Découvertes musicales en 2017
J'ai depuis l'été 2016 beaucoup de mal à noter les albums que j'écoute et à exprimer mon avis dessus. J'ai l'impression que mon appréciation est très fluctuante, ou qu'elle ne peut tout simplement pas être exprimée sur une échelle de 1 à 10. Je vais essayer de faire un effort, promis.
33 albums
créée il y a presque 8 ans · modifiée il y a plus de 5 ansSymphonic Suite AKIRA (OST) (1988)
Sortie : 27 juillet 1988 (France). Soundtrack, Electronic, Stage & Screen
Bande-originale de Geinoh Yamashirogumi
Marius Jouanny a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Voir critique.
The Rolling Stones (1964)
Sortie : 17 avril 1964 (France). Blues Rock
Album de The Rolling Stones
Marius Jouanny a mis 7/10.
Annotation :
Ce premier album des Stones a beau n'être qu'une succession de reprises, aux accents musicalement juvéniles pour ne pas dire immatures, la fougue rock du groupe apparaît dès les premiers instants comme imposante et fiévreuse, avec le sacré tube "Not Fade Away". Le reste est inégal, le moyen côtoie le très bon, mais impossible de bouder son plaisir, car tout est déjà là : le rock comme éloge du rythme, où tout se joue dans l'intro, et comme expression quasi-érotique d'accourir vers l'acmé musicale pour mieux révéler sa préciosité.
12 × 5 (1964)
Sortie : 24 octobre 1964 (France). Blues Rock
Album de The Rolling Stones
Marius Jouanny a mis 8/10.
Annotation :
Ce deuxième album des Stones ressemble à une compilation de la crème de leurs débuts: l'exercice est déjà étonnamment abouti. La diversité des registres, des rythmes, qui n'hésitent pas à lever le pied pour quelques embryons de mélancolie, est remarquable. Et si tout n'est pas majeur dans cet album, le liant est bien affûté, rien que le passage de "Good Times, Bad Times", à "It's all over now" est déjà l'apparition d'une maturité mélodique, la volonté de penser l'album comme une totalité organique. S'ensuit un morceau exclusivement instrumental du plus bel acabit "2120 SOuth Michigan Avenue" annonciateur d'une fausse nonchalance qui traverse le reste de l'album, se révélant très vigoureuse après plusieurs réécoutes.
Electric Ladyland (1968)
Sortie : 25 octobre 1968 (France). Blues Rock, Psychedelic Rock, Acid Rock
Album de The Jimi Hendrix Experience
Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Avec ce troisième album, Jimi Hendrix signe son oeuvre la plus ambitieuse, un double-album de seize morceaux, dont un atteignant les 10 minutes et un autre dépassant le quart d'heures. "Electric Ladyland" transpire la maturité par tous les pores : tout en variant ses registres et sonorités, passant du psyché le plus épais à la pop la plus douce, Hendrix construit une continuité, un fil rouge traversant son album qui n'est plus la succession de morceaux qu'étaient ses deux premiers albums, mais une totalité organique où les partitions se font continuellement échos. Tout cela ne manque pas d'audace : l'apparition impromptue du saxophone pour "Rainy Day, Dream Away", le solo de batterie de "Moon, Turns The Tides... Gently, Gently Away", et j'en passe. Une telle exigeance de renouvellement est pour le moins fructueuse. Cependant, comme si durant sa courte carrière Hendrix sentait déjà la fin venir, sa fougue érotique qui fait de "Are You Experienced" un premier album déjà parfait est ici moins ébourriffante, parfois même assagie. Avec des morceaux comme "Cross Town Traffic" "All Along the Watchwater", il est difficile de parler d'une totale castration, mais en tout cas d'une libido musicale amoindrie. L'album en est d'autant plus surprenant, mais n'en fait pas le sommet absolu de Jimi Hendrix.
Everybody Knows This Is Nowhere (1969)
Sortie : 14 mai 1969 (France). Country Rock
Album de Neil Young et Crazy Horse
Marius Jouanny a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Ce premier album avec les Crazy Horse (et 2ème de la carrière de Neil Young) amène l'artiste sur des chemins un peu moins balisés. Le folk lorgne ici beaucoup vers le rock, avec la prise de risque de proposer beaucoup de passages exclusivement instrumentaux. De tels intentions payent, car les instruments se répondent harmonieusement dans un rythme toujours fluide. L'équilibre fonctionne moins bien sur la durée car le tout manque de l'épure qui fera les sommets de la carrière de Neil Young. C'est néanmoins un très bon album.
After the Gold Rush (1970)
Sortie : 19 septembre 1970. Folk Rock, Country Rock
Album de Neil Young
Marius Jouanny a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Préfigurant son chef-d'oeuvre "Harvest", Neil Young s'adoucie et épure déjà largement ses partitions avec ce "After the Gold Rush", notamment dans le morceau-titre où seul un piano accompagne sa voix. En parlant de ses cordes vocales, la prestation de Neil est encore un peu trop mielleuse et emportée pour atteindre l'équilibre parfait entre lyrisme et nostalgie, désir enivrant et pessimisme désespéré. Force est pourtant de constater que l'album, qui s'apprécie au bout de plusieurs écoutes, laisse ses composantes imprégner les tympans : il ménage ses acmés mélodique avec grâce.
Freak Out! (1966)
Sortie : 27 juin 1966 (France). Rock expérimental, Parody, Psychedelic Rock
Album de The Mothers of Invention
Marius Jouanny a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Proposer un triple-album aux expérimentations diverses plutôt en avance sur leur temps sans jamais démentir la simple ambition du trip musical décomplexé entre copains, là est le credo de "Freak Out !", premier album des Mothers of Invention. Porté par l'empreinte unique de Frank Zappa ce premier opus s'articule assez anarchiquement au point qu'il en devient inclassable. On ne pourrait le qualifier que par des paradoxes : pop subversive, l'album clame dans la bonne humeur sa mise au banc de la société et sa propre déviance. Cette progression en roue libre amène les artistes à parler autant qu'à chanter, et ce jusqu'à hurler dans certains passages. Ces insolents teigneux du rock s'enfonce de plus en plus dans l'expérimental dans les derniers morceaux, comme s'ils déconstruisaient leurs propres intentions musicales. En résulte un dernier quart d'heure halluciné, sorte de tarte à la crème musicale qu'on se prend en pleine figure avec délectation. Pas parfaitement maîtrisé, l'album a le grand mérite de défricher et se réinventer continuellement.
Pin Ups (1973)
Sortie : 19 octobre 1973 (France). Glam, Pop rock
Album de David Bowie
Marius Jouanny a mis 5/10.
Annotation :
Bowie semble prendre son pied tellement les morceaux s'enchaînent avec vigueur et surexpressivité. C'est là que le bât blesse : en assumant trop son grotesque, Bowie produit un rock générique et plutôt ringard. Tous les morceaux se suivent et se ressemblent sans dépasser 3 minutes. Dénué de toute inventivité, cet opus de Bowie a tout de même pour lui un certain sens du rythme qui assure le minimum syndical.
After Bathing at Baxter's (1967)
Sortie : 30 novembre 1967 (France). Psychedelic Rock, Acid Rock
Album de Jefferson Airplane
Marius Jouanny a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Indéniablement, ce troisième album des Jefferson Airplane est bien plus aride que les deux premiers. Leur psychédélisme enjoué laisse place à des expérimentations musicales plus épurées aux accents plus dissonants, et ce dès le deuxième morceau qui mêle des sons aléatoires de xylophones, de pianos désaccordé avec des hurlements démentiels. Le trip ne s'arrête pas là : la guitare sêche remplace parfois la guitare éléctrique, les solos instrumentaux sont omniprésents avec notamment le morceau "Spare Chaynge" de 9 minutes... Tout cela, sans perdre la générosité pop qui font leur marque de fabrique. Ils composent leur album comme une unité organique, comme les Beatles l'ont fait 6 mois avant avec "Sgt Pepper's". Sur ce terrain-là, tout était encore à faire, d'où quelques longueurs. Mais quelle audace !
Diamond Dogs (1974)
Sortie : mars 1974 (France). Glam, Rock, Rock & Roll
Album de David Bowie
Marius Jouanny a mis 7/10.
Annotation :
Après deux albums assez peu mémorables à mon sens "Alladdin Sane" et "Pin Ups", Bowie retrouve avec celui-ci un certain aura musical. Prenant sa légereté à bras-le-corps, il nous offre dans une première partie de "Future Legend" à "Rebel Rebel" un rock entraînant et acidulé, parfaitement maîtrisé dans l'équilibre entre ludisme débridé et expérimentation musicale étonnante. La deuxième partie est plus en demie-teinte, avec des passages un peu outranciers qui tombent dans les mêmes travers que ses deux précédents albums. Reste un mélange de registres essentiellement salvateur, qui procure le plaisir de retrouver Bowie (presque) en grande forme.
Crown of Creation (1968)
Sortie : 1968 (France). Acid Rock, Psychedelic Rock
Album de Jefferson Airplane
Marius Jouanny a mis 8/10.
Annotation :
Continuant dans leur démarche d'épure musicale, les Jefferson Airplane proposent un album moins enjoué, aux accents plus solennels, de plus en plus éloignés des piliers pop de leurs débuts. L'album s'embarque aussi moins dans un trip expérimental que leur précédent opus : on compte peu de passages expérimentaux, et les morceaux ne sont jamais très longs. Les passages de guitare plus apaisés comme ceux du morceau "Triad" et "Chushingura" rappellent néanmoins l'album "Animals" des Pink Floyd, dans un registre qui annonce ainsi avec un peu d'avance le rock progressif. S'il y a indéniablement un aspect moins stimulant avec cet album, sa douceur procure une fluidité assez exceptionnelle, qui enchaîne avec brio les morceaux plongés dans un onirisme duveteux.
John Lennon/Plastic Ono Band (1970)
Sortie : 11 décembre 1970 (France). Rock, Pop rock
Album de John Lennon et Plastic Ono Band
Marius Jouanny a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Il est étonnant de constater à quel point la carrière solo de chacun des Beatles révèlent les différentes dimensions musicales du groupe. Pour son première album solo, John Lennon libère ainsi un lyrisme très éloigné de la pop de Paul McCartney et George Harrison. Ici, pas de psyché, pas d'envolées enjouées, plutôt un album sur le deuil parental, les regrets et la désillusion du "power of love" des sixties qui se mue en un idéalisme au piano qui trouvera son accomplissement dans l'album suivant avec le morceau "Imagine".
L'amertume est heureusement contrebalancée par une certaine contenance, une bonne humeur dans la tourmente parfaitement symbolisée par le morceau "Hold on". D'autres révèlent des accents folk comme "Working Class Hero" : ce registre porte la dimension politique de l'album, critiquant la religion et les institutions pour prôner le "power to the people". Une subversion qui reste plutôt douce. Lennon nous rappelle enfin que son maître reste Elvis Presley avec des morceaux rock très classiques comme "Well well well". Toutes ces pistes de registres desservent un peu la cohérence et le rythme de l'album, qui dévoile la sensibilité à fleur de peau de Lennon. Ce dernier trouve dans ce début de carrière solo un terreau fertile, mais pas completement maîtrisé.
It's Only Rock ’n Roll (1974)
Sortie : 16 octobre 1974 (France). Rock
Album de The Rolling Stones
Marius Jouanny a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Comme son nom le laisse présager, cet album des Stones ne sort pas le groupe de sa zone de confort. Le rock proposé est maîtrisé, mais en aucun cas surprenant, ce qui rend les morceaux plutôt longuet, même si deux en particulier sont exactement ce qu'on peut attendre d'un bon album du groupe (le morceau-titre, et "Fingerprint File") . Certains riffs marquent donc indéniablement les tympans. D'autant que les registres entraînants laissent parfois place à d'autres plus mélancoliques, avec un certain brio. Difficile de se placer donc, face à une virtuosité si retranchée dans ses acquis. Il se pourrait que je le reconsidère positivement plus tard.
Assault on Precinct 13 (OST) (2003)
Sortie : 2003 (France). Soundtrack, Electronic, Stage & Screen
Bande-originale de John Carpenter
Marius Jouanny a mis 8/10.
Annotation :
Non-content de réaliser avec "Assaut" son premier chef-d'oeuvre cinématographique, Carpenter propose aussi l'un de ses meilleurs albums, le premier d'une longue et importante lignée que inspira bons nombres d'artiste éléctro après lui. Il y a des sonorités qu'on retrouve dès cet album et qu'on ne peut dissocier de John Carpenter. Pourtant, on les retrouve partout, de la musique de "It Follows" à celle de "Midnight Special". Ici, les morceaux sont très courts, l'album (25 minutes) l'est aussi, et surtout le même thème principal entêtant revient constamment durant les partitions, ce qui atteste d'un certain amateurisme. Carpenter ne s'en cache pas, s'il composait ses musiques avec synthés et un piano éléctrique, c'était par manque de moyen. Mais le minimalisme est sublimé à certains passages, et le tout marque durablement les tympans. Toute la noirceur du film, sa brutalité et sa mélancolie transparaît dans la mélodie comme dans le rythme, qui effectuent des montées en puissance renversantes. Puis, il reste ce motif du thème principal, obsédant, qui colle littéralement à la peau.
Young Americans (1975)
Sortie : 7 mars 1975 (France). Blue-Eyed Soul, Pop rock, Pop Soul
Album de David Bowie
Marius Jouanny a mis 4/10.
Annotation :
C'est assez accablant de voir Bowie tomber dans une telle banalité médiocre d'un album à l'autre. Il n'y a pas grand-chose à sauver dans celui-ci. Sa voix est toujours aussi sublime et envoûtante, mais la machine tourne à vide et égaye mollement l'oreille, transmettant des émotions nettement moins subtiles, notamment avec l'omniprésence des choeurs... Et les morceaux sont tellement longs ! Est-ce là le début d'une déchéance artistique irrémédiable ? Apparemment pas, au vu de l'appréciation positive de ses albums suivants. Ce n'est pas étonnant puisque des relents d'inventivité se ressentent ça et là dans "Young Americans", mais toujours à l'état embryonnaire. Car certains arrangements musicaux sont appréciables, mais trop monolithiques et répétitifs. Il se pourrait aussi que je sois tout simplement réfractaire aux nouvelles orientations musicales de l'artiste avec cet album. A méditer.
Volunteers (1969)
Sortie : novembre 1969 (France). Rock, Psychedelic Rock, Classic Rock
Album de Jefferson Airplane
Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Au premier abord, ce dernier album des Jefferson Airplane apparaît comme un opus maîtrisé mais peu surprenant et audacieux de la part du groupe. Puis, à la réécoute, les morceaux qui se déploient prennent toute leur saveur. Ils se révèlent en synthèse unique et testamentaire des Jefferson, un barroud d'honneur époustouflant. Après deux premiers albums très pop, et deux suivants plus psyché, celui-ci prend le meilleur de toutes les inspirations et registres explorés jusque-là. Des premiers accords sur les chapeaux de roues de "We can be together" aux passages intrumentaux de "Hey Frederick" jusqu'au blues de "A song for all seasons", tout est à sa place, dans une constance et une cohérencede chaque instant. Le côté expérimental est peut-être un peu délaissé, mais c'est au profit d'une fougue mélodique totale, revigorante, qui peut tout aussi bien s'adoucir aux bons moments avec "Wooden Ships" notamment. Comme dernier segment d'une discographie sans faute, on ne pouvait pas rêver mieux finalement.
Cheap Thrills (1968)
Sortie : 12 août 1968. Rock, Blues Rock, Psychedelic Rock
Album de Big Brother & The Holding Company
Marius Jouanny a mis 7/10.
Annotation :
Ce deuxième album des "Big Brother and the holding company" projette sur le devant de la scène la mythique voix de Janis Joplin, et propose de belles osmoses rock. On sent que les différents membres du groupe se cherchent encore une identité musicale, laissant une impression un peu générique. Ce n'est pas la maîtrise qui manque en tout cas : les riffs longs et entraînants répondent à la perfection aux paroles chantées. D'antant que l'exercice est ambitieux, avec des morceaux longs et très consistants. Il y a de très bons passages qui se réécoutent avec plaisir, rien n'est à jeter finalement. Le manque de diversité dans les registres est évident, mais l'album n'en est pas moins impresionnant.
Cloud Nine (1987)
Sortie : 2 novembre 1987 (France). Rock, Classic Rock, Pop rock
Album de George Harrison
Marius Jouanny a mis 8/10.
Annotation :
Ce come-back de George Harrison, au tournant des années 80, est formidable. Tout comme « My Sweet Lord » avec « All Things Must Pass », la postérité a principalement retenu de cet album le tube entêtant et classe « Got my mind set on you ». Mais l'album propose bien plus, des sonorités très variées, plus synthétiques notamment, qui montrent bien que George Harrison veut aller au-delà de son style des années 60-70. Cela, tout en assumant une certaine ringardise qui se ressent avant tout avec l'horrible pochette, dont il me semble improbable qu'elle ai été réfléchie sans un brin d'autodérision. Toujours est-il qu'Harrison nous sert ici un monceau de pop marquant, de l'intro enflammée de « Fish on the sand » à la douceur asiatique de « Breath Away From Heaven », l'artiste fait feu de tout bois. Ni le lyrisme proche de la mièvrerie, ni les sonorités proches du disco ne l'arrêtent dans ce baroud d'honneur qui trouve une force mélodique étonnante au milieu de ces mélanges improbables (seul le morceau « Shanghai Surprise » déçoit, finalement). Voilà un remarquable dernier album de carrière solo, digne de la grandeur du plus attachant et enjoué des Beatles.
Get Yer Ya-Ya's Out! The Rolling Stones in Concert (Live) (1970)
Sortie : 1 septembre 1970 (France). Rock
Live de The Rolling Stones
Marius Jouanny a mis 8/10.
Annotation :
J'ose enfin écouter un album live, j'avais je ne sais trop pourquoi beaucoup de préjugés à leur propos. Si évidemment la comparaison avec les versions studios des albums est inévitable, les Stones arrivent à bien renouveler leur répertoire avec ce concert de 1970. Les morceaux sont globalement plus épurés, et ils se permettent de partir en roue libre à certains passages (surtout la guitare de Keith Richards). Mais surtout, certains morceaux changent radicalement de registres ("Star Cat Blues" devient très doux) tandis que d'autres se radicalisent dans leur logique rythmique, comme "Midnight Rambler" qui est clairement le sommet de cet album. Je reste en tout cas très étonné de la performance des Stones, et il me tarde de découvrir d'autres de leurs albums live et ceux d'autres groupes comme Led Zep, ou The Jimi Hendrix Experience.
Cold Fact (1970)
Sortie : mars 1970 (France). Rock, Folk Rock, Funk / Soul
Album de Rodriguez
Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Monument du rock et du folk, ce premier album de Rodriguez est d'une inventivité musicale abyssale. Prenant comme base l'aspect monocorde du folk dans sa manière de chanter et dans l'épure des accords de guitares, l'artiste explore des variations allant du rock électrisant de "Only Good for conversation" au lyrisme à grand renfort de trompettes dans "Crucify your mind" pour continuer sur le tube quasiment pop "I wonder". Voilà un album qui prend de la bouteille à la réécoute, car sous sa couche superficiel où tous les morceaux paraissent un peu se ressembler il y a un filon quasi-inépuisable. Et Rodriguez de conclure à la fin du dernier morceau, s'adressant directement au public "Thank you for your time and then you can thank me for mine and after that said forget it". Oublier un tel monument ? Jamais ! Et je compte bien prolonger l'expérience avec son deuxième album et le documentaire "Sugar Man" qui lui est consacré.
David Bowie (1967)
Sortie : juin 1967 (France). Psychedelic Pop
Album de David Bowie
Marius Jouanny a mis 5/10.
Annotation :
Cette pop sirupeuse typiquement anglaise qui caractérise le premier album de David Bowie est d'abord attachante, puis assez rapidement agaçante. Je n'enlèverai pas à l'album quelques passages bien harmonieux et déjà hors-norme, mais c'est assez répétitif et propose les défauts caractéristiques de la première oeuvre : déjà ambitieuse, mais qui n'a pas vraiment les moyens de son ambition. "Space Oddity" les aura, et très largement.
In the Mood for Love (OST) (2000)
Sortie : novembre 2000 (France). Modern Classical, Rock, Easy Listening
Bande-originale de Michael Galasso
Marius Jouanny a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
La preuve que l'on peut dissocier l'OST d'In the Mood for Love du film est que je l'ai écoutée et appréciée avant de voir le film. Mais après avoir vu le film, ce n'est plus pareil, tant les visages et les scènes du film de WKW apparaissent à mon esprit à chaque morceau. C'est ce qui fait la force d'évocation de cette album : associer ses partitions répétées à l'envie durant le film aux habitudes des personnages et aux motifs narratifs qui font tout le charme de l'oeuvre cinématographique. On se laisse enivrer par cette humeur nostalgique et langoureuse transmise à chaque instant, aussi bien par les morceaux instrumentaux que ceux reprenant des chansons populaire asiatiques et hispaniques. Reste finalement les violons languissants et rampants de "Yumeji's Theme" et "Angkor Theme", inoubliables et virtuoses. Il m'est impossible de lui mettre la même note qu'au film tant je le vénère, mais ce n'est vraiment pas loin.
Coming From Reality (1971)
Sortie : novembre 1971 (France). Soft Rock, Rock, Folk Rock
Album de Rodriguez
Marius Jouanny a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Rodriguez semble amorcer avec son second album un pas supplémentaire vers une veine plus rock au détriment de racines plus folk, dès le premier morceau qui se conclut par un long solo de guitare électrique soutenu au piano. Puis, à l'inverse total, "A most disgusting song" développe un pur folk pus parlé que chanté pas très convainquant. Ces deux pôles se font ressentir tout au long de l'album, mais l'artiste s'en émancipe avec une bonne dose de lyrisme qui trouve son paroxysme avec "Cause". Largement de quoi, avec aussi l'apport de nouveaux instruments, dégripper la torpeur folk du deuxième morceau.
Neon Bible (2007)
Sortie : 2 mars 2007 (France). Indie Rock
Album de Arcade Fire
Marius Jouanny a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Avec du recul, ce "Neon Bible" est aussi marquant que "Funeral". Arcade fire y étend son champ d'action musicale, proposant des sonorités plus électroniques, plus grandiose au détriment de l'intimisme de leur premier album. Ils semblent tout d'abord y perdre en originalité, mais il n'en est rien. Ils assument simplement l'hétérogénéité de leurs influences, dans un flux mélodique enivrant qui trouve son sommet dans le simple mais sublime "No Cars Go". Le lyrisme s'y déploie avec une aisance étonnante, comme si tout le charme contenu et pudique de "Funeral" explosait à cœur ouvert sans perdre de son authenticité.
Imagine (1971)
Sortie : 9 septembre 1971 (France). Rock, Pop rock
Album de John Lennon
Marius Jouanny a mis 7/10.
Annotation :
Beaucoup de bons morceaux, peu de passages véritablement transcendants pour ce deuxième album solo de Lennon.
Wednesday Morning, 3 A.M. (1964)
Sortie : 19 octobre 1964. Folk Pop, Folk
Album de Simon & Garfunkel
Marius Jouanny a mis 8/10.
Annotation :
Certes, deux ou trois passages de ce premier album des Simon & Garfunkel sont un peu vieillot ou tire-larme. Mais pour le reste, quelle douceur, et quel lyrisme déchirant ! Le sommet est évidemment "The Sound of silence" mais d'autres comme "Bleecker Street" ou le morceau qui donne son titre à l'album sont aussi particulièrement remarquables. La double-sonorité de leurs voix sonne chaque fois juste, et semble rendre chaque secondes aussi intense que la précédente. Du folk certes un peu sage, mais fichtrement maîtrisé et très émouvant.
An American Prayer (1978)
Sortie : 17 novembre 1978. Poetry, Psychedelic Rock, Spoken Word
Album de Jim Morrison et The Doors
Marius Jouanny a mis 7/10.
Annotation :
La preuve ultime que Morrison était le ciment des Doors : ils n'ont sortis qu'un album après sa mort, qui reprend des enregistrements de ses poèmes, des passages de concerts et de morceaux des précédents albums. Passé le fait que certains passages sont plus récités que chantés, ce qui est un peu frustrant, et que d'autres sentent sacrément le réchauffé puisque ce sont des passages entiers de l'album "LA Women" et "Morrison Hotel", cet album est particulièrement envoûtant. Il développe une torpeur musicale qui n'avait finalement jamais été autant développée par le groupe, les morceaux les plus calmes étant toujours pris à contrepied par le suivant plus frénétique. Ici, le ton est plus monocorde mais aussi plus doux, on est porté par la voix de Jim, le rythme répétitif comme au sein d'un long fleuve tranquille.
John Carpenter’s Escape From New York (OST) (1981)
Sortie : 1981 (France). Soundtrack, Ambient, Stage & Screen
Bande-originale de John Carpenter et Alan Howarth
Marius Jouanny a mis 8/10.
Annotation :
Si Carpenter est parvenu à imposer un rythme et une ambiance à son chef-d’œuvre « Escape from New-York », c'est en partie grâce à sa bande-originale aux sonorités dont tantôt l'épure renvoie à celle du ciel et des décors nocturnes du film, tantôt le rythme empressé renvoie aux mémorables séquences d'action. Il y a certes une certaine lassitude qui peut s'installer à l'écoute de la bande-originale (après tout, les thèmes de Carpenter sont très répétitifs) mais elle est souvent contrebalancée par le morceau suivant (la rupture la plus totale étant celle où surgit la chanson-éloge de New-York qui prend dans le contexte de la bande-originale et du film un caractère ironique et pathétique).
My Generation (1965)
Sortie : 3 décembre 1965 (France). Rock, Mod
Album de The Who
Marius Jouanny l'a mis en envie.
Annotation :
A partir de là, albums écoutés sans note.
We’re Only in It for the Money (1968)
Sortie : janvier 1968 (France). Alternative Rock, Electronic, Avantgarde
Album de The Mothers of Invention
Marius Jouanny l'a mis en envie.