FILM

Juste une liste recensant les films que je vois pour la première en 2024, histoire qu au prochain bug du live, je puisse toujours être en mesure de consulter mes avis.

Liste de

7 films

créée il y a 16 jours · modifiée il y a 31 minutes
Nosferatu
6.4

Nosferatu (2024)

2 h 12 min. Sortie : 25 décembre 2024. Épouvante-Horreur, Fantastique

Film de Robert Eggers

Alfred Tordu a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Très fidèle au film de Murnau, Robert Eggers s’évertue à en restituer la puissance cinématographique d’époque, grâce à une mise en scène moderne, nourrie par un siècle de cinéma horrifique. Une démarche qui devrait être à la base de tout projet de remake, mais que je n’avais pas vu au cinéma depuis le King Kong de Peter Jackson en 2005. C’est impressionnant de voir à quel point chaque élément du script original se retrouve ici magnifié par l’intelligence d’une réalisation aux effets toujours savamment maîtrisés.

L’iconisation du Conte Orlok est à elle seule une magnifique leçon de cinéma. Eggers arrivant très bien à retranscrire visuellement l’influence sensitive du vampire sur ses victimes, notamment cette capacité à pénétrer leurs esprits pour hanter leurs cauchemars et brouiller leur perception du réel. A peine perceptible lors de sa première apparition, s’exprimant avec une voix d’outre tombe et affublé d’une saillante moustache stalienne ; le comte apparaît comme un monstre de virilité rustre et barbare, en complète opposition avec ce frêle anglais de Nicolas Hoult qui lui fera officie de rival sexuel.

Car si le désir de chaire fraîche revêtait un sens beaucoup plus littérale dans le film originel, la connotation sexuelle est ici clairement explicite, devenant par la même le véritable sujet du long-métrage. Dans cette version, Orlok est ouvertement présenté comme l’ex toxique d’Ellen Huter. Un ex dont la jeune femme a pu s’affranchir grâce à son mariage avec un gentil gars bien comme il faut, mais qui continue de hanter son existence, lui intimant de céder à ses avances, sous peine de voir tout son petit monde s’écrouler. Eggers fait ainsi de son vampire la personnification du prédateur sexuel, un être dénué de toute considération sentimentale à l’égard de sa partenaire et prêt à toutes les perfidies pour parvenir à ses fins.

On regrettera juste le choix de Lilly-Rose Depp qui semble se regarder jouer en permanence, mimant (non sans dévotion) les scènes de possession ou de somnambulisme qu’elle a pu glaner dans les références filmiques du réalisateur, mais sans jamais donner l’impression de croire véritablement à ce qui se joue devant ses yeux. Heureusement que cette petite ombre au tableau n’entache nullement le résultat au global.

Un ours dans le Jura
6.3

Un ours dans le Jura (2025)

1 h 52 min. Sortie : 1 janvier 2025. Comédie, Policier

Film de Franck Dubosc

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

On n’attendait pas Franck Dubosc sur le terrain de la comédie noire, mais force est de constater qu’il a su l’emprunter avec brio. A l’instar de Fargo ou de Burn After Reading des frères Coen, le récit prend place dans un cadre anti-cinématographique et confronte des villageois ordinaires (bien qu’un peu dérangés sur les bords) à une sombre histoire criminelle de polar. L’intérêt du film reposant sur le décalage entre l’horreur des situations et l’amateurisme avec lequel elles sont affrontées par les protagonistes. A cela s’ajoute bien sûr une ribambelle de seconds couteaux mémorables, dont les quêtes annexes rajouteront des bâtons dans les roues déjà bien amochées de nos pieds nickelés.

Un scénario hilarant et parfaitement ficelé dont la réussite doit surtout à la tenue de la mise en scène et de l’ensemble du casting. Car quelle que soit l’absurdité des séquences, le réalisateur ne cède jamais au piège de la dédramatisation. Les acteurs vivent toujours la situation au premier degré, sans que personne ne sorte de sa partition pour faire son petit numéro, comme c’est généralement le cas dans ce genre de comédie grand public. Et c’est justement cette rigueur qui rend le décalage comique si efficace.

Pas spécialement client de la prestation de Dubosc, un peu trop sobre et pas suffisamment incarnée à mon goût, mais le reste du casting se défend bien. En particulier Laure Calamy, toujours débordante de naturelle et l’inénarrable Benoît Poelvoorde, impeccable dans ce rôle de gentil flic ordinaire constamment dépassé par les événements.

Wallace et Gromit - La Palme de la Vengeance
7.1

Wallace et Gromit - La Palme de la Vengeance (2024)

Wallace & Gromit: Vengeance Most Fowl

1 h 19 min. Sortie : 3 janvier 2025 (France). Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Nick Park et Merlin Crossingham

Alfred Tordu a mis 6/10.

Annotation :

Dans la moyenne haute des dernières productions Aardman : drôle, bien animé et bourré d’idées inventives, tant au niveau des gags, des designs ou des péripéties. Le simple fait d’avoir rendu Wallace dépendant de ses inventions et de le confronter à des robots piratés, c’est à la fois un excellent postulat, dans l’air du temps et totalement cohérent avec la personnalité de notre inventeur excentrique.

Mais comme pour le second volet de Chicken Run, quelque chose s’est perdu chez le studio britannique : leur ambition cinématographique. Ce qui faisait jusqu’ici la force des Wallace et Gromit, c’était ce décalage entre des films de genre très premier degré dans leur mise en scène, et leurs histoires fantaisistes aux personnages cartoonesques. C’est parce ces films étaient suffisamment aboutis sur le plan filmique, pastichant à merveille les codes du thriller, du film policier, de la Science Fiction ou du cinéma d’horreur, qu’au delà des rires, nous nous sentions réellement impliqués dans ces récits de pâte à modeler. Il y avait une vraie tension, un suspens et un sens de la dramaturgie que je ne retrouve plus chez Aardman.

J’ignore si c’est dû au manque de budget, à l’utilisation des CGI toujours plus nombreux, ou à l’image numérique qui donne plus de netteté à la texture des personnages et de leurs environnements par rapport au grain de la pellicule ; mais je n’y retrouve pas le charme d’autrefois. Aussi, si je reste admiratif du délire général, l’absence d’ampleur dans la mise en scène annihile toute possibilité de dramaturgie, ce qui fait que je ne suis jamais pris aux tripes et que les quelques tentatives d’émotions tombent complètement à l’eau.

Conclave
6.8

Conclave (2024)

2 h. Sortie : 4 décembre 2024 (France). Thriller

Film de Edward Berger

Alfred Tordu a mis 6/10.

Annotation :

Sympathique thriller politique transposant intelligemment les codes du genre dans le monde ecclésiastique. Cela permet d’aborder la papauté en tant qu’institution politique à part entière, traversée par des luttes internes entre différentes lignes directrices, et dont la conquête du pouvoir requiert nécessairement son lot de stratégies, arrangements ou dénigrement en tout genre, quel que soit le côte de Dieu où l’on se situe. C’est plutôt malin d’avoir traité cette institution spirituelle de la manière la plus matérialiste qui soit. Mais en dehors de ce parti pris, le film n’a rien d’extraordinaire non plus. Suffisamment bien écrit pour se suivre sans déplaisir, mais il ne laissera pas un souvenir impérissable.

Le Dossier Maldoror
6.6

Le Dossier Maldoror (2024)

2 h 35 min. Sortie : 15 janvier 2025 (France). Drame, Thriller, Policier

Film de Fabrice Du Welz

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Agréablement surpris par ce Zodiac belge, certes beaucoup moins raffiné que son modèle américain, mais tout de même sacrément bien raconté, réalisé et interprété. Fabrice du Welz accouche d’un super thriller haletant et viscéral qui ravira sûrement tous les amateurs du genre, à condition de ne pas trop prendre tout ça au sérieux. Car le film se dit librement inspiré de l’affaire Dutroux, et il suffit d’écouter brièvement un Hondelatte Raconte sur le sujet pour se rendre compte que le scénario prend effectivement beaucoup de liberté avec la réalité des faits, au point de transformer l’affaire en pamphlet conspirationiste, fustigeant l’impuissance et la corruption des pouvoirs publics.

Dans cette réalité alternative, la gendarmerie belge, pourtant principale fautive dans le fiasco judiciaire, se voit dégagée de toutes responsabilités. Leur rétention d’informations est même légitimée et il est insidieusement sous-entendu que si ils avaient pu aller plus loin dans leur surveillance, au mépris de toutes les lois sur la vie privée, d’innocentes victimes auraient été épargnés. Le réalisateur va jusqu’à faire de son héros fictif, un vigilante tuant le meurtrier de ses propres mains, et renonçant pour cela à son statut de gendarme qui ne lui aurait jamais permis de terrasser le mal une bonne fois pour toute.

Cela n’enlève rien à la qualité intrinsèque du long-métrage, mais à titre personnel, je trouve ça extrêmement déplacé de tordre à se point une histoire vraie pour donner du poids à une vision proto-fasciste de la justice.

Mémoires d’un escargot
7.6

Mémoires d’un escargot (2024)

Memoir of a Snail

1 h 34 min. Sortie : 15 janvier 2025 (France). Animation, Drame

Long-métrage d'animation de Adam Elliot

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Dans la droite lignée de Mary et Max avec cette narration à la Amélie Poulain, mettant l’emphase sur toutes les petites manies, bizarreries et autres traits de caractère composant la personnalité de protagonistes profonds et terriblement humains.

Après 16ans d’absence, Adam Eliott revient avec cette très belle fable sur l’enfermement, au sens large du terme. La prison dans laquelle on se retrouve enfermé de force, ou celle qu’on se construit soit même pour se protéger du monde ; finissant irrémédiablement par cloisonner les corps et les esprits dans une lente dépression.

Fort heureusement, la noirceur du récit est à nouveau contrebalancée par cet univers fait de pâte à modeler, carton pâte et polystyrène ; peuplé de silhouettes au design enfantin et aux animations très expressives. Un traitement iconoclaste apportant une légèreté et un décalage comique permettant d’atténuer un peu la dureté des évènements racontés. Et puis, quand on sait que le film a été réalisé sans aide numérique, par une équipe de 7 personnes et à raison 5 secondes tournées sur une journée de travail, il y a quelque chose de touchant à voir ce réalisateur australien exorciser ses névroses en se racontant des histoires avec ses figurines en pâte à modeler, comme certains d’entre nous ont pu le faire jadis avec des legos ou des playmobiles.

Elyas
5.6

Elyas (2024)

1 h 39 min. Sortie : 3 juillet 2024. Action, Thriller

Film de Florent-Emilio Siri

Alfred Tordu a mis 6/10.

Annotation :

Un bon film d’action français au scénario sans grand intérêt, mais maintenant habilement le spectateur en tension, ce grâce à l’ambiguïté permanente sur la santé mentale du personnage principal et aux excellentes scènes d’action, largement mieux filmées et beaucoup plus lisibles que dans 80% des actioners ricains.

Alfred Tordu

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