Films (re)vus en 2021

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01.01.2021 -- 19h30
VOST

C'est complètement inoffensif et dans le même temps un peu assommant de grandes morales Disney bien-pensantes. C'est probablement une belle histoire, mais la machine industrielle en a probablement lissé toutes les aspérités, alors ça fait presque l'exact inverse de ce que le film aurait pu défendre (avec ce "rebondissement" qui n'en est pas vraiment un autour d'un relatif révisionnisme / réhabilitation historique autour de cet évènement). La photo est assez bizarre d'ailleurs, grisâtre et sans contraste (on dirait presque du log), mais j'imagine que dans la tête des producteurs (car c'est un film de producteurs), l'Alaska c'est comme ça ? Dans tous les cas ça reste nettement supérieur à 95% des merdes que Disney sort chaque année, je ne suis juste pas la cible. Mais c'est triste de se dire qu'il faille autant chercher pour trouver un truc tout juste potable et si peu ambitieux. Du cinéma US académique façon années 90, pas déplaisant et prévisible. Pour un 1er janvier, c'est parfait ?

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02.01.2021 -- 17h15
VOST

C'était le chaînant manquant dans ma découverte des trois films S. Craig Zahler, après l'indescriptible Trainé sur le bitume et le non-moins singulier Bone Tomahawk -- plus proche du premier que du second, ce Cell Block 99 achève de tracer les contours d'un cinéaste-anomalie, anticonformiste total de son cinéma américain dont il s'amuse d'ailleurs à détourner les genres les plus émblématiques (le western, le film de prison, le film de braquage / de ripoux) avec cette mise en scène si caractéristique - neurasthénique, teintée d'ironie tout en étant tout à fait sérieuse quand elle tend vers un décryptage assez saillant de la violence systémique des Etats-Unis. Si ce volet est clairement moins abouti que Trainé sur le bitûme (dont les jeux de rythme et l'aboutissement total de sa composition en fond peut-être l'un des objets les plus importants du cinéma US des annéees 2010), je peux difficilement contenir mon enthousiasme. Il y a de la série B dans ce cinéma là, mais pas pour les mauvaises raisons - Zahler n'est ni dans la référence forcée, ni dans l'admiration aveugle ; il réécrit des symbôles, les réorganise dans l'espace et dans le temps et c'est bien cela qui est à l'origine de cette fausse-tension constante, entre attente du moment du rupture, ou crainte de la suite de l'escalade. Du Refn shooté aux Coen, avec aussi une approche esthétique qui me donne toujours envie de le rapprocher d'un Roy Andersson en plein trip psychotique. Encore une fois admiratif.

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02.01.2021 -- 23h
VOST

Comme l'ont fait remarquer de nombreux spectateurs, c'est peut-être le plus ozu-esque des films de Kiyoshi Kurosawa. Pas en tant qu'imitation, mais en tant que variation grinçante, où la crise sociétale et sociale du Japon post-Aum aurait remplacé celui du Miracle économique. Kurosawa déconstruit les archétypes de l'institution familiale, faisant subtilement varier ses personnages de différentes générations et ambitions autour de tout un panel de problématiques rampantes : le monde du travail, la quête de sens, l'initiation, l'observation, comme quatre faces d'un même dé interchangeables et interactives, traçant les contours d'une véritable architecture symbolique. Plutôt que d'aboutir, comme souvent chez Kiyoshi, à une forme de terreur à travers une deshumanisation des espaces ; c'est une drôle de mélancolie de son temps qui obsède ici le cinéaste, allant presque jusqu'à réécrire la manière dont il considère habituellement ses décors, frondant contre ses propres tics. Reste cette lumière désaxée, ce sentiment de chute libre au ralenti, et une singulière appréhension des lignes de fuite. Un grand film et potentiellement l'un de ses meilleurs long-métrages.

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03.01.2021 -- 16h30
VOST

Le miroir brisé du Japon et de son traumatisme Hiroshima, soixante ans plus tard -- "Femmes en miroir" est définitivement le film d'un cinéaste qui n'a vécu la Bombe que par le regard de ses aînés, et c'est ce qui fait toute la pesanteur thématique de cet ultime film de Yoshida. C'est aussi, et ce n'est pas peur dire que de le remarquer, probablement l'un de ses plus linéaires. Canevas de teintes ouaétes, pourtant bien loin des palettes de Kore-eda et K. Kurosawa (dont "Femmes en miroir" se rapproche cependant par moments), c'est un film d'automne - un automne atomique dans ce Japon brun-marron baveux, parfois presque flou, avec sa musique au piano de téléfilm aux élans presque religieux. Jusqu'à devenir surnaturel. Les silhouettes des fantômes d'Hiroshima semblent surgir des vivants, des murs et des rues - chaque note résonne comme le cri d'une mort douloureuse. L'expérience est écrasante, et ce malgré le rythme enrhumé d'un film étrange, indescriptible, hypnotique, aux contours indéfinissables jusqu'à ceux des lignes qu'il trace sur sa pélicule. Un chant du cygne qui force l'admiration.

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04.01.2021 -- 00h30
VOST

A part la production de l'ensemble (décors, costumes, platique pure), difficile de deviner qu'un des auteurs les plus importants du XXe siècle se cache derrière ce film d'aventure kitsch et ringard. La romance en plastique, la reconstitution façon expo coloniale, tout ça sonne très faux et on se demande bien ce qui a pu autant fasciner Fritz Lang dans cette farandole de conventions et de mièvreries., d'autant plus que c'est sans inspiration aucune, complètement éthnocentré, figé, froid et absolument pas exotique, l'émerveillement initial devant les architectures passé.

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05.01.2021 -- 00h
VOST

De découverte en découvert, le cinéma de Yoshida ne cesse de me surprendre et de m'impressioner. De Purgatoire Eroica à Femmes en miroir, et maintenant Promesse, je crois que rares ne sont les cinéastes qui, en si peu de films, auront su me faire autant voyager dans un univers aussi fourmillant et cohérent, asymétrique et circulaire - on est si loin et si proche des expérimentations narratives de ses débuts, et pourtant demeure la fougue d'un réalisateur libre, auteur ici d'un mélodrame bouleversant, d'une pudeur remarquable, jamais larmoyant tout en étant complètement renversant de beauté. La précision presque géométrique de la mise en scène, qui vient épouser ces personnages infinement plus complexes que ce qu'on pourrait d'abord croire, en fond une réflexion profonde et déchirante sur le temps qui se dépasse, sur l'âge qui s'effrite. Somptueux.

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06.01.2021 -- 10h
Revisionnage // VOST

Redécouverte après des années et après avoir fait de même pour La Montagne Sacrée l'année dernière - El Topo aura bien moins vieilli dans mon esprit, un fourre-tout plein d'idées mais qui se rapproche plus du bordel migraineux de Fando y Lis que de la variation hypnotique et métaphysique de La Montagne Sacrée. On voit l'inspiration Rocha, mais Jorodorowsky n'égale jamais la puissance des corps et des décors du cinéaste brésilien ; on voit également l'inspiration western, mais El Topo est si implosif qu'il ne prend jamais vraiment le temps de poser des enjeux, des scènes, des silences. Tout le contraire de certains de ses volets suivants.

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08.01.2021 -- 18h30
Muet // VF

Je m'attendais à une visite de musée, j'ai finalement eu droit au charme enchanteur des plus grandes oeuvres expressionnistes. Une de ces merveilles de chaque image, de chaque composition, rêveuse et intemporelle, comme le sont les plus grands contes. Unique regret : celui de ne pas l'avoir découvert enfant, une telle puissance évocatrice, mythologique, ne peut que faire travailler l'imaginaire (à la Fantasia).

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08.01.2021 -- 21h30
VOST

Pas une goutte d'inspiration dans ces 1h30 qui en parraissent le double. D'impressionnants décors sans substance, sans relief, à la différence du premier volet ; des dialogues en pilotage automatique et des personnages interchangeables qui ne racontent rien d'autre qu'un pseudo-désir d'aventure artificiel. Seul intérêt quelconque qu'on pourrait trouver à cette production ridicule, quelques jeux de scène intéressants grâce à une jolie utilisation du grand angle - ça reste un Fritz Lang après tout.

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10.01.2021 -- 21h30
VF

De Eric Baudelaire je n'avais vu que le très cryptique "Also Known as Jihadi", force est de constater que ce "Un film dramatique" n'a au final rien en commun avec le premier en dehors peut-être de son "high concept documentaire" qui semble plus ou moins caractéristique de son cinéma d'expérimentation du réel et de ses liens (in)visibles avec la fiction. Un drôle de film, un peu trop long mais jamais de manière artificielle - il s'en dégage plutôt une illusion de temps qui passe, de temps qui file, d'une manière presque mélancolique quand les images s'éloignent des non-moins passionnantes discussions des jeunes héros du film de Baudelaire. J'avoue être assez fasciné par la pertinence et la qualité des débats des collégiens qui, même si c'est parfois complètement décousu ou contradictoire, sont un miroir absolument fascinant de la société française (et mondialisée) de la deuxième partie des années 2010. La France des attentats, la France de Macron / Le Pen, la France connectée, la France des différences - et malgré tout la France des banlieues, et c'est important de le rappeler. Et même si ce n'est pas l'unique sujet de Baudelaire (qui semble tout autant intéressé par des réflexions parfois un peu trop intellectualisées sur le cinéma qui lui sert autant d'objet que de sujet), c'est en tout cas celui qui m'a le plus touché : s'infiltrer deux heures durant dans cette nouvelle génération que je ne connais que trop peu.

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10.01.2021 -- 23h30
Muet

Je pense qu'on peut être difficilement objectif sur un film comme celui-là, monument à tous les niveaux, pionnier d'une certaine idée du cinéma qu'il est toujours complexe d'apprécier rétrospectivement (de presque un siècle). Comment juger l'histoire ? Ne reste alors que les émotions pour dire ce qui n'a jamais été dit, et Berlin en regorge, tant cette "symphonie urbaine" trouve un écho toujours contemporain de nos jours : la préhistoire d'une foule grouillante, de paysages qui changent, d'un rythme qui se transforme. Difficile de ne pas y être un minimum réceptif. Un document fascinant.

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11.01.2021 -- 10h30
VOST

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11.01.2021 -- 17h30
VOST

C'est du Rivette avec quelques élans inattendus de thriller paranoïaque... à New York. Sur le papier ça aurait dû beaucoup plus me plaire que ça, dans la pratique le film se noie dans ses élans contemporains pas toujours hyper soignés (ou en tout cas moins maitrisés que chez d'autres grands cinéastes du Nouvel Hollywood). La partie vaudeville improvisée rivetienne est déjà plus fougueuse et intéressante, mais la courte durée de l'ensemble l'empêche d'atteindre cet aspect atemporel et infini qui fait le sel des meilleurs Rivette. Au final ne demeure qu'une proposition un peu bâtarde, qui du coup prend des airs un peu involontaires (je pense) de farce faussement sombre à la Woody Allen, sans que le film n'en ait jamais ni le piquant, ni le pragmatisme. Un petit objet piégé de ses influences, jazzy et anarchique, obsessionnel et arty, bobo et foutraque. Imparfait mais attachant.

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13.01.2021 -- 16h30
VOST

Il est toujours assez intéressant de voir l'évolution de la carrière de Ceylan -- loin de Winter Sleep, un film complètement mutique à la Uzak. Au-delà de la curiosité, ça ne reste qu'une ébauche stylistique qui n'atteint jamais la force esthétique de ses volets suivants. Quelques petites histoires anecdotiques, visuellement peu intéressantes, dont la plupart des observateurs ne retiennent que la nature autobiographique. C'est bien maigre.

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18.01.2021 -- 22h30
VF

Enorme, c'est le film dont tout le monde a entendu parler mais que personne n'a vu (à part peut-être les Cahiers du Cinéma, visiblement), et pour cause : son sujet terrifiant, malsain et l'erreur marketing qui a été d'en faire une comédie potache inconsciente des évolutions sociales récentes - comme si cinquante ans de féminisme se retrouvaient balayés d'un pauvre film avec Jonathan Cohen... où celui-ci fait tomber enceinte sa femme sans son consentement. La réalité, infiniment moins triviale, respecte paradoxalement les grandes lignes de cette définition. Mais la subtilité est toute autre : avec Enorme, Sophie Letourneur fait varier une figure, celle du cinéma populaire, en un jouet macabre et cynique, loufoque et absurde, et fondamentalement indéfinissable. Se suivent alors des scénettes tant malsaines qu'hilarantes, installant un malaise total dans lequel ce drôle de métrage semble enchaîner les sorties de route pour finalement continuer à conduire tout droit, faisant fi des bosses et des fossés - une démarche que n'aurait pas renié le grand Blier. Y voir un rejeton du patriarcat c'est faire abstraction de tout enjeu symbolique - tant sur la condition de la femme que sur celle du cinéma français. Enorme, film absolument politique, affiche un apolitisme de surface - celui d'une vision jemenfoutiste et heureusement insouciante. Le résultat, époustouflant de folie, incontrôlable et imprévisible, est l'un des films les plus jouissif de l'année.

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19.01.2021 -- 11h30
VOST

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19.01.2021 -- 15h
VOST

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23.01.2021 -- 11h30
VF

Un bien drôle de film qui inaugura la carrière de Denis Villeneuve, alors encore actif au Québec. Difficile de ne pas relever la qualité plastique de l'ensemble avec son ambiance qui rappelle - et ce n'est pas peu dire - Paris, Texas. Pour le reste, une écriture qui se base presque uniquement sur cette ambiguité poussée à l'extrême, et ce malgré la présence éblouissante des deux interprètes principaux - ça finit par tourner en vase-clos et "Un 32 août" n'est finalement guère intéressant lorsqu'il sort de son cadre désertique.

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24.01.2021 -- 22h30
VF

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25.01.2021 -- 10h30
VF

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26.01.2021 -- 13h30
Revisionnage // VF

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27.01.2021 -- 19h30
VF

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30.01.2021 -- 20h30
VOST

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30.01.2021 -- 23h
VOST

Je re-explore la filmo d'Apatow et ça ne fait que confirmer ce que j'en pensais déjà : là où Freaks and Geeks et The King of Staten Island (ses deux oeuvres les plus éloignées dans le temps) chavirent mon coeur, ce qu'il y a entre les deux est un ramassis du mauvais goût des années 2000 : vannes semi-sexistes hors du temps, acteurs insupportables qui se jouent maladroitement eux-mêmes, approche nihiliste de la narration qui resuce les pires lieux communs du stand-up US. Et le pire, c'est que le fond est vraiment passionnant, porteur d'une puissance analytique et philosophique d'une modernité assez rare. Mais à côté de ça, c'est la team Rogen-Franco et cie qui fume des gros zder et c'est à peu près tout ce qui définit leur personnage. La crise existentielle sous-jacente, elle, est pourtant vertigineuse.

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31.01.2021 -- 19h30
Revisionnage // VOST

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01.01.2021 -- 11h15
VF

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01.02.2021 -- 14h
VF

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02.02.2021 -- 12h
VOST

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02.02.2021 -- 16h45
VOSTA

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02.02.2021 -- 20h30
Revisionnage // VOST