Duel

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Tout est dans le titre, hein ? Et pourtant, le duel en question n'oppose pas deux êtres humains, mais un homme et... un camion.

Tourné pour la télévision, Duel a été ensuite allongé et adapté pour pouvoir sortir au cinéma - et rafler au passage le premier Grand Prix de l'histoire du festival d'Avoriaz -, devenant de fait le premier long métrage d'un certain Steven Spielberg.

Où le jeune cinéaste, pas encore barbu mais déjà maître de ses moyens, déploie sa technique inventive et vertigineuse, tout en intuition et en virtuosité visuelle.

Bluffant et terrifiant.

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Tout le monde sera - à peu près - d'accord pour saluer le génie de Daniel Day-Lewis, acteur qui compense la rareté de ses apparitions à l'écran par des performances systématiquement hallucinantes.

Et pourtant, il trouve à qui parler dans There will be blood, où Paul Dano lui tient la dragée haute - voire le surpasse en puissance et en folie dans deux ou trois séquences d'anthologie. Exceptionnel !

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Ventura, Serrault.
Audiard au scénar, Miller à la caméra.
Et puis voilà.

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Ce film ne m'a pas forcément subjugué (j'ai du mal en général avec l'oeuvre de Ridley Scott, j'avoue), mais il faut reconnaître que l'opposition entre Denzel Washington, classe et intelligent, et Russell Crowe, plus fruste mais déterminé, vaut le détour. Un jeu du chat et de la souris entre un truand d'envergure et un flic acharné, classique mais efficace, avec deux acteurs qui savent doser et envoyer du bois quand il faut.

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La mythologie de ce film est célèbre : c'est la première fois qu'Al Pacino et Robert De Niro, les deux monstres sacrés américains de la même génération, acteurs de composition époustouflants, authentiques Ferrari de la comédie (ou plutôt de la tragédie), partagent l'affiche.
Malin en diable, Michael Mann ne les confronte pourtant qu'une fois, dans la dernière partie du film, et dans une séquence d'un classicisme total (champ/contre-champ, pour une scène de dialogues à fleuret moucheté). En les installant dans un cadre simplissime et dénué d'effets, il permet ainsi aux deux acteurs d'exprimer finesse et puissance, en ne s'appuyant que sur les mots et quelques attitudes mesurées.
Résultat ? Bon, allez, je l'enfonce, la porte ouverte : c'est impressionnant. Incroyable, non ? ;-)

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Pour le face-à-face énigmatique et lourd de sens entre Pierre Fresnay et Pierre Larquey qui, autour de la lueur d'une ampoule trouant la pénombre d'une salle de classe, devisent du bien et du mal...
Le jeu bonhomme et malicieux de Larquey y est particulièrement époustouflant. Un moment-clé dans un grand film sur la Collaboration, tourné... en France, sous l'Occupation, avec un budget allemand.
Il fallait le faire.

Annotation :

Leo, trop malin pour être honnête, joue au chat et à la souris avec le flic Tom, trop benêt (en apparence) pour être honnête. Di Caprio est virtuose en escroc charmeur aux multiples visages, Hanks se régale à jouer les faux abrutis, et Spielberg signe une comédie policière filmée à cent à l'heure.
Pas l'opposition du siècle, mais un bon moment de cinoche pétillant quand même.

Annotation :

Tout le long du film, on attend son apparition. Puis Kurtz, enfin, le militaire renégat, fou (ou lucide ?) tapi dans la jungle, émerge de l'ombre, dans un premier plan d'anthologie. Le duel final avec Martin Sheen emmène ce chef d’œuvre à des sommets d'intensité et de furie psychologique. Imparable.