Un peu l'impression d'écouter Rires et chansons, notamment devant le bit effarant de vulgarité de la randonnée. Du mal à comprendre pourquoi il fait semblant d'être un oncle algérien aussi, et pourquoi il regarde parfois la caméra, c'est assez désagréable dans une captation de spectacle. Sinon il parvient quand même à être marrant quand il s'autorise la bizarrerie. Je sauve donc le bit sur son futur cadavre, aussi gratos que génial.

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Un commentaire youtube parle de blitzkrieg, c'est assez juste. C'est même parfois trop rapide (pas le temps de rire à une vanne qu'on a changé de sujet), mais c'est aussi ce qui est fascinant.

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Vraiment du mal à m'intéresser à ce que raconte ce type, avec ce rythme très monotone qui fait ressortir des punchlines surécrites à moitié drôles. La majorité du spectacle est assez consensuelle, avec ce truc insupportable typique des humoristes français (et suisses apparemment, donc) de trouver un gosse dans le public, lui demander son nom, et ainsi pouvoir s'exclamer "Ça va xxx ?" ou "Tu comprendras plus tard xxx" à chaque blague de cul. Ça marche à fond sur son public donc je comprends qu'il le fasse mais c'est tellement facile et ça ne m'intéresse pas. Quelques passages meilleurs quand il se permet de déborder (le petit segment tomates cerise/nanisme au début : mes seuls rires sonores), et le texte est parfois malin à défaut d'être vraiment marrant, mais c'est malheureusement majoritairement plat, jamais vraiment dangereux ou même touchant.

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Mon premier special de crowd work. Parfois insupportable (les grimaces), parfois trop facile (quand elle répète juste en hurlant ce que répond quelqu'un, ou certaines chansons) mais sinon absolument hilarant et hyper tendu : on ressent ce frisson d'angoisse du premier rang. Mon plus gros éclat de rire cette année quand elle sort la deuxième **** (no spoil) du sac.

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Un peu moins bon que les précédents, l'ambiance est un peu triste (il fait quelques blagues sur cette "crowd" d'ailleurs), mais je me suis attaché à List et à son style de simple mec qui passe au Cellar et qui deliver.

You know me, I like to order pizza.

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Ça se répète un peu par rapport au précédent (sur Trump notamment) mais quelques bits extraordinaires (le musée George Washington, Uncle Danny).

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Très fort et ambigu, le spectacle est à la fois personnel ("I have a Fox News dad" : bit génial) et en même temps je ne sais pas du tout qui est vraiment ce type à la fin. Excellente imitation de Trump (avec quelques vannes bien vener).

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Beaucoup d'attente pour un special un peu décevant mais toujours un style inimitable et une manière de décortiquer ses vannes à des moments inattendus.

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Un petit cran au-dessus du précédent. Le titre convient très bien à cet excellent road comic : il fait son taf, commence au moins trois fois un bit par "I was in the subway the other day", et est meilleur que la plupart des types qui signent chez Netflix.

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[texte un peu brouillon, envoyé à l'origine à un ami déçu du spectacle que je lui avais conseillé, et qui ne connaissait pas Mulaney auparavant]

Mulaney a toujours été un comedian légèrement consensuel, tout public, tenant le rôle du gentil petit blanc qui fait le clown... et de très loin le meilleur de ce genre là. C'est un excellent architecte de la vanne. En termes de précision du texte, de rythme comique – c'est un maître. Simplement, il a ce côté gentil qui fait que jamais il ne sera à la hauteur d'un Louis CK, par exemple, car ce n'est pas exactement la même chose, il va moins triturer les zones sombres de ton cerveau. Quand on a appris, il y a deux ans, qu'il allait en rehab, ça a vraiment été un choc. Personne n'imaginait que ce type bien sous tous rapports puisse être un addict et tout ce qui va avec (le divorce avait déjà été une surprise).

C'est à partir de ce choc (et de cette chute) qu'il faut appréhender Baby J. C'est pour ça qu'il n'y a qu'une seule histoire alors que précédemment il y avait plein de bits sur tout et sur rien (mais je le trouvais meilleur quand il racontait une longue anecdote). Personnellement, j'ai été emporté par la puissance du storytelling et par sa façon de parler de trucs dont il n'avait jamais parlé mais sans changer de style. C'est un pas qu'il fait vers ce fameux stand-up de la honte, sauf que c'est là que ça devient retors : comme tu l'as bien noté, son geste est extrêmement narcissique. C'est à la fois la limite (il ne raconte pas les pires histoires, comme il l'avoue lui-même), et en même temps c'est fascinant car encore une fois il dit lui-même qu'il est une mauvaise personne et qu'il s'adore. Il est probable qu'il ne soit pas totalement sorti d'affaire en plus : il ne dit à aucun moment, dans mes souvenirs, depuis combien de temps il est sober. Enfin bref, ce type me fascine un peu, j'aime bien deviner les brèches, elles n'ont jamais été aussi apparentes. Et juste, j'ai beaucoup ri. C'est juste sans comparaison avec Chris Rock pour moi par exemple [l'ami en question m'avait conseillé son dernier special, ndlr càd moi] : le mec qui répète quatre fois les prémisses de ses blagues pour mieux faire atterrir une punchline pas ouf, là où Mulaney parvient presque toujours à me surprendre.

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7,5
Son meilleur special depuis 2017. Bit incroyable sur la Bible notamment.

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Honnêtement, il n'est pas très bon sur les sujets de société (sur l'avortement par exemple : vraiment l'impression d'avoir vu ça 100 fois et en mieux), mais ça devient pas mal quand c'est personnel (toute la partie centrale sur sa fille et la comparaison avec son enfance). Je crois que je n'aime pas trop son style lent, où il répète ses intros pour mieux faire atterrir des punchlines pas incroyables mais qu'il croit dévastatrices. Le bit tant attendu, évidemment réservé pour les dernières minutes, est pas mal mais me laisse un peu sur ma faim (mic drop vener pas tout à fait mérité).

Annotation :

La vanne la plus drôle n'est pas de lui (enfin peut-être que si, mais pas dans la manière dont il la raconte). Plutôt meilleur que le précédent sinon, le gimmick est pourtant plus nul mais c'est plus fluide et il compense son art très bancal de la punchline par un regard assez unique dans le monde du stand-up sur les sujets qu'il aborde. Petit plaisir du name-dropping aussi, il fait confiance à son public.

Annotation :

En vrai. Être l'un des cinq gwers dans la salle d'un spectacle de Mustapha El Atrassi, je conseille.

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Sans doute le meilleur architecte de la vanne actuellement. Pas 8 parce que la traditionnelle histoire longue de fin de spectacle est un peu moins folle que d'habitude. Du très bon crowd work sinon, on en voit de moins en moins.

Annotation :

J'aime bien les sets de Jeff Ross et Dave Attell, et de Jessica Kirson. Un peu celui de Michelle Wolf. Ça fait pas beaucoup.

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Parfois plus intelligent que drôle, avec tout de même quelques très bons bits. Vraiment meilleur que le précédent en tout cas.

"Is this... is this your move?"

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7,5
Un poil trop long (c'est un humour épuisant) mais fabuleux comme d'habitude.