Edward Yang - Commentaires
Précocement disparu après avoir laissé une poignée de films célébrés, celui que l’on considère comme le plus grand cinéaste taïwanais avec Hou Hsiao-hsien a déployé un art à la fois subtil, ample et complexe, à travers lequel il a exploré l’identité socio-historique de son pays, creusé les potentiel ...
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créée il y a presque 5 ans · modifiée il y a presque 5 ansTaipei Story (1985)
Qing mei zhu ma
1 h 59 min. Sortie : 12 avril 2017 (France). Drame
Film de Edward Yang
Thaddeus a mis 7/10.
Annotation :
Comme son titre l’indique, le deuxième long-métrage du réalisateur est un film ambitieux qui se veut le portrait d’une génération perdue saisie à travers le prisme d’un couple. La précédente a choisi l’exil, celle-ci hésite entre partir (aux États-Unis) ou rester ; dans cette attente, la relation des deux personnages se délite. Fondée sur l’architecture du paysage urbain, apte à transmettre les émotions sans les fixer vraiment sur les acteurs, la mise en scène encadre le romanesque des situations en trouvant un point de jonction idéal entre dépouillement de l’écriture et résonances sociopolitiques. S’il est toujours difficile et risqué pour un cinéaste de vouloir identifier son cinéma à son pays et d’en proposer une image à travers quelques trajectoires, Yang accomplit ici l’entreprise avec finesse et sensibilité.
A Brighter Summer Day (1991)
Guling jie shaonian sha ren shijian
3 h 57 min. Sortie : 22 avril 1992 (France). Policier, Drame, Romance
Film de Edward Yang
Thaddeus a mis 6/10.
Annotation :
Il arrive que, malgré la conjonction des nombreuses qualités réunies et d’une sensibilité que l’on identifie comme la sienne, la rencontre avec un film n’opère pas. Telle fut mon expérience devant cette vaste fresque intimiste consacrée à l’adolescence, son immaturité, ses rites de passage et d’initiation, sujets placés au sein du conflit entre l’individu et l’Histoire, et qui donne à voir sans explication ni graisse psychologique des sentiments, des actes, des trajets, du temps. Au fil d’un récit à la fois dense et elliptique, elle nourrit le sentiment mélancolique d’un irrémédiable tenace, d’un passé raconté au présent et pourtant inscrit dans les arcanes de la mémoire. Mais sa rigueur insaisissable n’évite pas une certaine glaciation émotionnelle – distance que le magnifique "Yi Yi" se chargera d’abolir définitivement.
Yi Yi (2000)
Yī yī
2 h 53 min. Sortie : 20 septembre 2000 (France). Drame, Romance
Film de Edward Yang
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Nombreux sont les réalisateurs qui tentent de composer des patchworks socio-psychologiques témoignant de l’état d’un corps social et de la condition humaine. Rares sont ceux qui, au-delà de leur éventuelle précision d’observation, de leur virtuosité de présentation, engendrent une forme cinématographique d’une telle richesse émotive. Cette ambition insensée, Yang la concrétise à la faveur d’une foisonnante cosmogonie d’actions et de personnages, de joies et de tristesses, d’espoirs et de déconvenues, d’amours et de ruptures. Son film englobe les multiples aspects, secrets et temporalités de l’existence en ordonnant une dramaturgie par agrégats, à la manière d’un tissu dont les motifs convergeraient vers un même point ou d’un jeu d’échecs aux pièces déplacées simultanément par une main invisible. L’un des sommets du cinéma contemporain.
Top 10 Année 2000 : http://lc.cx/UPP