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Films découverts en 2021
Pavois d'Or : Annette
Prix d'Interprétation Masculine : Benjamin Laverhne dans Le Discours
Prix d'Interprétation Féminine : Renate Reinsve dans Julie (en 12 Chapitres)
Prix de la Mise en Scène : Last Night in Soho
Prix du Scénario : Onoda
Prix de la Photographie ...
87 films
créée il y a presque 4 ans · modifiée il y a presque 3 ansClimax (2018)
1 h 35 min. Sortie : 19 septembre 2018. Drame, Thriller
Film de Gaspar Noé
Alfred Tordu a mis 5/10.
Annotation :
Gaspard Noé ne parviendra décidément jamais à faire l'unanimité, même au sein de mon propre esprit. Car si j'ai toujours adhérer à ses partis pris artistiques radicaux et les ambiances uniques de ses longs-métrages, ces derniers sont systématiquement plombés par d'énormes défauts qui m'empêchent à chaque séance de rentrer pleinement dans le délire. Et Climax ne fera malheureusement pas exception à la règle.
J'apprécie beaucoup la démarche de Gaspard Noé qui tente de mettre en scène la déshumanisation progressive d'une troupe de danseurs devenus fous, après l'absorption involontaire d'une drogue.
L'éclairage tamisé des lieux, la bande-son chargée d'electro bien vénère et la caméra nébuleuse du réalisateur créent une atmosphère oppressante, donnant énormément de force aux gesticulations des interprètes qui, sans tout ce patacaisse, paraitraient totalement ridicule.
Parce que oui, même si tout le casting se donne du mal, on sent que le metteur en scène les a juste laissé en roue libre avec pour seule indication de "jouer les zinzins, le plus longtemps possible', rendant ainsi difficile de croire à la situation qui nous ait dépeinte.
Et encore, je n'ai abordé que la partie intéressante du film. Avant ça, il faut se taper 45 bonnes minutes de dialogues insipides filmés en plan fixe et au cours desquels, l'amateurisme des comédiens se fait largement sentir. Et je ne vous parle même pas des phrases philosophiques ponctuant la progression du récit, on croirait les voir sortir du dernier film de DanyCaligula.
L'ensemble sonne donc finalement assez creux et artificiel, même si l'atmosphère qui s'en dégage ne laisse pas indifférent.
Charlie Chaplin, le génie de la liberté (2021)
2 h 25 min. Sortie : 6 janvier 2021. Portrait, Cinéma
Documentaire TV de Yves Jeuland
Alfred Tordu a mis 7/10.
Annotation :
L'histoire de Charlie Chaplin, c'est un peu comme les contes pour enfants que l'on connaissait par cœur et qu'on ne se lassait jamais de réentendre.
L'histoire du gosse pauvre issu d'une balniue miteuse de Londres qui finit par devenir l'un des plus grands réalisateurs d'Hollywood, uniquement par la force de son talent et de son inventivité comique, ça fonctionne toujours sur moi, surtout lorsqu'elle est suffisamment bien racontée.
Fort heureusement, le documentaire fait le choix de confier sa narration à un comédien professionnel (et pas des moindres), sans que son récit ne soit jamais perturbé par un Philippe Manœuvre du cinéma qui viendra se branlouiller sur l’œuvre du cinéaste. Le tout, uniquement illustré par des extraits de films ou de précieuses images d'archives rarement vu ailleurs. Rien à voir avec les docus paresseux d'Arte produits à la pelle.
J'en attendais pas moins de la part d'Yves Jeuland, documentariste de talent qui semble se spécialiser dans la nécrologie de grands noms depuis son film sur Michel Piccoli.
Ce projet a beau n'être qu'un produit commande bien en deçà des documentaires politiques de son auteur, il demeure néanmoins assez complet, tout en rendant le sujet éminemment touchant, ce que n'avait même pas réussit à accomplir Richard Attenborough dans son lamentable biopic.
Dommage que cela induise un portrait quasi hagiographique du cinéaste, éludant les échecs noirs de sa carrière (aucune mention de l'Opinion Publique) et minimisant ses scandales sexuels ainsi que ses penchants ouvertement pédophiles. Je pense qu'il y avait moyen de faire un portrait plus honnête et nuancé de l'artiste, plutôt que de sombrer dans un éloge aussi excessif.
La Bonne Épouse (2020)
1 h 49 min. Sortie : 11 mars 2020 (France). Comédie
Film de Martin Provost
Alfred Tordu a mis 6/10.
Annotation :
Comédie sympathique tournant en dérision le phénomène des "écoles ménagères" qui sévissait dans la douce France des années 60.
Le récit manque cruellement de consistance. Martin Provost semblant ignorer comment faire avancer son intrigue après la mort de Mr Van der Beck et se contente donc d'enchainer les saynètes plus ou moins réussies, jusqu'à un final musical qui semble déplacé et n'offre aucun sentiment d'accomplissement à la quête d'émancipation de ses héroïnes.
J'aurais également préférer voir le réalisateur s'attarder davantage sur les jeunes filles aux caractérisations prometteuses, plutôt que sur la romance cul cul au possible entre Binoche et Edouard Baer.
Malgré cela, le film reste très plaisant, notamment grâce à son trio d'actrice légendaire, mais également par la subtilité avec laquelle il traite l'asservissement non-conscientisé de la gente féminine des 60's, jouant constamment sur un décalage comique entre des situations ahurissantes et la banalité quotidienne dans laquelle elles prennent place.
Five (2016)
1 h 42 min. Sortie : 30 mars 2016. Comédie
Film de Igor Gotesman
Alfred Tordu a mis 3/10.
Annotation :
Vestige d'une époque lointaine où Pierre Niney était à la mode. Peut-être le serait-il resté si il n'avait pas enchainé les choix de carrière hasardeux, à l'image de cette comédie bancale signée par un apprenti-réalisateur pistonné, ayant abandonné la cohérence scénaristique de son histoire pour mieux caser le plus de blagues beaufs possibles et cramer le budget du film dans un séjour tous frais payés en Thaïlande.
His House (2020)
1 h 33 min. Sortie : 30 octobre 2020. Drame, Épouvante-Horreur, Thriller
Film de Remi Weekes
Alfred Tordu a mis 2/10.
Annotation :
His House est l'archétype même de tout ce qui me révulse dans le cinéma d'horreur contemporain.
Le scénario se contente d'être une énorme métaphore sociale, ici un couple de migrants se retrouvent littéralement hantés par les fantômes de ceux qu'ils n'ont égoïstement pas secourus durant leur voyage et ce, sans que le sujet ne soit véritablement traité. Le réalisateur estimant sûrement que la métaphore à elle seule suffit à donner de la profondeur à son œuvre, tout en laissant planer le mystère sur sa signification, afin que le spectateur puisse se sentir intriguer tout au long de son visionnage. Car si on lui donnait immédiatement toutes les cartes en main, il capterait tout de suite que le film n'aurait rien à lui proposer hormis sa grossière allégorie et stopperais la lecture avant d'enchainer sur Ouija.
Parce que bon, c'est pas la mise en scène de Remi Weekeens qui parviendra à susciter son intérêt. Ce dernier jouant la montre pour que son bousin atteigne péniblement les 1h30 syndicales, il va ainsi considérablement ralentir le rythme de son récit, multipliant les mêmes scènes horrifiques à l'infinie, toutes comportant les habituels tics de réa vu un milliard de fois ailleurs.
Bref c'est poussif, ennuyeux, faussement profond et sans aucune once d'inventivité. Mais comme c'est la dernière sortie Netflix, tout le monde regarde, et vu que le film se targe d'avoir un propos politique, on ose pas vraiment lui mettre moins que la moyenne.
Projet X (2012)
Project X
1 h 28 min. Sortie : 14 mars 2012 (France). Comédie
Film de Nima Nourizadeh
Alfred Tordu a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
L'humour de Projet X a beau être tout aussi beauf que celui de Five, ce dernier parvient néanmoins à faire mouche grâce à l'incroyable immersion apportés par ses choix esthétiques.
L'absence de CGI et le côté "Found Footage" permettent de saisir l'ampleur de la situation et de rendre ainsi parfaitement crédible ce qui sur le papier, paraitrait totalement absurde. Les spectateurs se retrouvent alors davantage impliqués dans ce long-métrage que dans aucun autre du même genre.
Dans n'importe quel teen movie filmé de manière bancale, nous aurions simplement l'impression de voir une fête qui dégénère. Or ici, grâce au traitement réaliste de l'action, la teuf prend des allures de Home Invasion et de film catastrophe au vu du chaos absolu qu'elle génère. Un sentiment renforcé par la montée en crescendo des évènements, toujours représentés à échelle humaine, et le fait que la gravité de la situation ne soit jamais atténuée malgré le ton léger du film.
Alors oui, Projet X est un teen movie régressif et immoral cherchant avant tout à titiller les hormones du public adolescent. Mais film con ne rime pas forcément avec produit industriel bas de gamme.
Lorsque l'on analyse le film pour ce qu'il est réellement, on se rend compte que l'équipe technique a sciemment réfléchit la forme de leur œuvre, afin que cette dernière serve au mieux le potentiel de son concept et propose une expérience sensorielle unique.
Projet X est donc un authentique film de cinéma, intelligemment construit et réussissant à merveille ses intentions artistiques, aussi rustiques soient-elles.
Mais bon, comme il ne paye pas de mine, l'intelligentsia senscritiquienne lui préfèrera toujours un His House, par principe.
On connaît la chanson (1997)
2 h. Sortie : 12 novembre 1997. Comédie musicale, Drame, Romance
Film de Alain Resnais
Alfred Tordu a mis 3/10.
Annotation :
J'ai longtemps hésité à regardé ce film, tant le concept sentait la fausse bonne idée à plein nez. Mais je me suis finalement laissé tenter par sa diffusion hommage à Bacri sur France 2, et au bout du compte.... Ben mes préjugés étaient bien fondés.
Je ne comprends décidément pas l'intérêt de saupoudrer le film de chansons françaises ringardes, interprétées en playback par des personnages entre deux lignes de dialogues. Ça casse inutilement la diégèse et surtout ça n'apporte ABSOLUMENT rien au film, que ce soit au niveau esthétique, narratif ou thématique.
Et le pire, c'est que c'est cet aspect musical qui donne sa singularité au film et lui permet encore d'être plébiscité par de nombreux boomers en 2021. Autrement, on le percevrait comme un énième film choral platement réalisé, mettant en scène des bobos dépressifs qui balblatent sur les mêmes sujets durant 2h.
Ok le duo Bacri-Jaoui restent de bons dialoguistes et les acteurs sont tous formidables. Mais ça ne sauve pas la vacuité du projet et l'ennuie abyssal qu'il procure.
Panic Room (2002)
1 h 52 min. Sortie : 24 avril 2002 (France). Policier, Thriller
Film de David Fincher
Alfred Tordu a mis 6/10.
Annotation :
Film de commande que Fincher fut contraint d'accepter pour palier au four que fut Fight Club à sa sortie.
On me l'a souvent décrit comme le pire film de son réalisateur. Or, si c'est incontestablement l'un de ses plus faibles, j'y vois malgré tout un high concept divertissant et très bien réalisé.
Certes certains effets tapes à l’œil sont un peu gratuits, notamment les multiples zooms numériques traversant les murs du bâtiment et les effets spéciaux ont prit un sacré coup de vieux. Mais l'ensemble se tient bien, Fincher gérant parfaitement la tension dramatique de son récit et le suspens de certaines séquences clés.
Le scénario est assez simple et les personnages sont peu approfondis, mais les acteurs font suffisamment le taff pour que l'on s'investisse dans leur histoire.
En gros, c'est le petit film Netflix à mater avec sa copine (ou son daron pour ma part :/), oubliable mais sympathique.
La Daronne (2020)
1 h 46 min. Sortie : 9 septembre 2020. Policier, Comédie, Drame
Film de Jean-Paul Salomé
Alfred Tordu a mis 4/10.
Annotation :
L'idée de mettre en scène une interprète de police ripoux qui utilise sa position pour devenir une baronne de la drogue, ça avait au moins de quoi susciter ma curiosité. Mais quel intérêt de développer tout un film autour de son concept si c'est juste pour voir la traductrice véreuse réussir son plan de A à Z sans aucun accroc, ni aucune conséquence de ses actes ? Certes Huppert est parfaite dans son rôle et porte le long-métrage à bout de bras, mais le récit manque tellement d'enjeux et de péripéties qu'on finit inévitablement par trouver le temps long.
Sébastien Tellier: Many Lives (2020)
1 h 20 min. Sortie : 13 février 2020 (France). Musique
Documentaire de François Valenza
Alfred Tordu a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
A contre-courant de tous les documentaires habituels, François Valenza ne cherche pas à découvrir l'homme derrière la personnalité publique, mais tente au contraire de renforcer le mythe autour de ce dernier. Celui d'un artiste fou et destroy, doté d'une créativité sans limite.
Tellier n'a même pas été interviewé pour les besoins du long-métrage et il ne sera fait aucune mention de sa vie privée. Sa carrière ne nous ait narrée que par des images d'archives relatant ses frasques médiatiques et par le témoignage de quelques proches, laissant entrevoir ce que le compositeur veut bien montrer de sa personne, tout en laissant certaines zones d'ombres, notamment sur les raisons d'une mélancolie qui habite l'intégralité de son œuvre.
C'est pour cette raison que le documentaire ne plaira qu'à un public conquis d'avance. On ne le visionne pas pour apprendre des choses sur Tellier, mais pour être immerger dans son univers durant 80 minutes de bonheur.
État de siège (1973)
2 h 10 min. Sortie : 8 février 1973 (France). Policier, Drame, Thriller
Film de Costa-Gavras
Alfred Tordu a mis 5/10.
Annotation :
Très pertinent dans son propos politique mais ultra rébarbatif dans son écriture et assez bancale dans sa mise en scène. Le sujet est intéressant mais le rendu est tellement clinique qu'il nous laisse totalement de marbre face aux enjeux de son récit.
Palm Springs (2020)
1 h 30 min. Sortie : 12 février 2021 (France). Comédie romantique, Fantastique
Film de Max Barbakow
Alfred Tordu a mis 7/10.
Annotation :
Tel un cuistot de Top Chef, Max Barbakov réinvente la recette d'Un Jour sans Fin, afin d'apporter de nouvelles saveurs au plat culte d'Harold Ramis.
Si la boucle temporelle incitait Bill Murray à devenir la meilleure version de lui-même, dans Palm Spings, cela conforte le personnage campé par Andy Samberg à vivre dans l'instant présent et profiter à fond de tous les plaisirs que lui permet sa situation. Un mode de vie en apparence idyllique, mais où il ne construit rien, et qui ne lui offre donc aucune perspective d'évolution.
Un vortex sans issue duquel l'excellente Cristin Milioti se retrouve également prisonnière. Et si Samberg tentera de lui infuser sa pensée nihiliste, cette dernière finira par mettre son gain de temps à profit pour comprendre la raison de leur emprisonnement et essayer de s'en extirper.
Alors certes, vu le faible nombre de nouvelles sorties intéressantes en ce moment, la presse aura un peu vite qualifié de chef d’œuvre ce qui n'était au départ qu'une petite comédie sans prétention.
Mais malgré sa réalisation téléfilmesque (et je pèse mes mots cette fois-ci), on sent toutefois un jeune cinéaste capable de reprendre un concept vieux de 30ans pour l'enrichir de nouveaux gags, de nouvelles perspectives de narration et surtout, y développer un point de vue sur le sens de l'existence qui lui est propre.
Exotica (1994)
1 h 43 min. Sortie : 30 novembre 1994 (France). Drame
Film de Atom Egoyan
Alfred Tordu a mis 3/10.
Annotation :
Encore un film à l'intrigue sans intérêt qui essaye de se donner de la consistance en laissant le spectateur chercher lui-même les tenants et les aboutissants de ce qu'il est entrain de regarder. Le tout en singeant l'ambiance Twin Peaks de la première saison histoire de se mettre les fans de David Lynch dans la poche.
Pari gagnant pour les spectateurs assidus d'Arte visiblement.
La Fille au bracelet (2020)
1 h 35 min. Sortie : 12 février 2020. Policier, Drame
Film de Stéphane Demoustier
Alfred Tordu a mis 6/10.
Annotation :
Reconstitution minutieuse d'un procès que le spectateur contemple sans aucun apriori. Placé lui-même dans la position de juré, il devra se faire sa propre opinion en fonction des témoignages qui se succèdent, de la plaidoirie des avocates campées avec brio par Anais Demoustier et Anne Mercier, ainsi que des différents rebondissements qui surviendront au cours de l'audience.
La démarche est tenue jusqu'à la fin et on se prend facilement au jeu durant les 90min de long-métrage. Dommage cela-dit que la sobriété de la mise en scène et le réalisme glacial du film nous mettent à ce point à distance des personnages et de leurs enjeux personnels.
La Cravate (2020)
1 h 37 min. Sortie : 5 février 2020. Politique, Société
Documentaire de Étienne Chaillou et Mathias Théry
Alfred Tordu a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
La Cravate apporte la preuve que le documentaire est bel et bien un genre filmique à part entière, pouvant revêtir différentes formes, afin d'être en adéquation avec son fond.
Car outre l'aspect purement informatif du long-métrage, nous permettant de découvrir les coulisses du Front National durant la campagne de 2017 et d'observer à l’œuvre les rouages de leur stratégie de communication/dédiabolisation, c'est surtout le génie de sa narration qui lui confère toute sa puissance filmique.
Les réalisateurs ayant fait le choix de se doter d'une voix off, narrant avec leur propre subjectivité le parcours de leur sujet, tout en laissant à ce dernier la possibilité de commenter les propos émis à son encontre.
Un droit de réponse permettant une confrontation respectueuse entre Bastien et ses interlocuteurs, tout en instaurant également une certaine sympathie à l'égard du militant d'extrême droite apparaissant ici sous son meilleur jour.
Impossible alors de ne pas se questionner sur les sentiments contradictoires que nous inspire ce personnage en apparence si gentil et sincère dans ses engagements. Au point de se demander si nous ne serions pas nous même victime de la dédiabolisation si bien orchestrée par les nationalistes.
Une impression d'autant plus renforcée lorsque les réalisateurs évoque le passé trouble du jeune homme : une tentative d'attentat avortée, un séjour en maison de correction et un long passage chez les skinheads que ne semble même pas tant regretter le principal intéressé. Tout cela au bout d'1h de film, alors que nous avions réussit à nous attacher à sa personne, malgré l'horreur de ses idéaux.
Plus qu'un documentaire sur le RN d'aujourd'hui ou sur le parcours politique des militants qui le compose, La Cravate questionne avant tout notre propre rapport à l'Extrême Droite et à sa stratégie de communication, ce à travers une forme cinématographique intelligemment réfléchie qui confère au long-métrage toute la pertinence de son propos.
Un fils (2020)
Bik Eneich
1 h 35 min. Sortie : 11 mars 2020 (France). Drame, Thriller
Film de Mehdi M. Barsaoui
Alfred Tordu a mis 6/10.
Annotation :
Tel Asghar Farhadi, Mehdi M Barsaour se sert d'un drame intimiste pour aborder en filigrane plusieurs aspects fondamentaux de la société tunisienne.
Petit film sans prétention assez bien mené malgré les longueurs et les lourdeurs du récit. Le projet permet surtout de mettre en valeur le talent de Sami Bouajila, très justement récompensé au césar pour sa performance.
En passant pécho (2021)
1 h 39 min. Sortie : 10 février 2021. Comédie
Film de Julien Hollande-Royal
Alfred Tordu a mis 3/10.
Annotation :
Je serais François Hollande, je renierais illico ce fils indigne, même pas capable de réaliser un vrai film de cinéma.
Son En Passant Pécho étant davantage une vidéo Youtube de 110min accumulant tous les défauts du genre en terme de réalisation, d'acting, de montage et de photographie.
Je mentirais si je disais ne pas avoir sourit à au moins 2 ou 3 gags, mais le reste est tellement indigeste que ces quelques bonnes scènes ne rattrapent absolument pas le produit finit.
Même pour un stoner movie, on est clairement en droit d'attendre mieux que ça.
La Sociologue et l'Ourson (2016)
1 h 18 min. Sortie : 6 avril 2016.
Documentaire de Étienne Chaillou et Mathias Théry
Alfred Tordu a mis 6/10.
Annotation :
Je comprends que Mathias Théry ait choisit d'enregistrer sa mère à son insu, afin que cette dernière lui délivre ses arguments sociologiques en faveur du mariage homosexuel avec plus de familiarité que durant ses passages à la télé. D'où la nécessité d'illustrer ces échanges téléphoniques par des marionnettes pour leur insuffler un aspect ludique.
Mais dans ce cas là, pourquoi certaines interventions télévisuelles ou certains débats à l'Assemblée National sont également joués par des marionnettes ? Pourquoi n'est ce pas systématique ? Et pourquoi vouloir absolument mélanger images réels et animation hormis pour des contraintes budgétaires ?
Les choix esthétiques du documentaire ont beau être très originaux, ils me semblent toutefois beaucoup moins pertinents et réfléchis que dans La Cravate.
Et c'est d'autant plus rageant car mise à part son originalité formelle, le film n'a pas grand chose d'intéressant à proposer.
Il a certes le mérite de démonter les arguments des droitars avec de solides arguments historiques et sociologiques, mais ne dit rien de révolutionnaire sur le sujet et ne répond même pas à sa propre problématique : "Qu'est ce qui justifia tant de haine pour un projet de loi qui semblait allait de soit dans la société française du début des années 2010" ?
Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste (2021)
1 h 16 min. Sortie : 21 mars 2021. Société
Documentaire TV de Marie Portolano et Guillaume Priou
Alfred Tordu a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Documentaire très bien construit, abordant point par point le sexisme latent dans le journalisme sportif, à travers le témoignage de plusieurs présentatrices du paf l'ayant toutes subies d'une manière ou d'une autre.
Marie Portolano arrive à pointer du doigt tous les aspects du sexisme aussi infimes soient-ils (aka les appellations "d'atout fraicheur" ou de "touche féminine" utilisés à tort et à travers par tous les journaleux pour désigner leurs collègues féminins), tout en dénonçant des comportements illégaux passés sous silence depuis des décennies. Une manière de rappeler à ceux qui en doutait que le patriarcat sévit dans toutes les sphères de la société, quel que soit le milieu professionnel sur lequel on choisit de s'attarder.
Le film fonctionne bien en tant que tribune, laissant pleinement la parole à ses interlocutrices sans qu'aucune contradiction masculine ne leur soit apportée. Mais contrairement à ce qu'a déclaré Canal + part la suite, je doute fortement qu'il s'agisse là d'un partit prit éditorial de sa réalisatrice.
Au vu de la séquence impliquant Pierre Ménès dévoilée dans son intégralité par "Les Jours" (et pas par TPMP qui a coupé l'un des passages les plus intéressants), Portolano a non seulement cherché à obtenir le point de vue de ses collègues masculins, mais a également confronté leurs paroles aux autres présentatrices qu'ils ont potentiellement blessés, consciemment ou non.
A partir de là, Pierre Ménès était-il le seul à avoir tenu des propos dérangeants au cours de ce documentaire ? Sur quels sujets ont pu être interrogés les autres intervenants coupés au montage ? On ne le saura jamais. Ou du moins... Pas tout de suite...
Othello (1951)
The Tragedy of Othello, the Moor of Venice
1 h 30 min. Sortie : 19 novembre 1952 (France). Drame, Romance
Film de Orson Welles
Alfred Tordu a mis 6/10.
Annotation :
La sublime mise en scène d'Orson Wells donne beaucoup de corps à la pièce de Shakespeare. En particulière lorsqu'elle iconise avec brio la folie d'Othello qui, rongé par la jalousie, se mute en une bête monstrueusement terrifiante au fil du long-métrage.
Dommage que la première partie soit aussi soporifique et que le texte originale n'ait pas bénéficié d'une bonne traduction française (ce qui est souvent le cas soit dit en passant).
Munich (2005)
2 h 44 min. Sortie : 25 janvier 2006 (France). Drame, Historique, Thriller
Film de Steven Spielberg
Alfred Tordu a mis 7/10.
Annotation :
Suite aux attentats de Munich, des agents israéliens sont secrètement recrutés pour en exécuter les principaux responsables, les poussant ainsi à devenir eux-mêmes des terroristes, essuyant au passage quelques victimes collatérales et vivant dans la peur d'être pris pour cible à leur tour.
Une histoire qui n'est pas sans rappeler Le Vent se Lève de Ken Laoch, sortit 7 mois seulement après le film de Steven Spielberg.
Mais à l'inverse de son successeur, les personnages de Munich se révèlent peu attachants et le récit s'enlise dans une complexité superflue qui lui fait perdre grandement en efficacité.
Heureusement que le réalisateur comble quelque peu les défauts de son scénario grâce à une mise en scène viscérale, épousant parfaitement le point de vue des protagonistes, et nous gratifiant de grands moments de cinéma.
Un pays qui se tient sage (2020)
1 h 29 min. Sortie : 30 septembre 2020. Société
Documentaire de David Dufresne
Alfred Tordu a mis 7/10.
Annotation :
Simples manifestants, sociologues, policiers ou victimes collatérales sont amenés à revoir les images des violences policières ayant animées les fils d'actu de nos réseaux sociaux l'année dernière.
Le dispositif permet ainsi de prendre du recul face aux évènements et de les expliquer via une série de témoignages ou d'analyses sociologiques remettant en cause le monopole de la violence chez les CRS ou l'interdépendance entre l’État et la police nationale.
Il permet également de rares mais intéressantes confrontations entre deux camps radicalement opposés, notamment lorsque le représentant du syndicat Alliance rencontre un journaliste indépendant violenté lors d'une manifestation. Ceci dans le but que chacun puisse avancer ses arguments et aboutir à un relatif consensus.
La majorité des représentants de police auront néanmoins déclinés l'invitation du réalisateur, et l'on comprend aisément pourquoi. Le montage très orienté du long-métrage tend à faire germer en nous, l'idée que c'est bien le système policier dans son ensemble qui serait à revoir, et non les individus qui le composent et qui en sont eux-mêmes victimes.
Partageant allègrement cette hypothèse, je ne peux qu’apprécier la démarche de David Dufresne, tout en regrettant cependant ne pas y avoir apprit grand chose et déplorer le partit prit beaucoup trop prononcé à l'égard des gilets jaunes, desservant selon moi la pertinence du propos.
Le film reste malgré tout une excellente porte d'entrée pour ceux qui ne seraient pas déjà sensibiliser aux questionnements soulevés par le film, et à qui je recommande donc le visionnage.
Mission: Impossible 2 (2000)
Mission: Impossible II
2 h 03 min. Sortie : 26 juillet 2000 (France). Action, Thriller
Film de John Woo
Alfred Tordu a mis 2/10.
Annotation :
Passer d'un pur film d'espionnage, à un nanar de Série B, ça fait quand-même mal aux yeux. Mais bon, quand le scénariste avoue lui-même avoir dû bricoler une histoire à partir des scènes d'action déjà tournées avant son arrivée, il ne fallait guère en attendre plus. Tom Cruise n'avait clairement pas l'intention de reproduire le suspens Hitchcokien du premier volet et préféra opter pour une intrigue fonctionnelle, dénuée de toute tension et de toute exigence narrative.
Vu la nature du film, je serais presque prêt à lui pardonner un scénar bancal, si celui-ci n'était pas aussi inutilement alambiqué et ne se prenait pas autant au sérieux, malgré ses artifices digne d'une parodie du JDG. Quant aux scènes d'action, il faut d'abord prendre son mal en patience avant qu'elles ne pointent leur bout de leur nez, et lorsqu'elles se présentent enfin à nous, difficile d'y trouver son compte, tant le montage à la truelle, les cadrages foireux et les ralentis à outrance, rendent le tout incroyablement risible.
Si la mise en scène est au même niveau que les autres productions de John Woo, ou des actioners hongkongais en général, y a de quoi remettre en question les gouts cinématographiques des trois quarts de mes éclaireurs.
En attendant, Mission Impossible 2 restera pour moi le symbole d'un Tom Cruise en roue libre. Plus soucieux de réaliser des produits à la gloire de son image, que de faire des divertissements corrects. Heureusement qu'il a su se reprendre en main par la suite.
Pas très normales activités (2013)
1 h 20 min. Sortie : 30 janvier 2013. Comédie
Film de Maurice Barthélemy
Alfred Tordu a mis 1/10.
Annotation :
Des témoins affirment m'avoir vu regardé ce film Samedi soir, mais je n'en ai pourtant aucun souvenir ?!
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary (2020)
1 h 22 min. Sortie : 14 octobre 2020. Animation, Aventure, Western
Long-métrage d'animation de Rémi Chayé
Alfred Tordu a mis 3/10.
Annotation :
J'ai ressenti devant Calamity exactement la même chose que devant Tout en haut du monde, le précédent long-métrage du réalisateur.
Malgré un visuel somptueux bardé de couleurs champêtres qui excitent la rétine, le film n'a rien d'intéressant à proposer.
Le doublage est médiocre, l'animation saccade lors des rares scènes d'action et l'histoire, de base convenue et mal rythmée, se retrouve encore plus desservit par la plate mise en scène de Rémi Cavayé.
Et ça me tue que ce film ait finit aux césars à la place de l'Extraordinaire Voyage de Marona, alors que c'était une œuvre autrement plus inventive, autant d'un point de vue technique que narratif.
Il aurait été produit par n'importe quel autre studio américain, les retours n'auraient pas été aussi dithyrambiques. Mais comme c'est un petit dessin-animé indé bien de chez nous, personne n'ose en dire du mal et ce, même si il n'a aucun intérêt cinématographique et qu'il finira dans les limbes de l'oubli comme son prédécesseur.
Les Yeux sans visage (1960)
1 h 28 min. Sortie : 2 mars 1960. Drame, Épouvante-Horreur
Film de Georges Franju
Alfred Tordu a mis 5/10.
Annotation :
Sur le papier, Les Yeux sans Visages avait tout pour figurer dans mon top 100. Hélas, son scénario dénué d'enjeux et bardé de longueurs, sa mise en scène bancale, le jeu inégal de ses comédiens et ses artifices esthétiques extrêmement vieillots le desservent énormément auprès d'un public qui le découvrirait en 2021.
Reste la poésie macabre émanent de cette sordide histoire. Le terrifiant regard d'Edit Scob qui hante encore mon sommeil paradoxal, ainsi que le rythme lancinant du long-métrage qui, même en alourdissant le récit, renforce aussi le malaise de certaines séquences. Notamment lors de cette éprouvante opération, filmée en temps réel, et dont le contraste entre le professionnalisme du chirurgien et la nature abjecte de l'intervention qu'il fait subir à sa victime, nous glace le sang.
Mais plus que la qualité intrinsèque du film c'est surtout son influence cinématographique que je respecte. Notamment chez Almodovar qui avec La Piel que Habito, parviendra à confectionner une œuvre tout aussi glauque et narrativement plus aboutie, sans perdre pour autant la poésie gothique de son modèle.
Les Damnés de la Commune (2021)
1 h 27 min. Sortie : 23 mars 2021. Animation, Historique
Documentaire TV de Raphaël Meyssan
Alfred Tordu a mis 6/10.
Annotation :
Raphaël Meyssan s'empare d'un épisode historique relativement peu connu à notre époque et tente de redorer son statut de mythe révolutionnaire, à travers un large éventail de représentations iconographiques. D'où un récit à la première personne, narré par une femme ayant vécu de l'intérieur toute l'histoire de la Commune et dont le réalisateur décide d'embrasser totalement le point de vue.
Une narration éminemment subjective, renforçant notre empathie pour ces communards et leur tragique destinée, sans pour autant travestir la réalité historique des faits. Le film proposant par ailleurs un déroulé rigoureusement précis des évènements, ainsi que des éléments de contexte assez approfondis, permettant de mieux comprendre les tenants et les aboutissements de cet épisode.
Je ne vois cependant pas l'intérêt de transposer pour le petit écran, ce qui était jusque là une série de romans graphiques, si ce n'est aboutir à un récit beaucoup plus compacte, desservit par une mise en scène foireuse.
On pourra souligner ici la musique insipide de Yan Volsy et Pierre Caillet, surlignant toutes les scènes dramatiques à grand renfort de larmoyants violons ; les comédiens se contentant de lire leur texte sans jamais dégager une once de naturel ; ainsi que la voix off omnisciente cassant la diégèse du film pour faire de l'exposition.
Enfin, si il était brillant de créer une bande-dessinée à partir des gravures d'époque, cela ne fonctionne beaucoup moins pour un documentaire télé. L'utilisation d'images fixes en guise d'illustration donne un côté plus statique au long-métrage, le rendant de fait, moins exaltant.
Bon, vous allez dire que je chipote pas mal sur un documentaire tout de même très instructif et dont la diffusion sur Arte l'expose à une plus large audience. Moi même, j'ai vu le film, alors que je n'aurais peut-être pas eu la curiosité d'aller lire les bande-dessinées. Mais je regrette profondément que Raphaël Meyssan se soit contenté de transposer presque tel quel son travail littéraire en film, sans y apporter les modifications nécessaires pour l'adapter au mieux à ce nouveau médium.
Le Juge et l'Assassin (1976)
2 h 08 min. Sortie : 10 mars 1976. Policier, Drame, Historique
Film de Bertrand Tavernier
Alfred Tordu a mis 7/10.
Annotation :
Joseph Bouvier, un ancien militaire devenu fou est expulsé prématurément de son asile. Abandonné par une société l'ayant brisé physiquement et psychologiquement, il ère alors de campagne en campagne en éventrant de jeunes filles sur son passage, avant d'être arrêté par un juge opportuniste qui par désir de gloire, usera de perfides stratagèmes pour envoyer son détenu à la guillotine.
Bertrand Tavernier met en parallèle l'histoire de son anti-héros avec le contexte historique dans lequel elle prend place, à savoir la France de la fin du IX°, encore très marqué par les évènements de 1871 (la guerre franco-prussienne, l'avènement de la III° République et l'échec de La Commune) Ceci afin d'en ressortir une grande critique sociétale, dénonçant les inégalités de traitement entre les individus et les dérives de la classe dirigeante, représentées par les agissements du juge Rousseau.
Et même si le film traîne un poil trop en longueur, il a le mérite de beaucoup mieux traiter ses thématiques que le Joker de Todd Philips et d'offrir à Michel Galabru, le meilleur rôle de sa carrière.
Les Mitchell contre les machines (2021)
The Mitchells Vs. the Machines
1 h 50 min. Sortie : 30 avril 2021. Animation, Aventure, Comédie
Long-métrage d'animation de Michael Rianda et Jeff Rowe
Alfred Tordu a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Bien que Phil Lord et Chris Miller ne soient crédités qu'à la production des Mitchell contre les Machines, la filiation avec Spider-Man New Generation se fait clairement sentir, autant dans les qualités que dans les défauts du long-métrage.
En privilégiant le fun et l'efficacité comique par le biais d'un rythme effréné et d'une utilisation abusive d'effets tape à l’œil, les réalisateurs restent dans une dédramatisation constante de leur récit, donnant l'impression de ne jamais prendre au sérieux leur propre film. Dommage car il était toute à fait possible d'iconiser davantage la menace représentée par les machines, sans pour autant atténuer la loufoquerie du scénario. Le film aurait ainsi dépassé sa condition de joyeux délire en renforçant l'intensité de ses scènes d'action, ainsi que l'implication émotionnelle des spectateurs.
Fort heureusement, cela est en partie rattrapé par les personnages pour lesquels nous nous prenons rapidement d'empathie, tant il est facile de se reconnaître dans leurs problématiques familiales. A l'instar de de ce père et de sa fille qui, séparés par un gouffre générationnel, peinent à se comprendre malgré leur profond attachement l'un pour l'autre. On sent que les auteurs ont glissé énormément de leur vécu personnel dans le projet et toutes les personnes de la génération Y-Z, en particulier ceux travaillant dans un milieu artistique, se reconnaîtront aisément dans le parcours de Katie Mitchell.
Cette justesse d'écriture se retrouve également dans le regard que porte Michael Rianda et Jeff Rowe sur notre époque. Mettant en avant notre dépendance vis à vis de la technologie, sans pour autant verser dans un discours de boomer réactionnaire.
Plus généralement, Les Mitchell contre les Machines cristallise à merveille les années 2010, autant thématiquement que visuellement. Baignant ainsi dans une esthétique pop particulièrement en vogue chez les vidéastes et qui influe évidemment les créations de la jeune Katie.
Sony Animation Pictures confirme donc sa volonté d’offrir une alternative aux productions Disney/Pixar de plus en plus formatées et interchangeables (a l’exception notable de Soul). Le studio continue surtout d'ouvrir à de nouvelles possibilités de modélisation et d'animation 3D, loin du sempiternel photoréalisme tant recherché par ses principaux concurrents.
Norman, le spectacle de la maturité (2020)
57 min. Sortie : 4 décembre 2020. Comédie
Spectacle de Norman Thavaud
Alfred Tordu a mis 1/10.
Annotation :
Difficile de considérer ceci comme un "spectacle" étant donné son manque totale d'ambition artistique.
Norman se contentant de mitrailler les blagues devant un gigantesque écran blanc composé de petits cubes tournoyant sans cesse, sans doute pour hypnotiser le spectateur et le faire applaudir à des endroits où un être humain normal n'aurait même pas hérissé un sourcil.
Aucune mise en scène ni d’interaction avec le public. Norman n'a même pas essayé de donner un semblant de progression à son texte. Durant les 30 premières minutes, les blagues s'enchaînent sans logique, passant de sujets bateaux à des terrains beaucoup plus glissants lui occasionnant quelques dérapages (Fatoumata Bond, Uber le moyen de locomotion magrébin...). Les 20 dernières minutes sont quant à elles consacrées à des sujets plus intimes sur lesquels il s'attarde davantage et fait l'effort d'apporter des transitions entre chaque thématique, même si ces dernières paraissent terriblement artificielles. Mais là encore, aucune progression ne se fait sentir, au point que le podcasteur se voit dans l'obligation de préciser à son public lorsque le spectacle touche à sa fin. Il aurait même pu demander de nous abonner et d'activer la cloche que ça ne m'aurait même pas choqué.