Du neuf en 2019 (BD)

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Février

Je ne connaissais pas du tout le personnage de Lapinot, visiblement pierre angulaire de l'oeuvre de Lewis Trondheim. C'est donc avec un oeil novice que j'ai lu ce premier tome de sa nouvelle version, et je dois dire que j'y ai trouvé mon compte. J'ai surtout apprécié l'ambiance posée par cette BD, à un croisement intéressant entre questions existentielles et humour pas finaud, qui m'a donné envie de connaître la suite. Le dessin est clair, et sans m'avoir touché, m'a incité à passer du temps sur les planches pour en profiter.

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Mars

Commençons par l'évidence de cet album : le dessin est magnifique, au point que certaines planches laissent pantois, et m'ont bloqué quelques minutes, le temps d'observer leur détail. Ce soin apporté à l'esthétique m'a d'abord mis en confiance : pour travailler autant son environnement, l'auteur doit avoir une sacrée histoire à raconter. Malheureusement, ça n'est pas vraiment le cas, et si l'idée du récit est intéressante, elle est desservie par une écriture qui manque très souvent de subtilité. Je pense notamment à la critique du consumérisme portée par l'ouvrage, formulée de manière parfois tellement caricaturale qu'elle nous sort du récit. J'ai donc eu du mal à m'attacher aux personnages et à l'histoire, sans cesse ramené au propos politique - pour lequel j'ai pourtant de la sympathie - asséné au bulldozer.

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Avril

Ce n'est un secret pour personne : "Fruits Basket" est un shojo des plus classiques dans sa forme, et répond à tous ses codes avec une joie assez peu dissimulée. Autant dire que les grandes planches à répétition sur les visages parfaits et androgynes des garçons qui composent l'entourage de l'héroïne me laissent assez froid, mais ce manga aborde des thèmes qui me touchent profondément, à savoir l'estime de soi et la communauté. Ils sont souvent abordés de manière assez kitch, mais avec suffisamment de sincérité pour que j'aie envie de continuer à lire.

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Mai

« Furuba » continue sur sa lancée de récit au ton globalement léger, pour ne pas dire niais le plus souvent, avec quelques incursions étonnantes dans le registre dramatique. Je ne peux pas dire que je suive ça avec un intérêt majeur, mais tout de même, je m’attache aux personnages, et suis curieux de voir où tout cela va mener.

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Juillet

Je continue tranquillement mon chemin avec cette série, qui garde les mêmes défauts probablement propres à son genre très codifié : humour un peu lourdaud, iconisation pas toujours heureuse des personnages masculins... Mais je suis toujours convaincu par le propos sur le rejet ou l'acceptation de l'autre.

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Juillet

Un peu las du schéma qui consiste à présenter les 12 personnages du zodiaque un par un, mais content de suivre l'évolution du personnage principal.

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Août

"Horion" continue sur la bonne voie, en proposant un troisième tome un peu en rupture de ses prédécesseurs, tant au niveau du rythme que du ton, sensiblement plus sombre. Cela contribue à mon impression que les auteur.ice.s savent ce qu'iels font, et me donne encore plus envie de continuer le récit.

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Octobre

Une très cool BD de vulgarisation sur les enjeux du féminisme, qui permet de prendre conscience de l'étendue des problèmes que pose le sexisme de la société. Le propos est solide car cultivé et très bien sourcé, et est en plus porté par un dessin très agréable.

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Novembre

Une BD vraiment chouette sur les multiples manifestations du sexisme, qui doit son efficacité à la manière qu'elle a d'aborder les structures mentales et sociales qui orientent la société vers des discriminations délétères. J'ai été à titre personnel beaucoup touché par la dernière partie de l'ouvrage qui décrit l'influence néfaste conjointe de l'individualisme et du sexisme sur la construction du couple hétérosexuel, et sur les limites apparemment morales mais en réalité égoïstes posées aux comportements des deux membres du couple. Le style graphique particulier donne aussi beaucoup de personnalité à l'ensemble, mettant en valeur les idées présentées, notamment à travers un sacré sens du cadre. Un travail créatif, solide sur ses bases théoriques, et souvent drôle, j'adhère à fond.

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Décembre

Une oeuvre qui explore avec malice les possibilités de la rupture de ton. En effet, dans le sillage de son style de dessin naïf, elle commence par un ton léger, voire humoristique, avant de prendre un virage existentiel après quelques pages. Mais ce n'est pas une chute, seulement une étape dans ce récit original, vraiment doux-amer, et qui aborde des questions profondes de manière sincère. Sa liberté de ton donne beaucoup de charme à l'ouvrage, et la densité des thèmes qu'il aborde lui confère une profondeur très agréable. J'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture déconcertante.

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Décembre

Je vais ne faire que répéter ce qui a déjà été dit à propos de cette BD : elle est très drôle, principalement grâce à son habileté à marier l'absurde avec le cynisme, et à l'efficacité de son rythme comique, avec un enchaînement de vannes impressionnant. Une expérience brève, mais très plaisante.