Double Je - La Cinetek
"Monsieur Goliadkine avait complètement reconnu son ami de la nuit. Son ami de la nuit, ce n'était autre que lui-même - Monsieur Goliadkine lui-même, un autre Monsieur Goliadkine, mais exactement semblable à lui - en un mot ce qui s'appelle un double de tous les points de vue..."
Le Double de ...
10 films
créée il y a plus de 4 ans · modifiée il y a presque 2 ansPersona (1966)
1 h 24 min. Sortie : 21 décembre 1966 (France). Drame
Film de Ingmar Bergman
sachamnry a mis 9/10.
Lost Highway (1997)
2 h 14 min. Sortie : 15 janvier 1997. Drame, Thriller, Film noir
Film de David Lynch
sachamnry a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Holy fucking shit.
Quelle fin de cycle que ce Lynch. Une fois encore, il m'a fucked up l'esprit. Et durant le visionnage de Lost Highway, je n'ai pas pu m'empêcher de comparer le film à Mulholland Drive, l'un de mes films préférés. Déjà, les routes sinueuses sur les hauteurs de L.A., la femme blonde, la femme brune, le thème du double (que l'on retrouve énormément dans Lost Highway surtout), un téléphone qui sonne constamment, le rouge et le noir (Jeanne Mas et Stendhal, aucun lien), mais surtout un mystère ambiant que seule l'interprétation subjective pourra résoudre.
Lost Highway, sans mauvais jeu de mots, déroute. Mais l'intérêt n'est pas tant dans la résolution, mais plutôt dans l'expérience. Lost Highway, au même titre que Mulholland Drive, a un putain d'ambiance de folie qui nous permet de participer à une expérience. L'ambiance hallucinée et hallucinante est surtout permise grâce à la musique, mais également grâce à des interprétations incroyables (en tête, Patricia Arquette).
Le fantasme est sans doute au cœur du propos de Lynch, et par extension il traite d'un thème plus large qu'est le désir (comme dans "Cet obscur objet du désir" de Buñuel, sauf que le film de Lynch est bien plus abstrait dans son étude du désir).
Ce film est incroyable, et pourtant 4 ans plus tard, Lynch pondait un nouveau chef d'œuvre inégalable.
(8,5)
Fedora (1978)
1 h 54 min. Sortie : 13 septembre 1978 (France). Drame
Film de Billy Wilder
sachamnry a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Cet obscur objet du désir (1977)
1 h 43 min. Sortie : 17 août 1977. Comédie dramatique
Film de Luis Buñuel
sachamnry a mis 8/10.
Annotation :
Très bonne réflexion sur le Désir.
Les deux femmes incarnant Conchita sont la personnification du désir. Les deux ont énormément de charme, mais pas le même charme. La face française du désir (Carole Bouquet) est mystérieuse, magnétique et d'une incroyable pureté. La face espagnole (Ángela Molina) est également mystérieuse mais d'une autre manière. Elle n'a pas des traits aussi fins, ses attitudes sont moins surprenantes. Mais elle a cependant beaucoup de charme, et à sa manière, incarne parfaitement le désir.
Le protagoniste joué par Fernando Rey est pris dans la spirale infernale du désir, et ne peut en sortir, quand bien même il le souhaiterait (en témoigne la fin du film). Il reste l'esclave de son désir. Ce même désir, qui par essence, devrait être un état passager, devient un état permanent puisque sans cesse il se renouvelle. Ángela Molina le dit à la fin "Je suis libre de toi", ce qui renferme encore davantage le protagoniste dans son désir. Quelque part, le film rappelle le Lolita de Nabokov (même si Conchita est supposément majeur, 18 ans, la différence d'âge n'en reste pas moins importante)
Luis Buñuel aime et sait filmer les femmes, surtout ses deux actrices principales. La présence de Carole Bouquet est me semble-t-il plus rare, et pourtant elle m'a plus marqué l'esprit. Elle a un débit de paroles moins important que son double, le mystère est alors entretenu. En fait, ce sont ses silences et ses regards qui la rendent si envoûtante et "désirable". Luis Buñuel dit à son personnage principal "elles sont trop belles pour toi".
Dernière petite note : même si le protagoniste en bave, rien ne justifie les violences conjugales.
Chromosome 3 (1979)
The Brood
1 h 32 min. Sortie : 10 octobre 1979 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction
Film de David Cronenberg
sachamnry a mis 8/10.
Annotation :
Wow. Durant les 30 premières minutes du film, je me demandais pourquoi ce film était classé -16 puisque je le trouvais très sobre.
Puis les séquences sanguinaires se répètent. Enfin, il y a le final qui est très éprouvant (dans le bon sens du terme, j'imagine) où l'angoisse, le suspense et les incohérences se mêlent. Dans tous les cas, on finit le film, le souffle coupé.
Cronenberg a qualifié The Brood de film autobiographique, puisqu'à une période il se battait pour la garde de sa fille. On ressent son rapport obsessionnel à la chair humaine, ce qui donne des séquences douloureuses.
En somme, un film à la tension permanente et qui monte en régime jusqu'au climax. À voir.
(7,5)
La Double Vie de Véronique (1991)
1 h 37 min. Sortie : 15 mai 1991. Drame, Fantastique, Romance
Film de Krzysztof Kieslowski
sachamnry a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Très beau film au souffle poétique. D'abord une mise en scène très belle et originale (avec notamment des plans subjectifs qui servent parfaitement le propos du film). Ensuite, la métaphore des marionettes est assez bien exploitée.
Mais ce qui m'a particulièrement touché, c'est la musique. Lors des scènes musicales, le long-métrage est touché par la grâce. Le petit bémol reste le rythme qui est parfois un peu lent, surtout au milieu du film où j'ai ressenti un passage à vide. Mais les 25e premières minutes en Pologne sont de très grande qualité, et le final en France l'est presque autant.
À noter également, la performance impressionnante d'Irène Jacob, douce dans son regard, forte dans ses émotions.
(ah oui, ce film a sans doute inspiré Jeunet dans son traitement de l'image)
Identification d'une femme (1982)
Identificazione di una donna
2 h 05 min. Sortie : 17 novembre 1982 (France). Drame, Romance
Film de Michelangelo Antonioni
sachamnry a mis 7/10.
Annotation :
Une première heure qui m'a vraiment convaincu, tout le mystère qui tourne autour du premier personnage féminin est fascinant à suivre. Ce mystère symbolisé par une somptueuse séquence où le brouillard est autant présent dans l'air que dans l'esprit du protagoniste.
Concernant la deuxième heure, j'ai un avis plus contrasté. Quelque part, je n'ai pas trouvé les réponses à mes questions, et j'en sors frustré.
Les acteurs sont au top, surtout les femmes qui sont sublimées par la caméra d'Antonioni. Il s'agit de mon premier film ce réalisateur, mais je pense qu'en règle générale, il aime filmer les corps nus et fins de femmes mystérieuses.
Finalement, ce long-métrage m'a donné envie de découvrir la filmographie du réalisateur Italien, mais ne m'a pas pour autant convaincu sur la longueur.
Sylvia Scarlett (1935)
1 h 35 min. Sortie : 15 mai 1936 (France). Comédie romantique
Film de George Cukor
sachamnry a mis 5/10.
Annotation :
Film vraiment pas terrible malgré une idée originale très intéressante, surtout pour l'époque. Ainsi, on pense qu'il va y avoir de la profondeur dans l'étude des apparences, mais en réalité, à mesure que le film avance, on réalise que ça tourne davantage à une romance cul-cul. Les interprètes sont bons, mais pas excellents. Le sur-jeu constant plombe le film (des réactions caricaturales...) et pourtant il s'agit de Katharine Hepburn et Cary Grant, pas d'acteurs d'Au nom de la vérité (sans vouloir les dénigrer).
En plus, je me dis que voir le film aujourd'hui renforce le caractère improbable de l'intrigue. "Qui aurait dit que je ne saurais pas reconnaître une fille?" dit un personnage masculin au milieu du film. C'est exactement le ton du film.
Je veux bien que dans l'imaginaire collectif de l'époque (et même d'aujourd'hui) les cheveux courts soient "réservés" aux garçons, mais de là voir en Katharine Hepburn un garçon... Mouais. Peut-être est-ce parce que le film s'efforce à dénoncer une société d'apparences avec des personnages qui incarnent des archétypes, et le personnage de Katharine Hepburn cherche à faire bouger les lignes? Dans tous les cas, c'est très maladroit et la morale de fin est douteuse (ça me rappelle d'ailleurs Les hommes préfèrent les blondes, à ce niveau-là).
Par contre, c'est vachement couillu, en 1935, de montrer deux femmes (dans le sens où elles sont deux actrices) s'embrasser.
Mais bon, les vieux films ont la chance, à mes yeux, d'avoir un certain charme (bon y'a des limites hein) quoiqu'il arrive.
Tropical Malady (2004)
Sàt bpràlàat
1 h 52 min. Sortie : 24 novembre 2004 (France). Drame, Fantastique, Romance
Film de Apichatpong Weerasethakul
sachamnry a mis 5/10.
Annotation :
Ben ça casse pas trois pattes à un canard, ni cinq pattes à un tigre.
Le film m'a paru long, mais la seconde partie plus onirique est supérieure à la première plus réaliste, à mon sens.
Durant la deuxième heure, il n'y a pas vraiment de dialogues, les seuls mots qui ressortent sont issus d'une voix-off ou proviennent d'animaux de la jungle (singe et tigre). Donc, il y a plus de silences, le rythme est plus lent et paradoxalement je me suis moins ennuyé dans cette seconde partie.
En effet, la première partie est niaise, et parfois gênante, notamment la musique qui mélange le malaise et la pop.
Alors oui, c'est un film qui a divisé mais c'est un film calibré pour le Festival de Cannes. Et bien entendu, ce film a remporté un prix (le Prix du Jury).
Bon, maintenant le côté positif du film. La Thaïlande, que c'est beau. Le film a le mérite de nous emporter dans un pays que l'on ne connaît pas, d'y voir ses activités dans la première partie et d'y voir sa richesse naturelle dans la seconde.
Puis, il y a une vraie réflexion autour de la lumière (divine?). Ça commence avec la lumière de la maison que l'on essaye de réparer, puis la lumière de la bougie pour aller dans la grotte, la lumière de la lampe torche dans la jungle pour éclairer les pas du fantôme, et finalement la lumière apparaissant dans l'arbre à la toute fin, qui donne un plan magnifique (qui n'est pas sans rappeler certaines images de Miyazaki).
Seulement, ce ne sont pas des lumières et la réflexion sur la réincarnation à travers les souvenirs qui vont me faire crier au chef-d'oeuvre parce que fondamentalement, ce film m'a profondément ennuyé.
Ce film pourrait par ailleurs rentrer dans une liste "Donnez aux Festivaliers de quoi se palucher".
Dancing (2003)
1 h 33 min. Sortie : 30 avril 2003 (France). Drame, Romance
Film de Xavier Brillat, Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic
sachamnry a mis 1/10.
Annotation :
Bon. Habituellement, je ne mets pas des mauvaises notes. J'essaye toujours de voir les points positifs des œuvres, et d'être indulgent, parce qu'avant tout, le cinéma c'est de l'art. Le 7ème pour beaucoup, le 1er pour moi.
Je n'aime pas faire preuve de condescendance, je n'ai pas envie de dénigrer les auteurs, les acteurs, tout ceux qui ont travaillé sur le film. Mais, étant fan de cinéma, je suis obligé d'exprimer quelque chose.
Pour commencer, je n'aurais jamais regardé le film s'il n'avait pas été présent dans le cycle "double je" de la Cinetek. Parce que, oui, j'ai détesté ce film.
Il y a des films "cheap" que je n'aime pas.
Il y a des films prétentieux que je n'aime pas.
Il y a des films où les acteurs jouent mal, que je n'aime pas.
Il y a des films laids, que je n'aime pas.
Il y a des films pompeux, que je n'aime pas.
Ce film est cheap, prétentieux, mal joué, laid et pompeux. Dans ma vie, il y a des moments sacrés, l'apparition du générique de fin de ce film en fait partie. Quel soulagement.
On dirait un film étudiant qui se prend au sérieux. L'ambiance qui est supposée nous angoisser, nous mettre mal à l'aise, m'est apparue risible et embarrassante. C'est ridicule. Et les dialogues, que dire?
"- Ça me gave.
- Depuis combien de temps, tu parles comme les jeunes?"
J'ai littéralement suffoqué.
Mais surtout, l'ironie du film, c'est que la voiture du couple est une... Fiat Multipla, la voiture qui révolutionne la laideur et le mauvais goût (comme le film).
Les plans des herbes qui dansent au rythme du vent sont tellement clichés, j'ai l'impression que dans tous les films amateurs, il y a à un moment un plan comme ça. Et puis, quel ennui.
Et pourtant, ce film est un exploit. L'exploit d'exister. De cet exploit naît en moi un grand sentiment de frustration... Le film existe, puisque je l'ai vu (et je regrette) et moi je suis là à le critiquer. Donc, je lui donne du crédit quelque part.
Mais il y a également un autre miracle qui s'est produit suite au visionnage de ce film, c'est mon envie de regarder tous les films de super-héros, alors que je ne suis pas du tout fan. Dans mon ennui total, j'ai eu le temps de penser à autre chose, et ça, c'est fort, puisque le cinéma est SUPPOSÉ procurer l'opposé.
Bon après, on peut parler des scènes de cul explicites qui ne génèrent rien, si ce n'est de la provocation. C'est d'ailleurs un truc qui m'a toujours énervé au cinéma, notamment chez Gaspar Noé, c'est ce désir de choquer au nom de l'art.