Films 2024
27 films
créée il y a 11 mois · modifiée il y a 11 joursFritz the Cat (1972)
1 h 18 min. Sortie : 30 novembre 1972 (France). Animation, Comédie
Long-métrage d'animation de Ralph Bakshi
Manu-D a mis 6/10.
La Zone d’intérêt (2023)
The Zone of Interest
1 h 45 min. Sortie : 31 janvier 2024 (France). Drame, Historique, Guerre
Film de Jonathan Glazer
Manu-D a mis 5/10.
Annotation :
Les films et séries à concept fort sont en vogue, et si j'en nourris plus d'espoir quand c'est Glazer qui les propose que quand c'est Netflix, ça m'inspire surtout de la méfiance de prime abord. Ici ce fameux concept fort donne l'impression d'étouffer l'inventivité du réalisateur. L'idée originelle a l'air de prendre trop d'espace pour lui laisser le loisir d'en tirer quelque chose d'aussi puissant et évocateur.
La tentative n'était quand même pas désespérée : l'usage du hors champ (ou quasi hors champ) et le traitement du son pour suggérer l'extermination en cours à quelques mètres du décor sont assez spectaculairement efficaces. D'ailleurs, on devine que si l'on ne voit rien du massacre, c'est parce qu'eux non plus, pas même Höss, dont le statut de dirigeant du camp le préserve d'éprouver dans sa chair ce qui s'y passe. On le verra bien entrer un matin dans le camp à cheval, mais on le verra surtout signer des papiers et penser aux stratagèmes de tuerie les plus efficaces. Dans le même temps, on suit évidemment avec une certaine fascination l'attachement sans limite de ce couple à sa maison et à l'idéal de réussite familiale bourgeois qu'elle incarne. Höss tient finalement plus à cette maison qu'à sa trajectoire professionnelle et au projet antisémite. Le drame n'est jamais sa relégation dans l'organigramme nazi ; c'est l'adieu à ce bout de terre que lui et sa femme ont façonné avec soin. On pourrait même affirmer que le film n'a pas d'intrigue, ou alors qu'elle ne dure que 15 minutes : Rudolf apprend sa mutation - Hedwig suggère qu'ils gardent la maison malgré le départ de Rudolf - problème résolu.
Glazer fait l'erreur de casser son dispositif en brisant le huis clos (qui devenait certes un peu redondant faute d'idées), et on s'en va suivre les épopées nazies de Höss. Sans surprise, on s'en tape un peu : qu'est-ce que j'ai à faire de ces réunions à répétition et de son infidélité, lui que le film s'évertue à ne pas rendre intéressant, qui montre si peu d'aspérités tant dans son rôle de père de famille que de patron d'Auschwitz ? Pourquoi nous priver de voir ce qui se déroule dans la maison en son absence ? C'était le moment d'en savoir un peu plus sur les servantes de la maison, de savoir comment elles s'accommodent de la proximité du camp, par quels marchandages moraux elles finissent par accepter un peu de ce confort en échange d'un génocide. Leur position à elles était plus fascinante encore que celle de Höss et sa famille. Eux sont partie prenante
Pauvres Créatures (2023)
Poor Things
2 h 21 min. Sortie : 17 janvier 2024 (France). Comédie, Drame, Fantastique
Film de Yórgos Lánthimos
Manu-D a mis 6/10.
Annotation :
Première partie à Londres : pas du tout convaincu par cette bizarrerie très démonstrative, qui tourne quasiment à la gaminerie et au cringe, et qui rend même les choix esthétiques pénibles (ils le sont encore un peu par la suite, il y a une certaine lourdeur dans la forme). Je ne doute pas que ça plaira à ceux qui attendent uniquement du cinéma qu'il leur offre des claques visuelles, comme peut nous en donner un clip, c'est-à-dire en se libérant de toute la pesanteur d'un propos et en se contentant d'être beau et singulier (et d'ailleurs pourquoi pas ? En tout cas on peut parfaitement revendiquer de dissocier la forme du fond). Et une fois qu'on s'est décidé à aimer les choix formels d'un film, à valider son style, on est de suite plus prompt à le remplir d'un sens qu'il n'a pas toujours
Je n'aime pas trop les personnages faire-valoir comme celui de McCandles, qui n'a presque pas d'existence propre et sert surtout à offrir à la narration un personnage à qui on explique tout le contexte. Choix pratique mais artifice pénible et infantilisant. McCandles est un vecteur, un pur agent, un personnage réduit à sa fonction de passe-plats et quasiment pas plus, même si on lui offre évidemment une légère évolution. Mais c'est quand même assez remarquable à quel point il est délaissé dans le récit et ne ressurgit que pour faire rebondir l'intrigue
J'avoue que la suite m'a pas mal surpris et que là où j'attendais un propos aveugle sur le genre et un bourgeois gaze total, je me suis pris dans la quête de Bella. Il y a un basculement à partir de Lisbonne et on finit par adopter son prisme à elle (McCandles a disparu et ça fait du bien). Le film se révèle aussi plutôt drôle et la lourdeur démonstrative que je lui reprochais initialement se transforme en une légèreté qui m'a soulagé de sa grandiloquence
Si on est sévère on dira que le film est naïf, et si on veut être indulgent on lui prêtera un peu plus de maîtrise dans cette quête initiatique et "philosophique" qui entraîne le spectateur, même si ça ne va pas bien loin et qu'à trop singer le conte, le film se limite à des personnages-symboles et des points de vue très rigides sur le monde. À vouloir faire un film si global, c'est sûrement le risque. Lanthimos est peut-être victime de l'ambition qu'il se fixe lui-même et qui rend le film décevant
Finalement, malgré ce début hyper poussif, c'est peut-être en le prenant à l'inverse de son ambition, par son côté loufoque et léger, qu'il est le plus appréciable. Je n'en v
Travail au noir (1983)
Moonlighting
1 h 40 min. Sortie : 12 janvier 1983 (France). Comédie dramatique
Film de Jerzy Skolimowski
Manu-D a mis 4/10.
Annotation :
J'ai trouvé la narration très laborieuse, avec cette voix off qui explicite ce qu'on aurait dû comprendre par le travail du réalisateur. Les personnages secondaires n'existent quasiment pas, ou en tout cas sont extrêmement secondaires, faute de leur offrir la parole ou de de les montrer un peu plus. Pas sûr non plus que Nowak ait la surface pour assumer une place si cruciale dans le film, qui fait quasiment tout reposer sur lui
L'Étoile filante (2023)
1 h 38 min. Sortie : 31 janvier 2024. Comédie, Thriller
Film de Dominique Abel et Fiona Gordon
Manu-D a mis 6/10.
Annotation :
J'ai plutôt adhéré à ces décors artificiels et à la colorimétrie, y a aussi un côté troupe de théâtre assez attachante et une humeur qui m'a plu. Mais je m'attendais à un résultat plus radical encore je crois, et comme le film est pas spécialement soutenu par son rythme, ça arrive qu'on s'ennuie
L'Empire (2024)
1 h 50 min. Sortie : 21 février 2024. Aventure, Comédie, Drame
Film de Bruno Dumont
Manu-D a mis 7/10.
In the Mood for Love (2000)
Fa yeung nin wa
1 h 38 min. Sortie : 8 novembre 2000 (France). Drame, Romance
Film de Wong Kar-Wai
Manu-D a mis 6/10.
Dersou Ouzala (1975)
Dersu Uzala
2 h 22 min. Sortie : 22 décembre 1976 (France). Aventure, Biopic, Drame
Film de Akira Kurosawa
Manu-D a mis 8/10.
Grand Paris (2022)
1 h 12 min. Sortie : 29 mars 2023. Comédie, Science-fiction
Film de Martin Jauvat
Manu-D a mis 7/10.
The Sweet East (2023)
1 h 44 min. Sortie : 13 mars 2024 (France). Aventure, Drame, Fantastique
Film de Sean Price Williams
Manu-D a mis 8/10.
Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures (2010)
Lung Bunmee ráléuk châat
1 h 54 min. Sortie : 1 septembre 2010 (France). Drame, Fantastique
Film de Apichatpong Weerasethakul
Manu-D a mis 8/10.
Blissfully Yours (2002)
Sud sanaeha
2 h 05 min. Sortie : 9 octobre 2002 (France). Drame, Romance
Film de Apichatpong Weerasethakul
Manu-D a mis 7/10.
Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution (1965)
1 h 40 min. Sortie : 5 mai 1965. Drame, Science-fiction, Film noir
Film de Jean-Luc Godard
Manu-D a mis 5/10.
Tangerine (2015)
1 h 28 min. Sortie : 30 décembre 2015 (France). Drame, Comédie
Film de Sean Baker
Manu-D a mis 7/10.
Mad Max (1979)
1 h 33 min. Sortie : 13 janvier 1982 (France). Action, Aventure, Thriller
Film de George Miller
Manu-D a mis 3/10.
Peaux de vaches (1989)
1 h 25 min. Sortie : 31 mai 1989 (France). Drame
Film de Patricia Mazuy
Manu-D a mis 7/10.
Le Roman de Jim (2024)
1 h 41 min. Sortie : 14 août 2024. Comédie dramatique
Film de Arnaud Larrieu et Jean-Marie Larrieu
Manu-D a mis 8/10.
Toute une nuit (1982)
1 h 32 min. Sortie : 27 octobre 1982 (France). Drame
Film de Chantal Akerman
Manu-D a mis 6/10.
Miséricorde (2024)
1 h 42 min. Sortie : 16 octobre 2024. Comédie, Policier
Film de Alain Guiraudie
Manu-D a mis 6/10.
Le Ravissement (2023)
1 h 37 min. Sortie : 11 octobre 2023. Drame
Film de Iris Kaltenbäck
Manu-D a mis 8/10.
Anora (2024)
2 h 19 min. Sortie : 30 octobre 2024 (France). Comédie dramatique
Film de Sean Baker
Manu-D a mis 7/10.
The Substance (2024)
2 h 20 min. Sortie : 6 novembre 2024 (France). Drame, Épouvante-Horreur
Film de Coralie Fargeat
Manu-D a mis 2/10.
Annotation :
Je découvre Coralie Fargeat et je découvre donc qu'elle pratique un type de cinéma parmi les plus stupides au monde. Je filme en gros plan un gros cul de meuf parfait avec des couleurs flashy, comme le ferait le regard patriarcal le plus spectaculaire et le plus grossier ? Oui mais attention, moi j'ai des intentions féministes ! Et mes intentions suffisent à renverser totalement ce que je montre !
Bah non, le cinéma n'a pas ce pouvoir, la forme n'est pas qu'un support vide de tout contenu qu'on pourrait remplir avec telle ou telle idée, telle ou telle morale qui en changerait magiquement la substance. La forme c'est déjà du fond, et si tu partages avec le patriarcat les mêmes codes esthétiques, sauf miracle, c'est que tu en partages la vision.
Je suis un mec relativement classique dans mon hétérosexualité mais je peux au moins me prévaloir de ce que cette hétérosexualité soit radicale : j'aime tous les types de femmes, les vieilles, les poilues, les grosses et les autres. Je ne suis pas insensible aux corps canoniques mais ils n'ont pas ma préférence. Bravo à Coralie Fargeat donc : dans un film qui oppose pendant 2h20 une femme de 50 ans et une de 20 ans, elle aura réussi à me faire fantasmer sur la plus jeune.
C'est que le film s'emploie sans relâche à faire adopter au spectateur le désormais bien connu "male gaze". Visiblement Fargeat y tient tellement qu'elle juge nécessaire de mettre en concurrence ces deux corps pendant deux longues heures. La faute à ce méchant producteur, personnage tellement caricatural, tellement lisible qu'il n'y a rien à en dire.
Mais c'est l'histoire de tout ce film. Tout est surligné, répété, rappelé en boucle, pour être bien certain que le spectateur ne se préserve pas le moindre espace de réflexion propre. C'est déjà en soi un geste anti-cinéma, et ça témoigne surtout du peu de confiance qu'a le film en son public et en lui-même. À quoi bon faire du cinéma si tu en es réduite à multiplier les flashbacks pour être bien certaine que les gens ont saisi la cohérence du discours ?
Vouloir pondre un film à concept fort comme le ferait Netflix pour la plus random de ses séries, ok. Se choisir une esthétique patriarcale et ultra-pop, en fait ultra-publicitaire, c'est moche mais ok. Mais tout ça pour quoi ? À quoi nous aura servi ce concept fort ? Je ne crois pas aux œuvres qui portent des "messages", des "morales", mais je crois aux films qui portent une sensibilité et qui rendent leurs spectateurs plus sensibles au monde, qui le
Four Letter Words (2000)
1 h 22 min. Sortie : 23 octobre 2024 (France). Comédie, Drame
Film de Sean Baker
Manu-D a mis 5/10.
Take Out (2004)
1 h 27 min. Sortie : 23 octobre 2024 (France). Drame
Film de Sean Baker et Shih-Ching Tsou
Manu-D a mis 8/10.
Annotation :
Je trouvais toujours les films de Sean Baker intéressants sans être jamais complètement séduit, je suis content d'avoir insisté. Il faut quelques minutes pour digérer la réalisation assez agitée, il faut aussi accepter la nature répétitive du film, mais c'est parce que la tâche de Ming est répétitive, bêtement mécanique et aliénante, et Baker tient toujours à restituer la condition des travailleurs fidèlement. D'ailleurs le film se délecte de cette répétition, c'est sa matière, et elle finit par être partout, dans tous les gestes de cette interminable journée.
Baker est un marxiste, mais un marxiste qui a le goût du concret, et qui n'a donc pas peur de faire de la patronne une figure plutôt douce au milieu de ce New York hostile. On pourrait même penser qu'il a fait une ôde au "communautarisme" (mot toujours chargé négativement, comme si l'idée de communauté était déjà un mal), mais derrière ce resto familial, il y a aussi les usuriers cyniques qui profitent du désarroi de leurs compatriotes clandestins.
Ming est condamné à survivre et a déjà relégué les promesses américaines de grandeur loin derrière lui. Baker certes n'étale son récit que sur une journée et fait prendre à cette notion de survie une consistance très concrète avec cette menace du créancier (en fait, le créancier est absent du film, ce n'est même pas lui qui prononce la menace) : si tu ne paies pas tes dettes, elles seront doublées, une quasi condamnation à un endettement à vie. Mais on devine évidemment que le film prend ça pour prétexte à une lecture beaucoup plus prosaïque de la domination sociale qui s'abat sur Ming et sur tous ceux de sa condition.
Les mieux lotis d'entre eux, ceux qui ont bientôt réglé leurs dettes, courent encore après l'ascension sociale que les USA leur promettent, et qu'eux-mêmes promettent à leur femme et leur enfant. Young est tout heureux d'affirmer à ses collègues qu'après quatre ans passés sur place, il n'en a plus que six à trimer avant de pouvoir ouvrir son resto, devenir un patron et embaucher tous ses collègues. La patronne ne réagit pas, trop occupée à gérer en boucle les commandes et les humeurs des clients. Pas vraiment une figure émancipée, mais c'est celle-là que Young fantasme
Viêt and Nam (2024)
Trong lòng dat
2 h 09 min. Sortie : 25 septembre 2024 (France). Drame
Film de Truong Minh Quy
Manu-D a mis 7/10.
Annotation :
La référence à Apichatpong est ultra claire, surtout à Oncle Boonmee et Blissfully Yours en tout cas. Centralité de l'eau, scènes très contemplatives dans la nature et en même temps présence latente du surnaturel, amour et désir homosexuel, grosse distortion de la chronologie, évocation des guerres passées et de ses morts. Ça fait énormément de points communs. C'est même un peu trop je trouve, mais ça va c'est son premier film (il avait fait un documentaire en 2019)
Forcément Truong Minh Quy pâtit un peu de la comparaison avec Apichatpong, mais il y a des images magnifiques, notamment le dernier plan, et aussi ceux dans la mine et les moments d'amour très tendres. J'ai lu que c'était une romance "queer". Je trouve le mot ridicule dans ce contexte, très occidentalo-centré et pas du tout à la hauteur de la finesse du film. Même si Viet et Nam n'exposent pas leur liaison en public, jamais elle ne les met en difficulté : la mère accepte, les collègues ne disent pas un mot quand ils osent des gestes d'affection
J'avoue que mon attention a parfois été mise à l'épreuve par la lenteur du film, mais comme avec Apichatpong, c'est probablement pas faire offense à ce cinéma-là de se laisser aller à un peu de rêverie et de somnolence
Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau (2024)
Straume
1 h 24 min. Sortie : 30 octobre 2024. Animation, Aventure, Fantastique
Long-métrage d'animation de Gints Zilbalodis
Manu-D a mis 8/10.
Animale (2024)
1 h 38 min. Sortie : 27 novembre 2024. Drame, Fantastique
Film de Emma Benestan
Manu-D a mis 5/10.
Annotation :
Déroulé très classique et film de revanche pas très malin. Mais j'ai aimé les acteurs, leur ton et la place qu'a Nejma dans ce milieu-là, filmée assez finement (le reste du film ne l'est pas)