Films vus en 2024

Annotation :

Film froid et assez hermétique au départ pour un milieu hupé et élitiste qui jargonne un peu trop sans véritablement montrer de musique. Mais heureusement, la force du film est que cela est laissé au second plan pour ouvrir des thématiques bien plus accessibles et contemporaines, tout en ambiguïté, sans chercher à diaboliser ou angéliser son personnage principal, femme dans un milieu d'hommes qui écrase pour continuer de briller, sans montrer de remord ou presque.
Une msie en scène assez impressionnante tout du long, qui n'en fait jamais trop mais se teinte par moment de scènes un peu anxiogènes.

Annotation :

Un film vraiment particulier, plutot lent et en même temps presque stressant tant on est cerné par ces horloges, ces montres et ces cliquetis tout le long du film. Ca met un peu de temps à prendre et le début est un peu déconcertant, mais il y a une grande richesse dans la mise en scène, qui parvient à montrer le changement de paradigme qui a eu lieu avec l'industrialisation, le fait de mesurer, de chronométrer le moindre des gestes, de compter chaque lettre, chaque pièce pour économiser ou faire une marge. Le temps change littéralement puisqu'il devient mesurable.
Il y a aussi cet engouement pour la photo, qui en est à ses débuts puisqu'il faut bien 20 secondes pour prendre une photo, et les gens s'échangent des photos de personnes connues ou non, mortes ou non, il y a vraiment un intérêt pour cette technologie nouvelle qui permet de figer le temps, là même où tout semble s'accélerer pour ne plus jamais s'arrêter.

En parallèle, est un peu développée la naissance du mouvement anarchiste, presque vouée à mourir face à une armada capitaliste et industrielle inépuisable dont le temps est l'un des principaux alliés.

Annotation :

Un des meilleurs films de 2022 que je ne découvre qu'en ce début d'année 2024, ça me tentait moyen, j'en avais pourtant entendu parler en bien, mais je m'attendais pas à ce que ça soit aussi maîtrisé. La seconde partie est presque plus réussie que la première au final, la scène d'engueulade entre la mère et la fille dans la cusine constitue l'une des meilleures scènes du film, mais il y a de nombreuses séquences remarquables. Une mise en scène assez sobre tout du long mais qui n'hésite pas à emprunter au cinéma d'horreur ou au thriller par moment pour faire monter la tension, ce qu'il fait très bien. Les personnages sont bien écrits et la direction d'acteurs est remarquable, vraiment un très bon film !

Annotation :

Une mise en scène assez bien foutue mais beaucoup trop tape à l'oeil sur 2h, et pour pas grand chose. Des personnages archétypaux et une narration tirée par les cheveux, un peu bête. Pas mal de moments assez décousus. Pas un bon film en somme.

Annotation :

Belle surprise, j'en attendais pas grand chose, le sujet m'intéressait et il est plutôt bien traité la plupart du temps. On voit bien la misère sociale, économique et mentale dans laquelle baignent ces Américains acculturés, à mi chemin entre une culture occidentale à laquelle il n'appartiendront jamais et une culture amérindienne qui leur a été retirée.

De belles scènes et des personnages attachants malgré quelques passages obligés du scénario qu'on aurait aimé éviter. Toutefois, la mise en scène est assez sobre et il est très facile de rentrer dans l'ambiance de cette réserve au milieu de nulle part, parfois contemplative (scènes avec le chien ou le bison), parfois triste ou drôle
On prend plaisir à suivre ces personnages qui n'ont d'autre choix que de se débrouiller pour survivre entre drogue, violence, exploitation au travail, exploitation sexuelle (d'ailleurs le film reste très sobre là dessus et ne va pas dans les clichés, même s'il aurait pu aller plus loin sur, mais il y a deja tant à traiter...) sans jamais verser dans le misérabilisme.

Il y a également un propos sur le rapport entre les blancs (colons) et les Amérindiens (colonisés), même si tous ne sont que des descendants de, les stigmates et les exploitations initiales ont laissé des traces indélébiles. Sans être manichéen, le film avance que les colons, blancs et riches sont des exploiteurs, qui se servent, sont incapables de s'aimer et ne sont pas épargnés par une culture patriarcale et misogyne (la relation tordue du couple de blancs qui fonctionnent autour de l'argent et du sexe), qui dupent, là où les gens de la réserve, s'ils dupent pour s'en sortir et commettent des méfaits conservent leur humanité.

Enfin, le bison, que l'on voit à 2 ou 3 reprises, a l'instar des descendants d'Amérindiens n'a plus d'habitat propre, plus d'endroit où aller, il erre et survit comme il peut.

Un bon petit film, avec quelques petits défauts mais qui est à voir, d'autant qu'il aborde un sujet assez peu traité au cinéma avec un angle intéressant. Premier film pour ces deux réalisatrices qui sont donc à suivre !

Annotation :

Le film ne raconte pas grand chose, il y a une certaine volonté de montrer le quotidien d'une artiste méconnue, qui crée de temps en temps, entre travail et obligations de la vie quotidienne. Pas de génie, pas de folie créatrice ou de pulsions, bien loin du cliché de l'artiste torturée.
Elle a un frère schizo qui lui est justement torturé et crée lorsqu'il est pris de ces dites pulsions, il est donc forcément pris par un génie par sa mère alors qu'elle a l'air de s'intéresser aux oeuvres de sa fille uniquement pour lui faire plaisir. D'ailleurs, tous les personnages répètent ad nauseam combien ils adorent le travail de Lizzy, validant l'oeuvre d'un pair par convention sociale plus que par admiration. "That's great !" "it"s awesome !" mais jamais aucune critique ou avis sur le fond (ou la forme puisqu'il s'agit de sculpture) ne sont donnés. Reichardt montre le travail d'une artiste banale, dont le talent ne frappe pas vraiment.

Tout ce traitement là est intéressant, vraiment, ce sont des choses que l'on voit peu au cinéma, mais ça met trop de temps à s'installer, on passe la majeure partie du metrage à regarder le personnage de Lizzi s'occuper d'un putain de pigeon (sérieusemnt) et trainer son enveloppe corporelle telle une Sysiphe des temps modernes tout en répondant nonchalamment aux personnes qui l'entourent et essyant de régler son problème de douche. La mise en scène est très très minimaliste, la plupart du temps des plans fixes, et ça ne pose aucun problème en théorie, oui la vie au quotidien peut être très banale et chiante, mais il y a moyen de rendre ça un peu plus intéressant tout de même. Peut etre n'y avait-il pas besoin, justement si l'on voulait s'éloigner des clichés de l'artiste malade, de camper en personnage principale une dépressive antipathique, blasée par absolument tout, dotée d'un frère schyzo et de parents un peu bizarres.
Concernant l'art en général, est ce un choix délibéré d'en parler si peu ? Oui surement, et en même temps je ne peux pas m'empêcher de penser que Reichardt passe à côté de son sujet. Il y a bien quelques plans sur les sculptures de Lizzy, ou sur le travail d'autres personnes, il y a bien quelques phrases lâchées ça et là, mais on ne les voit pas suffisamment dans ces instants de création, le cheminement qui est le leur pour arriver à tout cela, l'évolution des oeuvres, les gestes, leur opinion. Tout cela est assez vain finalement, comme toute chose certes, mais jamais le spectateur n'est réellement impliqué

Annotation :

Mouret m'a deja fait rire, m'a déjà saoulé, mais cette fois ci il m'a beaucoup touché sans jamais oublié de distiller cette pointe cocasse qui prête à rire. Son meilleur film sans aucun doute. On ressent vraiment dans la mise en scène et dans l'évolution des personnages ce que ces derniers ressentent, l'évolution de leur sentiment, la diffculté à mettre des mots sur les choses du coeur lorsqu'on ne veut pas s'engager. Et puis le bon moment passe, personne n'a su le saisir et voilà qu'il s'est envolé, il est trop tard.
Vincent Macaigne encore parfait dans ce rôle de l'amant maladroit.
Vraiment une belle surprise car je pensais avoir fait le tour des films de Mouret, mais il a su se renouveler de la meilleure des manières.

Annotation :

Technique, parade, personnages creux supposément profonds, pas d'émotion. Tout est très, trop rythmé. C'est pas nul, mais c'est assez vain...

Annotation :

Cela démarre doucement, tranquillement dans une banlieue japonaise, on suit une famille que l'on devine recomposée qui célèbre les 65 ans de mariage des parents du mec, tout le monde est là, famille, amis etc. On se dit qu'on va assister à un film tranche de vie à la japonaise, entre moments d'intimité, de conflits et non dits.
Et en fait non, un évènement vient (classiquement) bouleverser le récit, sans qu'on l'attende, et casse les schémas du genre. Les personnages prennent en volume, en aspérité et sont de ce fait très touchants puisqu'ils sont à la fois terriblement égoïstes, mais aussi empathiques. Le tout filmé d'une manière plutôt douce qui permet au spectateur de prendre la mesure de ce qui se joue.
Quelques scènes soulignent un peu trop ce que pensent ou ressentent les personnages (évènement passé raconté qu'on ne peut s'empecher de montrer par exemple) ou certains moments un peu trop écrits. Mais globalement on est face à un film très touchant qui aborde le deuil d'une manière assez simple, très sobre, sans en faire des caisses et met les personnages face à leurs contradictions.