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Descriptions féminines

Voici une liste qui a pour humble prétention de faire honneur à la beauté féminine à travers quelques belles descriptions ayant ponctué mes lectures. Ces descriptions, je les trouve terriblement révélatrices du style et du genre d'une oeuvre, mais aussi de la vision du monde qu'entretient leur ...

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12 livres

créée il y a plus de 8 ans · modifiée il y a plus d’un an
Vilnius Poker
7.9

Vilnius Poker (1989)

Sortie : 19 février 2015 (France). Roman

livre de Ricardas Gavelis

Lalo Cura a mis 5/10.

Annotation :

Je jette un regard furtif sur elle. Elle n'est pas assise avec tout le monde, elle est debout, adossée aux étagères, et ne dit rien. Sa robe moule délicatement se cuisses et laisse deviner leur perfection. Ses jambes sont soulignées par des bottes montantes, mais je distingue tout de même ses longs mollets d'été à la peau douce - de vrais bourgeons de saule. Ses jambes sont parcourues de courants étranges, de flux d'énergie d'une beauté dangereuse qui s'élance vers le haut, vers sa taille, caressant son ventre plat et ses hanches harmonieuses, puis retombent, faisant le tour de ses genoux, et glissent le long du galbe de ses mollets, de ses chevilles frêles, pour enfin inonder ses pieds délicats jusqu'à la pointe de ses orteils. Ses jambes : une oeuvre d'art. J'imagine qu'elles doivent luire à la tombée du jour, entourées de l'aura douce de ces forces primitives. Je suis en danger quand je les contemple, je devrais baisser les yeux, enfouir mon visage dans mes mains, nier mon existence - mais non, je reste là, à les admirer avidement, perdu.

Le Joueur
7.6

Le Joueur (1866)

(traduction André Markowicz)

Игрок (Igrok)

Sortie : 1991 (France). Roman

livre de Fiodor Dostoïevski

Lalo Cura a mis 7/10.

Annotation :

Le sens de la dignité version russe :

La mine orgueilleuse de la babouschka produisait surtout grand effet. Elle regardait du haut en bas, curieusement, tous ceux qui passaient près d'elle, les toisait et demandait à haute voix : "Qui est-ce ?" Elle était de haute taille (cela se devinait, quoiqu'elle ne se levât pas de son fauteuil). Son dos était droit comme une planche et ne touchait pas le dossier. Sa tête grise, aux traits accentués, se dressait orgueilleusement sur son cou. Il y avait de l'arrogance et même de la provocation dans son regard. Mais, ni dans on regard ni dans son geste, on ne démêlait aucun artifice. Malgré ses 75 ans, elle avait le visage frais, portait une robe de soir noire et presque toutes ses dents.

La Rose de Java
6.5

La Rose de Java (1937)

Sortie : 1937 (France). Roman

livre de Joseph Kessel

Lalo Cura a mis 6/10.

Annotation :

L'écrivain macho qui n'y va pas par quatre chemins :

J'ai rarement rencontré une femme qui appelât autant que celle-ci le désir le plus immédiat, le plus primitif. C'est une métisse d'Européen et de Chinoise. Sa haute et flexible taille montrait qu'elle ne pouvait devoir ses yeux d'Extrême-Orient au sang japonais. La figure était d'une couleur si mate, si lisse, la peau d'un grain si uni, si délicat, qu'elles semblaient exiger tout ensemble, la caresse et la morsure. La gorge pleine et les reins fiers étaient d'un dessin qui troublait invinciblement. Chaque mouvement dispensait autour de cette créature, certainement marquée pour un destin d'amour, une volupté continue, sourde, intense, qui était presque insupportable. Le cou avait un élan et une finesse de tige saine. La forme des lèvres faisait penser aux plus beaux, aux plus enviables secrets. Cette fille semblait se tenir à l'extrême limite où l'espèce humaine plonge dans l'indicible beauté animale.

Ubik
7.9

Ubik (1969)

Sortie : 1970 (France). Roman, Science-fiction

livre de Philip K. Dick

Lalo Cura a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

La beauté pure peut-elle être charnelle ?

Comme chaque fois qu'il en avait l'occasion, Joe jeta un long regard pénétrant sur la fille dont, s'il avait pu se le permettre, il aurait voulu faire sa maitresse, ou mieux sa femme. Il paraissait impossible que Wendy Wright ait jamais pu être faite de sang et d'organes internes comme les autres humains. A proximité d'elle, il se faisait l'effet d'un signe difforme, graisseux, suant et vulgaire, à l'estomac bruyant et au souffle asthmatique. En sa présence, il prenait conscience des mécanismes qui le maintenaient en vie ; à l'intérieur de lui toute une machinerie, des tuyaux, des valves, des compresseurs de gaz, des courroies de transmission ahanaient pour accomplir une besogne inutile, un labeur dont l'issue était condamnée. Quand il voyait son visage, il découvrait que le sien n'était qu'un masque criard ; la vision de son corps lui donnait l'impression d'être un jouet au rabais usé. Il émanait d'elle des couleurs à la qualité subtile, comme sous un éclairage indirect. Ses yeux, telles des pierres vertes tombées du ciel, observaient impassiblement les choses ; il n'avait jamais lu en eux de peur ni d'aversion, ni de mépris. Elle acceptait tout ce qu'elle voyait.

La Horde du contrevent
8.3

La Horde du contrevent (2004)

Sortie : 15 octobre 2004. Roman, Science-fiction, Fantasy

livre de Alain Damasio

Lalo Cura a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le charme comme une bourrasque :

Elle est donc danseuse et joueuse de cannéole, avec un accent attachant qui lui fait dire "Soff" en chuchotant le f. Elle me plait terriblement. J'ai envie d'embrasser sa nuque fraîche. Ses cheveux glissent sur sa joue avec une enfantine grâce. Ils se délient sous le vent par salves joyeuses, mobiles, avec des reflets d'écorce et de châtaigne, et viennent parfois se poser sur sa bouche, la voiler... Elle me parle d'une voix pleine qui désarçonne ma pudeur et m'encourage à lui répondre en vrac, à la volée, sans rien contenir. J'ai bien tenté, nonchalant, de regarder devant moi, la tête droite, au loin, de fixer mon âme floribonde sur la cavalcade leste des herbes qui frissonnent sur les crêtes. Mais je n'y peux plus grand-chose maintenant. Un sang d'une douceur insolente me coule les fibres, me rend ivre de joie, à moitié saoul d'elle et de sa peau de drap frais. Irrépressiblement, je tourne à nouveau mon visage vers le sien et je la regarde à nouveau, et à nouveau je me noie, pars à la disperse, bu, buée.

Sourcellerie
7.4

Sourcellerie

Les Annales du Disque-Monde, tome 5

Sourcery

Sortie : 1988 (France). Roman

livre de Terry Pratchett

Lalo Cura a mis 6/10.

Annotation :

Pratchett et son sens de la métaphore si particulier :

Une voix belle. Elle était à l'oreille ce que la soie sauvage est à l'oeil. Rincevent avait un peu roulé sa bosse, vu une chose ou deux et si bien jeté ses premiers cours aux orties qu'il était parfaitement capable de passer plusieurs heures d'affilée en compagnie d'une femme sans éprouver le besoin de se précipiter sous une douche froide et de s'allonger un moment. Mais cette voix-là aurait même fait descendre une statue de son piédestal pour quelques tours de piste à fond de train et cinquante pompes. Une voix qui aurait fait prendre "bonjour" pour une invitation au lit. L'étrangère rejeta son capuchon en arrière et dégagea d'une secousse ses longs cheveux. Ils étaient presque d'un blanc pur. Comme elle avait la peau d'un bronzage doré, il en résultait un effet d'ensemble calculé pour frapper la libido du mâle comme un tuyau de plomb.

Madame Bovary
7.1

Madame Bovary (1857)

Sortie : 1857 (France). Roman

livre de Gustave Flaubert

Lalo Cura a mis 10/10.

Annotation :

Le réalisme dans sa plus pure expression :

Son cou sortait d’un col blanc, rabattu. Ses cheveux, dont les deux bandeaux noirs semblaient chacun d’un seul morceau, tant ils étaient lisses, étaient séparés sur le milieu de la tête par une raie fine, qui s’enfonçait légèrement selon la courbe du crâne ; et, laissant voir à peine le bout de l’oreille, ils allaient se confondre par derrière en un chignon abondant, avec un mouvement ondé vers les tempes, que le médecin de campagne remarqua pour la première fois de sa vie. Ses pommettes étaient roses. Elle portait, comme un homme, passé entre deux boutons de son corsage, un lorgnon d’écaille.

L'Attrape-Cœurs
7.3

L'Attrape-Cœurs (1951)

(traduction Annie Saumont)

The Catcher in the Rye

Sortie : 1986 (France). Roman

livre de J. D. Salinger

Lalo Cura a mis 8/10.

Annotation :

L'ado à la vision du monde résolument décalée :

Jane, c'est une drôle de fille. Je ne la décrirais pas comme une vraie beauté. Mais moi, je la trouvais chouette. C'était comme si elle avait des tas de bouches. Je veux dire que lorsqu'elle parlait et qu'elle commençait à s'exciter, sa bouche allait dans cinquante directions à la fois, ses lèvres et tout. Ca me tuait. Et sa bouche elle la fermait jamais complètement. Elle la gardait toujours un petit peu entrouverte, spécialement quand elle s'apprêtait à taper sur une balle de golf ou quand elle lisait un bouquin. Elle était toujours en train de lire et elle lisait de bons bouquins.

Histoire d'une Marie
7.6

Histoire d'une Marie (1921)

Sortie : 1921 (France). Roman

livre de André Baillon

Lalo Cura a mis 7/10.

Annotation :

Tant de naïveté déconcerte :

Marie était douillette des reins et de coeur sensible. Elle avait 22 ans, une jolie taille svelte, une peau soyeuse d'un blanc lumineux. Elle s'aimait dans son corps parce que son corps était doux. Elle coiffait ses cheveux en bandeaux, comme on les coiffe au pays, mais eût préféré des frisettes, si son père l'avait permis. Il ne manquait à ses joues qu'un peu de rose et de chair. Ses yeux riaient doux. Même quand elle pleurait, ses lèvres semblaient arrondir un baiser, toujours prêt à tomber ; c'est lui qu'on voyait tout d'abord ; on avait envie de se mettre en dessous pour ne pas laisser se perdre ce beau fruit rouge.

Héloïse, ouille !
5.6

Héloïse, ouille ! (2015)

Sortie : 5 mars 2015. Roman

livre de Jean Teulé

Lalo Cura a mis 5/10.

Annotation :

Relevez un peu le bas de votre robe qui traîne trop sur la terre et les mers du carrelage de cette chambre, Héloïse, mais uniquement si vous êtes d'accord bien sûr... Oui, voilà. Que vous avez de jolis pieds nus aux orteils gracieusement alignés. Remonter encore ce vêtement, serait-ce possible ? Ah, la finesse de vos chevilles... Moi, restant assis et penché en avant, coudes aux genoux et joues entre les paumes, devant vous, fesses posées au bord du lit, avec votre permission évidemment, pourrais-je voir vos mollets ? Non, pas à moitié, entièrement. Ah, ces ensorceleurs délicatement galbés à la peau frissonnante et si douce. Et vos genoux, comment sont-il vos genoux ? Accepteriez-vous de les montrer à votre nouveau précepteur ? Oh, mais les voici, adorables également. Le spectacle de ces jambes sagement serrées l'une contre l'autre est à s'en mordre les doigts. Accepteriez-vous de les écarter un peu ?

J'irai cracher sur vos tombes
7.5

J'irai cracher sur vos tombes (1946)

Sortie : 1946 (France). Roman, Policier

livre de Boris Vian

Lalo Cura a mis 8/10.

Annotation :

Je la tenais un peu plus près qu’il n’est d’usage, mais, tout de même, je n’osais pas lui coller au corps comme nous nous collions les uns aux autres, quand ça nous prenait, dans la bande. Elle était parfumée avec un machin compliqué sûrement très cher ; probablement un parfum français. Elle avait des cheveux bruns qu’elle ramenait tout d’un seul côté de la tête, et des yeux jaunes de chat sauvage dans une figure triangulaire assez pâle ; et son corps… J’aime mieux ne pas y penser. Sa robe tenait toute seule, je ne sais pas comment, parce qu’il n’y avait rien pour l’accrocher, ni aux épaules, ni autour du cou, rien, sauf ses seins, et je dois dire qu’on aurait pu faire tenir deux douzaines de robes de ce poids avec des seins aussi durs et aussi aigus. Je l’ai fait passer un peu vers la droite, et dans l’échancrure de mon smoking je sentais la pointe à travers ma chemise de soie, sur ma poitrine. Les autres, on voyait le bord de leur slip qui saillait à travers les étoffes, sur les cuisses, mais elle devait s’arranger autrement, car, des aisselles aux chevilles, sa ligne était aussi lisse qu’un jet de lait. J’ai essayé de lui parler tout de même. Je l’ai fait sitôt après avoir repris ma respiration.

Le Lys et le Serpent
7

Le Lys et le Serpent (1906)

Ófis kai Kríno

Sortie : 1990 (France). Roman

livre de Níkos Kazantzákis

Lalo Cura a mis 6/10.

Annotation :

Une poésie quasi biblique :

Je Te vois T'élever comme la fleur étrange d'une merveilleuse floraison de chair. Ton corps svelte connaît le secret que connaissent les lierres qui s'entrelacent. Et quand Tu marches et quand Tu te penches vers moi et quand Tu ouvres les lèvres et quand Tu fermes les yeux et quand Tu T'abandonnes l'entrelacs des lignes de Ton corps est chant et musique. Dans Ton étreinte se cachent les secrets des désirs éternels et dans Tes yeux vogue l'énigme des mers.

Lalo Cura

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