Films (re)vus au festival Lumiere

Annotation :

UGC Confluence
Rétro Sydney Pollack
Présenté par Jean-Paul Salomé

Jolie coïncidence que le premier film que je vois au festival Lumière, festival de patrimoine, se nomme Nos plus belles années. Et surprise de constater que les spectateurs applaudissent à la fin du film, quand bien même son ou ses auteurs ne sont plus en vie.

Annotation :

UGC Internationale
Grandes projections
Présenté par Bob Swaim et Tchéky Karyo

Suprise de voir que la plupart des films du festival ont droit à une présentation, si possible par les gens qu'ils ont fait le film. Ici, Tchéky Karyo avait moins de souvenirs que Bob Swaim qui a servi son lot d'anecdotes sur La Balance somptueusement restauré en 4K par Le Chat qui fume et dont on voit clairement l'impact sur les polars français.

Annotation :

Comoedia
Rétro Sydney Pollack
Présenté par Serge Hazanavicius

"Quand on vient au zoo, c'est pour voir les animaux, pas le gardien" dit Serge Hazanavicius pour conclure sa présentation avec son frère Michel, tout en précisant que Redford ressemblait à leur père - ils ont tout pris de leur mère donc... Très beau film de Sydney Pollack, à l'image de son couple de stars, même si, comme beaucoup d'adaptations de Tennessee Williams, ça commence très fort pour finir dans l'autocensure.

Annotation :

UGC Confluence
Avant-première
Présenté par le directeur de Warner France

Avant-première dans une salle comble - et indulgente, vu la qualité moyenne du film - présentée par un ponte français de chez Warner fier d'avoir accompagné Clint Eastwood pendant son demi-siècle de carrière de réalisateur, alors que plus tard le CEO ricain du studio se plaindra qu'on ait validé ce Cry Macho.

Annotation :

UGC Confluence
Blaxploitation
Présenté par Samuel Blumenfeld

Découverte émouvante et amusante (des lycéens "dug" le film en se marrant régulièrement) de ce pilier de la blaxploitation alors que son auteur Melvin Van Peebles nous avait quitté un mois plus tôt.

Annotation :

UGC Confluence
Rétro Syndey Pollack

Depuis une interview de Paul Schrader dans Mad Movies une quinzaine d'années plus tôt, j'avais toujours voulu voir Yakuza. Grâce à mon premier festival Lumière, c'était chose faite et dans un cadre idéal pour accompagner la croisade romantico-onirique de Robert Mitchum au Japon.

Annotation :

Pathé Bellecour
Grandes projections
Présenté par Samuel Blumenfeld

Dans la grande salle du Pathé Bellecour malheureusement peu remplie, le critique Samuel Blumenfeld présente le film de Brian De Palma et, pour le plaisir de l'anecdote bien sentie, n'hésite pas à le spoiler allégrement ! Moi, je l'avais déjà vu mais l'expérience se révéla plus éprouvante encore.

Annotation :

Comoedia
Grands classiques du noir et blanc

Présenté par un jeune politique local engagé dans l'accueil des migrants, il est attaché aux valeurs de fraternité célébrées par le film de Julien Duvivier et se sent le besoin de préciser que le réalisateur avait tourné deux fins, l'une optimiste et l'autre pessimiste... et qu'on allait voir la seconde ce jour-là, sous les huées des spectateurs spoilés de la salle comble !

Annotation :

Villa Lumière
Documentaires sur le cinéma

Avant de regagner l'aéroport et de repartir de mon premier festival Lumière, j'ai tout juste le temps de voir, dans la villa des frangins, ce petit documentaire sur les vieux cartoons censurés à cause de leurs stéréotypes racistes et misogynes. Destiné à la télévision, le film est factuel mais semble rire sous cape à ne montrer, par la force des choses, que des dessins animés subversifs.

Annotation :

Lumière Terreaux
Trésors et curiosités
Présenté par Jerzy Skolimowski

L'oeil toujours malicieux, Jerzy Skolimowski présente ce titre discret de sa carrière et les conditions rocambolesques de sa production. J'ai la mauvaise idée de me placer près de la sortie de secours, les grappes de spectateurs quittant la salle laissant pénétrer régulièrement la lumière du jour matinal pendant la projection.

Annotation :

Lumière Terreaux
Tim Burton - Prix Lumière

Célébré par le Prix Lumière et repartant du festival au bras de Monica Bellucci, Tim Burton semblait vraiment touché et ravi du chaleureux accueil lyonnais. Pour ma part, je n'ai revu que Big Fish pour voir au cinéma si la déception ressentie jadis était encore d'actualité. A en juger par les ricanements des lycéens dans la salle, oui, elle l'est...

Annotation :

Lumière Terreaux
Rétro Sidney Lumet
Présenté par Karine Silla

Dans la rétrospective consacrée à Sidney Lumet, priorité au Prêteur sur gages dont le réalisateur semblait particulièrement fier dans son ouvrage Faire un film. C'était effectivement le chef-d'oeuvre promis par Sid, et cette fois, les lycéens ont bien été silencieux, visiblement marqués par le film.

Annotation :

Comoedia
Lumière Classics
Présenté par James Mockoski, co-directeur d'American Zoetrope

Ne relevant pas les approximations de la traductrice bénévole recrutée au débotté, le collègue de Francis Ford Coppola nous annonce que nous allons voir la version longue d'Outsiders, réclamée au réalisateur par les fans de l'autrice S.E. Hinton. A la fin de la projection, je me rend compte que cette version est la seule que je connais du film que j'avais déjà vu au cinéma à l'époque de la sortie de Tetro, et qu'elle est toujours à couper le souffle.

Annotation :

Lumière Bellecour
Avant-première

Présenté trois jours auparavant par Jerzy Skolimowski, je vais voir EO, fraîchement primé au festival de Cannes, dans une toute petite salle du Lumière Bellecour dans laquelle le tour de force visuel reste renversant.

Annotation :

Pathé Bellecour
Cultes !

J'avais Lost Highway en DVD depuis des années mais je ne l'avais jamais vu avant cette séance dans la grande salle pleine du Pathé Bellecour. Au premier rang, la tête bien calée sur le siège, le générique sur du Bowie me happe. A la fin du rêve, on sait qu'on vient de voir un Lynch à la foule de spectateurs se demandant les uns les autres, à la lumière de l'enseigne du cinéma, s'ils ont bien tout compris.

Annotation :

Hangar Lumière
Avant-première
Présenté par Thierry Frémeaux

Première fois que j'entre dans le hangar de l'institut Lumière qui est une salle plus grande que je ne l'imaginais. Idéal pour découvrir Pinocchio sur grand écran avant qu'il ne retombe sur Netflix. Malheureusement, Guillermo Del Toro n'est pas présent, il venait de perdre sa maman, ce qui rend la projection plus bouleversante encore.

Annotation :

Lumière Terreaux
Trésors et curiosités
Présenté par Eric Métayer

Le comédien Eric Métayer présente avec jubilation ce western paella, qu'il annoncerait presque comme un nanar qu'il n'est pourtant pas. C'est juste un western bis particulièrement cruel et éprouvant qui aura bien plombé le samedi soir des quelques spectateurs non-festivaliers qui se seront risqués au Lumière Terreaux.

Annotation :

Villa Lumière
Rétro Sidney Lumet

J'entre dans la salle sans rien connaître du film, sinon la présence de Richard Burton que j'apprécie habituellement peu. Un bénévole nous en explique un peu plus, sur le film et sur la clim qui est en rade. Je ressors fasciné de ce film perturbant ; quel dieu ce Lumet !

Annotation :

Villa Lumière
Rétro Louis Malle
Présenté par Andréa Bescond

Cette histoire d'une prostituée juvénile de La Nouvelle-Orléans du début du XXème siècle est la seule que je verrai de la rétrospective du passionnant Louis Malle. La réalisatrice des Chatouilles Andréa Bescond présente le film qui traite d'un sujet qui lui tient forcément à coeur de dénoncer. Son impudence naturelle me fait déjà sourire, mais ça devient un vrai spectacle quand de vieux mâles outrés râlent dans la salle.

Annotation :

Pathé Bellecour
Avant-première
Présenté par Juan Antonio Bayona

A peine descendu de l'avion pour mon troisième festival Lumière, je vais voir cette nouvelle adaptation, fébrilement attendue, du crash du vol uruguayen dans la Cordillère des Andes en 1972. Quand on lui demande ce qui distingue son film des deux autres sortis sur le sujet, Bayona, semblant un peu nerveux, répond : "Les deux autres films sont adaptés de livres rédigés l'année suivant le crash, le mien sur un ouvrage écrit trente-sept ans après. Cela implique un projet différent et prouve qu'il restait quelque chose à raconter." Le film, magnifique, reçoit une véritable ovation.

Annotation :

UGC Confluence
Ozu rares et inédits
Présenté par Pascal-Alex Vincent

Le seul film que je vois de la rétrospective de Ozu rares... et qui paye un peu ma courte nuit qui me fait piquer du nez. Dommage car c'est un joli mélo rigolo dans lequel une femme bourrue recueille malgré elle un garçon délaissé dans le Tokyo de la reconstruction, un peu comme si le gosse errant d'Allemagne année zéro avait trouvé une main tendue. Dans l'intro, Pascal-Alex Vincent nous dit que le film est une sorte de muet mal dégrossi, le réalisateur ayant tenté de résister au parlant, et le dernier d'une première partie de la carrière d'Ozu sur des personnages modestes avant que son cinéma ne s'embourgeoise.

Annotation :

UGC Confluence
Invitation à Wes Anderson
Présenté par Delphine Gleize

L'invitation à Wes Anderson me permet de découvrir son deuxième film dans un DCP spécialement créé pour l'occasion par Disney. Dans sa présentation, Delphine Gleize nous raconte la rencontre entre le réalisateur et son futur acteur fétiche Jason Schwartzman (qui a ici un air de jeune Tom Cruise) et s'émerveille des motifs avant-coureurs de l'oeuvre à venir. Et c'est effectivement ce qui impressionne dans la découverte rétrospective du film dans lequel tout Wes est déjà là, dont un Bill Murray impérial.

Annotation :

UGC Confluence
Rétro Robert Altman
Présenté par Jean Ollé-Laprune

Premier des quatre Altman que je vais voir dans sa rétrospective, Nashville, sorti au cœur de ses prolifiques 70's, est sans doute le plus abouti des films choral qui a fait son identité, avec sa vingtaine de personnages se croisant, parfois avec fracas, durant quelques jours de la vie de la ville du Tennessee. Et ça marche puisque j'en aurais bien pris pour 20 minutes de plus.

Annotation :

Hangar Lumière
Trésors et curiosités
Présenté par Fernando Madedo, d'Argentina Sono Film

L'Argentina Sono Film, plus vieux studio argentin fondé, comme son nom l'indique, pour la production du premier film parlant du pays en 1933, présentait la restauration de ce western surréaliste adapté de Borges. Ce dernier estimait le film comme supérieur à sa nouvelle, ce qui n'est pas anodin de la part d'un auteur par ailleurs intransigeant avec les adaptations de son œuvre. Parfois déroutant, le film reste une jolie curiosité, miraculée à en croire l'état usé des premières bobines, issues de copies d'exploitation 16 mm.

Annotation :

Villa Lumière
Rétro Denys de La Patellière

Le seul film que je verrai de la rétrospective de La Patellière est aussi mon unique projection en 35 mm au festival Lumière. La copie est fatiguée, et on essaie d'estimer combien d'images du film on perd à chaque nouvelle bobine. Le film est aussi un peu fatigué : pour son deuxième film, le réalisateur essayait d'importer le film noir à La Rochelle pour un résultat un peu bavard.
Durant la présentation, le nom de Jean-Claude Pascal provoque une réaction admirative d'une spectatrice, ce qui amuse le présentateur : il n'y a plus qu'à Lyon que le nom de cet acteur, spécialisé dans les rôles de séducteur et vainqueur de l'Eurovision en 1961, évoque encore quelque chose ! Entre les grandes Danielle Darrieux et Jeanne Moreau, le machiavélisme de Pascal amuse régulièrement le public de la Villa Lumière.

Annotation :

Villa Lumière
Trésors et curiosités
Présenté par Laure de Boissard, de Pathé

Pathé exhume de son catalogue cette (splendide) restauration de ce très curieux thriller drolatique dans lequel un commissaire pincé et une journaliste gouailleuse se lancent à la poursuite d'un serial killer terrorisant le Tour de France. Tourné en marge du Tour de 1948 par le prolifique mais oublié Jean Stelli, Cinq tulipes rouges est une vraie trouvaille, une comédie populaire enlevée et follement divertissante, un très bon flim sur le cyclimse !

Annotation :

UGC Confluence
Lumière Classics
Présenté par Damien Le Ny, de StudioCanal

Cette année, cette nouvelle restauration du Voyeur par StudioCanal et la Film Foundation de Scorsese, ami de Powell, était celle que j'attendais le plus du festival. Dans sa présentation, le passionné Damien Le Ny revient sur le destin tragique de ce film cousin du Psychose de Hitchcock tourné la même année et dont l'échec cinglant met brutalement fin à la carrière du grand Michael Powell.
Dès le premier plan, on est étreint par la beauté visuelle du film, l'un des plus beaux que le cinéma a consacré au cinéma.

Annotation :

Pathé Bellecour
Rétro Robert Altman
Présenté par Jean-Paul Salomé

Découverte (dans une copie assez basique mais qu'importe) de l'acte de naissance d'Altman, farce antimilitariste palmé d'or porté par un énorme casting - Elliott Gould, Donald Sutherland, Tom Skerritt, Robert Duvall (en étonnant cul-béni) et Fred Fuckin' Williamson !!!! Même si Altman améliorera sa forme chorale et si certains gags auraient plus de mal à passer aujourd'hui (le sort réservé à Hot Lips ou l'homosexualité présumée et maladive de Waldowski, mais on peut encore mettre ça sur le dos d'un machisme ridicule des personnages), M*A*S*H provoque encore largement l'hilarité. Et cerise sur le gâteau, le projectionniste semblait avoir oublié de débrancher les micros, ce qui provoquaient des bruits et paroles parasites pendant la projection, faisant déborder le joyeux bordel du film dans la salle !

Annotation :

UGC Confluence
Rétro Robert Altman
Présenté par Joël Chapron

On continue la rétro Altman avec cette chronique criminelle de la Grande Dépression, restée inédite en France malgré un passage par la compétition cannoise à l'époque, et dont la projection était rendue possible par L'Atelier d'image qui le sort en bluray. Pour être honnête, le film aurait semblé anecdotique si je ne l'avais pas vu dans le cadre de cette rétro. On reconnaît la famille d'acteurs d'Altman (dont un excellent Keith Carradine), certains de ses motifs (dont ici le rôle judicieux de la radio, commentaire ironique de l'action), des séquences très réussies (quand les braqueurs jouent un braquage de banque avec des enfants) et une fin particulièrement cinglante. Donc pas mal du tout, finalement...

Annotation :

UGC Confluence
Wim Wenders - Prix Lumière

Par une sorte de miracle, j'ai tout juste le temps de me glisser à cette séance des Ailes du désir dans une immense salle de l'UGC - mais je raterai l'arrivée de Wenders, retardé par la circulation. Le texte introductif du film nous explique les difficultés de la restauration, ce qui est étonnant pour l'un des films les plus emblématiques de Wenders, mais ces difficultés n'apparaissent en rien dans la copie resplendissante. Le film reste un grand - et un peu long - moment de poésie cinématographique qui, telle sa trapéziste, se maintient dans un parfait équilibre d'atemporalité due à la présence des anges et de document historique avec ses errances dans les dernières années de Berlin avant la chute du mur. Ce film est un rêve, éveillé pour moi, authentique pour ma voisine qui a roupillé pendant la majeure partie de la projection.