Cover Evasions scéniques

Evasions scéniques

Manque cruel d'imagination, désire absolument vaniteux, mais réel plaisir musical, ci-jointe la liste des concerts auxquels j'ai eu la chance d'assister au cours de ma vie. J'essaie quand je le peux de citer l'album de la tournée, quand tournée de nouvel album il y a.

NB : cette liste ...

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141 albums

créée il y a plus de 9 ans · modifiée il y a plus de 6 ans
To the Bone
6.9

To the Bone (2017)

Sortie : 18 août 2017 (France).

Album de Steven Wilson

Annotation :

13/03/2018 - Théâtre Sébastopol, Lille

J'ai habité juste à côté pendant quelques temps, mais je ne suis jamais rentré dans ce théâtre. Il aura fallu que mes parents montent sur Lille pour que je les y accompagne.
Pas nécessairement fan du bonhomme (surtout ses mix affreux d'albums mythiques tels que le premier King Crimson), contrairement à mes parents, qui écoutent régulièrement ses albums (ou ceux de Blackfield). Mais bon, me suis-je dis après avoir zieuté quelques concerts sur la toile, ça ne devrait pas être une mauvaise soirée pour autant.

Nous nous retrouvons donc en famille au théâtre, assis, dans des sièges qui rappellent ceux des cinémas, prêt à en prendre plein les zoreilles et les mirettes ! Chose assez surprenante, je remarque lorsque le groupe monte sur scène, qu'est installé devant eux un grand rideau transparent (qui sera enlevé pour la majeure partie du concert), sur lequel sont projetées des images, comme le visage de Ninet Tayeb pendant Pariah, la chanteuse n'accompagnant pas Steven pendant sa tournée. Excellente prestation de Pariah par ailleurs, un des titres qui m'avait déjà bien foutu la claque lors de mes quelques écoutes du dernier album !

Ne connaissant presque pas la carrière du monsieur, je suis bien infoutu de vous dire ce qu'il nous a joué ce soir-là. Mais ce que je peux vous dire, c'est que j'ai trouvé la prestation assez inégale, mais plutôt bonne dans l'ensemble. Inégale entre les différents titres, n'ayant pas été convaincu par tout le set, mais inégale également au sein même des morceaux.
Je reproche pour quelques uns un certain goût du kitsch (ce super solo de clavier joué avec une sonorité 80's d'assez mauvais goût), voire une construction trop démonstrative et pompeuse (ce que j'ai tendance à ne pas supporter dans le prog actuel). En dénote le dernier titre avant l'entracte (Ancestral selon setlist.fm), qui m'a semblé durer bien longtemps, enchaînant des thèmes musicaux sans cesse, et alternant entre passages vraiment excellents et d'autres moins emballants - et globalement j'ai le même ressenti sur une bonne partie de la setlist.
Parfois, rien de pompeux mais des titres qui mettent du temps à démarrer, et qui explosent dans un final plein d'intensité, souvent instrumental, sur lequel je ne boude pas mon plaisir ! La maîtrise des musiciens, tous excellents, compensent largement le son un peu pourri de la salle (un théâtre est sûrement plus adapté à des spectacles qu'à des concerts).

(Suite en dessous)

Hand. Cannot. Erase.
7.7

Hand. Cannot. Erase. (2015)

Sortie : 25 février 2015 (France). Prog Rock, Rock, Alternative Rock

Album de Steven Wilson

Annotation :

(Suite du concert au théâtre Sébastopol)

Par contre on aurait pu se passer des enceintes super stridentes disposées dans le fond de la salle, qui cassent les oreilles à chaque solo (guitare ou clavier) un tant soit peu aigu.

Au total le concert aura duré plus deux heures, en deux parties plus un rappel, dans un mélange des genres parfois déroutants. Très prog, bien évidemment, mais le groupe s'offre des visites en d'autres terres, pour des passages quasi metal, ou une longue fin de morceau à la limite de l'expérimental, s'aventurant dans un délire space rock avec rythme répétitif. Planant !
Nous avons également eu droit selon les dires de Steven Wilson à plusieurs morceaux de Porcupine Tree. D'ailleurs, Steven parle beaucoup sur scène, il aime à se sentir proche de son public. Que ce soit pour nous raconter comment il tient beaucoup à sa nouvelle Fender Stratocaster de 63 (le modèle de Pete Townshend et de Syd Barrett, nous précise-t-il) ; ou pour se lancer dans une diatribe anti-smartphone en expliquant qu'il est plus sympathique d'assister à un concert avec ses propres yeux plutôt qu'avec un écran ; ou encore lorsqu'il tente de réhabiliter la pop music, terme qu'il juge non péjoratif, citant les Beatles comme le plus grand groupe de pop de l'histoire, avant de nous jouer Permanating - que je trouve horrible sur disque mais qui rend déjà mieux sur scène.

En définitive, je ne regrette pas d'avoir pris ma place (malgré ses 40€ tout de même), et si je ne suis pas un inconditionnel de Steven Wilson je dois bien dire que c'est plutôt chouette en concert ! Remarque à part, je reste un peu mitigé sur la présentation des zicos, autant la mise en scène était rigolote (halo de lumière sur le musicien présenté, le reste du groupe lui faisant coucou depuis un bout de la scène), autant le "sexy bitch" pour évoquer la bassiste était plutôt malvenu.

Fear On The Corner
7.5

Fear On The Corner (2018)

Sortie : 23 février 2018 (France).

Album de Mamuthones

Annotation :

07/03/2018 - Muziekcentrum Kinky Star, Gand

7 mars. Le jour où, en 1921, le parti bolchévique a commencé à massacrer les marins révolutionnaires communistes et anarchistes de Cronstadt, qui s'opposaient à la bureaucratisation du parti au pouvoir et à son "capitalisme d'Etat". Mais c'est aussi l'avant veille du festival à Londres pour les 20 ans de Rocket Recordings, avec une programmation de dingue qui réunit les groupes signés chez le label (Goat, Hills, Flowers Must Die, Teeth of the Sea, Anthroprophh, Gnod, Hey Colossus, ...), ce qui a déjà plus de rapport avec ce dont j'ai envie de parler ici.

Ce dont j'ai justement envie de parler, c'est cette petite antenne du festival, si je puis dire, organisée gratuitement à Gand ce mercredi soir, avec Mamuthones et (surtout !) Flowers Must Die, que je rêve de voir depuis des années. Ayant découvert Mamuthones quelques mois / semaines auparavant, avec le single de leur nouvel album à sortir chez Rocket, je m'attendais à une soirée haute en psychédélisme !

Arrivés tout juste avant le lancement des hostilités, nous sommes à l'heure pour les italiens de Mamuthones. Mélange de kraut motorik, d'electro, de guitare wah wah limite funky et de free rock expé foutraque emplis de petites sonorités additionnelles (comme cet sorte de mini cor branché sur de la reverb ou ces percus cloches de vache). Un très bon concert, décollant, énergique, on bouge la tête dans tous les sens. Peu convaincu par la voix étouffée, mais les passages instrumentaux valent clairement le détour (du moins, sur scène, n'ayant pas écouté l'album).

(Suite en dessous)

Kompost
7.5

Kompost (2017)

Sortie : 28 avril 2017 (France).

Album de Flowers Must Die

Roulie Luc a mis 8/10.

Annotation :

(Suite du concert au Muziekcentrum Kinky Star)

Suivra ensuite l'un de mes trois chouchous suédois actuels, les deux autres étant Hills et Goat. Je m'impatiente pendant les balances, mais j'en profite pour faire le tour des différents zicos et leurs instruments. Ils sont tout de même 7 sur scène, ce qui n'est pas rien vu sa taille : une violoniste / chanteuse / joueuse de thérémine, un claviériste, un batteur, deux guitaristes (dont un qui débutera le concert par un peu de flûte), un bassiste, et une percussionniste (qui ressemble beaucoup à la batteuse de Hills, à un point que je me demande si ça ne serait pas simplement un membre commun).

Pendant une petite heure, le groupe a enchaîné quasi que des titres de 10 minutes, planants à souhait, nous envoyant dès les premiers titres loooooooiiiiiin dans l'espaaace !! Faut dire qu'entre des rythmes lents et lancinants, des nappes de claviers, des riffs bien intenses et du thérémine bourré d'écho, la recette est toute indiquée pour le voyage !
Après deux premiers morceaux incroyables, alliant dans une extase totale le psychédélisme hérité de la scène suédoise 70's et un space rock peut-être plus actuel, FMD enchaîne sur des titres du dernier album ("Kompost"), bénéficiants d'une nouvelle dynamique sur scène, mieux que sur disque : plus planants, plus intenses, plus lents peut-être.

En bref, une tuerie, une claque monumentale ! Gratuite et à seulement une heure de chez moi. Difficile de parler de mon ressenti en fait, tant ce concert fut parfait, maîtrisé, complet et cohérent dans sa globalité. Je pourrais parler de la prouesse technique des musiciens, sur lesquels j'ai phasé à tour de rôle, ou du rendu hypnotique du violon électrique, mais je crois bien que mieux encore que de lire un compte-rendu, il faut le vivre. Amateurs de psychédélismeries, si le groupe passe dans vos environs, ne réfléchissez pas trop et jetez vous-y !

Tant qu'on est là
7.3

Tant qu'on est là (2017)

Sortie : 22 septembre 2017 (France).

Album de Hugo TSR

Roulie Luc a mis 7/10.

Annotation :

02/12/2017 - L'Aéronef, Lille

Hugo TSR, accompagné du TSR Crew pour cette date lilloise, mon premier concert de hip-hop (à part en festival, tel IAM à la fête de l'Huma ou Dalek au Pzzle). Et le moins que je puisse dire, c'est que je suis plutôt mitigé sur la soirée.

Premier constat, Hugo n'est pas en forme ce soir. Sa voix ne suit pas toujours, et il est parfois obligé d'arrêter le titre en cours, sous les moqueries de ses camarades de scène. Mais on ne tiendra pas rigueur de cette petite forme, ça peut arriver. C'est simplement dommage de n'entendre parfois que l'intro ou les premiers couplets d'un titre espéré, même si ça donnait au concert un petit aspect medley qui au final nous aura permis d'entendre beaucoup de diversité dans la set-list.

Mais là où le bât blesse, c'est cet épisode d'égotrip au milieu du concert. Le producteur nous explique qu'ils aimeraient tourner quelques images pour le clip d'un titre du dernier album. Soit, j'apprécie l'idée. Hugo s'installe alors au milieu du public, assis sur un tabouret / une chaise, prêt à déverser son flow.
Sauf que... le chant est en play-back ! Hugo n'a pas de micro, chante avec le public qui ne semble pas être dérangé outre mesure, puis s'arrête au bout d'un couplet. Et recommence du début, pour être sûr d'avoir une bonne prise. Ceci trois fois de suite... A ce moment là, je ne suis plus un spectateur, mais une caution foule pour un clip, un spectateur pris pour un con, devenant un figurant qui a payé sa place.

Mis à part ça (gros point noir quand même), et histoire de parler musique, heureusement que pendant le reste du show le TSR a assuré un maximum, essayant de se dépatouiller avec la petite forme d'Hugo. Beaucoup d'excellents titres ce soir (Coma Artificiel, Old Boy, Eldorado, Alors dites pas, Iceberg, Les vieux de mon âge, ...), du vieux (pas mal de titres que je ne connaissais pas) comme du plus neuf, dont une mention spéciale pour Là-Haut, incroyable en live !

Distress Distress
7.4

Distress Distress (2017)

Sortie : 7 avril 2017 (France).

Album de 10 000 Russos

Annotation :

07/11/2017 – L’Antre-2, Lille

Je ne comptais pas forcément venir, mais de passage à côté de la salle le froid a eu raison de moi – je suis vite allé me mettre au chaud devant un concert. J’ai zappé le début de la prestation de Matt Elliott (enfin, j’ai vu que les vingt dernières minutes quoi).

Le bonhomme est seul devant un public assis, sa guitare en main, et des pédales d’effets à ses pieds. A part un avant-dernier titre très folk classique qui ne m’a pas vraiment emballé, le reste était bien plus enthousiasmant ! Il superpose ses riffs avec du loop, qu’il complète par des cœurs du plus bel effet. Le rendu est très aérien, j’apprécie comme il se doit.

Après le concert je retrouve Maxime et Godfazou, qui m’expliquent que sur disque ça serait moins ma came, plus folk folkeux que sur scène. Soit.

Viennent ensuite les portugais attendus, déjà vu l’année passée à L’Auréole. La salle est ici plus grande, le groupe joue plus fort, et malgré des basses trop lourdes qui me dérangent au début du concert, je commence à rentrer dans le truc. Pas trop besoin de m’épancher longuement, la musique est hyper carrée, planante à souhait. Le trio allie la rigueur allemande (rythmes motorik à la Neu!) avec un joyeux bordel à la gratte, pleine de larsens et de jameries space-psyché.

Ça joue pas longtemps (une petite heure), surtout que vu la qualité et la longueur des morceaux ça passe vite, mais ça défouraille sec ! Surtout sur l’avant-dernier titre, un gros quart d’heure dans d’autres cieux. Pouah ! En bref, même constat que la précédente fois : s’ils repassent, j’y retourne.

Luciferian Towers
7

Luciferian Towers (2017)

Sortie : 22 septembre 2017 (France). Post Rock, Drone

Album de Godspeed You! Black Emperor

Roulie Luc a mis 8/10.

Annotation :

22/10/2017 - La Condition Publique, Roubaix

C’est en sortant de Detroit, le nouveau film de Kathryn Bigelow, que je retrouve Godfazou, l’esprit encore embrumé par des questions de violences et d’immunité policières. Parfait pour se mettre dans l’ambiance d’un concert de Godspeed !

Le temps d’arriver à la Condition Publique, on manque toute la première partie - Mette Rasmussen. Ce qui ne me dérange pas tellement après avoir écouté quelques extraits sur la toile, l’artiste jouant un free jazz trèèèès compliqué à écouter. Au lieu de ça, lorsqu’on arrive, un long bourdon se fait entendre dans la salle. Dix minutes plus tard, les lumières s’éteignent et les canadiens montent sur scène.

Comme à leur habitude, le groupe commence par Hope Drone. Chez Godspeed, je dois bien avouer que je suis très mauvais pour reconnaître les morceaux, et la plupart du temps les albums également. Pour Hope Drone, pas de doute, l’inscription ‘Hope’ en toile de fond donne suffisamment d’indications (tout comme les plongées sur des bâtiments dans ‘Buildings’). Mais j’ai tout de même cru reconnaître Mladic en quasi ouverture de concert (un coup d’œil sur la setlist me donnera raison), pour mon plus grand plaisir, malgré un son assez approximatif qui sera bien meilleur sur la suite du concert.

Godspeed nous joue ensuite le dernier album, dans le désordre, débutant par Bosses Hang (merci setlist.fm ;-) ), anciennement ‘Buildings’. Alors, pour ce qui est de ce ‘Luciferian Towers’, déjà vu quasi au complet en juin dernier au Kraterfront, il faut bien avouer que ça déglingue bien plus sur scène que sur disque (et j’aime déjà beaucoup l’album). Comme si le groupe se retenait moins, qu’il osait plus, qu’il sort un peu d’un strict cadre de travail artificiel. Prenons pour exemple le morceau (quasi) titre, les 8 minutes en ouverture d’album, qu’ils ont fait durer bien 20 minutes en juin (et en exclusivité inédite ce soir-là). Ici encore, les titres m’ont paru plus long que sur l’album (deux heures pour 6 ou 7 morceaux).

(Suite en dessous)

F♯ A♯ ∞
8.1

F♯ A♯ ∞ (1997)

Sortie : 14 août 1997 (France). Rock, Post Rock

Album de Godspeed You! Black Emperor

Roulie Luc a mis 8/10.

Annotation :

(Suite du concert à la Condition Publique)

Après les deux tueries ‘Buildings’ et ‘Railroads’ (Anthem for No State), la saxophoniste Mette Rasmussen, de la première partie, grimpe sur scène pour accompagner les canadiens sur les deux titres suivants (le reste du dernier album) : le presque ambient ‘Fam/Famine’ puis le morceau titre et son délire free jazz. Et à partir de cet instant, le concert monte encore d’un cran ! Plus intense, plus puissant, plus jouissif.

En guise de fin concert, nous aurons droit à The Sad Mafioso (que je n’ai pas reconnu, comme je le disais), unique titre du premier album que j’ai pu voir sur scène au travers des quatre prestations auxquelles j’ai assisté. Et mon dieu que la claque fut grande ! Ayant fermé les yeux quasi toute la fin du concert, je n’ai pas vu ce qu’un copain me fait remarquer peu de temps avant que ça ne termine. Derrière le groupe sont projetées des images des manifestations et émeutes du G20 à Hambourg, resituant, vingt ans après la sortie du disque, le groupe dans un contexte politique actuel.

Après ces deux longues prestations, clairement la meilleure partie, terminant avec brio ce concert, faut se remettre de ses émotions. Encore une fois, comme je peux l’affirmer après chaque live de Godspeed, la claque est prise, même si c’est assez difficile d’exprimer un tel ressenti par écrit (ce qui est aussi valable sur disque que sur scène d’ailleurs).

Porte Dévergondée
8.1

Porte Dévergondée (2016)

Sortie : 8 janvier 2016 (France).

Album de Chicaloyoh

Annotation :

29/09/2017 – Liquium, Lille

Déjà vu Alice alias Chicaloyoh deux ans plus tôt, en showcaze à Quelque Part Records, et c'était déjà très très bien. Du coup, j'ai pas hésité longtemps quand Maxime m'a dit qu'elle repassait dans les parages fin septembre. Bon, le même soir y'avait Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs à la malterie, mais les sept petits cochons sont un poil trop brutaux pour moi.

Seule sur scène, entourée de machines et tous genres et de trucs chelous qui visiblement produisent des sons hallucinés, Alice fait sa petite tambouille, lentement, consciencieusement. Que ce soit avec un bout de tuyau en metal sur lequel elle fait glisser une batte (percus) pour produire un son caverneux bourré d'écho, ou avec une chaîne qu'elle fait tomber sur un gros plateau en fer. Quoi qu'il en soit, le rendu est planant à souhait, mélant ambient et électro avec ce qu'il faut de touches psychédéliques.

Chicaloyoh nous a livré là un set qui s'est amélioré avec le temps. Un premier morceau tiré d'un rêve (après discussion, il s'avère qu'elle trouve souvent l'inspiration dans ses rêves), à base de mysticisme et de mauvais esprit, avec un chant rappelant Brigite Fontaine. Sur la fin du concert, les morceaux étaient plus propices au voyage, rythmiquement prenant avec tout ce qu'il fallait de bidouillages en tous genres pour me faire partir. Plutôt court (une petite heure), mais ça valait le coup de manquer les cochons hardeux.

Worn

Worn (2010)

Sortie : août 2010 (France).

Album de Eider, Common Eider, King

Annotation :

24/09/2017 – We Hate Rock’n’Roll #3, L'Auréole

Rendez-vous est donné à 10h30 pour un départ groupé à Tincques, un petit bled paumé dans le Pas-De-Calais. Enfin, plus précisément à L’Auréole, chez le meilleur disquaire lillois (il est de bon ton de le rappeler souvent) qui organise des concerts chez lui. Ce dimanche, c’est la troisième édition du We Hate Rock’N’Roll donc.

Lorsqu’on arrive sur place, Timothée Couteau a déjà commencé son premier set. Unique zicos au violoncelle qui s’éclate sur son instrument, de façon plutôt jolie mais parfois quelque peu démonstrative. J’étais déjà venu une fois à L’Auréole, pour 10000 Russos quelques mois plus tôt, mais en mode festival c’est plus grand (le jardin et la grange sont entièrement accessibles). Enfin, le tour du propriétaire on s’en fout un peu, j’suis pas là pour acheter une baraque mais pour regarder des concerts.

Et du coup, pour parler musique, voilà que le concert de Phil Wave, alias Cyril, va commencer. Chevelu qui a l’air un peu timide, le bonhomme se cache sous ses machines et claviers en tous genres. Il est tout seul, et module sa musique dans un délire à la fois space et électronique. Du planant à la Tangerine Dream ou ce genre de trucs quoi. Miam ! Le concert est cool, je passe la moitié du temps les yeux fermés à voyager sur des longues nappes rythmées façon krautrock, l’autre moitié à regarder Phil Wave bidouiller ses machins et machines devant nous. Superbe entrée en matière en somme !

En pleine discussion avec des copains retrouvés sur place, je rate tout le garage solo de Wild Raccoon. Mais bon, c’est pas comme si le type jouait partout sur Lille toutes les deux semaines, l’occasion se représentera. Après ça, on se déplace dans la cave pour aller voir Common Eider King Eider. Encore un type tout seul ! Bon alors, en arrivant dans la cave on y voit que dalle, le temps que l’œil s’habitue. L’américain joue toutes lumières éteintes, quelques bougies autour de lui. Ce qui se prête merveilleusement bien à l’ambiance du concert, dans un style ambient / drone, avec des effets de loop sur un violoncelle (?) et des vocalises bourrées d’effets. J’suis déjà super perché, le concert me fait glisser totalement (glisser où ? J’en sais rien).

(Suite juste en dessous)

Pointe du Lac
7.5

Pointe du Lac (2013)

Sortie : 28 octobre 2013 (France).

Album de Pointe du Lac

Roulie Luc a mis 7/10.

Annotation :

(Suite du compte rendu du We Hate Rock'n'Roll #3, partie 2)

A peine remis de nos émotions que les français de Pointe du Lac s’installent. Je les avais déjà vu au Pzzle à Lille Moulins en avril dernier, je me faisais donc une joie de les revoir. Leur electro-kraut sur disque prend d’avantage d’espace en concert. Les morceaux semblent plus long, le côté live donne un aspect moins travaillé, plus direct (sûrement le fait de les voir construire leur musique derrière tout une armada de synthés et machines électroniques). Planant à souhait, vraiment dans le même style que Phil Wave un peu plus tôt, là encore j’ai fermé les yeux une grande partie du concert, me laissant totalement guider.

S’enchaîne ensuite deux séances de blind test, dont une intitulée « rock et choucroute » (j’ai quasi rien trouvé, merci Marc d’axer ça sur les 80’s !), puis un deuxième set de Timothée Couteau dans la cour. Enfin l’ordre exact je sais plus trop, mais c’est pas très important.

Avant le clou de la journée, je passe montrer une tête rapide au concert de Dominique Grimaud et Véronique Vilhet, deux vieux hippies qui servent par contre une musique trop barrée pour moi, avec qui j’ai discuté de Gong dans la soirée, attirés qu’ils furent par mon t-shirt Camembert Electrique (faut dire qu’ils avaient le look qui va avec). Elle, martèle des rythmes tribaux à souhait sur des grosses caisses de batterie, et lui, bidouille tout un bordel avec des cassettes et des machines. C’était apparemment très bien, mais trop perché pour moi, je suis pas resté.

(Suite juste en dessous)

Minami Deutsch
7.3

Minami Deutsch (2015)

Sortie : 28 septembre 2015 (France).

Album de Minami Deutsch

Roulie Luc a mis 7/10.

Annotation :

(Suite du compte rendu du We Hate Rock'n'Roll #3, partie 3)

Et puis viens enfin l’heure de Minami Deutsch ! Je manque les premières minutes, et arrive alors que le concert est en cours dans la cave de L'Auréole. Premier constat, ça joue très fort ! Second constat, ça joue très bien !

Le groupe a une énergie folle et balance tout sur scène. Les morceaux que je reconnais prennent une nouvelle saveur, plus longs, moins "propres" / carrés, plus bruts. De la fuzz et du jam, directement du producteur au consommateur ! Au niveau du son les influences allemandes sont plus complètes. Si sur disque le groupe ne cache pas son amour pour CAN et Neu!, pendant le concert j’ai à plusieurs reprises clairement pensé à ce que peuvent nous servir Kikagaku Moyo dans leurs énormes jam kosmische-psyché (j’avais évoqué Agitation Free notamment).

On en sort les cervicales pétées et à moitié sourd, mais qu'est-ce que ça valait le coup ! Avec Kikagaku Moyo et Acid Mothers Temple plus tôt dans l'été, les japonais sont en train de truster mon classement des meilleurs concerts de l'année !

Extrait :
https://www.youtube.com/watch?v=9qUIt4Mye4Q

Et la soirée se termine sur un set dans la grange de Eloïse Decazes et Eric Chenaux : une voix douce qui conte des vieilles chansons médiévales (j’suis pas trop à côté de la plaque ?) sur de très jolies mélodies d’une guitare électrique pleine de wah-wah. Un concert léger et délicat pour clore cette journée, l’idéal pour se reposer un peu après la fureur des japonais. Et une fois tout ceci terminé, zou, il est l’heure de rentrer sur Lille et de rejoindre son lit, bien claqué ! Mais sûrement moins que l’orga et tous les bénévoles qui se sont activés toute la journée pour nous servir bières et repas. Merci à eux ! :-)

Cometary Orbital Drive
7.3

Cometary Orbital Drive (2008)

Sortie : novembre 2008 (France). Rock, Psychedelic Rock, Avantgarde

Album de Acid Mothers Temple & The Melting Paraiso U.F.O.

Annotation :

18/09/2017 - La Malterie, Lille

Trois jours après les avoir vu au Levitation, je remettais le couvert à Lille. Faut dire que vu la claque du vendredi, je ne prenais pas trop de risque. Ici ils passaient à la Malterie, donc dans une ambiance assez différente du concert à Angers : moins de monde, une salle plus intimiste, me permettant de me retrouver tout devant la scène.

Mais avant ça, quelques mots sur la première partie, The Spectrum Orchestrum. Découvert à la fête de la musique dans une ruelle (ils y jouent apparemment tous les ans), je me faisais une joie de les revoir. Un concert excellent, dans un style avant-prog, rock in opposition, free jazz, bien planant en tous cas. Ca me faisait penser à King Crimson, d'autres fois à Keith Tippett. Bref, une bonne mise en bouche !

Revenons à nos japonais désormais. L’ambiance et ma place de rêve (juste devant le groupe) y étant sûrement pour beaucoup, j’ai préféré ce concert-ci à celui au Levitation. Par contre, raconter un concert d’Acid Mothers Temple, c’est très compliqué. AMT en concert, c’est comme sur disque mais en mieux : plus planant, plus prenant, et plus voyageur (j’ai dû fermer les yeux toute la durée du show !) Le groupe construit ses morceaux petit à petit, développant une trame sonore rythmée, puis ajoutant leurs instruments les uns à la suite des autres (effets de guitare, bidouillages électroniques, theremin, …). Y’a plus qu’à se laisser guider !

Pas de reprise de Gong ce soir là (ni Flying Teapot ni le glorious Om Riff tiré de Master Builder qu’ils jouent régulièrement), mais une de Black Sabbath, Hiroshi Higashi et ses long cheveux blancs troquant ses claviers pour un harmonica. Pour le reste, la set-list ressemblait fortement à celle jouée au Levitation, y compris donc cette version de Pink Lady Lemonade et son intro disco, ainsi que Cometary Orbital Drive.

Au final, j’étais tellement dedans que je n’ai pas vu le concert défiler. Dans un état second, j’ai décollé pendant au moins une heure, sans toucher le sol de tout le set ! C’était la troisième fois que je les voyais, et la troisième claque qu’ils me mettaient. Vivement la quatrième alors. :-)

Deux extraits trouvé sur la toile :
https://www.youtube.com/watch?v=rfY0ZJl2M9w
https://www.youtube.com/watch?v=TjU9DUeVTI4
(On me voit d'ailleurs dans ce second extrait, me défoncer les cervicales à bouger dans tous les sens.)

III
6.5

III (2014)

Sortie : 12 mai 2014 (France). Rock, Psychedelic Rock, Hard Rock

Album de Bo Ningen

Annotation :

15/09/2017 – Levitation France, Vendredi

Arrivé en avance, j'attends des copains devant la salle. La nouvelle disposition du festival (depuis 2016) est telle que depuis l'extérieur on peut tout entendre de la grande scène - sans rien voir cependant. Je patiente alors tranquillement au son garage psyché des Cosmonauts, des anglais qui tournent dans un style rappelant ce genre de groupe à la BJM. Pas mauvais, mais pas révolutionnaire pour autant.

Une fois la troupe arrivée, on fait un petit tour puis on revient tout juste pour le début du concert de Bo Ningen, les premiers japonais de la soirée. Le temps de discuter au coin fumeur avec les copains retrouvés, de se prendre une bière, j'entends plus que je ne vois la première partie du concert, avant de me rapprocher de la scène. Le quatuor balance tout ce qu'il a dans un psyché noisy énergique à souhait - mention particulière pour un dernier morceau qui décoiffe totalement !

Après un tour rapide à KVB, sorte de post-punk planant plutôt cool en concert (mais rébarbatif à la longue), on se dirige vers une des curiosités du festival, la collaboration entre Cheveu et Group Doueh, pour un mélange entre tishoumaren (Tinariwen-like) et post-punk. Après une écoute rapide sur disque durant l'année, j'avais apprécié le délire, mais sur scène il faut croire que ça ne prend pas. Ça manque quelque peu de saveur, bref un concert pas très intéressant.

Soyons franc, j’ai strictement aucun souvenir de Forest Swords. Je ne sais pas si c’est la défonce ou l’alcool, mais je crois surtout que j’ai passé le concert à faire autre chose (je sais même plus si j’y suis allé).

(Suite juste en dessous)

Pink Lady Lemonade ~ You're From Outer Space ~
7.8

Pink Lady Lemonade ~ You're From Outer Space ~ (2008)

Sortie : 15 septembre 2008 (France). Pop rock, Electro/techno

Album de Acid Mothers Temple & The Cosmic Inferno

Annotation :

(Suite du compte rendu de la journée du Vendredi au Levitation France 2017)

Quelques mots sur Slowdive avant la tuerie de la soirée (et du week-end). N’ayant qu’écouté le dernier album, l’éponyme de cette année, et n’ayant été que peu convaincu, je n’avais aucune attente pour ce groupe. Et si je n’ai vu qu’une partie du concert, je dois bien dire que ça a fait mouche sur moi ! Rien à voir avec ce que j’avais écouté, j’ai été séduit par les belles envolées à la limite post-rock, mais façon dream pop. Je devrais peut-être écouter leurs albums cultes 90’s.

Après ça, j’arrive tout guilleret (et dans un état second), au concert d’Acid Mothers Temple. Je manque quelques minutes (un morceau intro court d’après ce qu’on m’a dit), mais lorsque j’entre dans la salle, le groupe joue Gong ! :o Et c’est parti pour bien vingt minutes d’une reprise impeccable de Flying Teapot quasi exclusivement instrumentale – Kawabata chantera rapidement le refrain à un moment, tout recroquevillé sur un micro tellement bourré d’effets qu’on n’entendait presque rien.
Durant le concert on aura droit à quelques titres seulement, chacun s’étalant sur plus d’un quart d’heure, pour une heure au total de gros space rock. Tuerie !
Le passage le plus surprenant du concert sera leur version de Pink Lady Lemonade. Le titre débute par une grosse rythmique disco à la batterie, puis chaque instrument se greffe petit à petit sur cette construction musicale, transformant en quelques minutes ce délire disco en un space rock typique de AMT. A partir de là, y’a plus qu’à se laisser totalement emporter par cette mélodie répétitive si fameuse du groupe – largement propice au voyage. Planant à souhait !

Noctuary
6.9

Noctuary (2013)

Sortie : 22 janvier 2013 (France).

Album de The Holydrug Couple

Roulie Luc a mis 7/10.

Annotation :

16/09/2017 – Levitation France, Samedi

Disons-le d’avance : la seconde journée fut largement moins intéressante que la première.

Après un concert des Murlocs passable sans être fou, je vais voir Holydrug Couple, pour qui j’avais tout de même quelques attentes, ayant bien aimé leur disque Noctuary il y a quelques années (dans ma période pop psyché, ce qui colle assez au genre de ces chiliens). Mais j’avais quelques craintes aussi, suite à l’album suivant, le décevant Moonlust, qui s’inscrit dans toute cette vague mid-00’s de revival 80’s chez les groupes de néo-psyché. Virage pop electro, batterie étouffée, son trop propre et trop clair, …
Et bien en concert, c’est un peu un mélange de tout ça. J’ai pas grand-chose d’autre à dire : y’a du joli, du sympa, du presque ridicule, du psyché lancinant comme de la pop chiante. Bref, un concert lassant à la longue, sympa sans plus, qui rentre par une oreille pour ressortir par l’autre.

Après ça, je dois dire qu’il y a un gros trou dans la soirée, avec l’annulation du Villejuif Underground et deux concerts vraiment mauvais (Petit Fantôme et Beach Fossils), le genre pop de branleur sans saveur.

(Suite juste en dessous)

A Place to Bury Strangers
7.4

A Place to Bury Strangers (2007)

Sortie : 13 août 2007 (France). Rock, Shoegaze, Experimental

Album de A Place to Bury Strangers

Annotation :

(Suite du compte rendu de la journée du Samedi au Levitation France 2017)

Heureusement que les new-yorkais qui suivent sont là pour nous réveiller ! Faut le dire quand même, musicalement je suis pas du tout fan d’A Place To Bury Strangers, trop bourrin pour moi, mais après les concerts précédents ça fait terriblement du bien de se décrasser un peu les tympans !
Pour résumer en quelques mots, APTBS en concert c’est une sorte de White Hills en plus shoegaze (et en bien plus énervé aussi !) C’est un sacré bordel, le trio joue à 200 à l’heure, stroboscopes de bâtard dans la gueule, dans un épais nuage de fumée masquant presque totalement le groupe, le guitariste explosant sur le sol sa gratte dès les premiers morceaux.
Vers le milieu du concert on a un droit à un petit intermède super calme, chanté, bien long et qui n’apporte rien, suite à quoi ça reprend dans ce qui sera le passage à vide du concert. C’est à ce moment que j’ai hésité à me barrer, ce que j’ai bien fais de ne pas faire, vu la gueule du rappel : le groupe descend dans la foule, le bassiste se faufile jusqu’à la régie récupérer une sorte de boîte pleine de fils et de machines électroniques. Et c’est parti pour deux titres techno / house joués en plein milieu du public. Tout le monde cherche à se rapprocher du trio, le bassiste joue en slammant au-dessus de ses compères. Bref, A Place To Bury Strangers, en concert, c’est un putain de bordel !

Bon et puis après ça, la journée est quasi finie. Je me remets de mes émotions et choppe un bout de concert des Black Angels. Comme je les avais déjà vu 2 ou 3 fois je prends mon temps, sans trop faire attention au concert, avant d’aller voir par curiosité Black Devil Disco Club. Où je ne resterai que quelques minutes, étant assez réfractaire au disco et à la techno - alors un mélange des deux, non merci. Je capte la fin du concert des Black Angels, toujours sympa sans être ouf, mais bon ils terminent par Young Men Dead, ça permet de finir le festival par une bonne note.

Kikagaku Moyo (EP)
7.4

Kikagaku Moyo (EP) (2013)

Sortie : 1 mai 2013 (France).

EP de Kikagaku Moyo

Roulie Luc a mis 7/10.

Annotation :

30/08/2017 - La Cave aux Poètes, Roubaix

Vu la claque de leur précédente prestation à la Malterie deux mois plus tôt, il était inconcevable de rater la nouvelle venue des japonais sur la métropole. Et bien m'en a pris, car c'était encore mieux !

Malgré la disposition de la salle (moins pratique que la Malterie) et l'absence de cet aspect très confidentiel du précédent concert, l'ambiance était bien mieux, plus énergique. Le choix de setlist du groupe a d'avantage chargé l'air en électricité. C'est simple, j'ai décollé au début du concert et j'ai pas touché sol de la soirée ! Et ce mercredi, la même recette encore : des morceaux que le groupe n'hésite pas à étaler, à faire durer, et à jamer dessus à l'infini.

La setlist, donc, m'a parue moins axée sur le dernier album. Plus d'anciens morceaux, mais également plus de titres instrumentaux, dont un jam en ouverture aux indéniables influences allemandes 70s, rappelant à plusieurs moments les délires cosmiques d'Agitation Free ou les rythmiques de Can (chapeau au batteur qui tient bien le truc d'ailleurs !)

En bref, une tuerie, encore, difficilement descriptible.
Pour qui aime le psyché, c'est sûr, faut les voir !

Un extrait :
https://www.youtube.com/watch?v=_OTn4s_Mzb4

II
7.1

II (2017)

Sortie : 24 février 2017 (France).

Album de Briqueville

Roulie Luc a mis 8/10.

Annotation :

06/08/2017 - Openluchttheater Rivierenhof, Anvers

Décidé au dernier moment, je me retrouve finalement sur les routes belges pour un dimanche soir de concerts. Le lieu est tout à fait charmant, c'est un petit théâtre installé au bout milieu d'un grand parc d'Anvers. Lorsqu'on gare la voiture, le premier groupe démarre à peine. Et c'est marrant d'entendre la musique bien lourde de Briqueville en déambulant en pleine nature, entourés d'arbres, de sentiers, de rivières et de ponts en bois - pendant qu'on cherchait la scène, donc.

Pas grand chose à dire du set de Briqueville, si ce n'est la durée du concert. Une demi-heure seulement, mais de très haute facture. J'aurais pu être déçu d'un concert si court si je n'avais pas déjà revu ces belges dans les environs de Ypres à peine quatre mois plus tôt. Du reste, un concert tout à fait excellent, toujours aussi lourd, toujours aussi sombre, toujours aussi masqué, toujours aussi doom.

Le groupe qui suivra s'appelle Brutus. Lorsque j'avais vu l'affiche, j'ai tout de suite été enthouasiasmé par les trois groupes (Briqueville, Brutus, Goat), pensant pour le second qui s'agissait des norvégiens (heavy psyché / hard rock revival / stoner). Et en fait non, ce sont les Brutus belges, trio bien bourrin dont le chant est assurée par la batteuse (qui se démerde en réalité plutôt bien). J'ai pas vraiment aimé, ayant l'impression que le groupe tappe dans une musique pour ado, sorte de punk-rock-metal. RateYourMusic me dit en réalité "post-hardcore" et "math-rock", deux genres qui ne me branchent pas vraiment il faut bien dire.

Pendant la soirée, je me suis tout de même demandé qu'elle était la logique de la programmation, qui enchaîne post-doom, post-hardcore / math-rock, et psyché / afrobeat / tribal.

Requiem
6.9

Requiem (2016)

Sortie : 7 octobre 2016 (France).

Album de Goat

Roulie Luc a mis 10/10.

Annotation :

06/08/2017 - Openluchttheater Rivierenhof, Anvers

Dernier groupe de la soirée, les suédois de Goat. En un mot : TUERIE ! Les ayant déjà vu à 3 reprises auparavant, c'était ce soir là leur meilleure prestation.

La première chose que je remarque, c'est que les musiciens ne sont plus 7 sur scène, mais jouent d'un instrument de plus, le 8ème s'occupant des clavier. La seconde nouveauté est d'ordre musical : alors que le groupe débute par Try My Robe, je peine à reconnaître le morceau avant l'arrivée du chant. Le groupe s'est permis de faire évoluer leurs titres sur scène. Ils avaient déjà l'habitude de les faire durer mais j'ai comme l'impression que cette fois les morceaux sont plus transformés, donnant une sensation de fraîcheur et de nouveauté à celui qui, comme moi, connaît leur discographie sur le bout des doigts.

Durant la soirée, ils ont étalés la set-list sur tous les albums, donnant quand même la part belle à World Music (seuls 2 n'ont pas été joués). Chaque titre dégageait une énergie folle, le groupe balançait tout ce qu'ils avaient dans les tripes pour un public en transe, terminant un morceau sur 2 dans un énorme jam psyché / afrobeat. Comme à leur habitude, les deux chanteuses / danseuses s'agitaient sur scène comme possédées, leurs seul moments de calme étant leurs parties de flûte sur 'Union of Mind and Soul'.

Après une bonne moitié du concert riche en tubes (Words, Let it bleed, Goatfuzz, ...), le groupe nous livre un enchaînement final à couper le souffle. D'abord un Disco Fever endiablé, agrémenté à ma grande surprise d'un solo d'orgue absolument incroyable. Suit l'excellent Gathering of Ancient Tribes, puis 10 minutes totalement furieuses de Run to your mama. Un classique du groupe, qu'ils font durer une éternité à chaque fois. Géant !

Goat achève sa bonne heure de concert par Talk to god, avant de quitter scène puis de revenir pour un rappel d'un bon quart d'heure. Ils enchaînent Goatman, 1er single et inconditionnel du groupe, puis Det som aldrig förändras, qui clôt merveilleusement la soirée. Dix minutes de folie psychédélique, de fuzz et de jam, purement instrumental, se terminant par Kristallen den Fina, un air traditionnel suédois. L'occasion pour la foule de balancer le peu d'énergie qui lui reste !

Et donc, comme à chaque fois, la claque ! À ne manquer sous aucun prétexte. D'autant que le groupe devrait s'arrêter prochainement d'après une interview passée. Dire que c'était peut-être la dernière fois que je les voyais...

House in the Tall Grass
7.4

House in the Tall Grass (2016)

Sortie : 13 mai 2016 (France).

Album de Kikagaku Moyo

Roulie Luc a mis 5/10.

Annotation :

24/06/2017 - La Malterie, Lille

Des années que j'attendais ça (au moins depuis la sortie de 'Mammatus Clouds'), l'occasion d'enfin voir Kikagaku Moyo allait se présenter. Lorsque j'arrive, la première partie vient de commencer. The Jefferson Slim Sheik Experience est un duo instrumental. Batterie guitare, rien que ça. Leur musique est lente et longue (à peine quelques morceaux pour un concert d'une quarantaine de minutes), à l'ambiance tout aussi sombre que psychédélique. De constructions progressives, les morceaux s'étalent dans l'espace et le temps, jouant avec la tension pour faire décoller le public. Le fait de troquer, pour un morceau, la guitare pour un sitar, est plus que bienvenue, donnant une tonalité orientale au concert.

Mais cette entrée en matière, pourtant excellente, ne sera qu'une mise en bouche par rapport à la tuerie qui va suivre (oui, spoil) ! Bon, pour commencer, ils sont vraiment nombreux par rapport à la petite scène de la Malterie. Un batteur aux cheveux longs, deux guitaristes aux cheveux longs (dont un à qui on peut préter une légère ressemblance à Adam Driver), un bassiste aux cheveux longs, et un sitariste aux cheveux longs. D'ailleurs à ce propos, il joue de son sitar, dépouillé de sa caisse de résonance, comme si c'est une guitare (debout, avec il me semble quelques pédales d'effets).

N'ayant été que peu convaincu par le dernier album en date du groupe, 'House in the Tall Grass', je m'attendais plutôt à entendre ce soir là des longs jam psyché, à l'instar du délicieux Pond sur 'Mammatus Clouds'. En fait non, ils ont joués surtout des titres récents, mais en concert le rendu est incroyablement meilleur (et dépasse de loin les versions studios).
Sur scène, les influences oldies se font bien plus ressentir que sur disque (en tous cas le dernier) : le son est plus brut, la prod "pop" sur les voix ressort moins, et certaines sonorités rappellent parfois Country Joe ou Jefferson Airplane. Sans parler des chemises à fleur, des cheveux longs, et des pantalons pattes d'eph !

(Suite juste en dessous)

Forest of Lost Children
7.6

Forest of Lost Children (2014)

Sortie : 20 mai 2014 (France). Rock, Psychedelic Rock, Folk

Album de Kikagaku Moyo

Roulie Luc a mis 6/10.

Annotation :

(Suite du compte-rendu du concert à la Malterie)

Malgré des intros parfois un peu trop longues, et rappelant les ambiances du dernier album (leur côté pop qui ne leur convient pas tant que ça je trouve), le groupe n'hésite pas à allonger ses morceaux, les terminant quasi tous dans des énormes délires explosifs, psychédéliques et jamesques, électrisant la foule. Seul hic : c'est trop court ! Lorsqu'en fin de morceau le groupe lâche tout ce qu'il a, il pourrait faire durer encore d'avantage.

Au final nos japonais nous ont offert une heure de musique, plus un rappel d'un bon quart d'heure, concluant merveilleusement sur un titre motorik à souhait. Le titre de la mort en fin de set, pour achever tout le monde ! Quoi qu'il en soit, Kikagaku Moyo s'offre une place de choix dans mes meilleurs concerts 2017. :-)

Un extrait :
https://www.youtube.com/watch?v=vwPDnxlgtyQ

Slow Riot for New Zero Kanada E.P. (EP)
8.4

Slow Riot for New Zero Kanada E.P. (EP) (1999)

Sortie : 8 mars 1999 (France). Rock, Post Rock

EP de Godspeed You! Black Emperor

Roulie Luc a mis 9/10.

Annotation :

10/06/2017 - HET KRATERFRONT

Samedi soir je suis allé voir Godspeed You! Black Emperor, gratuitement, en Belgique, avec Maxime Volkermord, Godfazou, TheFrenchJerk, sa madame kikk, McCater et son pote Psmith ("p" muet).
C'était vers Ypres, paumé en pleine cambrousse, à l'occasion d'un évènement de commémoration en rapport avec la première guerre mondiale (Bataille de Messines de 1917).
Rien d'étonnant de voir Godspeed Ici en fait.

Une scène installée en plein air donc, dans une grande plaine vide. D'ailleurs, l'orga avait un budget de dingue, des lumières étant installées sur des grues aux extrêmités de la plaine, à plusieurs centaines de mètres. Tout le paysage était éclairé, plaine comme ciel, c'était fantastique ! Ce rendu des lights sur les nuages !
Pour l'évènement commémoratif, des centaines de bougies (3000 je crois) étaient disposées devant la scène. On trouvait ça dommage de se couper d'une bonne partie de devant la scène (j'ai très rarement vu l'espace entre la régie et la scène fermé dans des concerts plein air), mais en pleine nuit ça rendait plutôt bien.

Le groupe a joué une bonne heure 45, pour 5 titres seulement. Je ne connaissais pas les trois premiers, mais visiblement deux d'entre eux sont régulièrement joués sur scène (Buildings et Railroads). Une bonne heure pour ces trois titres, vraiment excellent ! Le troisième, qui a duré 25 bonnes minutes, est un peu moins convaincant sur la fin. Disons que le groupe joue correctement sur la tension et l'intensité, mais quand ça explose fait trop durer les choses. Un final d'une dizaine de minutes dont la structure n'évoluait plus tellement. Dommage.
Après ça, Godspeed ont terminés par nous jouer tout l'EP en entier ("Slow Riot For New Zero Kanada"), Moya puis BBF3, les faisant quelque peu durer tous les deux.

En bref, un excellent concert, la meilleure des trois fois où je les ai vu, dans des conditions assez spectaculaires (au sens littéral). Je regrette juste la disposition sonore, on aurait voulu plus de punch par instants (dans les moments explosifs), et surtout plus d'enceintes. Le fait d'avoir une grande partie devant la scène non ouverte au public ne nous a pas permit de se placer convenablement, et ça manquait de sons sur les côtés pour être pleinement entourés et se sentir totalement au coeur du truc.

Quelques photos de l'évènement ici :
https://www.facebook.com/visualkitchen/posts/10155543974889665

Charivari
7.8

Charivari (2017)

Sortie : 14 avril 2017 (France).

Album de Deyosan

Roulie Luc a mis 8/10.

Annotation :

03/06/2017 – FIMU, Belfort

Tous les ans se tient pendant le week-end de la Pentecôte le FIMU, à Belfort. Ayant grandi dans cette contrée de l’Est (surtout connue pour ses Eurockéennes), je faisais le FIMU chaque année jusqu’à mon départ. Ce festival est entièrement gratuit, dans les rues de la ville, avec des sensibilités musicales de tout genre, tout âge, et tout horizon. Libre à toi de divaguer de la scène jazz à un concert de classique, en passant devant du metal finlandais ou de la folk / world bulgare.

Question de disponibilité et d’agenda, je me retrouve donc cette année à refoutre les pieds dans ce festival pour la première fois depuis plusieurs années. Trop de groupes pendant trois jours, je ne ferai pas l’étendue des concerts vus. On peut noter le set psyché d’Eagles Gift ou l’excellent concert d’Erik Truffaz, le parrain du festival cette année-là, sorte de croisement physique entre David Guetta et Louis Bertignac. Musicalement, on tappe dans un mélange de jazz et de trip-hop, accompagné pour l’occasion par le rappeur local Pih Poh.

Mais le groupe qui m’a clairement botté le cul et foutu ma bonne claque du week-end, c’était Deyosan. Un trio dont la recette est plutôt simple : une clarinette, un sitar, une batterie. Pour un résultat instrumental assez dément, mix entre du space klezmer, du psyché et de l’electro dub, planant comme il se doit pour qui se laisse prêter au jeu.
La clarinette est pleine d’effets, le zicos s’éclatant avec toute une palanquée de pédales devant lui, permettant à son instrument de remplir l’espace dans ce qui rappellerait une sorte de Krakauer cosmique. Le sitariste, quant à lui, apporte la touche orientale (et il joue bigrement bien le bougre !), et lâche de temps en temps son instrument pour se caller derrière des machines électroniques. Le tout est hyper coordonné, tout en tension, rythmes et riff s’enchaînent, la qualité du concert fut bien au-delà de mes espérances (j’avais tout de même jeté une oreille ou deux aux groupes programmés, histoire de me façonner mon programme du week-end).
En bref, ça tue, et en studio le plaisir est toujours là. J’y retourne dès que j’ai l’occasion !

Rattle That Lock
6.2

Rattle That Lock (2015)

Sortie : 18 septembre 2015 (France). Prog Rock, Rock, Psychedelic Rock

Album de David Gilmour

Annotation :

23/07/2016 - Saline royale d'Arc-et-Senans

Un rêve qui se réalise ! Beaucoup de morceaux du dernier album solo de Gilmour (trop à mon sens), mais le reste de la set-list fut à la hauteur de mes attentes, étalé sur la quasi totalité de la discographie du Floyd.
Trois heures de pur bonheur, musicalement intense et visuellement splendide. Impensable également de ne pas évoquer ce final époustouflant sur 'Comfortably Numb', tout en couleurs et lumières !

Compte rendu complet :
http://zigzagwanderer.fr/david-gilmour-saline-royale-darc-et-senans-23072016

Note : 5*/5

Naxatras
7.6

Naxatras (2015)

Sortie : 26 avril 2015 (France).

Album de Naxatras

Roulie Luc a mis 8/10.

Annotation :

28/06/2016 - Le Biplan, Lille

Arrivé sur le tard, je loupe le concert de Buddy Hemlock. Lorsque je pénètre dans un Biplan bondé, la salle est complètement sombre et enfumée. Les trois lillois de Karma Sutra font durer leur concert, dans un délire psyché jam, car les grecs tant attendus sont encore sur la route.

Passé 22h30, Naxatras arrivent enfin. Pressés par le temps, le groupe s’installe en vitesse, expédie le sound check et débute rapidement le concert, à peine 30 minutes après leur arrivée.

Mais puisqu’il est ici question de musique, causons musique. Originaires de Thessalonique, les trois membres de Naxatras jouent dans un registre de désert rock psychédélique. Nouveaux dans une scène un peu trop fourre-tout, ils arrivent tout de même à sortir du lot en apportant leur propre touche. Ce qui devrait leur valoir une solide réputation dans les années à venir, tant le groupe a rapidement su se faire connaître sur internet.

Fait plutôt marquant, le groupe ne dispose que de peu de pédales d’effets. Wah-wah, fuzz, delay, mais guère plus, que ce soit du côté du bassiste que du guitariste. Ces quelques effets sont cependant suffisants pour que la musique emplisse tout l’espace plutôt restreint du Biplan. D’autant plus que les morceaux sont généralement longs, laissant le temps au groupe de développer son intro et poser son ambiance, ce qui prend sens en concert. Chargé comme une pile, je me suis alors laissé emporter par une musique tout aussi énergique que psychédélique, yeux fermés et cheveux au vent.

Moins convaincu par l’EP très court du groupe que par ses deux albums, il est tout de même à noter que son second titre, déjà bon sur disque, prend une nouvelle dimension sur scène. Plus chaud, plus planant, ce ‘Pulsar 4000’ est une petite bombe en live. Niveau set-list, il me semble avoir entendu des titres comme ‘Downer’, ‘Waves’, ‘Sun is Burning’, mais l’on retiendra notamment l’excellent ‘I am the Beyonder’ que le groupe a joué sur la fin.

Le concert sera finalement plus court qu’escompté à cause des imprévus. Malgré un set raccourci, Naxatras nous offriront tout de même trois bons quart d’heure de musique. Après cet excellent concert, rien de mieux que de terminer sur une bonne nouvelle qui fera plaisir aux aficionados du groupe. Ayant pu échanger avec le batteur, j’ai pu apprendre qu’une sortie vinyle était prévue pour cet été. Et ce aussi bien pour le génial Naxatras que pour le récent II, que le trio continue de promouvoir en tournée.

Note : 5/5

Moksha
7.8

Moksha (2015)

Sortie : 29 mai 2015 (France). Space Rock, Psychedelic Rock, Stoner Rock

Album de My Sleeping Karma

Annotation :

25/06/2016 - Rock In Bourlon, Bourlon

Programmation alléchante, festival gratuit, perdu en pleine campagne près de Cambrai, Bourlon accueillait ce week-end la 6ème édition du Rock In Bourlon. L'occasion de se décrasser les oreilles avec du rock qui tâche.

Présent uniquement le samedi soir, j'arrive certes un peu tard, mais pile à l'heure pour voir la fin du concert de Xii boar, groupe anglais bien trop violent pour moi. Mais pas de panique, car les lillois de Glowsun ne tarderont pas à monter sur scène. Comme toujours avec ce trio, un concert de très bonne facture, qui me fait oublier d'avoir manqué leur date à la fête de la musique.
Nous aurons alors droit à une petite heure de musique, qui passe plutôt vite, durant laquelle le stoner psychédélique de Glowsun résonne sur la petite place de Bourlon. Niveau setlist, je n'ai cependant pas l'impression d'avoir entendu beaucoup de titres du nouvel album ce soir là, mais surtout des morceaux tirés de l'excellent "Eternal Season".

Note : 4/5

Mais c'est lorsque la nuit sera déjà bien tombée que l'on assistera au clou de la soirée, à savoir la prestation de My Sleeping Karma, ouvrant sur un titre d'Aphrodite's Child (The Four Horsemen) en guise d'intro. Ne connaissant que peu leur musique, je m'attendais tout de même à passer un bon moment, le groupe jouant dans un univers qui me cause totalement. Mélange de psyché, de space rock et de stoner, la musique de ces quatre allemands se veut évolutive et savamment construite, passant de calme à lourdeur en suffisamment de temps qu'il n'en faut pour faire planer l'auditeur. Si les bonnes circonstances sont réunies, un tel concert peut être propice à un voyage lointain, introspectif, au pays des merveilles. J'ai ainsi gardé les yeux fermés pendant presque tout le concert, ne les ouvrant que de en temps en temps pour observer les spectacles de feu sur le côté de la scène (cerceau enflammé, bâton du diable, ...), ou les projections d'images psychédéliques sur une toile de fond.
La musique de My Sleeping Karma m'a tellement emporté que le temps semble s'être défilé comme une flèche. Une heure dans un tel contexte c'est beaucoup trop court, j'en aurais souhaité d'avantage !

Note : 5*/5

Blackened Visions
7.1

Blackened Visions (2016)

Sortie : 15 janvier 2016 (France).

Album de The Lumberjack Feedback

Roulie Luc a mis 7/10.

Annotation :

25/06/2016 - Rock In Bourlon, Bourlon

Après cette claque monstrueuse, il me faudra du temps pour me remettre de mes esprits, et tenter de plonger dans l'ambiance bien plus lourde du concert suivant. Car après le psychédélisme de My Sleeping Karma, laissons place au doom de The Lumberjack Feedback. Originaire de Lille tout comme Glowsun, le groupe a la particularité de comporter deux batterie en son sein.
Et ici, on tappe dans un tout autre registre : doom, sludge, post-metal. Bref, des riffs lourds et lents, des rythmes massifs, une musique instrumentale à réveiller les morts, résumée en deux mots par le groupe lui-même : "Loud and Low !" L'occasion de se prendre une déferlante de lourdeur dans la gueule pour achever la soirée. Plongé dans l'ambiance au milieu du public, difficile de ne pas se prendre au jeu.

Note : 4/5

10 000 Russos (EP)
6.9

10 000 Russos (EP) (2014)

Sortie : 2 septembre 2014 (France).

EP de 10 000 Russos

Annotation :

12/06/2016 - L'Auréole, Béthencourt

Quoi de mieux que de terminer le week-end en musique ? Départ de Lille ce dimanche 12 juin pour découvrir d’une part 10000 Russos en live, mais également L’Auréole, chouette lieu tenu par Marc de Quelque Part Records. Perdue en plein milieu de la campagne Pas-de-Calaisienne se trouve cette cave chaleureuse, confortablement aménagée pour accueillir groupe et public. Une cave assez grande pour assister à un concert, partager un repas avec tout ce petit monde, ou se rafraîchir le gosier avec quelques bières belges bien fraiches.

Le premier concert commence tôt, avec une curiosité appelée Tren Go! Sound System. Derrière ce nom mystérieux se cache en réalité Pedro Pestana, le guitariste de 10000 Russos. Aidé d’un gigantesque pédalier et d’une loop station, Pedro construit petit à petit sa musique, installant progressivement une ambiance dans laquelle tout le monde plongera rapidement. One man band armé de sa seule guitare, il agit tel un Manuel Göttsching pour un résultat finalement pas si éloigné que ça de la kosmische musik. Un riff plutôt saturé en guise de basse, quelques frappes rapides sur la guitare en guise de rythme, l’artisan musical superpose ses boucles pour former une base sur laquelle il n’aura plus qu’à se faire plaisir, lâchant sa multitude d’effets sur ce qui nous semble être des improvisations inspirées.

Cette entrée en matière durera une bonne demi-heure (on en aurait souhaité plus !), pendant laquelle Pedro Pestana nous a offert une unique plage hypnotique, planante, et évolutive, comme construite en plusieurs actes. On lui pardonne alors sans grand mal ses quelques galères avec sa loop station (un rythme légèrement désynchronisé, une boucle à refaire, …). C’est aussi ça la magie du live !

(Suite en dessous)

10 000 Russos
7.2

10 000 Russos (2015)

Sortie : 20 mai 2015 (France).

Album de 10000 Russos

Roulie Luc a mis 7/10.

Annotation :

(Suite du compte-rendu du concert à L'Auréole)

Après une courte pause, le temps de fumer une clope ou de se resservir une bière, nos portugais s’installent. Le guitariste retrouve son pédalier, celui du bassiste n’a pas à en rougir non plus, tandis que le batteur effectue les derniers réglages sur le micro. Car, fait suffisamment peu courant pour être remarqué, c’est le batteur qui s’occupe ici du chant. Un chant d’ailleurs plein d’écho, semblant venir de loin, collant largement à l’ambiance distillée par le trio. Pour le reste, la musique s’inspire tout à la fois du psychédélisme toutes époques confondues, de la motorik, du space rock, peut-être même du post-punk et du shoegaze, chacun y verra les influences qu’il voudra !

Mais là où le même son de cloche résonnera dans tous les esprits, c’est sur la qualité du concert. Tant grâce au talent des trois musiciens qu’à l’aspect voyageur de leur musique, la cave de L’Auréole ne manquera pas de se charger rapidement d’une atmosphère électrique, dansante, mais surtout complètement dingue ! Le public semble animé d’un désir irrésistible de bouger, sur un rythme stable et infaillible. Pour ma part, le décollage sera quasi immédiat et je n’aurais pas la sensation de toucher sol jusqu’à la dernière note !

Si j’avais notamment un unique regret, c’est concernant la durée du set. Certes les morceaux sont plutôt longs, ce qui favorise l’impression que le temps passe vite. 10000 Russos ont alors joués quatre titres ce dimanche soir, soit trois excellents quarts d’heure de mastodonte dans la gueule. Lorsque le public déchaîné en redemande encore, le trio s’exécute et offre un court rappel d’à peine cinq minutes. On en aurait bien accepté d’avantage, mais on comprend que nos trois portugais soient en nage. Et après tout, si ça peut justement motiver à en être de la partie lors de leur prochain passage dans les environs, c’est peut-être même aussi bien !

Note : 5*/5

Roulie Luc

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