Films vus en 2014 (terminée)

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Morose, déprimant et macabre, l'aspect physique de cette animation plaisante ravit sans toutefois susciter un quelconque émoi constant, en cela que le fond comporte une lourdeur persistante due au traitement de sa trame narrative. On en ressort le cœur plein de compassion et de langueur, avec un sentiment de solitude plus déchirant que jamais, mais cela se traduit par le voile esthétique dissimulant une paresse quant au scénario et au traitement, entre évidences enfantines et stéréotypes malsains. La combinaison de ces critères permet au film de s'inscrire dans l'esprit du spectateur, d'une façon assez dérangeante et malvenue.

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Oeuvre ténébreuse et loufoque aux accents absurdes et au génie malsain. On plonge dans les tergiversations d'acteurs hauts en couleur et en authenticité, dans une expérimentation policière illogique et cynique. Bien plus agréable à visionner pour sa forme et son travail d'écriture esthétique que pour son intrigue presque inexistante, le travail de Blier critique la déshumanisation et souligne la différence entre lois restrictives et libertés outrageuses, inscrivant son film dans la lignée de ceux qui ont su déranger et bouleverser les mœurs sociales dans les années 70 en France. Si le trio principal semble issu d'une seule et même personne sous les traits d'une schizophrénie accentuée, c'est sûrement dû à la perdition misogyne de l'auteur, misogynie qu'il ne parvient à expliquer et tente donc désespérément de traduire à travers son cinéma.

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Expérimentation carcérale avec l'évasion et l'air frais de la liberté comme finalités, saupoudrée de l'anxiogène et de la course contre la montre propres à ce type de huis-clos. Caméra collant aux sueurs des prisonniers à la volonté d'acier, focus sur visages pour l'expression de l'humanité dans sa pureté, et précisions futiles mais qui apportent au film toute la splendeur due à sa contemplation : le travail de Becker est remarquable de bout en large ; il convient de faire constater que ce dernier accroche à son oeuvre un aspect documentaire, tant dans ces longues scènes quasi-éducatives qu'à propos du traitement du récit (pas de passé connu des personnages, peu de discussions vaines, de longs silences et une franchise des dialogues proche du réel).

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Sage critique minimaliste du fonctionnement social : avoir ses esclaves et se plier devant ses maîtres, comme tout emploi le requiert. L'animation est fluide et agréable, silencieuse et neurasthénique.

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Abusivement simpliste pour ceux cultivés en théologie, alambiqué pour les spectateurs lambda, cette oeuvre de Malick est pourtant une leçon de vie synthétique redonnant foi en des préceptes religieux qui se perdent bien trop vite. A l'heure où l'homme ne sait plus se situer, dans une société judéo-chrétienne constituée d'athées en perdition et de religieux stigmatisés, The Tree of Life déverse un flot d'espoir profondément contemplatif et subjectif, joignant les idéaux chrétiens à la vie modeste d'un Jack frappé par sa propre routine. Sans être manichéen, le réalisateur confronte Nature et Grâce, Création et Apocalypse, Vie et Mort, sous le regard omniscient de Dieu.
On peut toutefois reprocher l'aspect esthétique, parfois trop intense et faisant donc songer à une expérimentation publicitaire. Mais les ellipses et analepses tendent à subjuguer le spectateur d'un flux de toute-puissance divine, dénuée à la fois de logique temporelle, mais aussi spatiale (angles, manière de filmer décousue, etc.), évoquant certains chefs-d'oeuvre, comme Koyaanisqatsi, qui utilisent ce type de procédé.

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Visionné à nouveau sur grand écran à l'université, avec un commentaire d'une professeure de cinéma.

+ http://www.cles.com/debats-entretiens/article/une-lueur-au-fond-du-puits
> "Les stations orbitales, les appareils, tout cela m’agace profondément. Les trucs modernes et technologiques sont pour moi des symboles de l’erreur de l’homme. L’homme moderne est trop préoccupé par son développement matériel, par le côté pragmatique de la réalité. Il est comme un animal prédateur qui ne sait que prendre. L’intérêt de l’homme pour le monde transcendant a disparu. L’homme se développe actuellement comme un ver de terre : un tuyau qui avale de la terre et qui laisse derrière lui des petits tas. Si un jour la terre disparaît parce qu’il aura tout mangé, il ne faudra pas s’en étonner. A quoi cela sert-il d’aller dans le cosmos si c’est pour nous éloigner du problème primordial : l’harmonie de l’esprit et de la matière ?", Tarkovski avant sa mort.

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http://www.senscritique.com/film/La_Femme_des_sables/critique/24681999

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Oeuvre effrayante exprimant la déréliction engendrée par la schizophrénie, Répulsion inscrit l'empreinte de Polanski dans un cinéma novateur et psychologique, formule qu'il renouvellera par la suite avec Le Locataire et Rosemary's Baby, deux pépites complétant sa trilogie de l'appartement. Catherine Deneuve y est éblouissante de sincérité, et à l'instar du malaise organique ressenti dans La Femme des Sables, elle parvient à recréer à merveille les déboires du raisonnement logique chez une personne à la sensibilité détruite. Le réalisateur octroie à son film une dimension surréaliste liant intimement l'enfermement psychologique de la jeune femme aux murs d'un appartement tumultueux incarnant le cerveau dérangé de celle-ci.