Deux mille dix-neuf en lettres

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Cette dinguerie, mais cette dinguerie, comment tu veux que je retourne lire de la fantasy moyenne gamme après avoir lu ça ?

Erikson pète un boulard et pèse direct dans le game avec ce premier pavé, loués soient les traducteurs qui nous ont enfin fait parvenir Le Livre des Martyrs tout en lui rendant justice par la qualité de leur travail. C'est brutal, massif, parcouru par un souffle épique incroyable qui te laisse sans voix. On peut dresser des parallèles, notamment avec Les Annales de la Compagnie Noire ou l'ami Elric (Anomander Rake bien inspiré du melnibonéen), mais Erikson fait sa sauce dans son coin et ça prend.
Tu ne peux que saisir l'étendue du travail et de l'univers qu'il a pondu, de ce côté là sa narration alternée qui fait s'entrecroiser une chiée de personnages est très, très forte. Son système de magie est génial et permet des scènes dingues, l'échelle de puissance des personnages et les éclats provoqués par leurs rencontres sont restitués avec une intensité qui te fait vibrer tout entier, y a certaines scènes je devais refermer le bouquin pour me les repasser dans la tête tellement j'avais le sentiment d'avoir assisté à quelque chose de grandiose.

Bien sûr qu'avec quelque chose d'aussi ambitieux t'as pas toute les clefs en main dès le départ, saisir toutes les implications des actions est impossible surtout que l'univers se dévoile peu à peu, mais l'auteur sait très bien jouer avec ça ; on a vraiment l'impression d'avoir affaire avec des puissances qui nous dépassent. Y a une implication et un travail obligatoire de la part du lecteur pour pouvoir s'y plonger totalement, mais ce n'est rien de bien difficile ou rébarbatif comme certains le disent, suffit d'avoir l'habitude de lire un peu de littérature de l'imaginaire et t'es paré.

C'est un livre que j'aurais sacrément aimé avoir écrit.

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Toujours aussi démesuré, moins éparpillé, on suit de nouveaux persos dans une narration plus classique que lors du précédent livre. Le retour de quelques anciennes têtes fait plaisir, de même que le changement total de paysage et de contexte, ça dépayse pas mal et permet de nous introduire à toujours plus de lore ; Erikson le worldbuilding c'est son gros kiff, putain il nous en met plein les mirettes.

Le cheminement des personnages vers l'ascendance ou la mort est décrit avec un souffle épique proprement dantesque, et chaque nouveau chapitre te montre que la distinction entre héros légendaire et pauvre ère anonyme se joue sur des actions parfaitement arbitraires, quand les dieux ne s'en mêlent pas bien entendu.
Un tome 2 qui confirme ce que je pensais : c'est une série exceptionnelle.

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Lu en marge de mon cours de littérature comparée pour préparer une future analyse de "Coeur de chien".

Un récit court et prenant, découpé en billets rédigés simplement et efficacement, portant sur les déboires d'un médecin fraîchement diplômé chargé d'un poste perdu dans le trou du cul de la Russie. On sent toute la détresse du personnage, qui doit faire ce qu'il peut avec ce qu'il a pour s'occuper de patients difficiles, et dès le début rien ne lui est épargné ; amputations surprises, trachéotomies à l'arrache, syphilis, ...

La dimension autobiographique de ces récits en fait leur force, et Boulgakov, incisif, ne nous épargne pas grand chose, décrivant les opérations par le détail. La deuxième partie du livre, "Morphine", m'a fortement rappelé "Roman avec cocaïne" d'Agueev. Boulgakov livre ici le témoignage de son addiction à la morphine par l'entremise d'un personnage secondaire, et c'est tout simplement dévastateur. J'ai moins été convaincu par la dernière partie, trop chaotique en apparence, il manquait cette étincelle dans l'écriture qui m'a fait bouffé le reste du livre entre deux cours.

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Ça faisait bien un an qu'il traînait sur mon étagère spéciale zulma et que je ne l'avais pas encore lu, et je suis franchement déçu. Je m'attendais clairement à mieux, au vu du pitch et des retours que les gens en font.
C'est pas dégueu c'est sûr, mais c'est ... je sais pas, plat. Je suis totalement resté de marbre, le quart de couverture m'avait bien hypé, mais la manière qu'a Perutz de traiter la chose après un prémisse accrocheur est totalement décevante, c'est un peu comme si t'attendais des putains de fusées pour le 14 juillet et ton daron te files une pochette de claque-doigts d'un air tout fier, la dèche.

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La Neige de Saint-Pierre m'avait déçu mais j'ai persisté, et effectivement quand on en attend rien, Perutz c'est vachement mieux. Une enquête policière flirtant avec le fantastique, qui une fois qu'elle décolle est pas mal du tout. Il n'en reste pas moins qu'on a droit à une conclusion sortie un peu du fond du fion pour ainsi dire, je vois le projet mais y a presque rien pour l'amener dans le reste du bouquin c'est con.

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Retour à mes premiers amours, la littérature américaine, avec un Miller que je n'avais pas encore lu. Comme toujours, je reste admiratif de la prose du bonhomme, fluide, organique, simple mais réfléchie, qui parvient en quelques mots à exprimer tellement de choses (c'est comme du Fante, ça tape tout droit et très juste).
Miller raconte en deux-cent petites pages sa cohabitation avec l'excentrique Conrad Moricand, vouée à mal finir dès le départ. C'est léger par rapport au reste de la biblio du bonhomme, moins cru et brut que ses autres écrits ; certains pourront reprocher au bouquin de ne pas atteindre la qualité d'un Tropique ou d'un opus de la crucifixion, perso j'ai aimé cette petite récréation comme j'ai adoré les scénettes de Jours Tranquilles à Clichy. Miller se donne à fond dans la caractérisation de "Téricand", et nous en brosse un sacré portrait, celui d'un personnage haut en couleur, qui fascine autant qu'il révulse.

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Bret Easton Ellis x Californication x un petit peu de Fante, d'Exley, de tout ce qu'il y a de looser dans la litté amerloque. Dis comme ça franchement ça donne envie, mais Karoo est assez ... étrange. C'est passable au possible dans un premier temps, presque méprisable par son manque d'inspiration dans son trop-plein d'inspirations, puis ça devient intéressant.
Des scènes au sommet, notamment le dernier dîner avec l'ex-femme, une mélancolie désabusée qui finit enfin par taper juste après avoir tapé à côté pendant la première partie, une montée en qualité indéniable ... pour finir sur un chapitre métaphorique qui m'a fait chier profond.
Je sais pas sur quel pied danser avec Karoo, et rien que pour ça, c'est un livre qui mérite sa place sur mes étagères.

"Si Dieu devait se révéler maintenant et avec lui une poignée de vérités incontestables, presque tous ces livres disparaîtraient.[...] Si j'étais Dieu, me dis-je, je n'aurais pas le cœur d'apparaître maintenant. Pas après que ces livres et des millions d'autres ont été écrits. Non, je n'aurais pas le cœur d'apparaître aussi tard pour dire : "Me voilà, je suis venu vous dire la vérité et rendre superflus les siècles que vous avez passés à la rechercher." Non, s'Il était vraiment un dieu d'amour, Il resterait dans son coin. Il était trop tard, maintenant.[...]
Et mon cœur s'élançait également vers ce Dieu solitaire, tout en haut, qui ne pouvait pas revenir régler les choses sans détruire l'homme."

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Un court roman qui brasse de nombreux thèmes, la paternité et la cellule familiale, l'utilité de la science, le contrôle du pouvoir, l'opposition bourgeoisie - prolétariat, le danger de l'Homme Nouveau ...
On retrouve les leitmotivs et gimmicks de Boulgakov que l'on reverra dans ses autres oeuvres, par exemple des extraits du journal d'un des personnages (qu'on retrouvera dans Morphine plus tard), ou le pouvoir des coups de téléphones (Le Maître et Marguerite, ceux que donne le diable et sa suite).

Quelque part j'ai bien choisi mon sujet de présentation, j'ai pu analyser allègrement la relation créature/créateur sous un certain nombre d'angles, et sortir une bonne grosse ouverture sur d'autres oeuvres : Récits d'un jeune médecin, Le Maître et Marguerite, Roman avec cocaïne d'Aguéev, La Neige de Saint Pierre de Perutz.

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Quel bordel, mais quel plaisir. C'est imposant, exigeant, décousu, des plus aléatoires. C'est du génie ou de la fumisterie, selon comment on aborde le livre.
Perso j'ai vraiment aimé, ne serait-ce que par la superbe dépiction du diable et de sa suite, surement l'une des meilleures que j'ai pu lire à ce jour. On s'attache à ces personnages chaotiques, à leur bouffonnerie consommée ; on ne sait jamais où ils vont nous emmener, mais on est sûrs que ça va être jouissif.

L'histoire est presque inexistante, les scènes s'enchaînent et leur intérêt varie, mais l'imagination débordante de Boulgakov m'a emporté comme un véritable tourbillon ; je ne sais pas si l'oeuvre de sa vie est à la hauteur de ses espoirs, en tout cas elle est suffisamment originale pour se démarquer et laisser une marque méritée dans la litté moderne.

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Petite relecture détente pour préparer les deux tomes que je n'avais pas lu à l'époque. Mine de rien, Abercrombie, c'est vachement bien.
C'est simple, efficace, brut de décoffrage, les persos chient la classe et cassent des bouches, et même si j'ai une préférence pour ses one-shots prenant place dans cet univers comme Pays Rouge et Servir Froid, je vais continuer la trilogie avec plaisir.

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Le voyage au bord du monde traîne en longueur, le développement de Quai, on l'oublie, Bayaz est casse-couilles, Ferro commence à me courir doucement sur le haricot, pareil pour Long-Pieds, heureusement le reste du cast va dans la bonne direction ; Logen, Jezal, le petit groupe de Sequoia, West, et surtout la star du show Glotka, tous évoluent d'une fort belle manière, et les chapitres dans le nord ou à Dagoska sont qualitatifs.
Et grosse fin, elle donne bien envie de lire le dernier bouquin.

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Eh bah c'est cocasse que Donald Ray Pollock soit cité sur la couverture, parce qu'Alex Taylor écrit comme lui, à la seule différence qu'il apprécie les descriptions bien paluchées. On est dans du sale, du crasseux, du poisseux, une bonne grosse chasse à l'homme dans le bayou où les personnages prennent des dimensions quasi mythologiques au vu de l'universalité de leurs rôles.
C'est vraiment bon, ça se lit rapidement, c'est intense. Les dialogues sont à la fois laconiques, et en même temps en révèlent largement suffisamment. Et puis, ce routier en costume trois-pièces, quelle ambiance il colle à chacune de ses apparitions quoi.

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Lu pour mon cours de litté comparée.

Daté, c'est le mot qui me vient en tête. J'ai lu ce bouquin deux cent ans trop tard, parce que putain, qu'est-ce que l'écriture en vers c'est lourd. Pour la poésie, je dis pas ; mais si tu veux pouvoir construire une histoire de manière carrée, c'est ultra limité. Avant, ils avaient l'habitude de se taper du théâtre et des bouquins écrit comme ça. De nos jours, quand t'as eu le plaisir d'assister à la souplesse de la prose, c'est d'une rigidité imbuvable.
Il m'en aura fait bavé ce pavé ; rarement j'ai eu autant envie de balancer un livre par la fenêtre. Je nie pas son aura ou son impact sur la littérature de l'époque et celle qui l'a suivi, mais bon, qu'est-ce qu'on s'emmerde c'est terrible.
Je pense qu'une relecture d'ici quelques années s'impose, histoire de voir si avec plus de bagage je peux apprécier Faust à sa juste valeur, ou si c'est juste vraiment pas ma came.

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Lu pour mon partiel de litté comparée.

Après Faust ça se lit comme du petit beurre, je l'ai torché en deux heures chrono dans la nuit avant l'exam histoire d'être sûr de mes appuis si je dois sortir une citation. Sinon le bouquin est sympa sans plus ; je m'attendais à pire donc je dois dire être agréablement surpris, je me suis pas trop fait chier et c'était fluide à lire.

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Une superbe déclaration d'amour à la littérature et au cinéma, enveloppée d'un onirisme bien mené, parfois à la limite du masturbatoire mais sans jamais franchir cette fine ligne menant au foutage de gueule ; c'est écrit d'une manière plaisante à lire, et le lyrisme romantique qui s'en dégage lié aux influences littéraires phagocytées par Cendors te laisse avec un sentiment à la fois beau et triste une fois l'histoire achevée.

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Décidément, j'adhère vraiment beaucoup trop à l'univers de Kivirahk. Ce monde où c'est la norme de pouvoir pactiser avec le diable, croiser des démons, ou échapper aux maladies en se cachant littéralement d'elles. C'est à la fois poétique et incisif, vu que le bonhomme tape sur les dérives de l'âme humaine en se cachant derrière la forme de la fable, du conte. Les pages défilent, t'as toujours envie de voir quelle nouvelle idée superbe il va te sortir, c'est écrit très simplement et très efficacement.
C'est moins travaillé et impliquant que "L'homme qui savait la langue des serpents", mais ça n'en reste pas moins splendide.

"Le destin de l'homme n'est pas facile. On vit, on meurt, puis on se change en démon."

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Petit apéro de moins de cent pages dans lequel on peut retrouver des gimmicks de l'ami London ; son écriture élégante, son goût pour les petites amourettes, un combat de boxe bien décrit, et une fin du sale.

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Brille pas par son histoire, mais on retrouve l'ambiance fataliste fantastique propre à l'auteur. Tous les persos sont à des degrés divers autistiquement coupés du monde extérieur, le narrateur subit plus qu'il n'agit et se laisse dériver, on a l'impression à chaque dialogue de rentrer dans un nouveau rêve tellement tout paraît détaché de la réalité. Avec un pitch pareil, les pseudos écrivaillons-commerciaux français te sortiraient une histoire dégoulinante d'un pathos déplacé supporté par ce qu'on pourrait à peine qualifier d'écriture ; Murakami te laisse avec un récit esthétiquement clair, sobre, limpide, et d'une légèreté émotionnelle assez confondante, comme si le narrateur avait laissé toute trace d'excès à côté de ses pompes avant de sortir de chez lui.
Et c'est cela qui, avec une délicieuse ironie, vient rendre l'exercice sensiblement juste.

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Premier Gallimeister à me laisser un peu sur ma faim, surtout que le quart de couverture vend salement le bouquin. On a droit à un polar parodique des romans noirs avec privés, dans la veine du Babylone de Brautigan, la verve en moins et le sale en plus. Le début est confus, le milieu est bordélique mais moins confus, la fin est bien. C'est pas hyper recherché, ni dans l'écriture, ni dans le scénario ; on a une belle galerie de gueules, mais beaucoup trop d'itérations de leurs gimmicks, notamment les pauses beuveries/pisses/chiasses du perso principal, c'est sympa un moment mais pas pertinent du tout, jmen cogne des quarante description de son cabot qui pisse sur des journaux bordel.
C'est pardonnable pour un premier roman, mais ça montre à quel point le cliché du privé, peu importe ce qu'on en fout, du moment qu'on colle de l'alcool, des bars à putes, des criminels débiles, de la dope et des morts violentes, ben ça passe.

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Au début je me suis dis "Bordel, c'est sacrément edgy pour le plaisir de l'être", et ça ptn j'aime pas. Tout les trucs trop noirs, trop dark, trop violent que ça en devient ridicule comme ce que pond Giebel, c'est des fantaisies d'ado de 14 piges ça, mais en aucun cas une histoire.
Et en fait c'était plutôt cool, parce que contrairement à celle mentionnée plus haut, c'est bien écrit (présent + 3e personne ftw), les personnages sont moins des clichés retardés, leurs relations sont d'excellents moteurs à l'intrigue (qui se base d'ailleurs uniquement dessus), et merde, y a des bonnes scènes.
La qualité essentielle du bouquin c'est son côté cinématographique ; t'as l'impression d'être devant un film amerloque bien cradingue, ça suinte, ça saigne, ça sue, et pour ça chapeau.

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Un sacré déconneur Brautigan ; c'est n'importe quoi, mais c'est clairement quelque chose.

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Tenant largement plus de l'analyse sociale que du roman, Le Peuple d'en bas réussit l'exploit d'être encore d'actualité une centaine d'années après sa parution. London nous peint un portrait amer du quotidien des miséreux de l'East End londonien, rendu plus fort encore par sa véracité. Avec un dévouement pour son oeuvre que ne renierait pas Zola, London est allé vivre parmi la pauvreté, la crasse, la maladie, la faim, l'alcool et la mort, au beau milieu des cloaques infâmes de l'Empire britannique.
S'appuyant sur ce qu'il vit au quotidien, sur ce que lui rapportent des défavorisés qu'il rencontre, sur les articles de journaux, ou encore les compte-rendus de procès et les calculs financiers, l'auteur montre par a+b l'incroyable vérité que les classes supérieures ne peuvent même imaginer (son éditeur lui aura d'ailleurs demandé d'édulcorer certains passages trop crus).
L'écriture du bonhomme est toujours aussi bonne, et parvient à retranscrire efficacement l'horreur qui le saisit à chaque plongée dans l'abîme, comme il nomme cette mort-vivante qu'est la condition ouvrière londonienne ; la conclusion forte, et malheureusement intemporelle, vient achever de faire du Peuple d'en bas un important témoignage de son époque, et un matériel de réflexion sur la notre.

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Un témoignage hyper intéressant d'un point de vue historique et social, mais dont les qualités littéraires sont totalement inexistantes par une absence pure et simple d'un quelconque style. C'est écrit brut de décoffrage ; ça fonctionne pour transmettre l'histoire d'Eiji, mais bon, j'aurais apprécié plus d'élégance dans la forme.

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Recueil globalement très solide, avec quelques nouvelles surprenantes au vu du thème ; c'est écrit carré, ça se lit vite, ça fonctionne bien.

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Le perso principal est edgy et a une certaine tendance à l'auto-apitoiement ; okay bon, c'est l'apocalypse, mais c'est pas une raison pour sonner comme une parodie de détective noir croisé avec un soudard quelconque. Sinon l'histoire est convenue, sauf que l'univers est efficace donc ça passe. On veut en savoir plus sur les Sans-Noms et les Rois des Profondeurs, le système de magie unique, c'est cool. L'écriture est basique, avec des élans de phrases débilement badass quand l'auteur s'en sent l'envie, c'est assez comique.
Une lecture détente efficace.

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Je ne comprends toujours pas l'intérêt de l'univers de Lawrence, déjà dans la Reine Rouge ça avait été la cerise sur le gâteau à la merde, là ça passe mieux mais franchement qu'on m'explique. Ça se lit on va dire, les persos hors Jorg et le Nubain sont à chier, l'histoire est menée de manière presque aléatoire, reste le fait d'avoir un vrai anti-héros, chose encore trop rarement bien faite pour qu'on crache dessus.
Je lirai la suite par curiosité.

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Petite curiosité mignonne, un intérêt néanmoins assez limité par le fait que l'ami Proust avait du s'éclater un bon gros terre de chanvre avant de furieusement gratter le papier pour avoir le culot de rapprocher mythe et fait divers sordide.
En vrai je sais pas à quoi il tournait, ni même quel est l'intérêt de ce putain d'article de journal ; après le livre est élégant comme chaque publication d'allia, du coup c'est toujours ça de pris dans la bibli; et pour moins cher qu'un grec si ça c'est pas beau.

Annotation :

Rien à signaler, c'est de la fantasy bas de gamme écrit d'une manière simpliste, tellement prévisible qu'on peut deviner ce qui va se passer sept chapitres à l'avance, l'originalité est totalement absente, et en magnifique point d'orgue on a un dico d'argot à la fin qui ne sert strictement à rien vu qu'aucun putain de personnages des taudis n'utilise ces expressions ; leurs apparitions dans le livre se compte sur les doigts d'une main, mais c'était dans le cahier des charges jpense de mettre un lexique à la fin pour "étoffer l'univers".

On parle d'un roman dont le seul mérite doit être de pouvoir être lu et intégralement compris à dix piges à peine, du coup jfais une petite dédicace à une critique, c'est pas sympa mais bon je me suis étouffé en lisant ce paragraphe donc on passe outre : "Le monde de Sonea est riche et complexe, ce qui réclame des pauses dans la lecture afin de bien intégrer tout ce qui se passe, ce n’est pas un livre que l’on peut dévorer en une seule fois."
Ah. Bah comme quoi on aborde pas tous les livres de la même manière.

Annotation :

Et hop, j'ai fait ma première fiche de livre, c'est beau j'en verserai presque une larme. Le bouquin en lui-même est sympa, ces petites chroniques de Dumas nous collent dans l'ambiance du milieu XIXe, c'est plaisant à lire ; l'auteur nous réserves des bons paragraphes, notamment quand il parle de la sculpture et de Clesinger (la première page est simple et efficace, fort plaisante, te colle direct dans le bain). Certains articles sont plus ou moins intéressants, on laisse ça à la sensibilité de chacun, par exemple je m'en battais un peu les gamètes de son poto Denne-Baron, mais je vois ce qu'il a voulu faire avec ce chapitre.
Sympatoche.

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Ne dites pas : "J'aime mieux la langue que la queue." Dites : "Je n'aime que les plaisirs délicats."

Ce petit salaud de Louÿs s'amuse à détourner les manuels de l'époque enseignant les bonnes mœurs, et nous livre une parodie où se côtoient prostitution, inceste et pédophilie ; à grand renforts de phrases écrites à l'acide, d'où l'humour noir dégouline d'entre les caractères, Pierre Louÿs vient coller des grands taquets dans la bouche de la bienséance, et qu'est-ce qu'on s'éclate.

"Si vous baisez l'après-midi dans une église de campagne, ne vous lavez pas le cul dans le bénitier. Loin de purifier votre pêché, vous l'aggraveriez au contraire."