Découvertes 2019 (hors 2019)

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Par la force d'une science cinématographique indéniable, le sujet classique de l'homme seul face à la foule, pas plus original qu'ailleurs et avec ses passages obligés parfois ronflants, donne enfin droit à un grand film. On regrette parfois que ça parle trop tant le film est impressionnant dans ses silences.

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Beaucoup de choses admirables dans ce film, de la sécheresse des combats de boxe à la beauté du noir et blanc qui enveloppe cette petite ville traversée par le pêché, mais ce que je préfère encore c'est la représentation du boxeur qui s'en va boxer comme il partirait au travail, avec son petit sac sous le bras, les discussions triviales avec les collègues, la routine. Contrairement à beaucoup de films de boxe, "The Set-Up" n'essaie jamais de nous faire croire qu'il s'agit ici du plus grand combat de tous les temps. Le boxeur combat ici en même temps que des centaines d'autres boxeurs à travers le monde, dans des centaines de petites villes du même type.
Et c'est cette banalité qui permet de donner toute cette force à la fin, d'une violence irréelle.

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Un des meilleurs exemples du cinéma de Rohmer que j'apprécie le plus : très littéraire mais coquin et léger.

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Troisième film de David Robert Mitchell que je découvre, troisième excellent film. Alors que je m'attendais à un énième teen-movie indie et léger, il m'a donné un cafard pas croyable. Le film m'a semblé dépeindre, plus qu'un changement d'âge, un changement d'époque. Un Detroit qui ne sera plus jamais pareil, des visages qu'on ne voit plus, un monde qui appartient déjà au passé (10 ans, déjà).

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Qui peut s'asseoir à la table d'un Hitchcock de la veine maline et perverse et lui dire "je suis plus cool que toi" ?

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Ce qui est bien dans le cinéma d'extrême-gauche italien de cette époque, c'est qu'il reconnait et assume la séduction de la figure d'extrême-droite. Cela rend non seulement ce cinéma plus troublant et plus fort politiquement, mais aussi tout simplement meilleur. Elio Petri sait qu'il a à sa disposition un vrai grand méchant de cinéma, aussi répugnant que séduisant, et il construit tout son film dessus, sans culpabiliser ; bravo.

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Bien mieux que ce que j'imaginais. Je redoutais un "film-trip" et je me suis retrouvé d'abord face à des plans de Scarlett Johansson traquant ses proies au volant un fourgon blanc, façon Michel Fourniret sauf que les victimes sont de gros cassos écossais. C'est cette platitude visuelle qui permet aux rares séquences fantasmagoriques, remarquables, de briller. On assiste au retour de la figure du cinéaste démiurge mais peu respectueux à l'égard de ses acteurs : ici un bébé qui chiale tout seul sur une plage de nuit, ici un homme déformé, ici un pauvre type à qui le réal a dû lui dire "tiens 100 livres, tout ce que t'as à faire c'est bander et avancer vers Scarlett, voilà, comme ça". Une sorte de mépris façon "Raoul le boulanger" qui quoiqu'on en dise a souvent donné de bons films.
La deuxième partie du film est elle carrément sur les rails, très narrative, sûrement trop. Bref, à l'arrivée, je regrette finalement au film de ne pas être assez expérimental, comme quoi.

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C'est évidemment très bien mais, comme beaucoup de films américains de cette époque dans une veine similaire, je ne suis pas convaincu qu'ils résisteront beaucoup plus longtemps à l'épreuve du temps. Les personnages, dialogues, thèmes, références n'ont plus rien de commun avec ce qu'on vit aujourd'hui, ce qui fait qu'il est dur de s'attacher au combat du personnage de James Stewart. On a envie de lui dire d'arrêter, de passer à autre chose, d'aller plutôt passer du bon temps avec le personnage interprété par Jean Arthur, personnage qui est d'ailleurs la seule vraie bonne raison pour voir ce film. Une femme intelligente et moderne comme on en trouve assez peu dans le cinéma américain d'après-guerre, à tel point que je me dis qu'on se fourvoie sûrement en condamnant tout Hollywood et toute la culture mâle-blanc-patriarcal-blablabla en ignorant l'avant-guerre. Simple intuition.

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Probablement le film d'Eustache le plus étrange parmi tous ceux que j'ai pu voir, le moins bon aussi, mais qui n'en reste pas moins fascinant.

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Beaucoup d'affection pour ce giallo qui annonce "Profondo Rosso". On sent un vrai désir de filmer et j'aime assez que le film soit dénué de toute horreur, qu'on soit finalement dans un polar/thriller assez classique. On n'est qu'en 1970 et Hitchcock est encore là.

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Je crois que j'ai bien fait d'attendre que 20 ans s'écoulent avant de le regarder, parce que son profil bien convenu a quelque chose d'attachant aujourd'hui. C'est ma foi assez banal mais bien exécuté et très incarné.

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La mort d'Ayrton Senna est l'une des premières nouvelles d'actualité, si ce n'est la première, à avoir vraiment imprimé ma mémoire. Si mon réel interêt pour la Formule 1 n'a pas dépassé quelques années, durant l'enfance et l'adolescence, je n'ai jamais perdu ma fascination pour le sport automobile, pour cette vision de ces hommes envoyés à 300km/h dans des cercueils roulants.
Ce documentaire retranscrit très bien la folie qu'était ce sport il y a 30/40 ans, lorsqu'il n'était pas aussi aseptisé qu'aujourd'hui. Les premières images de course sont sidérantes, il faut voir la voiture gesticuler dans tous les sens, glissant sur la piste. La suite est bien sûr le récit d'un des plus beaux duels des temps modernes, celui entre le génie Senna et le "professeur" Prost. Le choix de n'avoir constitué le film que d'images d'archives et d'interviews (purement audio, plaquées sur les images) renforce l'immersion et casse un didactisme qu'on n'aurait pas souhaité voir ici.

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Le sujet me parle beaucoup mais je n'ai pas autant apprécié son traitement que je l'espérais. Je le trouve trop timide dans son propos.

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Le film tient debout toute la première partie, avec Bowie. La débauche d'effets visuels et sonores et le sujet rendent le film intrigant. Et puis l'équilibre s'écroule dans la seconde partie.

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Pas très inspiré et mal écrit mais il mérite la moyenne pour : son cadre nostalgique (base-ball, Pittsburgh et années 90) ; l'investissement de JCVD ; son ultra-violence ; ses cascades très réussies ; le méchant grotesque incarné par un excellent Powers Boothe. Un bon film du dimanche après-midi.

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Ce que c'est fade. Aucun charme là-dedans, alors que je suis pourtant plutôt client du genre.