Festival de Gérardmer 2025

Annotation :

Vu pour la 1ère fois il y a dix ans, aussi en salle.
Toujours le même malaise. C'est bizarre parce qu'il est vraiment à part dans le cinéma horreur/épouvante (si je pense à un autre classique, Evil Dead, j'ai l'impression que le film de Raimi a été copié mille fois) ; il n'est pas gore, il a juste une atmosphère étrange, dérangeante, qui je trouve n'a pas trop vieillie - ça et quelques plans qui n'ont rien perdu de leur superbe (les plans de fin, le travelling qui passe sous le banc et glisse vers la maison...).

Annotation :

Je cache pas que c'était un peu la purge.
Les dialogues font passer à un film de Tarkovski : les voix semblent enregistrées a posteriori - ce qui donne cet aspect froid - et les répliques sont trop fouillées, littéraires, et sonnent récitées. Ca aide pas l'empathie ni la compréhension des enjeux de chaque personnage (qui, tous, m'apparaissent comme des ados un peu prétentieux). Mais bon si c'était que ça... je trouve que le film a un côté faussement cool (c'est ce qui semble associé à la prise de drogues - on est des ouf) et redouble d'efforts sur les jeux de lumière, de couleurs, en gros se place dans une esthétisation constante qui rend la mise en scène lourde et indigeste.
MAIS
vaut peut-être le coup d'être vu pour une raison, une seule : Dominique Pinon en marionnette style Guignol de l'info. Je n'en dirais pas plus.
Un gars dans la salle est parti en fou rire et je ne pouvais pas le blâmer.

Annotation :

On entre dans le vif du sujet : un film qui fait peur.
On peut résumer l'histoire d'Oddity de différentes façons et il est assez amusant de voir les partis pris de différents sites : parle-t-on d'abord du meurtre ? démarre-t-on par évoquer la jumelle chelou, et partir de son point de vue ? Ou peut-être, et c'est bien plus intriguant à mon goût, le début du film : une femme, seule chez elle la nuit dans une ferme retapée et isolée, voit par le judas de sa porte un homme étrange, qui la met en garde qu'elle ne se trouve pas seule chez elle ?
Oddity maîtrise l'art du suspense et de la suggestion, use de jumpscares sans en abuser, et en ce qui me concerne, pousse bien tous les leviers de l'épouvante dans un huis clos qui captive. On pouvait sentir les sièges grincer dans la salle quand la tension montait et c'était une chouette expérience en ce sens.
MAIS
Si Oddity maîtrise bien ces surprises, l'histoire en elle-même me laisse de marbre ; en dehors d'un retournement de perspective aux deux tiers du film, le reste m'apparaît pauvre (l'homme rationnel d'un côté, la femme qui croit aux forces occultes de l'autre), voire grotesque (pour des raisons qui spoileraient le film).

Annotation :

Il était trop tentant, après avoir vu la bande-annonce, de ne pas aller voir cette grosse production épique venue de Chine.
Et finalement... c'était bien !
Beaucoup de gens sont partis pendant la séance.
Concrètement je ne vois pas ça comme mieux ou moins bien qu'un Marvel. Même, si je pousse un peu, je trouve les personnages et retournements ici plus captivants. C'est drôle, parfois pas pour les bonnes raisons, mais ce n'est jamais complètement nanardesque ; en somme les 2h30 sont passées très vite et, mieux encore, j'ai envie de voir le 1er (dont nous n'avions eu qu'un résumé, pour se préparer) et d'attendre le 3e volet.

Annotation :

Ca partait sur un survival sans grande saveur, mais je trouve qu'Azrael dévoile progressivement ses atouts.
D'une histoire intime un peu banale, on se prend au jeu à chaque nouveau rebondissement, pour finir par dézoomer sur une histoire post-apo plus globale, insoupçonnée dans les premières minutes du film. Certes, on est pas dans l'originalité suprême ; mais les différentes séquences où la mort passe près parviennent à captiver. Donc plutôt un avis positif sur la fin, même si je sens que je vais vite oublier de quoi était fait le film.

Annotation :

Un film réalisé par 3 cinéastes de Winnipeg, je me devais de voir ça.
Etrangeté au sein d'un festival de l'étrange, Rumours est une comédie jouée sur une subtilité insaisissable : à quel point le film est-il cynique, absurde, à quel point est-il une satire et non juste un délire passager ?
Les présidents du G7 se réunissent en Allemagne et travaillent sur une déclaration provisoire à l'orée d'une forêt. Mais bientôt, tout leur entourage, leur staff, disparaît, et ils se retrouvent livrés à eux-mêmes.
On pourrait vite, de ce point de départ, partir dans les clichés (sur chaque pays et les relations qu'ils entretiennent) ; or il n'en est rien. Evidemment il y a abondance de clins d'oeil, mais ils sont pour la plupart discrets et évitent toute lourdeur. On observe simplement des dirigeants si détachés de la réalité qu'ils sont plus occupés à s'écouter parler et se mettre d'accord sur un discours provisoire, à la plus pure langue de bois évidemment. Ca suffit à me divertir et me faire penser que le film est une réussite.

Annotation :

Je voulais lire le livre depuis un bail, à la place j'ai vu le film.
Je m'attendais à quelque chose de plus fantasque (d'après le trailer), mais en réalité ça ne l'est pas tant ; on se plaît juste à se perdre dans les couches narratives, et malgré un certain kitsch, et un discours qui peut passer pour pro-capitaliste (mais je n'en suis pas si persuadé) - seules deux ombres au tableau - le film est assez singulier et mesuré pour captiver.

Annotation :

Je m'attendais à un nanar, ça n'en était pas un : l'humour est bel et bien voulu. On est donc plus proche du navet ; les 3/4 du temps, on est consterné par les effets spéciaux, jeux d'acteur, dialogues. C'est à la fois un projet super amateur et en même temps... surprenant ? Avec une certaine critique de la bêtise des médias et la course au direct, et surtout une balade de fin dans Athènes presque poétique ? Le tout dans un film queer, assez rare à cette époque ? Pourquoi je pose tant de questions ? Parce que je ne sais vraiment pas quoi en penser. C'était très mauvais, mais pas complètement inintéressant non plus.

Annotation :

FFO : E.T., Lilo et Stitch, Gremlins ... copier/coller ici tous les films ou séries où un ado se lie d'amitié avec un petit animal tendance extraterrestre. Ici les Ochis sont quelque part entre Gizmo (les mêmes bruits !), Pikachu et baby Yoda.
Il n'empêche, les 3/4 du film m'ont plu : dès les 5 premières minutes on se trouve projeté dans un imaginaire assez riche, entre le conte (ces décors qui semblent en dessin animé) et le récit initiatique d'aventure ; et le film a pour lui de ne pas s'attarder sur certains détails propres aux oeuvres citées plus haut (passer 3h à voir les deux protagonistes se lier d'amitié, etc.) pour se concentrer sur l'histoire familiale.
Et c'est là où je trouve que le film foire sa conclusion mais en dire plus reviendrait à spoiler.

Annotation :

(SPOILER PAR ICI) A l'inverse d'Ochi, Soderbergh fait en sorte de nous surprendre à la toute fin avec un élément qui refait considérer tout le film. Je m'attendais à un film effrayant (la bande annonce est montée de manière à ce qu'on s'attende à avoir peur), il n'en est rien : on est, là aussi, sur une histoire de famille, dont les relations tendues, faut le reconnaître, sont plutôt bien narrées. Le hic, c'est l'enjeu qui se dévoile aux 2/3 du film et... bon j'en dis pas plus, on s'en parle en MP si vous préférez.