Cover Deux mille vingt en lettres
Liste de

50 livres

créée il y a presque 5 ans · modifiée il y a presque 4 ans
Ubik
7.9

Ubik (1969)

Sortie : 1970 (France). Roman, Science-fiction

livre de Philip K. Dick

Swzn a mis 8/10.

Annotation :

Un joyeux bordel, on dirait que l'ami Dick a commencé un livre et en a fini un autre. Il raccroche les wagons d'une manière splendide, mais on m'enlèvera pas de la tête que c'était absolument pas ce qu'il avait prévu à la base. Heureusement, c'est très bon, il arrive parfaitement dans son écriture à rendre l'étrangeté des nombreux décalages du réel. Ça en devient vite jouissif à partir de l'accident lunaire, il multiplie les pistes et nous fait tourner en bourrique jusqu'à la fin ; c'est bien simple, j'arrivais plus à le poser, et j'ai lu le bousin d'une traite.

Samedi soir, dimanche matin
7.5

Samedi soir, dimanche matin (1951)

Saturday Night and Sunday Morning

Sortie : 1958 (France). Roman

livre de Alan Sillitoe

Swzn a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Aux semaines de chaîne à l'usine alternent des weekends imbibés, à la furie du samedi soir succède le calme du dimanche matin. Arthur est un révolté intégré, qui s'est fait à sa place dans une société pétée ; sa rébellion, ses moments de vie, c'est à partir du vendredi quand il touche sa paie, et là le Arthur, il s'enivre, d'alcool et de femmes (mariées de préférence).
C'est un petit emmerdeur le Arthur, il peut pas s'en empêcher. On s'attache à cette grande gueule, à ce penseur ouvrier parfois cynique, souvent renfrogné, qui agit impulsivement quand tout lui casse les couilles (et tout lui casse les couilles en permanence).
En lisant le bouquin, on comprend son influence sur les générations successives de révoltés, d'énervés et de furieux, de porteurs d'un malaise sociétal encore bien palpable. Arthur n'est pas un héros, c'est un type comme tout le monde, qui essaie tant bien que mal de s'épanouir hors d'un boulot qui ne lui plait pas, mais qui à y réfléchir est pas pire qu'un autre. Tous les persos du livre sont humains, vraiment profondément humains. Et surgit de ce train-train quotidien des moments simples mais beaux, et ça fait du bien de lire ça.

Rage noire
7.9

Rage noire (1972)

Child of Rage

Sortie : 1988 (France). Roman

livre de Jim Thompson

Swzn a mis 10/10.

Annotation :

C'est violent, d'un brutal burlesque, sale, dérangeant, ça te prend aux tripes et ça te lâche pas une seconde, en plus d'offrir en personnage principal l'un des fils de putes les plus glorieux de la littérature. On assiste au déroulement des plans d'Allen avec une impatience frénétique, on le voit se colleter avec le monde entier et gagner, et plus il gagne, plus il perd.
C'est drôle, d'un humour noir et ravageur, d'un comique de dialogues, de situations, crasseux comme le bouquin. C'est d'un politiquement incorrect dévastateur, ça l'était à l'époque, ça l'est encore maintenant ; toutes les strates de la société en prennent plein la gueule. C'est jouissif, triste, glauque, et on finit par ne plus savoir pourquoi on sourit en avalant les pages, si c'est parce qu'on rit ou si c'est juste nerveux.
C'est brillant.

Envoie-moi au ciel, Scotty
7.9

Envoie-moi au ciel, Scotty

Beam me up Scotty

Sortie : 1995 (France). Roman

livre de Michael Guinzburg

Swzn a mis 6/10.

Annotation :

Dégoté l'édition noire de la nrf gallimard en occasion pour une bouchée de pain sur les pentes de la croix-rousse.
Je suis pas fana du style d'écriture, un bon présent phrases courtes pour masquer l'incompétence stylistique, mais l'auteur le fait bien fonctionner quand même, et dans ce récit ça a un certain sens, un certain poids. C'est noir, très noir, trop noir peut-être. Enfin, si crade et sordide qu'on en vient à sortir du récit pour respirer et se dire "WTF". Heureusement les touches d'humour permettent de garder de la légèreté, ce qui nous fait rester dans le bouquin.
Niveau histoire c'est un peu livré à l'arrache, genre l'auteur pensait à la suite en écrivant, c'est pas le plus pertinent. On la suit sans déplaisir mais sans plaisir, ce qui retient notre attention c'est plus le perso principal et ses relations avec la galerie de tarés secondaires, relations malheureusement sous-exploitées.
Malgré une fin honnête, y a comme un goût de pas assez dans Envoie-moi au ciel Scotty, ce qui est assez drôle pour un livre qui fait un peu dans le toujours plus.

La Théorie du panda
7.1

La Théorie du panda

Sortie : janvier 2008 (France). Roman

livre de Pascal Garnier

Swzn a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

J'ai adoré les Hauts du Bas, du coup j'avais mis la barre assez haute avant même d'avoir commencé La Théorie du panda ; et paf, Garnier réussit une nouvelle fois à me faire un sacré effet.
Début tranquille qui prend le temps de poser le décor et les persos, puis les choses prennent de la vitesse, y a des irruptions de motifs plus ou moins cachés dans le récit, jusqu'à ces trois pages ravageuses qui te retournent la gueule, te forcent à les relire en te demandant si merde, tu viens bien de lire ça. Ensuite jusqu'à la fin c'est autoroute dans la tronche ; la tristesse du bouquin, jusque là diffuse bien que sacrément palpable, prend une ampleur énorme, et tu refermes le livre un peu secoué.
Court, efficace, une poésie parfois de comptoir mais assez élégante, j'ai hâte de lire d'autres romans de Garnier parce que sa manière de mener sa barque me plaît beaucoup.

Fuck America
7.3

Fuck America (1980)

Sortie : mars 2009 (France). Roman

livre de Edgar Hilsenrath

Swzn a mis 7/10.

Annotation :

J'ai pas grand-chose à en dire en vrai, c'est exactement le genre de bouquins que j'aime lire, tu sens toutes les influences de la contre-littérature américaine là-dedans, c'est une vie de galérien raconté avec le cœur et les couilles. Mention spéciale pour la fin, le dernier chapitre et les dernières pages, qui sont juste splendides.

L'Appel sauvage
8.1

L'Appel sauvage (1903)

(traduction Frédéric Klein)

The Call of the Wild

Sortie : 4 juin 2014 (France). Roman

livre de Jack London

Swzn a mis 8/10.

Annotation :

Comme le souligne de manière assez intense le traducteur de l'édition Libretto, L'appel de la forêt n'est pas un livre de London, mais un massacre en règle. Le vrai livre, c'est l'appel sauvage ; et la vraie traduction, celle-ci (http://www.editionslibretto.fr/l-appel-sauvage-jack-london-9782859409043).
Et putain ce que c'est bien, je m'attendais pas à aimer un livre sur un chien de traîneau, mais j'ai juste rien à en redire. C'est du Jack London, donc c'est splendide, cqfd. C'est un bonheur de lecture, une courte mais intense escapade au Yukon, dans des paysages aussi magnifiques qu'impitoyables. Et plus on suit Buck, plus on se prend d'affection pour ce chien, tiraillé entre sa domestication et l'appel, l'appel sauvage des étendues glacées.

Lock the lock
4.7

Lock the lock

Sortie : 9 septembre 2009 (France). Roman

livre de Trantino Tommy

Swzn a mis 2/10.

Annotation :

C'est écrit avec le cul, Trantino la ponctuation et la grammaire il connaît pas, c'est vrai qu'en prison on a pas le temps de faire des belles phrases, pareil pour les dessins qui sont d'une laideur consommée.
Un objet de curiosité plus qu'un livre, mon premier 13ème note trouvé chez un bouquiniste lyonnais pour une somme dérisoire du coup petit attachement sentimental, mais une sombre merde tout de même.

American falls

American falls

Sortie : septembre 2009 (France). Récit

livre de Barry Gifford

Swzn a mis 6/10.

Annotation :

Gifford balance un recueil de nouvelles assez déroutant, ne serait-ce que par les mouvements de son style, détaché mais qui lui permet une foultitude d'approches différentes qu'il met ici à l'oeuvre. On peut se poser la question de la pertinence de certaines histoires, qui oscillent d'une à cinquante pages, ou de la cohérence du truc, mais je pense que Barry c'est un coquin, il aime bien se foutre de ta gueule un peu.
Donc après c'est un peu au petit bonheur la chance, y a à boire et à manger, j'ai particulièrement adoré les inside de Breton sur Nadja, le journal intime de Mack avec Klee et Moilliet, et la dernière nouvelle en bon croisement entre un Thompson et un Gallmeister ne pouvait que me parler.
Chaotique mais franchement intéressant, merci à ma douce de m'avoir offert mon deuxième 13ème note, un pas de plus vers la collection complète.

Le Livre de Monelle
7.7

Le Livre de Monelle (1894)

Sortie : juin 1893 (France). Conte

livre de Marcel Schwob

Swzn a mis 8/10.

Annotation :

Paroles prophétiques, suite de contes oniriques souvent macabres, nouvelle du nouvel évangile, celui de Monelle. On se laisse happer par l'atmosphère enivrante et poisseuse du livre dès la première page, et on en ressort groggy. Oeuvre unique, bâtarde, se tenant à la croisée de toute classification littéraire sans jamais emprunter un chemin spécifique, Le livre de Monelle étonne, surprend, et enchante, à condition de laisser la raison sur le seuil, et d'en passer la porte l'imaginaire en main.
Fabuleux.

Dragon
6.7

Dragon (2016)

Sortie : 31 janvier 2016. Roman, Fantastique

livre de Thomas Day

Swzn a mis 5/10.

Annotation :

Mouais. J'aime bien l'idée, j'aime moins son exécution. J'ai beaucoup de mal avec le style de l'auteur, d'un lapidaire triste, sans grande envergure. Ça se lit vite, et ça s'oublie tout aussi rapidement.

L'État de siège
7.3

L'État de siège (1948)

Sortie : 1948 (France). Théâtre

livre de Albert Camus

Swzn a mis 7/10.

Annotation :

J'aime beaucoup cette pièce, la personnification de la Peste et sa secrétaire posent direct l'ambiance, le passage sur les travers de l'administration avec Nada m'a arraché un énorme sourire, y a rien de subtil dans cette attaque sur les régimes totalitaires mais c'est bien foutu.

La Solution esquimau
7

La Solution esquimau

Sortie : octobre 2006 (France). Roman

livre de Pascal Garnier

Swzn a mis 6/10.

Annotation :

Je n'y retrouve ni la qualité des Hauts du Bas, ni l'ambiance de La Théorie du Panda. Mitigé, c'est pas nul mais il manque quelque chose. C'est aussi assez confus, et je doute de la pertinence des passages mettant en scène le protagoniste du roman du héros. Les deux histoires s'entrecroisent mais pourquoi ? Certes l’événement avec Christophe les raccorde, mais sinon ?

L'Amant de Lady Chatterley
7.2

L'Amant de Lady Chatterley (1928)

(Traduction Frédéric Roger-Cornaz)

Lady Chatterley's Lover

Sortie : 1931 (France). Roman

livre de D. H. Lawrence

Swzn a mis 7/10.

Annotation :

Plus une peinture sociale de de l'Angleterre d'après-guerre qu'un livre érotique, L'Amant de Lady Chatterley ennuie avant de plaire. Je n'ai trouvé mon rythme de croisière qu'après plus d'une centaine de pages, sans m'expliquer ni comment, ni pourquoi. Je me suis perdu plusieurs fois dans les galimatias pseudo-intellectuels de Clifford et consorts, je me suis morfondu en même temps que Constance s'emmerdait, j'esquivais le livre aussi bien que Mellors évite l'humanité, puis finalement j'ai éprouvé la même délivrance que Connie une fois la fin du récit arrivée.
Du coup, ça fonctionne bien.

1984
8.3

1984 (1949)

(traduction d'Amélie Audiberti)

Nineteen Eighty-Four

Sortie : 1 juillet 1950 (France). Roman, Science-fiction

livre de George Orwell

Swzn a mis 7/10.

Annotation :

Relecture, et comme précédemment, je reste dubitatif sur la forme. Rien à dire sur le fond, surtout vu le contexte d'écriture, c'est bien foutu même si tristement sous-développé à mon goût ; Winston fait pas grand chose et on aurait aimé en voir plus. L'écriture est très utilitaire, y a des scènes pas logiques pour un sou, mais l'ambiance et les dialogues sont excellents notamment ceux avec O'Brien.
Il faut avoir lu 1984, ne serait-ce que pour appréhender l'ampleur de sa portée culturelle. Après, quant à le considérer comme plus qu'un très bon livre, personnellement je ne m'y risquerai pas ; les livres cultes ne sont pas tous des chefs-d'oeuvre.

2084
6.4

2084 (2015)

La Fin du monde

Sortie : 20 août 2015 (France). Roman

livre de Boualem Sansal

Swzn a mis 2/10.

Annotation :

C'est mal écrit, très mal écrit. On a des phrases d'une page incroyablement peu fluides, des énumérations à la pelle, une science de la non-description particulièrement poussée, des éruptions de vocabulaire familier et d'expressions incongrues au milieu de paragraphes remplis de mots "compliqués" collés les uns derrières les autres ; en bref, c'est dégueulasse sur la forme.

Le fond est misérable. C'est 1984 avec le talent en moins. Tout est plus bordélique et poussif. Le point de vue du narrateur oscille comme une girouette en pleine tempête, et nous sort totalement du récit en permanence. Pas une seconde on y croit, pas une seconde, et souvent on a plus l'impression de lire un essai mal branlé qu'un roman. Les wagons pour rattacher 2084 à 1984 sont d'un maladroit affolant, soit c'est de l'irrespect, soit de la stupidité, parce que ça ne colle absolument pas avec les propos tenus dans l'oeuvre d'Orwell. Tout est une resucée paresseuse, tout est adapté mais sans éclat, sans passion, sans rien. C'est une corvée à lire, rien n'est plaisant ou captivant ; pire encore, le livre ne provoque aucune réflexion. On n'y trouve que des considérations basiques et des phrases dignes d'un lycéen qui prend ses premiers cours de socio, c'est vide, creux, vain, toutes les pistes intéressantes sont repompées de 1984 et saupoudrées d'un discours religieux maintenu en arrière-plan et jamais pleinement assumé ou exploité tellement il est présenté d'un point de vue anesthésiée, apathique.

Qu'est-ce qu'on s'emmerde c'est dingue, et dire que ça a eu le prix de l'Académie Française ; plus le temps passe, plus on voit que les prix sont décernés selon des intérêts extrêmement éloignés de la littérature.

Brand
7.5

Brand (1866)

Sortie : 6 janvier 2005 (France). Théâtre

livre de Henrik Ibsen

Swzn a mis 6/10.

Annotation :

C'est l'histoire d'un connard n'ayant rien compris à la spiritualité qui rentre dans son village natal pour chier sur tout le monde, laisser crever femme et enfant, et tourner totalement taré.
Dieu est amour.

Les Frères Karamazov
8.6

Les Frères Karamazov (1880)

(traduction André Markowicz)

Brat'ya Karamazovy

Sortie : 2002 (France). Roman

livre de Fiodor Dostoïevski

Swzn a mis 7/10.

Annotation :

1200 pages d'une exhaustivité flirtant avec l'indigestion, de discours décousus mais construits, de dialogues hallucinés ; c'est massif, étouffant, profondément épuisant et incontestablement brillant.

Le Carrousel des maléfices
7.3

Le Carrousel des maléfices (1964)

Sortie : 1964 (France). Roman, Fantastique

livre de Jean Ray / John Flanders

Swzn a mis 7/10.

Annotation :

Premier contact avec Jean Ray, et j'en ressors enchanté. Y a un truc dans ses nouvelles, un flow, une dimension onirique et macabre qui manque pas de me parler. Je vais enchaîner avec Malpertuis ; j'ai des attentes très hautes, et si ça les tient, le bouquin partira directement dans mon top livres.

Malpertuis
7.3

Malpertuis

Sortie : 1943 (France). Roman, Fantastique

livre de Jean Ray / John Flanders

Swzn a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Jean Ray pose une ambiance, une atmosphère poisseuse avec une économie de mots qui force l'admiration. Les phrases sont le plus souvent courtes, et quand elles se font longues c'est pour un paragraphe descriptif isolé ; les mots sont parfois compliqués, mais toujours assemblés d'une manière simple et directe.
On est rapidement plongé dans les couloirs oppressants de Malpertuis, et c'est un pur délire de scènes et de dialogues hallucinés. Tous ont quelque chose à cacher, les règles de l'extérieur ne s'appliquent pas au sein du manoir, des repères se créent et se perdent en permanence, et c'est un pur bonheur de cauchemar fiévreux.
Quand à la révélation finale, elle se glisse d'une manière extrêmement satisfaisante dans la toile qu'a tissé l'auteur pendant ces intenses presque trois cent pages - dès le début, tout est là.
Malpertuis est l'une des meilleures maisons hantées que j'ai pu lire, si ce n'est la meilleure ; son pouvoir d'évocation fabuleux m'a farci le crâne d'images macabres et magnifiques, et je ne peux m'empêcher de fantasmer la puissance cinématographique qu'elle pourrait avoir, pour peu qu'un réalisateur autre que Kümel n'ose s'y aventurer.

Les Liaisons dangereuses
7.9

Les Liaisons dangereuses (1782)

Sortie : 1782 (France). Roman

livre de Choderlos de Laclos

Swzn a mis 10/10.

Annotation :

On ne le présente plus ce bouquin, et à raison, parce qu'il est juste exceptionnel. Ce sont des correspondances acharnées entre plusieurs personnages, rythmées par la collusion puis la collision de Valmont et Merteuil - la Vanité, et l'Orgueil. C'est une partie d'échecs épistolaire dans laquelle personne n'est ni tout blanc, ni tout noir. C'est un livre dans lequel chaque lecteur se choisit rapidement son correspondant/sa correspondante favori/e, et après s'être délecté de chacune de ses missives, trouvera ultimement que c'était une sacré ordure, mais que les autres l'avaient plus que mérité.

"[...] je résolus de faire un ouvrage qui sortit de la route ordinaire, qui fit du bruit, et qui retentit encore sur la terre quand j'y aurais passé." (Laclos à propos des Liaisons Dangereuses)
Bravo mon gars, mission accomplie avec les honneurs.

Le Plongeur
7.9

Le Plongeur (2016)

Sortie : 1 octobre 2016 (Canada). Roman

livre de Stephane Larue

Swzn a mis 7/10.

Annotation :

Très sympa, quand ça te prend ça te lâche plus. Le parler québécois fait plaisir à lire, t'es immergé à fond dans les cuisines et les arrières rues de Montréal, et ça m'a bien fait marrer qu'à un moment le narrateur recommande à un de ses potes "Dans la dèche à Paris et à Londres" d'Orwell que je bouquine juste à la suite.
Y a du poids dans "le plongeur", de la vie, chose rare à trouver dans l'océan des parutions récentes ; c'est une bouffée d'air frais.

Dans la dèche à Paris et à Londres
7.9

Dans la dèche à Paris et à Londres (1933)

Down and Out in Paris and London

Sortie : 1982 (France). Autobiographie & mémoires

livre de George Orwell

Swzn a mis 8/10.

Annotation :

Une sorte de "Peuple du bas" de London avec une petite ambiance de "Jours tranquilles à Clichy" de Miller, "Dans la dèche à Paris et à Londres" fait partie de ces témoignages de plongée dans la misère du début XXème.
La valeur du récit tient en son aspect documentaire, en ces historiettes de traîne-savates plus qu'en son style d'écriture plaisant sans plus. On a deux trois dissertations sur la pauvreté, ses raisons, même un chapitre sur l'argot des rues londoniennes, et ça recroise beaucoup le bouquin de London, ça brasse les mêmes thèmes de la même manière.

Dirty Sexy Valley
6.6

Dirty Sexy Valley

Sortie : 1 juin 2017 (France). Roman

livre de Olivier Bruneau

Swzn a mis 6/10.

Annotation :

Gros nanar rempli de cul et de sang, c'est aussi marrant sur le coup que limité sur la durée.

Le Grand Nocturne - Les Cercles de l'épouvante
7.6

Le Grand Nocturne - Les Cercles de l'épouvante (1942)

Sortie : 1942. Recueil de nouvelles, Fantastique

livre de Jean Ray / John Flanders

Swzn a mis 8/10.

Annotation :

Des nouvelles excellentes. Toujours, toujours ce style particulier, qui réussit à suggérer par une économie de mots certaine, mais sans oublier les descriptions, très précises grâce à la spécificité du vocabulaire utilisé.

Les thèmes abordés sont du côté abyssal, vertigineux du fantastique ; ces mondes entre les mondes, ces entités existant à la lisière de notre perception, ces personnages soumis à des forces qui les dépassent. Bien sûr que le rapprochement à Lovecraft est facile ; mais si les thèmes peuvent sembler similaires, il n'en est en réalité rien. Là où l'américain pense grandiloquent et inimaginable, le belge a une approche plus intimiste et "à taille humaine", et personnellement je sais où va ma préférence.

"J'ai tracé à la craie des cercles sur le mur d'en face. Ils sont vides et noirs, mais ne le resteront pas. Ce sont de grands hublots ouverts sur un monde à naître encore. Les mondes qui naissent, comme ceux qui meurent, sont plein d'épouvante."

Tokyo Vice
7.5

Tokyo Vice (2009)

Tokyo Vice: An American Reporter on the Police Beat in Japan

Sortie : février 2016 (France). Récit

livre de Jake Adelstein

Swzn a mis 6/10.

Annotation :

Ça a toujours une certaine vertu réconfortante, de lire le récit d'un mec qui a une vie profondément merdique. Tokyo Vice, c'est totalement ça : dans un style passable, Jake nous conte ses histoires sordides les unes après les autres, et la somme de tout ce bordel résulte en quelque chose d'assez triste.

On est pas au niveau d'un écrivain dissertant sur le mal-être comme pourrait le faire Exley par exemple, loin de là, mais ce travail incessant, peu gratifiant, invasif, pourrissant l'existence entière du narrateur, quand on prend un peu de recul c'est rude. Parce que Jake lui il s'en plaint mais pas vraiment ; tu sens que c'est le genre de gars que ça excite un chaos pareil, et qui s'y replonge à corps perdu en se disant qu'il défend des idéaux - alors qu'en réalité, tout ce qu'il cherche c'est l'excitation de la chose.

C'est un récit intéressant, ne serait-ce que pour la représentation qu'il offre de la société japonaise et ses bas-fonds dans les années 90-2000.

6.5/10

Le diable par la queue / Pourquoi écrire ?
7.3

Le diable par la queue / Pourquoi écrire ? (1999)

Sortie : 1999 (France). Recueil de nouvelles

livre de Paul Auster

Swzn a mis 7/10.

Annotation :

C'est Paul Auster qui raconte une partie de sa vie.
Et il le fait fort bien.

1974
7.3

1974 (1999)

Nineteen Seventy Four

Sortie : 2002 (France). Roman

livre de David Peace

Swzn a mis 5/10.

Annotation :

Le style est sec et lapidaire, les phrases se contentent souvent d'une seule proposition ou d'un seul mot en omettant les verbes (bien plus que de raison). La démarche de nous immerger dans les pensées chaotiques d'Edward rend une histoire simple extrêmement confuse, surtout que Peace triche en cachant nombre de réflexions de son héros au lecteur - profitant ainsi de ces omissions pour nous avoir à l’esbroufe sur pas mal de scènes.

Moi qui aime les losers en littérature, impossible de sympathiser ou de plaindre ne serait-ce qu'une ligne le narrateur ; avec 1974, j'ai découvert que j'avais un standard de fils de puterie que Rage Noire de Thompson n'avait même pas effleuré (alors que l'anti héros est absolument immonde), c'est officiel, Edward Dunford est tellement une sombre merde que tout ce qui lui arrive m'en a touché une sans déplacer l'autre. Tout le long du bouquin, il a mérité sa chance l'imbécile.

Sinon internet m'a vendu du Ellroy bourré d'élancées lyriques digne de Sade ou de Lautréamont, bah je crois qu'internet s'est bien foutu de ma gueule. Ce qu'on a dans 1974, c'est une ambiance lourde et poisseuse malheureusement trop portée sur la vie nulle d'Edward et pas assez sur celle de sa région natale ; c'est une histoire de tueur en série protégé par des puissants classique rendue absolument chaotique par une démarche stylistique osée mais clivante ; c'est des personnages peu développés s'échangeant des dialogues se résumant bien trop souvent à "Putain - merde - ouais - ouais - merde - putain".

A voir si les suites améliorent la recette parce que je reste sur ma faim.

Rien dans les poches
7.7

Rien dans les poches

Chump Change

Sortie : septembre 2011 (France). Roman

livre de Dan Fante

Swzn a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Premier livre d'un écrivain au moins aussi maudit que son père, impubliable en son pays et sauvé par l'édition française, "Rien dans les poches" est une virée furieuse pleine d'alcool, de vomi, de sang et de sperme, et un superbe bouquin sur le deuil du paternel à la fois haï et aimé.

Pour moi en tout point supérieur à "La Tête hors de l'eau" - plus triste, plus violent, d'une urgence terrible et dénotant un mal-être profond n'arrivant pas à cacher l'envie de vivre de son auteur. Des dernières pages magnifiques, d'une justesse folle sur le ressentiment envers le père, le monde et l'acte d'écrire en lui-même.

L'une des plus belles auto-destructions disponible à la lecture.
Mon troisième 13ème note, offert par ma moitié ; maintenant un pilier de ma bibliothèque.

Le Roi en jaune
6.6

Le Roi en jaune (1895)

The King in Yellow

Sortie : 1895 (France). Recueil de nouvelles

livre de Robert W. Chambers

Swzn a mis 6/10.

Annotation :

Chambers pose un concept parfait, propre à intriguer le lecteur et à être décliné de manière virtuellement illimité, tout ça pour en faire quatre nouvelles et basta.
C'est tragique.
Et ce ne sont pas les scènes bohémiennes qui envahissent le recueil à partir de sa moitié qui vont venir me consoler, leur intérêt restant tout relatif.

Le mec tient une poule aux oeufs d'or et décide de la balancer par-dessus une falaise. Chambers avait tout pour être un putain de pilier majeur du fantastique, et il a décidé d'écrire des romans de gare sentimentaux jusqu'à la fin de ses jours. On peut juste imaginer l'impact qu'il aurait eu, rien qu'à voir à quel point ses quatre nouvelles ont fait fantasmé certains écrivains.

Quel dommage.

Swzn

Liste de

Liste vue 597 fois

5