Errances littéraires (2019)

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https://twitter.com/Confuciuus/status/1073160139652415488

"Plus qu'un reflet de la Commune, ces documents sont révélateurs des écrivains eux-mêmes et de la classe sociale auprès de laquelle ils se sont rangés. Ils permettent de "saisir sur le vif" l'écrivain dans sa réaction aux problèmes politiques de son temps. Ils révèlent le degré élevé d'intégration de l'homme de lettres à la société de son époque, qui correspond à un fait objectif : durant cette période du Second Empire et du début de la III République, il n'y a qu'un seul public, une clientèle possible pour l'écrivain : le public bourgeois et aristocratique. Seuls des écrivains comme VH, par la forme de leur art, arrivent à déborder ce cadre et à toucher un véritable public populaire. L'écrivain malgré ses apparences d'indépendance ou de révolte contre l'ordre bourgeois est lié fondamentalement en tant qu'écrivain à cet ordre qui lui assure sa réussite littéraire ... L'écrivain appartient à l'une des couches les plus conservatrices et les plus réactionnaires de la société. En effet, il s'est forgé à l'intérieur de l'ordre bourgeois ses propres intérêts idéologiques et ses propres valeurs. Sa situation explique que sa haine de la révolution soit encore plus farouche que celle du bourgeois ... Le bourgeois peut accepter et même prôner une certaine démocratisation de l'enseignement favorable au développement économique, l'écrivain lui la redoute car c'est toute sa conception aristocratique de la culture, tous ses privilèges culturels qui se trouvent menacés à travers elle."

Un changement s'opère avec l’avènement de la IIIe République : affaiblissement des forces révolutionnaires, développement des partis sociaux démocrates, association de la petite bourgeoisie au pouvoir en lien avec le développement du parlementarisme, essor de l'enseignement primaire et secondaire, de la presse démocratique et du mouvement ouvrier, clivages qui se font au sein des classes dominantes --> diversification des positions des écrivains avec occupation de places à gauche et maintien du discours anti communard à l'extrême droite

Belle conclusion : "à travers la Commune, beaucoup continuent à parler d'aujourd'hui et même de demain"

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Ce qu'on retient surtout, c'est cet amour immodéré et sans contrainte de Zweig pour Dostoievski, son admiration et sa passion pour le russe transpirant, respirant tout au long de ce long chapitre, et qui en fait pour lui l'écrivain fondamental de l'histoire de la littérature. On peut ne pas être d'accord, trouver le tout parfois pompeux mais finalement on ressent la sincérité qui semble habiter Zweig et on se laisse bercer par ce flot de qualificatifs laudateurs et d'hommages continus.

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Troisième Faulkner, mais toujours du mal à m'y plonger complètement. C'est toujours dommage de rester aux portes de l'univers Faulknerien et d'assister au déroulement du récit dans une position de spectateur qui ne parvient pas à s'immerger dans l'histoire proposée. Finalement, je reste assez hermétique à l'auteur tout en ne daignant pas ses qualités objectives de romancier, et notamment sa plume qui se fait parfois brillamment poète.

Annotation :

Ce qui m'a réellement surpris à la lecture de cette pièce, c'est finalement l'incroyable puissance et de modernité qui se dégage de l'oeuvre. Autant je peux avoir du mal avec le théâtre plus moderne à la lecture (Brecht, Molière, Shakespeare) autant je me laisse porter par le théâtre antique. Ces longs et puissants échanges me rappellent à certains moments ce que je peux retrouver dans les dialogues d'un Dostoievski : le poids des enjeux, l'ampleur de la tragédie et les force philosophique.
Enfin, au-delà du style, on se rend compte à la lecture de ces pièces (généralisation) c'est que la violence dont on nous abreuve quotidiennement dans nos sociétés modernes est ancienne et qu'elle n'a jamais disparue. Lire les antiques, c'est renvoyer en chemin GoT dans la littérature d'adolescents.

Annotation :

Quelques passages fort savoureux à l’humour pincé mais pour moi perdus au milieu d’un exposé de références érudites classiques un peu laborieuses et plates

«A notre époque, où des chefs d’œuvres de perfection ont été exécutés par des professionnels, le public doit s’attendre évidemment à trouver dans le style de la critique qui s’y applique un progrès correspondant. Pratique et théorie doivent avancer pari passu »
« Dans ces assassinats de Princes et d’hommes d’état il n’y a rien qui excite notre étonnement : ... de l’éminence où ils se tiennent ils sont particulièrement exposés à la vie de tout artiste possède du désir ardent d’obtenir un effet théâtral »
«C’est un fait qu’au cours des deux derniers siècles tout philosophe éminent a été Assassine ou du moins s’est vu tout près de l’être, tant et du bien que si un H se prétend philosophe et qu’on n’ait jamais intenté à sa vie vs pouvez être assuré qu’il n’a pas d’étoffe »
Ma conviction personnelle que très peu de gens commettent un assassinat d’après des principes philanthropiques ou patriotiques (...) à savoir que la majeure partie des assassins sont des individus forts incorrectes »
«Le connaisseur éclairé à le goût + raffiné (effusion de sang=populaire)et notre art comme tous les autres arts libéraux quand ils sont l’objet d’une maîtrise parfaite a pour effet d’humaniser le cœur »