Films vus en 2025
Un quart de siècle sur cette planète, les films que j'ai pu voir en cette belle année 2025, avec un petit mot dessus pour garder un souvenir de mon visionnage
35 films
créée il y a environ 2 mois · modifiée il y a environ 13 heuresLa Zone d’intérêt (2023)
The Zone of Interest
1 h 45 min. Sortie : 31 janvier 2024 (France). Drame, Historique, Guerre
Film de Jonathan Glazer
Tomega a mis 3/10.
Annotation :
Mouais… après que le film ait été présent dans le top 2024 d’un échantillon aussi varié que : le jury du festival de Cannes, le fou de Guyane Antoine Goya et même Mathis Grimkujow, je me suis finalement laissé convaincre de regarder ce projet que j’avais délibérément évité en sachant pertinemment ce que c’était et que ça n’allait pas me plaire… Et effectivement, j’étais dans le juste, ça ne me parle pas, ça ne me touche pas, je ne trouve même pas ça bien foutu. Le concept en tant que tel est bon, mais avoir un bon concept ne suffit pas et c’est l'exécution qui fera tout à la fin. Et l’exécution ici, elle m’a semblé plate au possible… Les plans marquants où les concept fait enfin sens se comptent sur les doigts d’une main amputée : le nettoyage des bottes au début du film, la fumée du train au-dessus de l’enceinte du mur pendant que les enfants se baignent, la réaction d’une “non-habituée” pendant la nuit… Le film aurait dû beaucoup plus jouer sur le sound-design, ou sur une variété de situations et d’indices car là, il ne passe rien mais rien… On vend pas mal la mise en scène désincarnée, mais justement je ne trouve pas que ça parvienne à installer une tension ou un malaise du tout… L’image est trop propre, trop bien cadrée, bien trop “film d’auteur A24” pour donner un résultat dérangeant, le sound-design est beaucoup trop sage voir impertinent avec des envolées où d’un coup on entend les bruits plus que d’habitude on ne sait pas pourquoi… Et ces scènes de musique extra-diégétique ou d’infrarouge pendant la nuit, je n’ai même pas compris ce que c’était censé représenter… Même la fin qui aurait un potentiel de “choc”, même Killers of the Flower Moon a fait ce parti-pris de petit côté meta passe pas mal à côté… Car au global, je ne peux pas dire que j’ai l’impression que La zone d’intérêt m’a fait ressentir, ou même m’a donné une image et des informations pertinentes sur ce que ça faisait d’être un général nazi pendant l’holocauste. Il ne se passe tellement rien, c’est tellement plat et vide qu’à aucun moment on ne peut pas vraiment entrevoir ce que les gens ressentent, comment ils se positionnent par rapport à cette situation inouïe dans leur quotidien, le rapport que ça entretient avec leur travail, leurs proches, leur éducation, leur évolution. Ces scènes de quotidien sont bien trop hachées, inachevées, non-développées pour avoir la moindre pertinence. J’ai retiré beaucoup plus de choses de ma visite du vraie camp de Auschwitz, et comme c’est cette même v
Under the Skin (2013)
1 h 48 min. Sortie : 25 juin 2014 (France). Science-fiction, Thriller, Drame
Film de Jonathan Glazer
Tomega a mis 1/10.
Annotation :
Quel enfer. Il va falloir que je choisisse un bon film pour mon prochain visionnage car là, commencer 2025 avec Jonathan Glazer c’est un coup à me traumatiser du cinéma. A force de regarder des films surréalistes, je mets le doigt sur ce qui peut me laisser sur le côté. Quand ce n’est pas verbeux, que c’est majoritairement visuel et sensoriel, je n’arrive pas à en extraire la moindre substance. Il ne se passe tellement rien, ça ne m’impacte pas, je ne ressens rien, jamais je ne repenserai à ce film. Dans “Je veux juste en finir”, des scènes pourtant tout aussi surréalistes comme celles du glacier dans une tempête de neige arrivent à me marquer et à faire écho dans ma vie quand je vois un ami manger une glace à Nara sous 4 degrés. Là je sais que jamais je ne me redirais “Ah oui, c’est comme dans ce film où un alien enlève des mecs dans sa camionnette” car j’aurai oublié l’existence-même de ce projet dans 2 semaines. Je ne me rappellerai pas de la moindre péripétie comme de toute façon il n’y en a pas. Même pour les acteurs franchement, genre Scarlett Johansson on lui dit “Tu va être à poil avec un double de toi même, tu t’auto déshabille et ensuite ton double allongé à poil pleure” pour la première scène du film et elle se dit “Ok ça c’est bien, c’est un bon film on valide je tourne !”. Sans déconner, qu'est-ce qui peut entraîner ça ? Renommée du réalisateur ? Taille du chèque ? Je ne peux pas m’empêcher de trouver l’exercice esthétique juste laid et ridicule. Autant Under the silver lake assumait ce côté poussage au bout de ses idées jusqu’au ridicule en tournant le truc en dérision, en ironie, en blagues absurdes. Ici tout se prend tellement au sérieux avec ces petites musiques expérimentales, ces ralentis et ces plans métaphoriques figuratifs en ralenti… Des gens comme Lynch ou Dupieux font des projets légers, inventifs, burlesques, ici c’est plus péteux, froid, poseur… Le seul intérêt du film finalement c’est de voir Scarlett Johansson entièrement nue découvrir son corps qui est une oeuvre d’art de la nature dans la glace, répondant ainsi à la question que oui, quand on est d’une telle beauté on fantasme sûrement sur soi-même. Moi aussi je fais ma tentative de film surréaliste éclaté : sur un cuistot dans un restaurant de ramen au japon. Au moins 5 ou 6 plans où on le voit préparer les ramens. Une séquence sur les animaux qui se font tuer pour le chashu de porc. Une séquence sur les clients qui rient avec une musique émotion orchestrale, puis zoom sur u
Hundreds of Beavers (2024)
1 h 48 min. Sortie : 30 octobre 2024 (France). Action, Aventure, Comédie
Film de Mike Cheslik
Tomega a mis 8/10.
Annotation :
Voilà un film qui pue l’amour et le fait maison. Et qui avec 100 fois moins de budget que Under the skin (oui, vraiment) arrive à faire à peu près 100 fois meilleur. Tous les critères que je recherche dans un bon film sont cochés : générosité, sincérité, qualité, alors que demander de plus ? J’aime l’initiative de faire un film muet moderne aujourd’hui, de se permettre de jouer avec les codes des intertitres, du parlant… Il y a du très bon à faire avec ça, c’est fait ici, même si les inspirations sont finalement plus du côté du cartoon que du muet avec ces gags visuels infinis sans aucune limite. Les situations se renouvellent du début à la fin, c’est vraiment drôle et le film ne refuse pas des initiatives jouissives qui pourraient être risquées vu à quel point il fait assez fauché, presque production Youtube… Mais non, tout passe : courses-poursuites, combats, plans larges sur des décors stupéfiants, passages en animation c’est toujours crédible, visuellement réussi et satisfaisant en dépit des fonds verts qui transpirent de chaque scène. C’est physiquement convaincant, visuellement pertinent, les premières fois on se dit que ça va avoir l’air kitsch quand le film te lâche une course-poursuite sur des rondins de bois irréprochable sur la fin, la claque est bien réelle. Autant parfois au cinéma on se demande “Mais pourquoi ça coûte aussi cher”, ici on se demande “Comment ça peut coûter aussi peu cher”. C’est un peu l’effet Samuel, c’est minimaliste, fait avec les moyens du bord mais du coup ça permet de maximiser l’efficacité et plutôt que de manger 2-3 miettes pompeuses au gastronomique, on se retrouve ici à manger le kebab le mieux travaillé de sa région : viande parfaite et assaisonnées maison, pain sorti du four le matin-même, salade-tomate-oignon du jardin et sauce blanche du crémier, bien chargé s’il vous plaît… J’aime la logique implacable du film, qui installe des routines journalières, des objectifs affichés à l’avance chez le marchand, des setup évolutifs qui vont toujours resservir… Si on suit la logique des fans de SNK qui disent que le foreshadowing fait les chefs d'œuvres, on est là face à une pièce maîtresse irréprochable. Bref un projet qui fait plaisir à découvrir et faire découvrir sans modération. C’est le genre de truc parfaitement motivant qui te montre qu’avec de l’ingéniosité et du talent, on peut faire un truc monstrueux en se concentrant sur les bons éléments !
Les Mille et Une Nuits (1969)
Senya Ichiya Monogatari
2 h 08 min. Sortie : 14 juin 1969 (Japon). Drame, Romance, Érotique
Long-métrage d'animation de Eiichi Yamamoto
Tomega a mis 7/10.
Annotation :
Voilà qui correspond plus à ce qu’on est censé attendre de la trilogie Animerama… Un projet qui est du Tezuka animé 100% jus, où on retrouve parfaitement ce qui fait la superbe des œuvres du dieu du manga. Ce qui se transpose très bien au média animé. On a donc une adaptation des 1001 nuits qui garde le coeur de son récit pour proposer une très sympathique vulgarisation de divertissement, j’ai bien envie de lire le livre original d’autant que ça promet d’être assez érotique vu l’adaptation que Pasolini en avait réalisé également. Les moments de prouesses visuelles à la composition et animation exceptionnelle côtoient des moments plus légers, kawaii, humoristiques et anachroniques, un peu comme dans La vie de Bouddha ce qui donne un super résultat qui fait bien passer la pilule des pourtant presque trop généreuses 2h10 de film. L’intérêt du spectateur est toujours renouvelé avec des séquences bien marquantes, je pense à l’île aux femmes digne des 12 travaux d’Astérix ou le “duel de richesse” avec le Khalife qui intervient pourtant loin dans le film ! Il y a surtout les origines de tout ce que je préfère en animation et qu’on retrouve chez des types comme Masaaki Yuasa : une colorimétrie radicale, un jeu de forme et de mouvement hyper dynamique, une liberté totale avec l’inclusion d’images réelles… Et la valeur historique du projet est assez marquante, dans la pure continuité de la culture ancestrale de l’érotisme notamment dans les estampes pour tenter de transférer ça dans la culture populaire. C’est dingue de se dire que sans Animerama on ne pourrait sûrement pas avoir toutes ces séries ecchi à outrance qui jouent sur les plus bas instincts pour attirer le consommateur, ou encore la culture de l’eroge hyper travaillé. Au delà de cette dimension érotique, on retrouve là une pure oeuvre de Tezuka transposée au format animé, absolument fascinante pour ceux qui apprécient le style du père fondateur du manga aux récits qui personnellement me transportent et me font vraiment rêver de part leur originalité et leur puissance sans limites. A connaître pour les fans d’animation ! Belladonna sera sûrement le plus marquant de la trilogie car j’adore ce que le studio a réussi à pondre une fois affranchi du style habituel de Tezuka pour pondre quelque chose de très fort, de plus grave, de gothique au sens moyenâgeux du terme…
Cleopatra (1970)
Kureopatora
1 h 52 min. Sortie : 15 septembre 1970 (Japon). Animation, Comédie, Drame
Long-métrage d'animation de Osamu Tezuka et Eiichi Yamamoto
Tomega a mis 4/10.
Annotation :
Meh, en fait il y a eu un carambolage dans cette trilogie Animera… Rien de bien fou n’émane de ce Cléopatra, il me semble n’avoir aucune des qualités et des réussites des autres projets… Toutes les idées un tant soit peu créatives ne vont nulle part : le tigre foufou, l’utilisation abusive des flingues, la transformation de Cléopâtre de mocheté en beauté… Même la mort de César, pourtant le passage iconique de ce récit fait un peu pschitt… Et le fait que la base de l’histoire est de la science-fiction, que des personnages sont réincarnés du futur… est au final complètement oublié minute 1 du film ? Puisque cette donnée n’est jamais utilisée, tout le monde devient amnésique instantanément… Quel gâchis immense. Il n’y a pas un seul payoff et là où les idées fabuleuses étaient fourmillantes dans les 1001 nuits, particulièrement avec le côté “petites scénettes”, et Tezuka a réussi comme à son habitude à bâtir un divertissement extrêmement réussi autour de ce mythe de la culture arabe. Ici j’ai vraiment eu l’impression de voir un alignement forcé de quelques passages de la légende de Cléopâtre, dans un habillage légèrement burlesque… Le film me paraît moins ambitieux en termes d’animation même que son prédécesseur, la musique psychédélique pourtant censée être un fil rouge de la trilogie est aux abonnés absents, et même l’érotisme dans tout ça ? Une ou deux scènes de sexe qu’on pourrait retrouver sur Netflix ? (même si elles ont une composition un minimum original, ouf) J’attendais mieux d’un film qui s’appelait “Cleopatra : Queen of sex” sur le site de diffusion parfaitement légal où je l’ai regardé (que Hadopi ne viennent pas me casser les pieds, j’ai les blu-rays à la maison). Quel est l’intérêt donc de regarder ce film qui ne brille sur aucun aspect (à part à la limite la technique d’animation de son intro) quand le film de Mankiewicz existe ? Je ne me rappelerai pas de grand chose de ce visionnage, et c’est dommage vu la puissance des claques que m’ont mises les deux autres parties de la trilogie Animerama ! L’expérience d’un pur Tezuka en animation n’a pas été à la hauteur une seconde fois… Je suis content que le studio ait pu s’émanciper pour donner cette dinguerie de troisième projet.
Evil Dead (1981)
The Evil Dead
1 h 25 min. Sortie : 24 août 1983 (France). Épouvante-Horreur, Fantastique
Film de Sam Raimi
Tomega a mis 6/10.
Annotation :
Sympathique film que ce petit Mal Mort ! Assez dichotomique : entre teen movie typiquement slasher américain au scénario et caractérisation de personnages assez inexistant et entre ambiance lovecraftienne réussie, avec sa brume, son mal invisible et ses démons farceurs. Entre sound-design explosif et tonitruant avec ses scènes de hurlements insupportables qui paraissent durer plusieurs minutes et travail de caméra (l’expression camerawork n’a jamais été aussi méritée) novatrice, léchée et qui donne un résultat vraiment esthétique et satisfaisant notamment sur la fin avec tous ces plans tiltés, ses travellings au ras du sol. Une chose est sûre : le film ne manque pas de générosité pour son apparent petit budget. Les prothèses se font malmener, l’hémoglobine fuse à flot et même la stop motion est de sortie ! On a presque là en fait un tutoriel du parfait petit film d’horreur, qui prouve qu’on a pas forcément besoin d’énormément de moyens et d’énormément d’éléments pour faire une introduction convaincante et des péripéties qui partent en vrille. Maintenant passé sa bonne exécution, je ne trouve pas non plus que le film soit particulièrement marquant. Il n’a pas réussi à me marquer sur un aspect précis… On a vu adaptation plus profonde de Lovecraft par Carpenter notamment, des slashers plus intelligents ou au moins aux thèmes plus marqués… Même au niveau débauche de gore j’espère quelque chose de plus jouissif de la part de Braindead par exemple… Je m’attend à quelque chose de mieux pour la suite, partir sur la voie de l’humour sera sûrement une bonne idée. Car là rien de bien fou ne transparaît de Evil Dead. C’est un film d’horreur compétent, mais je ne vois aucune raison de vouloir le revoir (à part éventuellement étudier les plans de l’intro et de la fin).
Nous avons gagné ce soir (1949)
The Set-Up
1 h 13 min. Sortie : 14 octobre 1949 (France). Drame, Sport, Film noir
Film de Robert Wise
Tomega a mis 7/10.
Annotation :
Hyper sympa, effectivement ! (pire qualificatif pour un film finalement aussi mélodramatique) Un film comme on fait plus, littéralement (et pourquoi d’ailleurs ? car comme High Noon, en voyant ce genre de projet on a qu’une seule envie c’est de les remake en vrai plan séquence). On est sur un projet qui encore une fois adopte une authentique forme culture, hyper intelligente, efficace et esthétique émotionnellement, avec ce défilé dans le vestiaire de différents profils de boxeurs qui partent au casse-pipe, pour finalement arriver à l’irrémédiable match de notre protagoniste, joué d’avance. J’aime toutes les facettes du sport qu’on entrevoit dans ce film, et le portrait peu valorisant du public qui se gargarise de ce spectacle de gladiateur qui eux perdent vraiment au mieux de la sueur au pire des dents ou une arcade voir la vie dans l’arène, tout ça pour leurs beaux yeux. Mais la réussite principale du film c’est ce fameux match tant attendu, qui parvient à être d'une tension incroyable. Je n’ai jamais été intéressé par un match de boxe, que ce soit pour Rocky ou Million Dollar Baby. Mais ici je félicite ce qui a été proposé et qui pour la première fois a réussi à me captiver, que ce soit les petites réactions du public, la chorégraphie du combat avec ces Ko qui manquent de passer au poil de fesse et surtout cette épée de damoclès du setup dont on ne sait pas jusqu’à la fin si il sera appliqué ou non… C’est extrêmement bien fichu et rien que pour ce spectacle crispant le film n’a pas usurpé son statut de culte, c’est bien ça que la boxe est censé faire ressentir alors félicitations d’avoir réussi à parfaitement le capturer via le 7ème art ! Maintenant ce qui fait que le film ne restera pas forcément dans mes annales personnelles c’est que j’en ai pas retiré grand chose. J’ai du mal à voir l’intérêt de ce “pile tu gagne, face je perd”, d’une telle fatalité d’autant que le mec se révèle enfin pour se prendre une fin de carrière seconde 1… A part peut-être pour dénoncer les rêves trop grands, la masculinité toxique, m’enfin je ne trouve pas ça d’une pertinence renversante ? Et les personnages quoi qu’il arrive manquent de caractérisation, de développement, même sur la séquence du vestiaire j’aurais aimé en avoir un peu plus à mettre sous la dent pour chaque sous-intrigue, des petites morales et conclusions ! Et enfin ce concept de focus sur le temps, sur une soirée en quasi-temps réel me semble moins pertinent que dans High Noon pour ne citer que lui… Pourqu
Evil Dead 2 (1987)
Evil Dead 2: Dead by Dawn
1 h 24 min. Sortie : 8 juillet 1987 (France). Comédie, Fantastique, Épouvante-Horreur
Film de Sam Raimi
Tomega a mis 4/10.
Annotation :
Heuuuuuu… Ok… En fait ce qui me dérange avec Evil Dead c’est que ce n’est jamais vraiment drôle : c’est juste sincèrement attardé. Et passé la découverte du premier film et du style de réalisation de Raimi (qui me semble d’ailleurs étonnamment plus agité et brouillon ici, au moins au niveau mise en scène), ben il ne reste plus grand chose à se mettre sous la dent. Alors oui c’est plus généreux, notamment au niveau des abominations en stop-motion, mais à quoi bon si le film ne fait au final quasiment rien de plus que son prédécesseur ? Ajouter plus de passages de folie lovecraftienne c’est bien, c’était la meilleure séquence du 1, ajouter des experts en Necronomicon aussi pourquoi pas mais faites leur faire quelque chose de plus qu’être de la chair à canon dans ce cas-là… Pas plus de dialogue, pas plus d'idées de mise en scène, pas plus de lore… Juste une sorte de redite du premier, avec 10 fois plus de budget mais absolument pas 10 fois plus d’idées ? D’autant que la différence ne se voit pas forcément à l’écran pour être honnête… Et pourquoi faire des scènes qui ressemblent à ce point au 1 mais en moins bien ? Refaire l’intro en accéléré on a pas le temps de s’immerger, d’installer du suspens, refaire le viol dans les bois mais en fait non ? Plus j'écris, plus je me rends compte qu’en fait ouais, c’était vraiment pas bien et je dégage un point supplémentaire… Ça ne sert à rien de faire une suite si c’est pour que ça ressemble à ce point à une version limite moins riche, moins originale, moins solide que le projet initial ? Même l'hémoglobine me paraît moins maîtrisée qu’avant, avec des geysers qui recouvrent les persos mais au cut suivant ils sont tout beaux tout propres… Où est l’impact dans tout ça ? Et ces répliques à la con pour donner de la “classe” à Ash, de la pure série B mais pas parodique ou quoi, non c’est sincère dans sa débilité… Et tout ça pour le final m’entraîne vers une suite que je n’ai pas envie de voir en mode Fear and Hunger qui promet d’avance d’avoir l’air extrêmement fauchée… Je m’arrête là avec Evil Dead je pense, et j’attendrai d’éventuellement finir le triptyque avec un gros fan qui m’explique pourquoi c’est bien…
Le Projet Blair Witch (1999)
The Blair Witch Project
1 h 27 min. Sortie : 28 juillet 1999 (France). Épouvante-Horreur
Film de Daniel Myrick et Eduardo Sánchez
Tomega a mis 8/10.
Annotation :
Encore une fois : la supériorité de la simplicité. Pas besoin de screamer, de grosse musique de débauche visuelle pour obtenir un résultat de qualité. Et je n’ai pas peur de le dire : Blair Witch est plus angoissant et fait sincèrement plus peur que Evil Dead, et de loin. J’adore le réalisme du film qui ne s'embarrasse même pas d’un lore profond ou quoi, le récit est d’une efficacité redoutable : avant même que ce soit la menace fantastique qui mette le spectateur mal à l’aise c’est avant tout le fait d’être perdu, égaré sans recours, d’être enfermé dans un environnement extrêmement tendu qui désagrège. Ce n’est pas le slime, les piles de cailloux ou les morceaux de tissus ensanglantés qui sont vraiment obsédants mais bien cette forêt, ces tas de feuilles qui n’en finissent pas, ces points de repères qui reviennent en boucle comme dans un espace liminal, ces outils sur lesquels on ne peut plus compter. Il n’y a pas grand chose à décrire : c’est justement parce qu’il va droit au but dans sa proposition que Blair Witch a marqué avec succès son industrie. Et quelle proposition d’une intelligence extrême, brouillant la frontière entre réalité et fiction si les acteurs ont bien fait les morts pendant les premières semaines de sortie du film, qui préfigure aussi en quelques sortes des ARG et qui prouve que de la contrainte de moyen peut naître les idées les plus créatives et les résultats les plus convaincants. La seule chose qu’on peut regretter de Blair Witch c’est qu’il semble n’avoir marqué une partie des esprits que par sa forme de “caméra en première personne” facile à reproduire plutôt que par sa simplicité et l’intelligence extrême de son idée de mise en scène. Et que dans son sillage n’ai emergé aucun autre “grand film” de found-footage, qui fasse réellement avancer le genre plutôt que de le faire régresser…
Barry Lyndon (1975)
3 h 04 min. Sortie : 8 septembre 1976 (France). Drame, Historique, Aventure
Film de Stanley Kubrick
Tomega a mis 7/10.
Annotation :
Je me le gardais sous le sabot depuis un bout de temps celui-là… Parce que Kubrick ou pas, je savais que j’aurais forcément du mal avec un film en costume de 3 heures… C’est vraiment le genre d'œuvre qui me laisse de marbre… Et ici un élément fait que malgré tout on ne peut pas bouder son plaisir. La claque esthétique, bien réelle, hallucinante. La dimension graphique et picturale de ce film c’est du très rarement vu. C’est quand on se fait une période de privation de Kubrick qu’on se rappelle en y retournant que oui, c’est bien lui l’un des plus grands. L’expression chaque image est un tableau semble avoir été créé pour ce film, presque plus encore que pour Loving Vincent… La composition, le mouvement, le cadre, les couleurs, l’éclairage, les costumes, le maquillage… C’est du très grand art, et avec cette forme surpuissante on peut me raconter n’importe quelle histoire, je suis obligé de me régaler et d’en redemander. Ici le choix a été fait de faire une histoire d’ascension et de chute, typique du genre, dont l’ironie ressort tout particulièrement dans ce cadre visuel immaculé. Barry Lyndon s’ajoute à cette tradition de film qui montrent que les périodes et milieux les plus idéalisés, romantisés, comportent leur lot de merde, comme tout. Un message à la hauteur du pessimisme de notre cher Stanley. Même si je ne suis pas le plus gros client de cette formule, certains petits moments m’ont particulièrement plu : cette sensation de liberté directement réduite à néant par un horse-jacking culte, les duels bien sûr et l’histoire qui se répète d’une certaine manière entre père et fils, ça parle à mon ADN marxiste. Barry Lyndon s’intègre parfaitement à la filmographie impériale de l’un des plus grands réalisateurs de l’histoire, offre une énième référence en termes de réalisation et sûrement un gros plaisir esthétique aux fanatiques de tableaux, de ce genre de récits romantiques en costume… Je pourrais maintenant leur recommander en âme et conscience ! Mention finale à un plan très précis, qui capture un champ de bataille à travers la meurtrière carrée d’un mur, donnant un vrai côté “petite aquarelle” à l’image… aussi sublime que le carton de conclusion. Merci Kubrick.
Massacre à la tronçonneuse (1974)
The Texas Chain Saw Massacre
1 h 23 min. Sortie : 5 mai 1982 (France). Épouvante-Horreur
Film de Tobe Hooper
Tomega a mis 3/10.
Annotation :
C’est assez agréable de se faire ce petit marathon des classiques de l’horreur. C’est le moyen idéal de revenir aux sources, de découvrir un peu l’héritage qu’ont transmis les projets majeurs créateurs des tendances du genre. J’ai eu de bonnes surprises… bien que là on ait un authentique film pourri ! Un total de 0 idée de mise en scène (à part à la limite un travelling en contre-plongée qui capture bien les fesses d’une actrice… pourquoi pas), une ambiance complètement psychotique et dégénérée, le cocktail est détonnant mais pour un résultat qui n’a absolument aucun impact vu à quel point il n’y a rien à se mettre sous la dent à part des acteurs qui courent et qui hurlent sous le regard tremblant d’une caméra agitée. On voit les cinéastes qui sont fans d'Hitchcock et ceux qui ne le sont pas… Enfin le pire c’est qu’il y a clairement un côté reprise de Psychose ici avec le grand-père desséché… Mais sans le moindre fond, ou en tout cas avec une faible intelligence dans sa restitution. Car oui je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’il y a définitivement dans le film un beau message pro-vegan, anti-abattoir et mauvais traitement des animaux avec ces comparaisons constantes avec le métier de boucher, la viande, et même à la fin cette scène trop longue qui fait clairement abattoir sauvage ! Le film aurait donc quand même été fait avec un objectif en tête… même si le visionnage est assez désagréable (mais dans le mauvais sens du terme) et les éléments à se mettre sous la dent absolument rachitiques, je ne peux pas m’empêcher de respecter un minimum cette oeuvre qui a contribué malgré son tout petit budget à codifier d’une certaine manière cet énorme pan du média que l’on appelle le “slasher”. Disons que par rapport à Psychose le glow down est abyssal, mais par rapport au slasher américain moyen qui sort tous les ans il y a quand même une lueur de supériorité à extraire de ce visionnage. Maintenant, pourquoi revoir ce film pour une autre raison que la culture alors qu’Halloween pour ne citer que lui est parvenu à reprendre la formule pour en faire un résultat tellement plus satisfaisant et artistique à tous les niveaux… Un morceau d’histoire malgré tout !
Vidéodrome (1983)
Videodrome
1 h 29 min. Sortie : 16 mai 1984 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction, Thriller
Film de David Cronenberg
Tomega a mis 8/10.
Annotation :
Ça a changé Hard Corner… Encore une perle que je me gardais sous la dent, et hou la claque ! C’est l’idée d’univers de Cronenberg que je trouve la plus fabuleuse, la plus obsédante, la plus fascinante… Une représentation sans aucune exagération de la télévision et la stimulation sensorielle (ou perturbation endocrinienne, vous choisissez) telle qu’elles sont aujourd’hui : diffusion sans censure des massacres de guerre à Gaza et des attentats sur civils, bases de données pornographiques accessibles sans aucunes restrictions, Hanouna qui fait des anulingus à des chiens en prime time sur la 8… Alors exagérer et imaginer de l’excès, du mystère autour de ça dès 1983… Quel plaisir. Et on retrouve complètement du Hotline Miami là dedans avec la perte de contact avec la réalité, les hallucinations de violence… Cronenberg nous régale de prothèses et d’horreurs en tout genre, auxquelles chacun portera la signification et l’interprétation qui lui convient… Parfois vous matcherez complètement avec ce que l’artiste a voulu vous proposer, ça a été mon cas avec Cosmopolis, parfois moins, ça a été mon cas avec Les crimes du futur. Mais plus que jamais le corpus de Cronenberg me paraît cohérent et fabuleux. Son cinéma est onirique, sensoriel, surréaliste, sur les notions les plus fondamentales de sexe, de violence, d’eros et de thanatos comme dirait notre cher Sigmund directement référencé dans ce film-ci (et dans Dangerous Method d’ailleurs). Cronenberg c’est vraiment un cinéma psychologique, mais qui ne perd jamais de vue la créativité, le divertissement, et les prothèses dégueulasse ! Tout ce qu’il y a de mieux dans le septième art ! Alors maintenant, il ne me reste plus qu’une seule chose à faire : vite rentrer en France pour pouvoir de son nouveau projet en fin Avril ! Et j’espère que ce très grand artiste pourra continuer de s’exprimer avant que l’irrémédiable ne vienne l’attraper, comme Lynch en cette triste journée. Merci pour ce que vous faites les David. Vous faites du bien à l’humanité. Vous créez de la lumière pour repousser le vidéodrome. Longue vie à la nouvelle chair.
Wallace et Gromit - Un mauvais pantalon (1993)
Wallace and Gromit: The Wrong Trousers
29 min. Sortie : 21 décembre 1994 (France). Animation, Comédie, Policier
Court-métrage de Nick Park
Tomega a mis 5/10.
Annotation :
Un divertissement agréable qui comprend tout ce qu’il y a de génial dans les productions du studio Aardman, au moins sur la forme, notamment avec cette course poursuite finale qui fonctionne hyper bien ! C’est vrai qu’on ressent encore plus les textures des objets que dans leurs productions modernes sûrement plus assistées numériquement : tissu, eau, carton, pâte à modeler… Et c’est ce qui est le plus agréable avec les films en stop-motion plutôt que de chercher un rendu trop lisse ! Marcel le coquillage avait compris ça. Maintenant c’est au niveau du fond que ça pêche… Je ne trouve pas que l’histoire soit particulièrement intéressante, il n’y a rien qui vaille le coup d’être suivi, il y a une petite dissonance entre Wallace et Gromit, bon c’est le genre de trucs qui serait réglé en 3 cases dans un album d’Astérix quoi… On est loin du niveau de blagues dont je me souviens dans Lapin garou par exemple, qui me faisait hurler de rire quand j’étais petit. Mais j’imagine que c’est justifié par le format assez court et le fait que ce soit parmi les premiers projets du studio, j’espère donc être soufflé par les nouveaux standards et sentir la progression d’expérience en retrouvant la dernière production Wallace et Gromit de 2025 !
Burning (2018)
Beoning
2 h 28 min. Sortie : 29 août 2018 (France). Drame, Thriller, Film noir
Film de Lee Chang-Dong
Tomega a mis 7/10.
Annotation :
En voilà un bon polar coréen assez original ! Qui transmet une sorte de sensation de “slow burn” sans mauvais jeu de mot… Qui ne pète jamais vraiment, qui ne démarre jamais vraiment… Qui ne donnera pas de moments pleinement satisfaisants à son spectateur, et qui pourtant fonctionne diablement bien… Particulièrement le début, je trouve ces scènes de relations entre le protagoniste et cette nana complètement allumée (quitte à rester dans le champ lexical du combustible). C’est hyper bien écrit (encore une fois de l’anti Hong Sang-soo tellement il y a d’énergie et de vie à retirer de ces discussions), avec sa dose de lumière et d’amertume, c’est hyper bien mené et crédible. Puis arrive la seconde partie, plus mystérieuse, mais pas trop non plus car je trouve qu’on comprend hyper vite tout ce qui s’est passé et tout ce que le film va montrer par la suite… Genre le coup du chat, dès le miaulement tu sais exactement ce que le film va faire et il ne déroge pas à la règle, la montre encore pire dès la révélation de la boîte à grigri je savais précisément à quoi ça allait servir et le film n’est pas sorti des rails jusqu’au payoff qui est arrivé sûrement plus de 90 minutes plus tard. La fin ne fait qu’ajouter de l’ombre au tableau avec un facteur choc similaire à celle de “Le mal n’existe pas” de l’année dernière. Le but étant sûrement de montrer que oui, le mal se produit dans l’ombre sans jamais vraiment pouvoir se faire remarquer et identifier, par n’importe qui… Bon je me rends compte que mon interprétation est complètement naze… Enfin je veux dire fumeuse, il faut tenir le champ lexical. Donc le film réussit parfaitement à dresser des personnages crédibles, agréables, cohérents, touchants, il illustre intelligemment les différences de classe sociale comme souvent dans le cinéma coréen. Mais dans sa transition vers le polar part sur une approche plus contemplative, éthérée, onirique… Quitte à titiller la suspension d’indécrudilité, genre la filature avec le vieux camtar blanc passe inaperçue biieeeeeen trop longtemps pour que ce soit bien… Au final le projet m’a vraiment donné une ambiance similaire au Mal n’existe pas. J’adore l’écriture, les personnages, le setup qui est installé mais l’histoire se développe d’une manière un peu trop expérimental et dissociée du réel pour profondément me séduire… Je préfère soit un film pleinement polar, soit un film pleinement tranche de vie plutôt qu’un mix des deux dans un enrobage artsy.. Malgré tout il faudra suivre le r
Wallace et Gromit - La Palme de la Vengeance (2024)
Wallace & Gromit: Vengeance Most Fowl
1 h 19 min. Sortie : 3 janvier 2025 (France). Animation, Aventure, Comédie
Long-métrage d'animation de Nick Park et Merlin Crossingham
Tomega a mis 6/10.
Annotation :
Savourer un projet de Aardman est toujours un moment de douceur garanti ! Et le progrès est indéniable entre Un mauvais pantalon et cette suite directe… Entre les idées visuelles, l’humour bien plus présent et efficace, globalement l’émotion en général qui se dévoile beaucoup plus efficacement… Genre le pigeon faisait relativement flipper dans le premier opus (je croyais que c’était un pingouin), mais ici les nains c’est un pur enfer. Je n’ai peut-être pas été aussi enchanté que sur d’autres productions du studio, car on reste quand même sur un remake 1:1 du court-métrage original pour le scénario de cette suite… Le pigeon détourne une invention de Wallace pour la retourner contre lui, Gromit se fait cuck, il y a une course-poursuite finale… Le projet ne s’épaissit pas de grand chose, j’aurais adoré un commentaire sur l’IA ou même juste la technologie en général comme la brèche semblait être ouverte, le côté “police” est un bon ajout mais qui ne révolutionne pas le truc non plus… C’est un plaisir de voir qu’au fil des années Aardman ne perd rien de son talent et continue de faire parfaitement ce qu’il sait faire le mieux… Mais d’un autre côté, quitte à faire revenir des “icônes” comme Wallace et Gromit, en reprenant à ce point-là une ancienne aventure “culte”, c’est dommage de ne pas avoir joué un plus avec les attentes du spectateur et la colonne vertébrale du projet (jouer avec une colonne vertébrale… le truc de gros sadique). J’ai toujours un meilleur souvenir du Lapin Garou mais il faudrait peut-être que je le revois ? En dépit de ces quelques réserves, l'existence d’Aardman est un bonheur pour l’humanité, merci à vous pour ces productions fabuleuses et j’espère pouvoir continuer tout le long de ma vie de suivre de si divertissantes créations en stop-motion !
Rage ! (1977)
Rabid
1 h 30 min. Sortie : 3 août 1977 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction
Film de David Cronenberg
Tomega a mis 3/10.
Annotation :
Le second film de Cronenberg n’est pas fondamentalement inintéressant… On sent qu’il a tenté de mettre des thèmes et ambiances intéressantes sur le tapis : la propagation d’une épidémie, la réponse politique qui s'ensuit (loi martiale), un meurtre dans une étreinte sur des hommes parfois trop entreprenants… Le film s’ouvre même sur des séquences en véhicule au dynamisme rare, digne de Mad Max alors qu’on est 2 ans avant, je ne sais pas à quel point le cinéma avait déjà proposé quelque chose de similaire. Mais malgré ces bons points, je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir l’impression d’être devant un film de zombie / vampire ultra classique, bête et méchant, qui n’a rien de spécial à proposer ou à montrer. Les victimes se suivent et se ressemblent, c’est classique et ennuyant… J’avais trouvé Frissons un peu monotone, mais au moins lui proposait des éléments réellement géniaux : un huis clos, un twist de la formule du zombie en un truc “sexuel”, il me semble même me rappeler d’une scène assez bien foutue dans un parking. Rien de similaire n’est au rendez-vous dans ce deuxième projet, assez mineur et oubliable de la carrière de Cronenberg qui offre des moments d’éclats tellement plus profonds et riches par la suite. Je vais quand même continuer à creuser avec plaisir avant que l’irrémédiable ne vienne récupérer tous nos Davids…
La Chevauchée fantastique (1939)
Stagecoach
1 h 36 min. Sortie : 24 mai 1939 (France). Western
Film de John Ford
Tomega a mis 5/10.
Annotation :
Franchement, si je n’arrive pas à accrocher au cinéma de Ford avec Stagecoach, c’est la certitude que je ne serais jamais enchanté par le moindre de ses films. Et pourtant c’est indéniable qu’on a ici l’homme qui a créé le western, apportant au cinéma une flopée d’excellentes idées. Une galerie de personnages aux caractères variés et non-manichéens (docteur mais alcoolique, prostituée, John Wayne mais recherché par les autorités). Un événement fort pour catalyser tout ce beau monde et mettre en valeur tant la situation que ses protagonistes. Et alors même que le sujet principal du film est censé être résolu, on ajoute quand même une scène de duel très convaincante… C’est généreux. Le style de Ford qui cherche à mettre en avant ses acteurs et leurs visages peut ici s’exprimer correctement… Mais malgré cette recette aux ingrédients absolument prometteurs… Ben définitivement, je n’arrive pas à prendre mon pied. C’est assez statique rarement cadré d’une manière particulièrement esthétique ce qui rend l’image assez passe-partout et ennuyante. Les performances des acteurs ne m’enchantent jamais, j’ai l’impression que le poids des années est passé par là, qu’on ne joue plus pareil, donc ce qui devrait être le gimmick principal de réalisation ne me séduit pas. Ce n’est pas particulièrement bien écrit, les répliques marquantes sont aux abonnés absentes, les interactions ne font rien de plus que tout ce qu’on attend d’elles, personne ne brille, ne se distingue, rien ne sort du moule… Et ce qui est censé être pour beaucoup la “grande scène du film” j’imagine, la tant attendue attaque des apaches… Ben je suis désolé mais je trouve ça pas fou du tout. Les cascades s’enchaînent sans trop de liant, ça tire dans le tas sans trop de commentaire… En le remettant dans l'époque, c'est sûr que ça devait être hyper impressionnant. Mais en 2025, je suis désolé mais c’est difficile d’omettre que quasiment TOUT ce qui sort au cinéma rend mieux… Peut-être que mes attentes étaient trop hautes, c’est sûr qu’il y a pas mal de frénésie mais quand on le met en comparaison avec Fury Road… Je suis désolé mais il y a un prototype et un aboutissement… Limite je suis plus convaincu par le suspens du duel final qui est plutôt bien foutu… Je respecte Ford car c’est un effectivement un exploit qu’il a accompli en mettant en scène ainsi les codes d’un genre succulent. C’est bien lui qui a créé le western, je suis curieux de voir comment il le “termine” avec Liberty Valance ou même ses ultimes fi
Chromosome 3 (1979)
The Brood
1 h 32 min. Sortie : 10 octobre 1979 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction
Film de David Cronenberg
Tomega a mis 7/10.
Annotation :
Hé ben voilà ! Le premier projet (chronologiquement) de Cronenberg qui m’emballe réellement ! Une proposition de film d’horreur moins réflexive et profonde que ce qu’il pondra par la suite, mais qui sort tellement des sentiers battus qu’on prend un pied monstrueux ! Déjà utiliser comme menace des enfants psychopathes, j’aime tellement ça… J’avais littéralement noté l’idée d’un projet comme ça mais je pensais que c’était trop interdit et politiquement incorrect pour la pousser au bout vu à quel point les enfants sont rois dans le monde actuel, on les associe souvent avec la pureté… Là Cronenberg n’y va pas de main morte pour faire des scènes de meurtre extrêmement malaisante : ça prouve encore et toujours que le gore ou les screamers sont la manière la plus flemmarde de jouer sur le facteur peur quand un contexte malsain peut plonger tellement efficacement le spectateur dans une situation d’inconfort… J’aime la structure du film, fragmenté par des discussions avec le psy que Shattered Memories ne renierait pas, je n’ai compris comment c’était lié avec l’intrigue principale que lors du troisième meurtre, bon il faut dire que je suis assez bouché en général… Et ce final qui aurait été réglé dans une effusion de violence et de sang chez une réalisateur lambda, se règle ici… heu, dans une effusion de violence et de sang MAIS est précédé par une sorte de confrontation mindgame entre les personnages, démontrant encore et toujours que l’horreur chez Cronenberg s’envisage autant par le contexte psychologique que par les prothèses dégueulasse qu’il est si agréable de découvrir. Chromosome 3 (titre français misérable d’ailleurs, qui n’a aucun rapport ni avec le sujet ni avec le titre original ? Qui a pondu cette folie encore) est donc un film d’horreur diablement original à découvrir, au contexte intelligent et à la réalisation très efficace… Du très bon !
Lady Vengeance (2005)
Chinjeolhan Geumjassi
1 h 55 min. Sortie : 16 novembre 2005 (France). Thriller, Drame
Film de Park Chan-Wook
Tomega a mis 7/10.
Annotation :
Park Chan-Wook, l’acharné du cinéma. Je n’avais pas réalisé jusqu’à maintenant à quel point la trilogie de la vengeance datait quand même pas mal. 23 ans déjà pour le premier opus, c’est difficile à croire vu la modernité, la créativité et je le formule comme ça mais l’acharnement, la violence, l’adrénaline, la force vitale et violente qui habite ces 3 films. C’est le plus visible ici tant cette énergie semble s’être emparée même du montage, halluciné et désordonné. Park Chan-Wook a réussi à donner une atmosphère très particulière et dérangeante à sa trilogie, et j’avoue que cet inconfort m’empêche d’être pleinement convaincu sur un premier visionnage. Car en réfléchissant objectivement, ces projets sont de très haute volée, la musique est aussi marquante que dans Old Boy, les transitions sont hors de ce monde (j’ai été choqué par une vidéo Twitter de celles de la série que Park a réalisé, mais en fait c’était déjà pareil en 2005). Et je suis obligé de payer mes respects absolus pour 2 idées de cinéma absolument exceptionnelles, que le film ne rend pas forcément à la perfection mais putain, encore une fois il faut oser, il faut être habité pour pondre un truc pareil. La première est sur la forme : désaturer son film progressivement pour commencer dans la couleur et terminer sur le noir et blanc le plus terne, c’est exceptionnel, ça sied tellement bien au thème de la vengeance, de la descente aux enfers, il faut reprendre ça à tout prix sur un projet dédié. Et la seconde sur le fond : ce final d’une trentaine de minutes qui a la substance pour remplir un film de 5 fois la durée. Réunir une dizaine de personnes autour d’une situation de vengeance pour étudier chaque point de vue, la relation entre agresseur et victime. Il y a vraiment de quoi faire un film bavard et réflexif à la 12 hommes en colère avec une proposition aussi parfaite et qui ouvre à la réflexion. Avec tous les types de profils différents : ceux qui veulent ou non se venger, physiquement, mentalement, fiduciairement, faire appel à la justice publique, quelqu’un qui dénoncerait l’instigatrice de cette cérémonie, le tout avec son lot de gore et de violence. Lady Vengeance contient en son sein 2 idées exceptionnelles, qui pourraient donner 2 projets cultissimes, et cela même alors que c’est en fait 2 éléments mineurs de ce qu’il propose réellement, c’est dire la générosité et la substance que propose ce dernier coup d’éclat de la trilogie de la vengeance. C’est comme si Park Chan-Wook avait fout
Dernier train pour Busan (2016)
Busanhaeng
1 h 58 min. Sortie : 17 août 2016 (France). Action, Épouvante-Horreur, Thriller
Film de Yeon Sang-Ho
Tomega a mis 6/10.
Annotation :
Moi qui espérait en regardant ce film me faire un avis sur est-ce que Busan valait le coup d’être visité ou pas, c’est raté… Blague à part le succès de ce projet est mérité, il est plutôt bien classé sur l’échelle du film de train, Snowpiercer représentant le haut panier et le complètement débile et américanoïde Bullet Train le fond de tiroir. Ici on est sur un entre-deux, c’est un film de zombie qui n’apporte pas grand chose de nouveau sur la table, mais qui est fait avec intelligence et respecte bien son gimmick de placer toute l’action dans la huis-clos du train, en se renouvelant plutôt bien tout du long. Il manque le message social et l’incroyable mise en scène de Snowpiercer, mais malgré tout la tension est bien plus efficace que dans la bouse pas drôle de David Leitch. J’aime l’introduction qui est faite à l’épidémie de zombie dans une petite scénette très bien sentie, l’introduction des personnages aussi est bonne, assez progressive dans le train. J’adore les zombies aussi, bien sound-designés, et aux mouvements de foule assez flippants. En revanche, je n’aime pas la musique triste pour souligner les passages émotions, je trouve qu’il y a un léger manque de patate sur certaines scènes, genre quand le train redémarre et que quelques personnages sont laissés derrière et vont devoir le reprendre en marche, il y avait la place pour une scène vraiment explosive mais c’est sans plus. Et enfin, je ne suis vraiment pas satisfait de la fin du film qui finit par balancer comme de la chair à canon parce qu’il faut conclure l’intrigue tous les personnages…. secondaires bien sûr ! Puisque le trio principal aura l’immunité diplomatique, particulièrement la femme enceinte et la gamine, on peut pas toucher à ça vous comprenez… C’est sûr qu’on est loin de la générosité débridée de trucs comme Gantz qui purifie l’intégralité du casting dès le deuxième arc. M’enfin en regardant ce film je regarde du divertissement qui a de l’idée, qui a une raison d’exister, et qui donne du grain à moudre pendant 2 heures, et juste ça c’est suffisant, ça fait plaisir et ça mérite le coup d'œil. Je pense quand même que le film de zombie sera l’un des genre qui ne me plaît pas du tout, j'attends de voir du Romero…
Monty Python - Le Sens de la vie (1983)
Monty Python's The Meaning of Life
1 h 47 min. Sortie : 22 juin 1983 (France). Comédie, Sketches
Film de Terry Gilliam et Terry Jones
Tomega a mis 8/10.
Annotation :
La bonne grosse claque. Les Monty Pythons était une bénédiction que l’on mérite à peine. Car en voyant leur film, le sens de la vie est tout trouvé. La question ne se pose même pas face au plaisir qu’ils font ressentir. Tous les ingrédients qui m’ont fait au minimum apprécier, au mieux adorer les précédents films sont de retour : générosité absolue dans l’art qui est déployé, animation, comédie musicale, effets spéciaux, chorégraphies de combat et dialogues aux petits oignons. Cette forme succulente étant mis au service d’un humour intelligent (parfois complètement attardé… et donc relevant du génie) et engagé sur un nombre terrain encore jamais atteint jusqu’à ce troisième volet : monde du travail, religion, société du spectacle, discrimination… Et en plus de cette formule à la perfection rare, allons-y franchement : il y a plus de cinéma dans ce film que dans 80% de la production. On sent que les Monty ont voulu faire dans ce dernier projet leur “grande œuvre”, avec dès les premières minutes un expressionnisme hallucinant annonciateur de ce que Gilliam fera dans ses projets futurs comme Brazil. C’est tellement génial de prendre l’humour à ce point au sérieux, de voir à ce point les choses en grand dans le nombre de figurants, la mise en scène, l’interprétation, la musique. L’influence des Monty est incommensurable quand je vois ces poissons déjà précurseurs de Seaman sur PS2, leur irrévérence est démontrée avec ce final insoutenable qui ringardise quasiment La grande bouffe (je ne parle même pas de Triangle of Sadness), et ce dans un sketch censé être pris par dessus la jambe durant quelques minutes dans un film de quasiment 2 heures ! Ce film est exactement pourquoi l’art me donne la foi, et remplit ma vie et mon contentement… Je rejoins la religion des Montys sans aucun problème, il faut s’inspirer au mieux de ces chefs d’oeuvres qu’ils ont légué à l’humanité.
All About Suomi (2024)
Suomi no hanashi wo shiyou
1 h 54 min. Sortie : 13 septembre 2024 (Japon). Comédie, Policier
Film de Koki Mitani
Tomega a mis 7/10.
Annotation :
La bonne surprise par excellence ! Je ne m’attendais à absolument rien pour ce film qui réunit les poncifs annonciateurs de projet flemmard : huis-clos théâtral, enquête entre personnages vaguement Agatha Christiesque (Agatha Christique on devrait peut être dire ?) et surtout “comédie”, le genre qui te garantit de passer un mauvais moment sur les productions grand public. Mais absolument pas ! J’ai passé un hyper bon moment, et tout ce qui est entrepris est réussi ! La comédie pour commencer est le point le mieux réussi du film, avec sa galerie de personnages marqués aux agissements absurdes, tellement drôles et satisfaisants, comme le Japon sait très bien le faire avec les personnages de manga par exemple. Le côté théâtral est parfaitement assumé, et je me suis retrouvé assez surpris de la durée et de l’esthétique des plans proposés dans le film. On a souvent de longues séquences de plusieurs minutes avec les personnages et la caméra qui bougent bien pour correctement capter l’action. C’est tout con mais oui, quitte à faire un film théâtral comme ça comme on en fait plein en France, autant aller chercher le plan séquence ! C’est ça qui rend le mieux l’éloquence imaginée du matériel original, et offre aux acteurs la possibilité de vraiment briller. Acteurs qui sont d’ailleurs ici souvent en surjeu, mais ça va tellement bien avec le côté humoristique du film et les répliques de fou qu’ils balancent. Et enfin pour l’enquête, j’apprécie que le final ne donne pas plus d’explications que ça, il y a pas de gros truc psychologique ou mystique à la “Split” pour justifier le comportement de Suomi, c’est juste naturellement comme ça, c’est pas spécialement commenté et ça fait plaisir. D’autant que l’air de rien ça questionne un peu la place de la femme dans la société japonaise, secondaire et modelable au service de l’homme… Et la scène de clôture du film, c’est ce qu’il me fallait pour porter le film aux nues. Ca c’est de la générosité, ça c’est de la bonne humeur et de l’énergie qui est transmise pour un projet qui j’imagine au Japon est une simple “comédie grand public”. Ramenez ce standard de qualité en France putain ! (musical) Et même en général, ramenez ce genre de film du Japon, car j’ai la sensation qu’il restera à jamais bloqué sur l’écran du fauteuil d’un vol Fukuoka - Sapporo, c’est tristou…
Redline (2010)
1 h 42 min. Sortie : 19 octobre 2011 (France). Animation, Action, Science-fiction
Long-métrage d'animation de Takeshi Koike
Tomega a mis 6/10.
Annotation :
Sans avoir profondément adorer, je reconnais que Redline est un immanquable à connaître à tout prix. Même si à mes yeux il ne le réussit pas complètement, son parti-pris créatif en termes d’action frénétique est à saluer. La promesse de monter un projet de film uniquement centré sur une course de bagnole (du futur, au passage) full adrénaline puis d’imaginer un environnement encore pire dans lequel la placer (intervention de l’armée, du peuple, de la mafia, d’une arme de destruction massive), avec même sur la fin une espèce de ligne d’arrivée évolutive… Il n’y a rien à dire : c’est la porte ouverte au jouissif et à la créativité abusée, le summum esthétique de ce qu’on demande à un film d’action du genre. Dans l’idée tout est à saluer donc, particulièrement l’univers SF intéressant. J’apprécie qu’il soit présenté en toile de fond, jamais exposé frontalement, on le découvre en même temps que les personnages. J’aime aussi la présentation des candidats et de leurs véhicules, passage indispensable pour leur iconisation, les japonais savent très bien le faire confère Metal Gear Solid pour ne citer que ça. Malheureusement c’est dans la concrétisation technique ça pèche pour moi. Ca ne m’étonne pas qu’on ai pas plus entendu parler de Takeshi Koike après ça, car on a l’impression qu’il aimerait bien avoir la classe de Watanabe et la classe de Imaishi mais n’a ni l’un ni l’autre. L’action fait parfois un peu fouilli et n’est pas au summum de la lisibilité, comme la scène finale de Mindgame par exemple qui était encore mieux accomplie en termes de frénésie. Je pense aussi à cette frame finale ridicule… Surtout vu la personnalité établie pour la nana, confirmant que le film n’avait rien de plus à offrir que sa course… Je n’aime pas vraiment l’image qui est donnée de la femme, particulièrement secondaire et assistée par le MC qui est tout ce que je déteste en anime par ailleurs (c’est à dire : gentil). Bref, c’était d’une ambition folle de s’attaquer à un projet pareil. Une idée comme ça a la carrure d’être le film d’action ultime (cf. Fury Road), il faut avoir les épaules en termes de sound-design, d’animation, de storyboard, et Redline l’entreprend avec un certain succès alors respect. Mais surtout visons ça ! Visons cette ambition en termes d’action pour faire des blockbusters explosifs ! Merci ! Parce que d’un côté tu as un énième Captain America qui va sortir qui sent le fiasco avant même que je rentre dans la salle de cinéma, et de l’autre tu as ça, deux salles
Les Enfants loups, Ame & Yuki (2012)
Ôkami Kodomo no Ame to Yuki
1 h 57 min. Sortie : 29 août 2012 (France). Animation, Drame, Fantastique
Long-métrage d'animation de Mamoru Hosoda
Tomega a mis 8/10.
Annotation :
Les furrys ont du talent. Moi qui ne suit d'origine jamais fanatique du travail de Hosoda, je suis obligé de m'incliner face à la profonde sincérité de ce projet. C'est hyper touchant et ça fonctionne bien sur la parentalité, l'enfance et ses pulsions... Une petite touche de fantastique parfaitement mise au service de la retranscription authentique du réel (car toutes ces japonaises avec un enfant sur le ventre et un sur le dos, je les vois tous les jours dans la rue au Japon...). Le film est compétent à tous les niveaux, avec des moments de mise en scène très bien sentis notamment sur la mort du padré... Il n'en fait jamais trop contrairement à certaines productions japonaises du même genre, ses personnages sont superbement écrits, notamment le vieux qui comprend pas comment on peut rire gratuitement, c'est génial... Mon unique reproche concerne peut-être le destin de Ame, qui aurait pu (du ?) être plus négatif vu ce que représente comme ça une forme de rejet de la société... Notamment vis-à-vis des parents... M'enfin bref. Si vous cherchez un super film sur la parentalité, il est là. A revoir si un jour je ponds des gosses.
Le Garçon et la Bête (2015)
Bakemono no Ko
1 h 59 min. Sortie : 13 janvier 2016 (France). Aventure, Fantastique, Animation
Long-métrage d'animation de Mamoru Hosoda
Tomega a mis 5/10.
Annotation :
Mouais mouais... J'avoue que je m'attendais à mieux, je pense même avoir préféré Summer Wars et La traversée du temps à ce projet ci... Avec ses personnages assez insupportables et attardés, aux longues scènes de disputes qui se répètent à l'infini et qui n'ont rien d'intéressant franchement, ça fait vraiment débile pour faire rire les enfants comme les disputes entre Astérix et Obélix... J'étais en pleine sieste pendant toute la première partie qui est une sorte de Kung Fu Panda en moins bien pour être honnête... Puis heureusement la seconde partie arrive et apporte enfin ce que j'apprécie le mieux dans ce genre de films d'animations : les interactions réalistes et touchantes entre personnages avec l'arc retour au réel qui était assez inattendu dans un film du genre et qui comportait son lot de moment sympa, bien que loin de la pertinence des Enfants loups par exemple. Puis vient le final... hideux, la 3D est vraiment à bannir de ce genre de projet, je pense que n'importe qui réalise le cachet absolu qu'à une production de Ghibli avec ses scènes de foules qui ont pris 1 semaine à être dessinée par rapport à ces téléportations bancales de baleines en 3D. Et surtout, illogique... puisque je comprends que la bête se fait au final un peu "réincarné en sabre" pour finir scellée dans le kokoro du protagoniste, mais pourquoi ? Le deal c'était pas que le vainqueur du combat était censé remplacer le seigneur donc l'espèce de lapin pour devenir omniscient à son tour ? C'était pas intéressant en fait de gagner cette compétition si c'était pour disparaître comme un crotte au final. On est donc sur un film mieux que Belle, qui comprend un minimum de substance intéressante, mais qui me confirme que boarf, Hosoda j'apprécie découvrir une fois, mais j'en ferais pas un festin…
Assaut (1976)
Assault on Precinct 13
1 h 31 min. Sortie : 5 juillet 1978 (France). Action, Policier, Thriller
Film de John Carpenter
Tomega a mis 7/10.
Annotation :
En voilà une belle leçon de cinéma… prenant indéniablement ses racines dans l’épure de classiques comme Rio Bravo, créant un genre comme le film de zombie sans zombie… Carpenter montre dès ses premiers projets qu’il fait partie des plus grands, et qu’il suffit de trois bouts de ficelle et de bonnes compétences de mise en scène pour créer de la pure tension. Iconisation de tous ses protagonistes à grand coup de répliques cultes, d’acteurs convaincants et de scènes démonstratives, cf celle du camion de glace (quel plaisir à voir en 2025… il faut tuer plus d’enfants au cinéma). Torture du spectateur avec l’utilisation de ressorts d’attentes et de suspens, comme la boîte de pompe qui reste longtemps fermée, pareil pour les détenus maintenus captifs. Habitation complète de son décor avec cette scène assez fascinante où on observe chaque vitre, chaque petit détail dans un bureau se faire exploser sous les balles des assaillants. C’est à la fois assez théâtral dans le procédé, et à la fois un pur exercice de mise en scène de concentrer son intrigue sur une proposition aussi unique (dans le sens une seule). En même temps j’ai trouvé que le film traînait pas mal en longueur, manquait peut être un peu de générosité et de contenu, c’est de le revers de la médaille de ce minimalisme et dépouillement absolu. Particulièrement si on le met en parallèle de Rio Bravo, qui comprenait une galerie de personnages hyper bien écrits (ainsi qu’une séquence musicale pas piquée des vers, je m’en rappelle encore) en plus de la tension de sa scène d’assaut. Mais on ne peut être qu’admiratif et saluer la propreté d'exécution de Carpenter, qui offre ici un très beau tutoriel sur comment faire du cinéma, simplement.
MadS (2024)
1 h 26 min. Sortie : 18 octobre 2024 (France). Épouvante-Horreur, Thriller
Film de David Moreau
Tomega a mis 2/10.
Annotation :
Qu’on s’entende, je vais être très sec sur ce film, mais ce n’est pas forcément mérité par rapport à un projet comme le remake parfaitement inutile de Ne coupez pas par Hazanavicius… Que je n’ai épargné que parce qu’il y avait Matilda Lutz au casting… Mais j’avoue que ce qui me choque un peu, c’est de voir que le film n’est pas une première production d’un réalisateur fraîchement sorti d’école de cinéma, mais bien d’un type qui semble chevronné de grands projets sans rapports comme une rom-com douteuse avec Efira et Niney ? C’est comme si le cinéma français découvrait tout d’un coup l’existence du plan-séquence alors que Noé lui a donné ses lettres de bravoures il y a déjà plusieurs décennies… Car le problème de MadS, c’est celui de la forme sans le fond (et encore la forme, c’est un grand mot). Le plan séquence est certes plutôt bien foutu, mais mis au service de quoi… Une sorte d’expérience de bad trip (Climax quand tu nous tiens), le truc que je ne trouve vraiment pas fou même si ça reste une approche originale du film de zombie (? peut-être ? vraiment originale quand on nomme justement le crack qui sévit au USA la drogue zombie ?). Le sound-design ne m’a absolument pas convaincu, surmixer son film n’est pas faire un sound-design angoissant et intéressant, avec de simples variations sans superbe. On voit là aussi que des types comme Akira Yamaoka avaient des siècles d’avance, et que sound-design bruyant n’était pas égal à sound design angoissant. Le jeu des acteurs ne m’a pas plus convaincu… c’est du sur jeu complet, ça ne me régale pas, je pense que si j’avais été seul face à l’écran j’aurai vraiment soufflé, là j’étais juste mal à l’aise en groupe mais le mauvais malaise, celui qui me place dans un état de sueur très désagréable. Et même si des micro-lueurs de bonnes idées pouvaient m’apparaître pendant le visionnage, comme la disparition du “protagoniste” au bout de quelques dizaines de minutes de film, ressort toujours assez sympa, certains choix musicaux qui auraient pu offrir des moments de mise en scène originaux comme une transformation en zombie en mode chorégraphie sur de la musique ??? Mais non, ou encore le fait de transformer des trucs assez chauds à dissimuler en plan séquence, comme le changement de masque (il me semble ?) qui est assez cool mais on a envie d’en voir plus, par exemple sur un film de zombie ce serait très couillu d’essayer de faire évoluer plastiquement la transformation des acteurs avec une dégradation sur leur peau, leur
Le Robot sauvage (2024)
The Wild Robot
1 h 42 min. Sortie : 9 octobre 2024 (France). Animation, Aventure, Science-fiction
Long-métrage d'animation de Chris Sanders
Tomega a mis 6/10.
Annotation :
Je pensais être condamné à profondément détester tous les films Dreamworks après le naufrage Chat Potté 2, mais voici venu l’élu ! Je ne vais pas mâcher mes mots, à 2 ou 3 reprises j’ai failli écraser une larme (je pense que c’est le sevrage de salle de cinéma pendant 2 mois qui m’a fait cet effet en vérité). Car le bilan final c’est que Le robot sauvage comporte son lot de moments assez fabuleux, mais également son lot de trucs vraiment décourageants qui cassent l’ensemble… Dans le positif je note quasiment toute la première partie, dont le dynamisme et les introductions de personnage fonctionnent très bien, qui peint comme rarement dans le cinéma américain jeunesse un portrait de la nature sympa à voir : impitoyable, parfois cruelle et détestant profondément la technologie. Même si je viens de voir Ame & Yuki, j’ai trouvé le côté parentalité très bien traité, avec notamment cette super scène de départ en migration qui fait forcément un peu écho à des trucs que j’ai ressenti récemment, avec cette réplique déchirante “Est-ce que tu seras là à mon retour ? Non.” parfaitement délivré par le ton sans émotion du robot, très bien doublé par ailleurs et qui transmet une froideur qu’on voit aussi rarement dans les films jeunesse, j’ai apprécié. La réalisation est une réussite également, moins tape à l'œil que celle du Chat Potté et donc finalement plus touchante et cohérente, pas de besoin de se la jouer faussement pastel ou Wit Studio : on est souvent très proche du concept-art brut et ça a de la force. Maintenant, on n'échappe pas à des scène bien lourdingues, bien pas subtiles ou vues et revues comme le montage d’entraînement au vol qui n’a absolument rien d’intéressant. C’est drôle car ça côtoie des scènes qui sont elles hyper touchantes. Le film rétropédale aussi malheureusement sur son portrait de la nature, au profit d’un message utopique sur le vivre-ensemble, pourquoi pas pour l’humanité mais vouloir appliquer ça aux animaux, mouais, je trouve ça un peu dommage… Le robot sauvage n’a donc rien de fondamentalement incroyable, mais est un projet d’une sincérité qui était tout simplement absente du catalogue Dreamworks jusque-là (j’avoue je crache sur Dragons sans respect là, un jour peut-être je les reverrais) et garantie un bon moment pour autant pour les jeunes écoliers en famille que pour les salaryman de 60 ans fraîchement sortis du travail, qui viennent au cinéma avec leur attaché-case encore en main.
La Première folie des Monty Python (1971)
And Now for Something Completely Different
1 h 28 min. Sortie : 2 mai 1974 (France). Comédie, Sketches
Film de Ian MacNaughton et Terry Gilliam
Tomega a mis 9/10.
Annotation :
J’ai suffisamment chanté les louanges des Monty Python, maîtres monolithiques de l’humour à mes yeux. Avec dès ce premier projet une pureté créative et une richesse inventive sans limite. Les blagues sont parfaites, et inspirantes pour en faire soi-même, c’est une véritable bible créatrice léguée à la postérité. Les performances d’acteur sont parmi les plus géniales qu’ils aient pondus, en dépit de rôles féminins un peu en deçà ! Ça fait plaisir de voir autant de cartoons de GIlliam, ça manquait vraiment de Life of brian… Et niveau mise en scène le job est fait, il suffit de voir à quel point aucune transition de scène n’est négligée, encore c’est inspirant de voir de tels efforts car ça n’a quasiment jamais été refait au cinéma, à ce point-là en tout cas je n’ai jamais vu ça ailleurs. Que dire à part que c’est le devoir d’une vie de s’injecter le travail des Monty en intraveineuse, une pure leçon de création qui élève l’humour au rang d’art qu’il a toujours mérité. Merci pour les travaux !
Boulevard du crépuscule (1950)
Sunset Boulevard
1 h 50 min. Sortie : 18 avril 1951 (France). Film noir
Film de Billy Wilder
Tomega a mis 7/10.
Annotation :
Difficile de faire la fine bouche sur ce film vu la quantité de bons éléments qu’il contient. Un scénario riche et bien écrit, aux répliques qui font mouche comme “Ils sont si délicats avec les gens une fois qu’ils sont morts” (Cioran aurait pu le pondre) et à la variété thématique qui donne du grain à moudre pour tout le monde. Au niveau relationnel entre les personnages, avec un jeu de manipulation troublant et un mélodrame autour de la vieillesse assez touchant. Mais aussi au niveau du monde du cinéma, avec le choix entre intérêt financier et projet créatif, passionnel mais risqué et inconfortable. Avec déjà une critique du star-système Hollywoodien, rendant des projets comme Maxxxine encore plus obsolète au niveau de leur commentaire, si de tels messages sont maintenant vieux de 75 ans… Certaines scènes sont d’une grande force, comme celle où Norma retourne au studio de cinéma et qu’il suffit qu’on lui mette la lumière dessus pour qu’elle intéresse tout le monde, montrant l’artificialité de la célébrité et l’importance des opportunités avec efficacité. Ou encore la scène d’imitation de Charlie Chaplin vraiment sympa. J’avoue que je m’attendais à quelque chose d’un peu plus original, d’un peu moins conventionnel comme j’avais vu que c’était l’un des films préférés de Lynch, je ne sais pas pourquoi j’avais l’image d’un trip onirique un peu à la Marienbad. Mais le résultat est au final un film d’une grande prestance et d’une grande efficacité, dont le rythme n’a pas vieilli 75 ans plus tard, c’est du bon.