douce poésie

Annotation :

Le monde est à celui qui nait pour le conquérir
Et non à celui qui rêve de pouvoir le conquérir, même s'il a raison.
J'ai rêvé plus que Napoléon n'a conquis.
J'ai serré sur mon cœur hypothétique plus d'humanités que le Christ.
J'ai conçu en secret des philosophies qu'aucun Kant n'a écrites.
Mais je suis, et resterai peut-être toujours, celui de la mansarde
Que pourtant je n'habite pas;
Je serai toujours celui qui n'était pas né pour ça;
Je serai toujours celui qui avait des dispositions;
Je serai toujours celui qui attendait qu'on lui ouvrit la porte au pied d'un mur sans porte,
Qui chantait la chanson de l'Infini dans un poulailler,
Celui qui entendait la voix de Dieu au fond d'un puit bouché.
Croire en moi ? Non, je ne crois à rien.

Annotation :

Je ne suis rien
Jamais je ne serai rien.
Je ne puis vouloir être rien.
Cela dit, je porte en moi tous les rêves du monde.

Annotation :

Je suis las du souvenir.

Je veux que l'homme lorsqu'il naîtra
respire les fleurs nues,
la terre fraîche, le feu pur,
et non ce que tous ont respiré.

Laissez la place pour qu'ils vivent !
Ne pensez pas tout à leur place,
ne leur lisez pas le même livre,
laissez-les découvrir l'aurore
et donner un nom à leurs baisers.

Je veux que tu te lasses avec moi
de tout ce qui est bien fait.
De tout ce qui nous vieillit.
De tout ce qu'ils ont préparé
pour fatiguer les autres.

Lassons-nous de ce qui meurt
et de ce qui ne veut pas mourir.

Annotation :

Quiero hacer contigo
lo que la primavera hace con los cerezos.

Annotation :

Elle est noyau figue pensée
Elle est le plein soleil sous mes paupières closes
Et la chaleur brillante dans mes mains tendues

Elle est la fille noire
et son sang fait la roue

Dans la nuit d’un feu mûr.

Annotation :

La chambre dans l'espace

Tel le chant du ramier quand l’averse est prochaine ― l’air se poudre de pluie, de soleil revenant ―, je m’éveille lavé, je fonds en m’élevant; je vendange le ciel novice.
Allongé contre toi, je meus ta liberté. Je suis un bloc de terre qui réclame sa fleur.
Est-il gorge menuisée plus radieuse que la tienne ? Demander c’est mourir L’aile de ton soupir met un duvet aux feuilles. Le trait de mon amour ferme ton fruit, le boit.
Je suis dans la grâce de ton visage que mes ténèbres couvrent de joie.
Comme il est beau ton cri qui me donne ton silence !

Annotation :

C'est fou ce que l'homme invente
pour abîmer l'homme
et comme tout ça se passe tranquillement
l'homme croit vivre et pourtant il est déjà presque mort
et depuis très longtemps