Films vus en 2022 (avec annotations)

Liste très originale de mon parcours cinéphilique 2022.

Liste de

159 films

créee il y a plus de 2 ans · modifiée il y a plus d’un an

Kes
7.5

Kes (1969)

1 h 51 min. Sortie : 19 juin 1970 (France). Drame

Film de Ken Loach

Yann Leber a mis 7/10.

Annotation :

02/01

Un film touchant malgré certaines scènes qui tirent en longueur (genre le match de foot, on nous a déjà bien martelé que le système scolaire représenté est pourri jusqu'à la moelle) et une fin un poil brutale.

Utøya, 22 Juillet
6.7

Utøya, 22 Juillet (2018)

Utøya 22. juli

1 h 33 min. Sortie : 12 décembre 2018 (France). Drame, Thriller

Film de Erik Poppe

Yann Leber a mis 5/10.

Annotation :

03/01

Un visionnage très dérangeant, presque malsain. Le parti pris de l'immersion à travers le plan-séquence est radical et efficace, mais qu'apporte-t-il réellement ? Le spectateur se retrouve piégé, grâce à une caméra totalement indépendante des personnages, dans une position vacillant entre acteur et spectateur de l'action. Mais avais-t-on vraiment envie de vivre cet évènement horrible de l'intérieur ? D'autant plus que le réalisateur prétend vouloir aider les rescapés à faire leur deuil à travers son film mais jamais il n'a d'empathie pour ses personnages. Et donc on ne se sent jamais impliqué émotionnellement dans ce drame.
En résulte donc une impression d'avoir vu un film divertissant grâce à sa mise en scène mais qui, à aucun moment, ne rend hommage aux victimes de cet attentat. Ce qui m'a mis profondément mal à l'aise.
Sur le même thème je recommanderais bien plus le génial documentaire "Reconstructing Utøya" qui donne l'occasion aux survivants de reconstituer eux-mêmes ce qu'ils ont vécu.

A Company Man
6.1

A Company Man (2012)

Hoesawon

1 h 36 min. Sortie : 11 octobre 2012 (Corée du Sud). Drame, Action, Thriller

Film de Lim Sang-Yoon

Yann Leber a mis 5/10.

Annotation :

04/01

Thriller mafieux coréen très classique (des hommes en costard qui se tirent dessus), "A Company Man" déçoit de part sa narration sans surprise mais qui part quand même dans tous les sens et multiplie les intrigues parallèles pas franchement palpitantes, ses personnages peu attachants et ses scènes d’action (baston ou fusillades) au montage épileptique qui font très très cheap.
On retiendra quand même la relation amoureuse entre le personnage principal et la mère d’une de ses supposées victimes, qui est de plus en plus touchante au fur et à mesure des scènes qu’ils partagent. Ces moments apportent un peu de chaleur dans l’univers impitoyable des tueurs à gage.
Le rythme global assez lent mais bien géré réussit néanmoins à nous happer jusqu’à la fin du film malgré tous ses défauts.

Breakfast Club
7.3

Breakfast Club (1985)

The Breakfast Club

1 h 37 min. Sortie : 11 septembre 1985 (France). Comédie, Drame

Film de John Hughes

Yann Leber a mis 6/10.

Annotation :

05/01

À mon sens bien moins réussi que "La folle journée de Ferris Bueller" du même réalisateur. La faute aux personnages qui n’arrivent pas à dépasser leurs clichés et au manque d’un grain de folie pour venir secouer tout ça.
Quelques scènes où le groupe finir par fonctionner comme une vraie bande sortent du lot mais elles sont malheureusement trop peu nombreuses.

Madres paralelas
6.5

Madres paralelas (2021)

2 h. Sortie : 1 décembre 2021 (France). Drame

Film de Pedro Almodóvar

Yann Leber a mis 6/10.

Annotation :

08/01 (Cinéma)

Dommage que le film ne se concentre pas plus sur sa partie historique qui est très intéressante mais qui ne sert ici que de toile de fond à une intrigue beaucoup plus classique tournant autour de la maternité. Le début semblait aller dans cette voie mais est il expédié à une vitesse inouïe.
Un twist arrivant vers la moitié du film le fait basculer dans une ambiance de thriller et lui redonne un intérêt soudain mais celui-ci arrive à mon sens un peu tard tant la première partie est prévisible et un peu plate.

Twentynine Palms
5.8

Twentynine Palms (2003)

1 h 59 min. Sortie : 17 septembre 2003. Drame

Film de Bruno Dumont

Yann Leber a mis 6/10.

Annotation :

09/01

Bruno Dumont filme le vide et l'ennui dans les grandes plaines américaines. Alors certes c'est plutôt beau et ça se laisse suivre, mais ça ne raconte pas grand chose au final (même si c'est assumé par son auteur). L'histoire de ce couple perdu à la fois dans le cadre et dans leur relation est un peu vaine et leur jeu constant de "Je te déteste puis je t'adore" peine à être crédible tant ces changement d'humeur sont brutaux.

M.A.S.H.
6.9

M.A.S.H. (1970)

1 h 56 min. Sortie : 12 août 1970 (France). Comédie, Guerre, Drame

Film de Robert Altman

Yann Leber a mis 7/10.

Annotation :

10/01

"M.A.S.H" est construit comme un enchainement de saynètes humoristique dans le contexte d'un hôpital américain de fortune pendant la guerre de Corée. On y suit les aventures des chirurgiens et infirmières de ce camp avec un décalage certain entre les scènes de vie complètement barrées (la reconstitution du dernier repas de Christ ; la partie de golf) et les scènes d'opération plutôt crues.
Certains gags sont aujourd'hui un peu limites dans le contexte post-Me Too (la scène de la douche par exemple), mais dans la majorité des cas l'humour potache fait mouche et le film dégage une impression de joyeux bordel dont on aimerait presque faire partie.

Les Rois de l'arnaque
6.5

Les Rois de l'arnaque (2021)

1 h 45 min. Sortie : 3 novembre 2021. Policier

Documentaire de Guillaume Nicloux

Yann Leber a mis 6/10.

Annotation :

16/01

Un documentaire dynamique, au rythme très "Netflixien" avec son montage au cordeau typique et très prenant. Malheureusement le film a tendance à se focaliser trop sur ses personnages et à être un peu trop indulgent avec eux. Ils ont certes tous beaucoup de charisme, on s’amuse presque avec eux, mais le documentaire oublie presque que leurs actions ont eu de véritables conséquences. Pas d’enquête non plus pour tenter le vrai du faux de cette affaire, les paroles sont bues sans réelle contradiction. D'autant plus qu'il est dit dans le film que Marco Mouly, le principal protagoniste est un menteur maladif. Quel est donc le but du documentaire ? Raconter une histoire en sachant qu'elle est probablement amputée de ses détails les plus importants ?
La partie explication de l'arnaque est aussi un peu trop légère et j'aurais aimé que le film se penche un peu plus sur les rouages profonds de cette fameuse arnaque à la TVA.

Tromperie
5.5

Tromperie (2021)

1 h 45 min. Sortie : 29 décembre 2021. Drame, Romance

Film de Arnaud Desplechin

Yann Leber a mis 7/10.

Annotation :

17/01 (Cinéma)

"Tromperie" est un film théâtral dans le bon sens du terme. Tout semble en effet factice mais la mise en scène arrive malgré tout à rendre l'ensemble crédible. Certaines scènes complètement hors du temps, où l'on regarde juste les personnages parler de tout et de rien, de leur relation, de leurs vie, dans des décors vide ou devant des images projetées, touchent même presque au sublime.
On sent tout de même que certains dialogues sortent directement d'une oeuvre littéraire mais Léa Seydoux et Bruno Podalydès sont suffisamment justes et touchants pour le faire oublier. Le récit de la fragilité de cet écrivain qui s'inspire de ses conquêtes pour écrire ses livres reste émouvant même si il est globalement un connard, grâçe à une palette de personnages féminins très bien écrits qui lui permettent de montrer son humanité et sa condition d'homme, dans ce qu'elle a de pire comme de meilleur.

Adieu Monsieur Haffmann
6.1

Adieu Monsieur Haffmann (2022)

1 h 55 min. Sortie : 12 janvier 2022. Drame

Film de Fred Cavayé

Yann Leber a mis 4/10.

Annotation :

17/01 (Cinéma)

J’attendais ce film avec impatience étant donné que la majorité des scènes en extérieur ont été tournées littéralement dans la rue ou j’habite et j’étais très intrigué par les décors qui avaient été installés.
Au final, la déception est énorme… Le film est d’une lourdeur et manque terriblement de subtilité. Rien n’est surprenant, les personnages sont hyper clichés et j’ai eu la désagréable impression d’être pris pour un con en tant que spectateur tellement certains éléments sont martelés (le "Je fais ça pour toi, pour ma famille" de la part du personnage de Lelouch par exemple… on avait compris le propos et son ambiguïté dès la première fois qu’il le dit hein…). Ni l’intrigue, ni les personnages et leurs réactions ne sont crédibles, les dialogues sonnent faux, peut être passent-ils mieux sur une scène de théâtre mais dans une reconstitution cinématographique, cela paraît juste très étrange. La fin est également complètement clichée, presque ridicule tellement elle est tirée par les cheveux.
La reconstitution, quant à elle, est de qualité, les décors et les costumes semblent très réels mais le réalisateur n’en fait rien. Sa mise en scène est plate, l’image est certes jolie mais elle ne raconte strictement rien.
Seul Daniel Auteuil sauve un peu le film du naufrage mais cela ne suffit pas à en faire un bon métrage malheureusement.

Le Péril jeune
6.9

Le Péril jeune (1994)

1 h 41 min. Sortie : 21 mai 1994. Comédie dramatique

Téléfilm de Cédric Klapisch

Yann Leber a mis 8/10.

Annotation :

22/05

Attendrissant, drôle, ces premiers pas dans la filmographie de Cédric Klapisch m’ont donné très envie de voir la suite. Le film parle de l’adolescence mais surtout de la nostalgie d’une époque passée que l’on sait révolue et qui restera à jamais comme un souvenir que l’on ne pourra plus revivre. C’est un sujet qui me parle particulièrement et dont le traitement par le montage qui alterne entre séquences dans le passé et interludes dans le présent fonctionne parfaitement. Le film a vraiment un grain de folie tant dans le scénario que dans sa mise en scène qui nous plonge avec ces personnages hauts en couleur et parfaitement interprétés. Mention surtout à Romain Duris, lumineux. À ce titre, la dernière scène dans laquelle il apparaît quand il pète un plomb dans le lycée m’a complètement retourné.

Loving
6.5

Loving (2016)

2 h 03 min. Sortie : 15 février 2017 (France). Biopic, Drame

Film de Jeff Nichols

Yann Leber a mis 7/10.

Annotation :

22/01

D’une façon pleine de pudeur et de tendresse, Jeff Nichols réalisateur des excellents "Take Shelter" et "Midnight Special" notamment, dresse le portrait de ce couple interracial dans les années 50/60 qui cherche à vivre ensemble dans un État américain, la Virginie, qui prohibaient ces métissages.
En adoptant le point de vue du couple uniquement et pas un point de vue plus global sur cette histoire qui a eu une grande résonance médiatique à l’époque, "Loving" est un film intimiste poignant sur une histoire qui a marqué l’histoire de la lutte contre la ségrégation aux États-Unis. Pourtant, Richard et Mildred Loving, les personnages principaux, ne sont pas présentés comme des grands militants, mais comme un couple normal qui cherche juste à vivre ensemble là où ils le souhaitent. Ce qui fait que tout le monde peut plus ou moins s’attacher à leur histoire. Le couple d’acteurs principaux livre d’ailleurs une prestation poignante, tout en retenue.
Dommage que le film reste dans un certain classicisme de mise en scène qui l’empêchera de devenir mémorable à mon sens.

Punch-Drunk Love - Ivre d'amour
6.9

Punch-Drunk Love - Ivre d'amour (2002)

Punch-Drunk Love

1 h 35 min. Sortie : 22 janvier 2003 (France). Comédie dramatique, Romance

Film de Paul Thomas Anderson

Yann Leber a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

24/01

Paul Thomas Anderson est un cinéaste qui, jusqu’à présent, m’avait laissé plutôt de marbre. Mais ce "Punch-Drunk Love" est absolument incroyable ! Un chef d’œuvre de cinéma absurde !
On y suit Barry Egan, un homme qui a un peu (beaucoup) de mal à vivre dans la société qui l’entoure, complètement en décalage avec celle-ci, si bien qu’il peut être attachant, puis terrifiant 15 secondes plus tard. Le film nous plonge totalement dans cet esprit malade par sa mise en scène, ses cadrages et son montage halluciné. C’est simple, on a l’impression d’être Barry dans toute sa complexité pendant 1h30. Le scénario part dans tous les sens (on a à la fois des histoires d’amour, de téléphone rose, d’extorsion d’argent, de déboucheurs à chiottes, de paquets de pudding) mais arrive malgré tout à rester incroyablement cohérent. Le film est à la fois angoissant, drôle, gênant, mais sans jamais perdre son spectateur.
"Punch-Drunk Love" est un trip sous acide tout simplement brillant et extrêmement subtile, bravo.

La Rose pourpre du Caire
7.4

La Rose pourpre du Caire (1985)

The Purple Rose of Cairo

1 h 22 min. Sortie : 29 mai 1985 (France). Comédie, Fantastique, Romance

Film de Woody Allen

Yann Leber a mis 8/10.

Annotation :

26/01

Woody Allen nous livre ici sa grande déclaration d’amour à l’art cinématographique. Le film part d’un postulat simple : que se passerait-il si un personnage de cinéma traversait (littéralement) l’écran qui le sépare du spectateur ? On y retrouve la folie comique des premiers films du réalisateur au service de situation originales, presque burlesques par moment. Allen arrive habilement à mettre en scène un personnage qui transpose les codes du cinéma dans la réalité, et qui par là même nous interroge sur notre rapport aux images et au recul que nous devons avoir face à elle. La fin du film, dure mais poétique va dans ce sens. Un film ne doit être qu’une parenthèse enchantée dans nos vie, vouloir en faire partie serait de la folie.

Le Garçon et la Bête
7.6

Le Garçon et la Bête (2015)

Bakemono no Ko

1 h 59 min. Sortie : 13 janvier 2016 (France). Aventure, Fantastique, Animation

Long-métrage d'animation de Mamoru Hosoda

Yann Leber a mis 7/10.

Annotation :

27/01

Pas grand chose à en dire, c’est une belle fable sur la relation père/fils (qu’est-ce qui définit un père à nos yeux) servi par une animation au poil, mais avec un traitement un peu trop classique et un scénario assez convenu et attendu.

Licorice Pizza
7.1

Licorice Pizza (2021)

2 h 13 min. Sortie : 5 janvier 2022 (France). Comédie dramatique, Romance

Film de Paul Thomas Anderson

Yann Leber a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

29/01 (Cinéma)

Paul Thomas Anderson nous plonge au cœur de l’Amérique des années 70 au travers d’un nouveau film virtuose. Ici, Gary, un lycéen acteur et entrepreneur opportuniste, va croiser le chemin d’Alana, une jeune femme qui se cherche dans ce monde en perpétuelle évolution.
La réalisation, les mouvements de caméra, la lumière, la reconstitution, tout est une nouvelle fois réglée au millimètre au service d’un film qui réussit à retranscrire l’ambiance d’une époque d’idéalistes où tout semblait permis à qui s’en donnait les moyens, tant sur le plan économique (Gary, simple adolescent ambitieux monte successivement une affaire de matelas à eau puis de flipper) que politique. Gary et Alana vont s’aimer, beaucoup, pour parfois ne plus se comprendre, mais resteront toujours associés afin de tenter d’atteindre la réussite dans cet eldorado. Le film traite également de la première crise pétrolière qui impactera fortement le couple de personnages principaux mais qui ne les découragera pas dans leur ambition de succès puisqu’ils rebondiront, chacun à leur manière. L’un en relançant un nouveau business, l’autre en s’engageant avec un homme politique souhaitant combattre les inégalités et la corruption. On notera l'utilisation très appréciable du tournage en pellicule pour venir appuyer encore davantage l'esthétique et l'ambiance 70'.
Le résultat est un film très feel-good fourmillant d’idées et de scènes plus variées les unes que les autres autour des tourments l’adolescence, de l’amitié/amour compliqué entre Gary et Alana à cause de leur différence d’âge, le tout avec une tendresse et une douceur exemplaire. C’est parfois drôle, parfois émouvant, toujours touchant et on ressort de la salle avec un grand sourire et beaucoup d’espoir dans ce que la vie a à nous offrir.

The Chef
7

The Chef (2022)

Boiling Point

1 h 32 min. Sortie : 19 janvier 2022 (France). Drame, Thriller

Film de Philip Barantini

Yann Leber a mis 8/10.

Annotation :

29/01 (Cinéma)

Je savais en allant voir "The Chef" qu’il s’agissait d’une forme de thriller se déroulant dans les cuisines d’un restaurant, mais je ne m’attendais pas du tout à le découvrir par un plan-séquence d’1h30 ! Un pari forcément ambitieux et un résultat parfaitement maîtrisé.
On y suit principalement Andy, le propriétaire et chef d’un restaurant gastronomique, qui devra faire face au cours d’une soirée à une tonne de problèmes qui le mettront en cause, lui et son restaurant. Que cela soit un contrôle sanitaire raté, la présence d’une critique renommée, des clients pénibles, des problèmes allergiques ou des dettes à régler, tout va lui tomber dessus lors de ce maudit service. Mais là où le film fait fort, c’est qu’au cours de son unique plan, nous serons amené à suivre tour à tour chacun des membres de la brigade. Si Andy reste bien le personnage principal, la caméra s’en détournera parfois pour suivre tantôt une serveuse, une chef de rang, un commis ou la personne en charge de la vaisselle. Si chacun de ces personnages auront leurs péripéties propres, parfois, même pour se déplacer uniquement d’un endroit à un autre du restaurant, la caméra se braquera sur le personnage qui fera ce trajet à ce moment précis. Le rendu est parfaitement fluide et rend bien compte de l’effervescence qui règne dans un lieu pareil ainsi que du stress et de la tension à laquelle sont soumis les personnages.
Mention spéciale pour le brillant travail du son. En se passant totalement de musiques rajoutées au montage, le réalisateur se concentre sur une surabondance de sons d’ambiance, sur le brouhaha qui règne dans la salle du restaurant. C’est si réussi et si bien spatialisé que l’on croit parfois entendre (et c’est peut-être même le cas) des clients ou des travailleurs que l’on aura déjà vu plus tôt dans le film.
En bref, "The Chef" est un film maîtrisé de bout en bout qui arrive presque tout le temps à maintenir sa tension grâce à une immersion constante. Et le pire, c’est que l’on se doute que toutes les crises qui arrivent devant la caméra font partie du quotidien de ces métiers. Glaçant.

The Card Counter
6.7

The Card Counter (2021)

1 h 52 min. Sortie : 29 décembre 2021 (France). Drame, Thriller

Film de Paul Schrader

Yann Leber a mis 7/10.

Annotation :

29/01 (Cinéma)

Les films de casino, c'est un peu un de mes pêchés mignons cinématographiques. Ce sont des lieux fascinants où les sons et les couleurs s'entremêlent, où la tension est omniprésente, et sur moi ça fonctionne toujours bien.
"The Card Counter" se déroule donc dans cet univers et l'on y suit William "Bill" Tell, un joueur ténébreux ayant appris à compter les cartes pour gagner à coup sûr. Il rencontre lors d'une conférence Cirk ("avec un C") qui fera ressortir une partie de son passé et avec lequel ils ont un ennemi commun. Le film croise les histoires de jeux et d'argent avec le passé militaire trouble de son personnage principal qui essaye de trouver la rédemption en canalisant les ardeurs vengeresses de Cirk et en tentant de lui offrir un futur correct. La construction de la partie casino est assez classique mais a eu un effet plutôt jouissif sur moi grâce au côté mystique et impénétrable de Bill, ainsi qu'à cette fameuse tension amenée de façon efficace. La prestation d'Oscar Isaac, parfait de retenue et de charisme, dont l'aura crève l'écran, y est aussi sûrement pour beaucoup.
Cependant le scénario devient plus intéressant quand il évoque les exactions et les entorses au droit humain commises par l'armée américaine sur des prisonniers pendant la guerre d'Irak et sur l'impunité dont ont profité les gradés responsables de ces atrocités. Dommage que le film ne s'y attarde pas un peu plus car le traitement de cette thématique manque cruellement de profondeur.
À noter que les séquences de flash-back dans la prison d’Abou Ghraib dans laquelle étaient torturés les prisonniers sont tournées avec une caméra 360 degrés, chose qui n’avait apparement jamais été expérimenté et qui leur donne un aspect complètement hallucinées, comme si elles étaient sorties d’un rêve (ou plutôt d’un cauchemars en l’occurrence).

Nightmare Alley
6.7

Nightmare Alley (2021)

2 h 30 min. Sortie : 19 janvier 2022 (France). Drame, Thriller, Film noir

Film de Guillermo del Toro

Yann Leber a mis 8/10.

Annotation :

29/01 (Cinéma)

Guillermo Del Toro laisse un peu de côté le fantastique dans ce "Nightmare Alley" pour mieux en dévoiler les artifices. Au travers du parcours de Stanton Carlisle, on découvrira les dessous des freak show des années 30/40 dans une 1ère partie, puis les rouages des tours de télépathie et de mentalisme dans une 2nde. Le récit prend une forme classique d'ascension sociale suivie d'une brutale chute mais, bien que le rythme soit très bien géré et que l'intérêt du spectateur ne faiblisse jamais, le film vaut surtout pour sa forme. Pour ses lumières magnifiques directement sorties d'un film noir classique, pour ses décors ultra détaillés et palpables, surtout dans sa 1ère partie où l'univers poisseux, fait de bric et de broc de la foire contraste avec les décors vastes et luxueux de la suite. L'immersion est parfaite et on en prend constamment plein la rétine. Del Toro se permet aussi d'envoyer des véritables électrochocs au spectateur par des incursions de violence inattendues et particulièrement brutales, surtout au niveau sonore.
Dans la 2ème moitié, quand on suit le Carlisle mentaliste, le film rentre dans une sorte de mélange entre "Sherlock Holmes" et "Le Prestige" lors de ses séances, surtout quand il explique ensuite comment il découvre des éléments sur la vie des personnes en face de lui. C'est assez jubilatoire, comme l'est "Nightmare Alley" dans son ensemble.

Don't Look Up - Déni cosmique
6.8

Don't Look Up - Déni cosmique (2021)

Don't Look Up

2 h 18 min. Sortie : 24 décembre 2021. Comédie dramatique, Science-fiction

Film de Adam McKay

Yann Leber a mis 7/10.

Annotation :

30/01

Présenté comme LE gros événement Netflix de la fin d’année passée, « Don’t Look Up » nous parle, sous couvert de la menace d’une météorite prête à détruire la Terre, du traitement que subissent les informations aux États-Unis, et plus globalement dans le monde entier. La météorite étant la métaphore, d’après le réalisateur, de la catastrophe climatique qui nous arrive droit dans la gueule, on nous présente un monde déprimant (le nôtre en un peu exagéré) dans lequel les scientifiques ne sont écoutés ni par les médias dominants (Cate Blanchett géniale en présentatrice Cyril Hanounienne), ni par l’opinion publique, ni par les pouvoirs politique. Ces derniers, représentés par Meryl Streep dans une caricature assumée de Trump, préfèrent d’ailleurs réfléchir à comment exploiter la crise plutôt que de la résoudre. Adam McKay parodie notre monde dans lequel la course au buzz est plus importante que les faits, et le montre par des séquences sur les réseaux sociaux au montage épileptique.
Le culte de l’apparence télévisuel est également critiqué avec à un DiCaprio en roue libre dans le rôle du scientifique lanceur d’alerte, bien plus vendeur que sa collègue plus encline à la rébellion et au catastrophisme (bien avisé cependant).
En bref, « Don’t Look Up » est un film imparfait, notamment dans sa façon peu subtile de mettre en lumière le problème climatique qui pourra rebuter les sceptique à ce sujet, mais il est porté par un casting flamboyant et quelques belles idées de réalisation.

Le Dernier Voyage
5.6

Le Dernier Voyage (2020)

1 h 27 min. Sortie : 19 mai 2021. Science-fiction, Drame

Film de Romain Quirot

Yann Leber a mis 4/10.

Annotation :

01/02

J'aurais tellement, mais tellement eu envie d'aimer "Le Dernier Voyage". Un film français avec une telle promesse de hard-SF, on en voit clairement pas tous les jours et je mourrais d'envie de le découvrir. Malheureusement, une belle ambition ne fait pas forcément un bon film, peut-être en attendais-je trop.
Le film partait pourtant sur une base technique solide. La DA est magnifique, les lumières, les cadrages, sur ce plan on peut dire que le Romain Quirot fait un sans-faute. Dommage tout de même que le manque de moyens du film se fasse sentir dans les décors. Ils marchent globalement bien, de par leur côté palpables, vrais, mais on aurait aimé en voir plus, surtout dans la ville au début. L'univers reste cependant très cool et c'est un plaisir de s'y plonger le temps d'1h30.
Malheureusement, tous ces points positifs sont complètement gâchés par un scénario et une écriture à la ramasse. Déjà, les dialogues c'est pas possible, ils ne passent pas du tout à l'oral et c’est très perturbant. Ensuite, le méchant faussement dark a un charisme d’huître et sa seule motivation pour être méchant et tuer des gens un peu au hasard est un basique ressentiment bidon envers son frère qui remonte à 20 ans en arrière. D’ailleurs pour tuer ses victimes, il les pousse au suicide grâce à son pouvoir télépathique acquis sans aucune autre explication que « il a trop approché la lune qui menace de s’écraser sur la Terre ». Et c’est tout, cela manque vraiment de consistance.
Au final, tout cela pourrait être des problèmes mineurs mais viennent se rajouter au vrai soucis du film : il enchaîne les situations qu’on a toutes l’impression d’avoir déjà vu ailleurs, dans des grosses productions, mais en moins bien que dans celles-ci. Et ce n’est pas parce que c’est français que c’est mieux. Pourquoi vouloir tenter de reproduire le cinéma américain avec 50 fois moins de budget (alors que ça ne marche pas), plutôt que d’apporter une singularité française au genre de la Science-Fiction ? "Le Dernier Voyage" est clairement un film qui n’a pas le budget de ses ambitions et malheureusement cela se voit trop.
Bref, "Le Dernier Voyage" est un film qui, malgré sa BO top et quelques fulgurances de mise en scène (le combat sur "Couleur menthe à l’eau" génial), n’arrive jamais à nous faire croire à son univers. Et c’est tellement dommage qu’un projet avec une ambition si sincère n’aboutisse pas à un bon résultat. J’attendrais cependant le prochain film de Romain Quirot avec impatience.

En attendant Bojangles
6.5

En attendant Bojangles (2022)

2 h 04 min. Sortie : 5 janvier 2022. Drame

Film de Régis Roinsard

Yann Leber a mis 7/10.

Annotation :

03/02 (Cinéma)

"En Attendant Bojangles" est un film plein d’énergie qui nous fait passer par une très vaste palette d’émotion, de la joie et du bonheur dans sa première partie jusqu’à une détresse extrême à la fin.
Porté par Virginie Effira et Romain Duris au sommet de leur art dans le rôle d’un couple à l’insouciance totale, on suit surtout l’action du point de vue de leur enfant et on s’amuse de leurs excentricité. Mais on ne peut pas vivre complètement en marge de la société sans en subir les conséquences, surtout quand cette folie douce cache quelque chose de bien plus lourd. Alors que l’on est au début dans une comédie légère, le film contient un point de bascule qui le fait passer dans un drame très dur, mais toujours traité à la manière d’un conte. La relation entre les 3 personnages principaux est très puissante et l’amour qu’ils se portent les uns pour les autres nous submerge. Et surtout les 15 dernières minutes, d’une scène de flamenco magnifique à la fin, m’auront complètement mis à terre par leur intensité dramatique.

Un monde
7.1

Un monde (2021)

1 h 13 min. Sortie : 26 janvier 2022 (France). Drame

Film de Laura Wandel

Yann Leber a mis 8/10.

Annotation :

05/02 (Cinéma)

"Un Monde" est un film nécessaire que devraient voir tous les parents ou les futurs parents. Pour voir ce qui peut se passer dans les cours de récrés, pour tenter de repérer certains signes de détresse.
En utilisant un procédé similaire à celui du "Fils de Saul" sorti il y a quelques années, Laura Wandel nous plonge dans une atmosphère étouffante, oppressante, et qui nous met terriblement mal à l’aise. À l’image cela donne la chose suivante : on est à hauteur d’enfant tout le long du film, seule Nora, le personnage principal, sera nette. Tout ce qu’il y a autour, grâce à la faible profondeur de champ, sera flou. On ne voit jamais frontalement ce qu’il se passe, on le devine. L’école devient alors une prison physique et mentale dont on ne peut jamais s’extirper.
Mais le tour de force du film, c’est de montrer en 1h10 toute la complexité des rapports cruels entre les enfants. À quel points ils sont volatiles, comment l’harcelé peut devenir devient harceleur, comment l’ami peut devenir l’ennemi du jour au lendemain, sans raison valable. Le fait de se focaliser sur la sœur est également très bien vu. Alors qu’on peut avoir l’impression au début que ce sera elle la victime, il apparaît rapidement que nous serons avec elle témoins et non acteurs des sévices que subit son frère. Comme elle, nous serons soumis à cette loi du silence qui empêche de dénoncer ces actes aux adultes, sous peine de représailles sur son frère. Car dans "Un Monde", ce sont « les grands » qui font leur loi, en toute impunité, et le corps enseignant se retrouve soit impuissant, voire parfois même indirectement complice de ces exactions parce qu’ils ne comprennent pas les mécanismes qui régissent les relations entre les enfants et n’en saisissent pas les enjeux.
Un film brillant qui ne laissera personne indifférent.

Hijacking
7.1

Hijacking (2012)

Kapringen

1 h 43 min. Sortie : 10 juillet 2013 (France). Drame, Thriller

Film de Tobias Lindholm

Yann Leber a mis 7/10.

Annotation :

06/02

Le cinéma danois, ce n’est pas que Lars Von Trier ou Thomas Vinterberg, il faut aussi compter avec quelques réalisateurs moins connus comme ici avec ce "Hijacking", réalisé par Thomas Lindholm. Le parti pris est intéressant, à savoir raconter la prise d’otage d’un navire de commerce par des pirates somaliens contre rançon à la fois du point de vue des prisonniers et du PDG du groupe auquel appartient le bateau. On y découvre comment les décisions de ce derniers influence les conditions de détention des autres, l’apparition du syndrome de Stockholm, comment mener une négociation en prenant en compte les enjeux humains et financiers… Le tout est bien exécuté et le spectateur se sent, tout comme les protagonistes, prisonnier de ce piège en apparence insoluble.

Red Rocket
6.7

Red Rocket (2021)

2 h 08 min. Sortie : 2 février 2022 (France). Comédie, Drame

Film de Sean Baker

Yann Leber a mis 5/10.

Annotation :

13/02 (Cinéma)

Les Beaux Gosses
5.9

Les Beaux Gosses (2009)

1 h 30 min. Sortie : 10 juin 2009 (France). Comédie

Film de Riad Sattouf

Yann Leber a mis 6/10.

Annotation :

13/02

Les Vedettes
6.2

Les Vedettes (2022)

1 h 42 min. Sortie : 9 février 2022. Comédie

Film de Jonathan Barré

Yann Leber a mis 7/10.

Annotation :

20/02 (Cinéma)

N’ayant pas vraiment grandi avec le Palmashow ni vu leur premier film "La Folle Aventure de Max et Léon", je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec ce film. Et force est de constater que j’ai été plutôt séduit. "Les Vedettes" ne critique pas tant la télévision en elle-même que le regard que portent les gens de la télévision sur le « petit peuple ». Et pour baigner un peu dans ce milieu, la parodie est très juste. Le fait de se servir de personnes atypiques, voire un peu bêtes dans le but de faire de l’audience est réel et c’est bien montré dans le film à travers le personnage du producteur, franchement crédible.
Le film enchaîne donc les situations comiques en plaçant ses 2 personnages principaux au cœur de show télévisés inspirés du « Juste Prix » ou de « N’oubliez pas les paroles » mais ne se moque jamais d’eux. Ils sont toujours traités avec beaucoup de tendresse et de bienveillance. Dommage cependant que les passages plus « tragiques » fonctionnent moins bien par leur manque de subtilité leur manque de profondeur, comme si le film n’assumait pas ces parties. Au final j’aurais préféré voir Grégoire Ludig et David Marsais faire les cons tout le film sans ces pseudos-enjeux dramatiques.
Reste que "Les Vedettes" est une comédie originale et décalée qui nous fait passer un bon moment et qui a un vrai message sur notre rapport à la télévision.

PS : Le clip de Simplement Dan est juste exceptionnel !

La Vraie famille
7.3

La Vraie famille (2021)

1 h 42 min. Sortie : 16 février 2022. Drame

Film de Fabien Gorgeart

Yann Leber a mis 6/10.

Annotation :

21/02 (Cinéma)

Second long-métrage de Fabien Gorgeart, "La Vraie Famille" possède un lien de parenté évident avec son premier film, "Diane a les épaules". On y suivait alors le parcours d'une femme qui devenait mère porteuse pour un couple d'amis et la difficulté éprouvée par celle-ci à se séparer d'un enfant qu'elle aura porté en elle pendant 9 mois.
Ici, "La Vraie Famille" se veut comme une suite spirituelle puisque l'on y retrouve un personnage de mère (Anna), qui doit cette fois-ci se séparer de l'enfant (Simon, 6 ans) qu'elle a élevé comme son propre fils en tant que famille d'accueil pendant 5 ans. En effet, le père de Simon semblant apte à le récupérer et voulant franchir le pas, la séparation semble inéluctable mais Anna va tout faire pour garder Simon auprès d'elle, peut-être plus pour elle que dans l'intérêt de l'enfant. Anna perçoit en effet cette intrusion comme une injustice, presque comme un vol d'un être aimé. Le film est parfois poignant, voire déchirant, mais a cependant, à mon sens, un problème de point de vue qui est une volonté de scénario mais qui m'a dérangé. On ne voit en effet que la relation Simon-Anna, idyllique, et on a envie que les deux puissent rester ensemble. Mais à contrario on ne voit jamais la relation entre l'enfant et son père biologique. Ce dernier apparaît alors systématiquement comme le "méchant" de l'histoire, comme s'il voulait retirer l'enfant spécifiquement à la garde d'Anna alors qu'il veut simplement récupérer son fils, certes maladroitement mais avec une vraie volonté, après une période visiblement très douloureuse de sa vie. Une envie somme toute absolument légitime. Le réalisateur semble vouloir s'attaquer au travers de quelques scènes au système un peu cruel qui régit les familles d'accueil (l'absence d'accompagnement au choc que peut représenter une telle séparation par exemple) mais au final, c'est vers le père de Simon que se dirige l'antipathie du spectateur, une fausse cible.
"Une Vraie Famille" apparaît alors comme un film trop simpliste et trop partisan pour traiter d'un sujet aussi complexe que la perte d'un enfant. Malgré la puissance de son interprétation (notamment pour les enfants, tous excellents) et la justesse de ses situations et de ses dialogues, il aurait mérité je pense d'apporter plus d'ambiguïté à ses personnages.

Great Freedom
7

Great Freedom (2021)

Große Freiheit

1 h 56 min. Sortie : 9 février 2022 (France). Biopic, Drame, Romance

Film de Sebastian Meise

Yann Leber a mis 7/10.

Annotation :

22/02 (Cinéma)

"Great Freedom" a pour ambition de nous montrer la condition des homosexuels en Allemagne entre la fin de la 2nd Guerre Mondiale et 1969, date de la légalisation des rapports entre personnes de même sexe.
On y suit Hans Hoffmann, un homme ayant été plusieurs fois condamné en vertu de l'article 175 qui punit l'homosexualité. Au travers d'une narration à base de flashbacks de de flash forwards, Sebastian Meise nous dépeint les différents séjour en prison de son personnage. Cette prison, véritable personnage à part entière, sera quasiment l'unique lieu que l'on aura à voir de tout le film. Les changements d'époque se font de manière très fluide, mais surtout, ont un vrai sens dans la progression de son personnage qui va tenter de ne pas reproduire des erreurs, aux conséquences tragiques pour ceux qu'il a voulu aimer. Car la liberté dans le titre du film, c'est celle d'aimer et c'est ce qui motivera Hans tout au long du film. Pouvoir aimer même dans un système carcéral qui cherche à réduire au silence les désirs et les envies. En résulte un film brillant et bouleversant bien qu'un peu long, porté par Franz Rogowski, son exceptionnel acteur principal qui donne incarne parfaitement le destin tragique des milliers d'hommes qui furent persécutés à cette époque.

Uncharted
5.1

Uncharted (2022)

1 h 56 min. Sortie : 16 février 2022 (France). Action, Aventure

Film de Ruben Fleischer

Yann Leber a mis 5/10.

Annotation :

22/02 (Cinéma)

Étant un grand amateur de la saga vidéoludique éponyme, je dois dire que je suivais le projet de loin depuis quelques années maintenant. Et alors que je m'attendais à une bouse, j'ai été plutôt agréablement surpris.
Soyons clair, le film "Uncharted" est très loin d'être exempt de défauts, mais il a tout de même le bon goût de respecter pas mal d'éléments de son matériau d'origine, ce qui est important si on le considère en qualité d'adaptation avant tout. J'ai par exemple beaucoup apprécié de retrouver le côté improbable des déductions d'énigmes, des situations ou du cheminement que l'on retrouve dans la saga originelle. Ça ne se prend pas la tête, c'est fun, on tape dans l'essence de la saga et toutes les séquences s'enchaînent bien à partir du moment où l'aventure commence. Pareil pour les scènes de combats, bien brutales alors que j'avais peur d'une aseptisation à ce niveau-là. Et globalement les références aux jeux ne sont pas trop abusives (à part la scène de l'avion mais j'y reviendrai) et les séquences librement inspirées par le 4e opus surtout s'insèrent bien dans le déroulement. La scène du combat final est vraiment cool aussi !
Malheureusement, tout cela est gâché par un certain nombre de problèmes qui cassent l'ambiance du film. Déjà au niveau de la narration c'est très bordélique, l'exposition est expédiée en 3 scènes et la caractérisation des personnages est bien trop rapide. Cela est aussi peut-être dû aux 2 acteurs principaux qui ont un charisme d'huitre et qui ont très peu de crédibilité dans leurs rôles. Ensuite concernant les enjeux, ils sont hyper mal écrits, on en vient à s'en foutre du grand méchant ou du frère de Nate (alors qu'il a une place très importante et émouvante dans le 4e jeu dont le film s'inspire). Cinématographiquement, le tout est vraiment pauvre. La mise en scène en dehors des combats est plate, l'image est totalement lisse et sans identité. La musique aussi est sans âme, les orchestrations sont banales et il n'y a aucun thème marquant alors que la saga regorgeait de musiques superbes... Et puis la scène de l'avion qui est un des arguments marketing du film tombe à l'eau, elle est là uniquement pour le fan-service et est placé dans un contexte qui n'a rien à voir avec celui du jeu.
Après, j'ai quand même passé un bon moment et j'ai apprécié me replonger dans cet univers. Il n'est pas marquant mais me restera certainement comme un plaisir coupable. La scène post-générique donne envie d'en voir plus.

Yann Leber

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