Découvertes 2018

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Tellement grisant que je me suis surpris à le commenter et à réagir aux gags et aux trouvailles de mise en scène à voix haute. Un chef d'oeuvre.

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Le tour de force de Welles est de donner une sensation onirique sans pour autant se complaire dans le rythme souvent mou et contemplatif des films qui aspirent à la même chose. En choisissant d'être nerveux dans la réalisation et rapide dans l'exécution (seulement 1h27 !), Welles prend le risque de perdre le spectateur, de l'empêcher de s'attacher aux personnages, de le placer trop à distance des événéments. Mais ce pari est payant puisqu'il donne l'impression rare d'avoir assisté à un cauchemar, avec ses trous, ses transitions rapides, ses incohérences et bien sûr ces flashs qui marquent la mémoire (Rita Hayworth, la scène des miroirs, l'aquarium,...). Renversant.

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Enfin rattrapé ce très grand classique que j'avais peur de ne pas trop aimer (la screwball comedy, c'est pas vraiment mon truc). Une vraie leçon, que dire de plus ?

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Si le film se fait un peu trop schématique dans son dernier tiers, force est de reconnaître qu'on a sûrement affaire ici à la meilleure description du Paris populaire du début du XXe siècle. Le petit monde des apaches, comme on nommait alors les voyous, est décrit avec un ton hybride entre réalisme et romanesque, j'oserais même dire qu'il y a quelque chose qui fait penser à du The Wire qu'on aurait déplacé de Baltimore à Ménilmontant... C'est merveilleusement bien réalisé : non seulement les cadres sont magnifiques mais il y a un vrai travail sur le déplacement des acteurs, qui entrent et sortent du champ en permanence et font vivre l'écran d'une manière étonnante et très moderne. On est bien loin du cinéma français empesé de cette époque là avec qui le film ne partage que deux qualités, essentielles : la beauté des dialogues (souvent très crus), et le soin apporté à la distribution, sur laquelle règnent bien sûr Serge Reggiani et surtout Simone Signoret, éblouissante, mais où tous les seconds rôles, et ils sont nombreux, sont parfaits et ont droit à leur petite scène à eux. Le cinéma français perdu.

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Un film assez boiteux, qui ne gère pas toujours très bien ses mélanges de ton, qui ne sait plus trop où aller aux deux tiers du film, mais très attachant et qui ne ressemble à aucun autre. Coup de coeur pour la photo, les décors, l'ambiance nocturne générale. Il est probable que j'y pense souvent aujourd'hui, dans des voyages et promenades nocturnes ou en feuilletant des livres d'architecture, comme je pense souvent à son faux jumeau After Hours. Mérite son statut de film-culte.

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Superbe film d'une grande sophistication narrative et formelle. Je trouve que le film patine un peu lors de l'arrivée de George Sanders, mais la fin, très émouvante, justifie aisément tous ces passages un peu lourds.

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Comme pour Die Hard II, autre film de Renny Harlin, je ne comprends pas qu'il soit si mal considéré, c'est à croire qu'on leur fait payer les nanars réalisés par Harlin par la suite. Comme Die Hard II, le film manque certes de subtilité par rapport à ses précédesseurs (à savoir ici les autres films scénarisés par Shane Black, comme L'arme fatale ou Le dernier samaritain), mais la générosité de Harlin en matière d'action (la fin !) ainsi que les interprétations savoureuses de Geena Davis et Samuel L. Jackson en font un des meilleurs films d'action des années 90. On pourrait même dire que c'est le dernier blockbuster des années 80 qui soit vraiment réussi. Une belle surprise.

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Beaucoup d'admiration pour Verhoeven qui a réussi à caser ici, dans un univers pourtant très sombre, autant de péripéties que dans un album de Tintin, sans jamais que ce ne soit vulgosse.

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Très charmant thriller avec un Harrison Ford parfait en héritier des monsieur Tout-le-monde pris dans des engrenages qui les dépassent vus chez Hitchcock. C'est d'ailleurs le premier de cette longue série de films plus ou moins bons que Ford fera dans la décennie suivante.
La première partie du film est enthousiasmante, à tel point que je me suis dit que je tenais vraiment ici un très grand film... Le décalage entre cet américain pur jus ne parlant pas un mot de français et la France de 1988 qui tient encore plus de celle des années 60 que de celle de 2018 est savoureux. A l'arrivée d'Emmanuelle Seigner, assez nulle, le film se tasse un peu, devient plus classique, on sent que Polanski préfère filmer une robe rouge qui se trémousse que développer ce qui devient un classique film d'espionnage. Cela reste toutefois très plaisant, parfois brillant (la scène sur les toits), et souvent drôle.

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Enfin vu après de longues années à volontairement m'en éloigner, repoussé par tout le culte autour. J'avais tort : ce culte n'a rien d'une hystérie collective poussée par la mode du moment ou la nostalgie de l'enfance, il ne s'explique que par la qualité du film. C'est un très bon film, charmant, d'une grande inventivité scénaristique et formelle, qui n'a pas vieilli (fait rare pour les films fantastiques de cette époque) et qui rend heureux.

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Enivrant pendant une bonne heure jusqu'à ce que le film tourne un peu en rond (l'abandon du huit-clos, mauvaise idée !) et se perde dans une fin ratée.

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Premier constat : avoir choisi James Woods pour incarner le flic fou de ce buddy movie est une grande idée.
Second constat : avoir choisi Michael J. Fox pour incarner le "flic" boulet de ce buddy movie est une grande idée.
Troisième constat : le film ne repose pas que sur son merveilleux duo qui est peut-être, attention pavé dans la mare, mon nouveau duo de buddy movie préféré, mais aussi sur son ambiance, son écriture, sa drôlerie, sa nervosité, sa générosité. "The Hard Way" suit un canevas très classique mais regorge de ces petits moments, de ces petites trouvailles, qui constituent le sel de ces films-là. Excellente surprise.

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Peut-être le Woody Allen le plus drôle parmi ceux que j'ai vu. Et par extension, sachant que l'humour est ce que je préfère chez lui, l'un de ses films que je préfère. Surtout, pas de trop gros concept ou pastiche plombant ici, il y a bien cette déconstruction de Harry, l'alter ego de Woody Allen, à travers ses personnages de roman, incarnés par des acteurs très bien choisis, mais c'est toujours léger, fluide, aérien, merveilleusement bien emballé par un montage d'une grande maîtrise et une mise en scène élégante. Contrairement à beaucoup d'autres de ses films, il n'y a rien à jeter ici, pas d'autoindulgence, de scènes qui auraient dû être coupées.
Une des pépites cachées dans sa grande filmographie, à mettre juste en-dessous de ses grands films largement reconnus comme Annie Hall.

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J'aimerais bien connaître la genèse du film tant ça ressemble à un petit plaisir de la part d'Argento qui ici se permet de moins soigner sa lumière ou ses plans, de se laisser aller avec une mise en scène plus brut de décoffrage. J'avais souvent entendu parler du plan-séquence sur les toits supposément copié par De Palma dans Les Incorruptibles, mais il s'agit finalement d'un plan mal torché, mal pensé, amateuriste, qui nous laisse voir des tuiles filmées de façon saccadée l'essentiel du temps. Bref, rien à voir avec celui, fantastique, filmé par De Palma.
Ceci dit, j'oserais dire que c'est le charme du film. Parfois on n'a pas franchement envie d'avoir à subir cinq minutes de plans hyper esthétiques avant le meurtre tant attendu, on a envie que ça charcle direct, une fille qui court dans un parc poursuivie par un dobermann, ou des coups de hache bien secs comme ça sans prévenir, c'est très bien aussi.
Un film qui part tranquillement donc mais qui monte crescendo en intensité et en horreur et qui se joue avec plaisir du spectateur. Comme un Hitchcock sans rigueur. Reste la perversité et l'excitation du chat qui joue avec sa souris, c'est déjà très bien.

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Je m'attendais à un bon vieux film d'action pour roupiller mais j'ai finalement trouvé ça très bien et je ne comprends pas qu'il soit si peu respecté ici. Je pense qu'on lui fait payer son côté un peu ringard. Il est vrai que le film, déjà très anachronique avec ses emprunts au cinéma des années 70 (le côté espionnage + ambiance nouvel Hollywood) et même au cinéma des années 60 (certains personnages semblent tout droit sortis d'un film de Melville), est constitué en plus d'un cast ou vieillissant (De Niro dans un de ses derniers grands rôles), ou typé 90s (Sean Bean, Jean Reno, Jonathan Price) et a été tourné dans la France de 1997, avec ses flics qui roulent en 205.
Pourtant, le film enchaîne sans temps mort les scènes d'action et notamment de très bonnes scènes de course-poursuite, multiplie les ressorts dramatiques et les rebondissements, et bénéficie d'une très bonne direction d'acteurs. Le duo entre De Niro et Jean Reno est à ma grande surprise très réussi, De Niro semble même comme reveillé et alerte au contact de Reno, ce qui excusez du peu tenait de la gageure à cette époque où il commençait sérieusement à s'endormir.
Et si en plus on a un faible pour toutes les vieilleries exposées dans mon premier paragraphe, oui, même pour les courses entres Peugeot, oui, même pour le Paris grisâtre de cette époque, difficile de bouder son plaisir.

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Western très carré d'Anthony Mann qui ressemble à une anthologie du genre, de par sa construction en scènes incontournables du western (le face à face entre indiens et cavalerie, le duel, etc.) reliées entre elles par le passage de main en main du vrai héros du film, le fusil Winchester.
Le scénario, d'une grande précision, est sans surprise très bien mis en scène par Mann et incarné par des acteurs tous excellents, mais si chaque scène, prise individuellement, s'élève à ce que le genre peut proposer de meilleur, leur réunion rend le film assez froid et pas aussi fort que ce qu'on aurait pu espérer. Je préfère un autre western de Mann comme "Je suis un aventurier", qui de mémoire, prenait plus son temps et gagnait en force là où il perdait en virtuosité narrative. Mais ça reste un excellent western, unique, et donc à voir absolument pour mesurer la richesse du genre.

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On décrit souvent ce film comme un brouillon de "Chantons sous la pluie" alors qu'il parait plutôt avoir été réalisé après. Tout est plus plus complexe, pour ne pas dire compliqué : le tournage hors studio, la partition de Bernstein presque trop expérimentale, la structure du film. On sent la volonté d'en imposer et ça rend le film bien moins gracieux que son illustre successeur.
Cette remarque étant faite, difficile de bouder son plaisir sur le reste : c'est merveilleusement coloré, Gene Kelly est fabuleux, les moments musicaux sont inégaux mais parfois splendides, New-York est belle comme jamais, tout respire l'âge d'or, l'âge d'or du cinéma, l'âge d'or de la civilisation occidentale.

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Je suis incapable de m'exprimer sur ce film, j'ai été soufflé par l'audace de sa structure, l'ambition et la profondeur de son sujet. Je ne m'attendais pas à ça, j'ai donc été assez décontenancé.
Du coup, je vais me contenter de dire que le film est très beau, navigue avec beaucoup d'élégance entre à peu près tous les registres dramatiques, et est remarquablement interprété. Je pourrais lui donner un point de plus avec une revision.

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Très bon mais j'espérais mieux. La raison de cette petite déception tient sûrement dans les dialogues, qui pour une fois ne sont pas écrits mais improvisés. Marie Rivière, assez pénible, qui improvise sur le végétarisme, ça vole moins haut que les dialogues sur Pascal dans Ma nuit chez Maud.

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Encore un film noir qui ne me touche pas autant que ce que j'espérais, ça commence à devenir une habitude. Mais celui-ci dégage tout de même, en dehors des clichés qui m'agacent toujours (son patron de club gras et mesquin, sa femme fatale,...), plus d'incarnation et d'investissement émotionnel qu'à l'accoutumée. Pour un personnage typique du film noir, il y en a un qui vient du monde réel, comme le personnage de Richard Widmark, crédible, humain, touchant. Pour un lieu typique du film noir (le night club), il y a les rues de Londres. Pour le sempiternel dialogue filmé sur des ombres gigantesques, il y a un combat de catch, sec et violent.
On n'est donc pas du tout dans le film noir typique, ce qui le rend souvent passionnant. Dommage que Dassin ne soit pas parvenu à se débarrasser des derniers autres codes, plombants, du film noir...

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Bresson s'attaque à cette tragédie qu'elle est la friendzone.
Son cinéma, derrière ses apparences austères, a toujours été en réalité empreint d'une grande sensualité, et on peut dire que ça n'avait jamais été autant le cas qu'ici, où il se fait même érotique par moments. Le film regorge de scènes superbes (le nu, le bateau-mouche), hélas trop peu liées dans un ensemble un peu terne.

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Film longtemps repoussé, en raison de mon aversion pour le survival. Et en effet, le milieu du film ne m'intéresse pas vraiment (sans que ce soit mauvais bien entendu). Mais le début et la fin sont très marquants.

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Le mariage des genres fonctionne bien, le film étant sûrement l'un des plus drôles de la carrière d'Allen et les scènes de suspense étant efficaces, grâce à un bel emploi de la caméra à l'épaule notamment.
Dommage que le film tombe trop souvent dans le pastiche lourd ce qui atténue son efficacité et rend la résolution finale assez ennuyeuse.

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Un film de Will Ferrell typique, parfois génial, parfois un peu moins. Dans le haut du panier ceci dit.

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J'ai eu très peur lorsque j'ai saisi que la construction fragmentée, la réalisation délibérement formaliste et les incursions surréalistes qui frappent au début du film allaient se poursuivre jusqu'à la fin. Le temps allait être long ! Mais étonnamment, ça fonctionne, jamais ce n'est ennuyeux, et mieux encore, même la fin est réussie ce qui est un fait rare chez Blier qui a tendance à démarrer ses films en trombe et à les finir en eau de boudin.
Combien de films parviennent à tenir sur ce mode-là pendant 1h30, sans jamais revenir à une forme de cinéma plus classique ? Un gros pari de Blier, réussi, bien que que je n'aie pas été autant touché qu'espéré et que je préfère son cinéma qui verse plus dans la comédie.

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Très étonné par l'inventivité de la mise en scène, souvent percutante (les scènes en vue subjective font penser au meilleur de De Palma), malgré le budget ridicule. Hélas, le reste, des péripéties jusqu'à l'écriture des personnages en passant par les scènes violentes (à l'exception du viol arboricole complètement fou) manque d'inspiration.

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Ringard dans le bon sens du terme. Un peu long mais dans l'ensemble bien emballé par Bigelow. Très bonnes scènes d'action.

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Un film assez laborieux de la part de Cameron, ici très à l'aise dans les scènes d'action, très bonnes, mais beaucoup moins dans tout le reste. Le film, trop long, se traîne dans les scènes dialoguées et les moments de vaudeville. En dehors des scènes d'action, l'humour fonctionne vraiment mal, et pourtant je suis client de Schwarzy et de Jamie Lee Curtis.

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Certainement pas le meilleur Keaton, c'est un peu longuet, il n'y a pas de vraie scène de bravoure, les gags sont moins imaginatifs qu'à l'accoutumée. Mais la scène du scaphandre rend à elle seule le film indispensable.