Ecoutes 2024

Annotation :

Je ne cache pas que l'enthousiasme ressenti à l'écoute de l'album fut pour moi une sacrée surprise, tant je ne m'attendais pas à être confronté à une telle sophistication au niveau de la production musicale. Chaque piste possède une base rythmique si forte, singulière et accrocheuse que les deux rappeurs, à mon sens assez moyens, n'ont presque pas à faire d'efforts afin de sublimer la partition d'ensemble.

Annotation :

Le risque de pécher par orgueil guettait le Wu-Tang sur le projet, comme il guetterait sans doute n'importe quel groupe déciderait d'opérer son retour par un double album de près de deux heures. Fort heureusement, l'essentiel des écueils sont en l'occurrence évités, ce qui donne à l'arrivée une production monumentale, un peu plus inégale sur le second CD, certes, mais à tous points de vue impressionnante. Je ne compte pas les morceaux mémorables, que ce soit le fait du flow des différents rappeurs (mention spéciale à Method Man, comme toujours) ou du travail de RZA, qui confirme à mes yeux son statut de plus grand producteur de rap qui fut, est, et probablement sera. Du très grand.

Annotation :

Peut-on vraiment parler d'un Miles Davis en grande forme sans du même coup formuler un pléonasme ? Plus sérieusement, il s'agit sans doute de la première œuvre majeure du trompettiste, qui accouchera deux ans plus tard du canonique Kind of Blue. Léger étonnement malgré tout face à la relative discrétion de Coltrane au saxophone, alors que les autres musiciens brillent tous chacun à leur tour à un moment ou à un autre de l'album (mention spéciale au toucher élégant et velouté de Philly Joe Jones, véritable socle rythmique sur l'ensemble des morceaux).

Annotation :

Passer d'un album de funk incroyablement brutal et subversif à une médiocre succession de morceaux boom-bap moralisateurs à peine dignes des pires moments d'IAM, tel fut la trajectoire manifestement empruntée à la fin des années 90 par NTM, et ce à mon plus grand désarroi.

Annotation :

Mise à part la petite curiosité que constitue le fameux Medley conclusif, on a ici de nouveau affaire à des mélodies pour le moins convenues, interprétées par des musiciens qui, sans être mauvais, n'atteignent jamais le génie de certains de leurs contemporains. Décidément, l'unanimité que semblent inspirer les Beatles demeure pour moi un insoluble mystère...

Annotation :

Après le tonitruant Extra Width, le brouillon Orange et le sympathique Now I Got Worry, The Jon Spencer Blues Explosion livre un quatrième album qui n'aurait, je crois, pas pu porter un meilleur nom que le sien. ACME est un jouissance auditive de tous les instants, une succession de déflagrations musicales d'une rare intensité, où les sonorités électroniques nouvelles viennent se superposer avec brio aux rythmes composés par un trio qui n'a jamais jamais témoigné d'une telle maîtrise de leurs instruments. Chacune des treize pistes s'avère de surcroît absolument unique, là où les trois précédentes productions, quoique réussies, pouvaient se voir accusées de redondance. On tient donc là le pinacle de la démarche éclectique du groupe, qui aboutit enfin à un projet à la mesure de sa colossale ambition.