Films vus datant de 1973

Annotation :

Adapté du roman-graphique "Krasue Sao" publié en feuilletons entre 1968 et 1973, phénomène éditorial comparable et contemporain des publications de Kazuo Umezu au Japon dans le magazine Oru kaidan. Son auteur Thawee Witsanukorn est considéré comme le premier artiste à avoir donné forme graphique au folklore circulant autour de la figure du Krasue thaïlandais, relevant jusque-là de la tradition orale et plus rarement écrite. Difficile de juger un film pareil, il fait appel à des critères particuliers, il faut le remettre dans le contexte local ! Or c'est le premier exemplaire dans le genre que je visionne, le cinema Thai des années 50-60 étant très difficile d'accès dans nos régions (ce qui est proposé sur le net est misérablement sous-titré). Sans parler des effets spéciaux rudimentaires ultra kitschs qui ont leur charme, disons brutalement que tout est mal foutu, mais authentiquement Thai, du moins non influencé par l'Occident. Le récit est constitué de trois parties liées mais relativement autonomes. La musique, mixée à l'arrache, est souvent constituée de grands classiques positionnés de manière aberrante, par petites touches allant et venant au gré du feeling (5ème symphonie de Mahler et autres compositions romantiques célébrissimes !). On sait que le krasue est lié aux tabous de la communauté, et c'est justement sur ce point que le film peine à me convaincre, cet aspect n'étant pas assez explicite à mes yeux d'occidental, novice sur le sujet (les sous-titres pourris ne m'ayant pas non plus facilité la tâche: merci aux résumés collectés sur certains blogs !).

Annotation :

Esthétiquement magnifique ! Musique de Takemitsu d'une grande poésie, solaire ! Le propos sous-jacent m'a échappé, au-delà de l'histoire assez mélodramatique: les effets d'une rupture avec la culture indigène, traditionnelle et en conséquence le coup porté à la dynamique de continuité entre vivants et morts dont cette culture serait l'agent (selon la critique Joan Mellen). Ayant manqué cela, le film m'est apparu manquer de profondeur, gentiment romanesque. Travail d'écriture sur le croisement des temporalités intéressant.