Films vus en Mars 2025

Annotation :

"On dirait la fin du monde."
DERNIÈRE NUIT À... ROME !

Le fils Sollima a donc décidé de se construire une filmographie "sans merde".
Ou peut-être a-t'il simplement décidé de venir combler le vide laissé par le polar coréen, aujourd'hui à l'agonie, dans un grand déplacement de la tectonique des plaques du polar mondial.

Non content d'avoir œuvré pour une Série parmi les meilleures de la dernière décennie (ZEROZEROZERO), le voilà de retour dans son pays natal, à Rome plus précisément, pour la filmer dans un cinémascope absolument sublime.
Je n'avais pas vu de plans de nuits digitales aussi somptueux, depuis les 2 chefs-d’œuvre de Michael Mann (DEUX FLICS A MIAMI et COLLATERAL).

S'il n'y avait que ça, mais le choix des lieux, des décors et cette façon de les filmer en les liant aux personnages pour en raconter autant sur eux que 3 pages de dialogues, la moiteur, la chaleur suffocante parfaitement rendue à l'image, l'urgence, l'inéluctable fin tragique qui se tisse, sur une B.O. inexorable et superbe, ponctuant un scénario formidable, économe en dialogues mais aux regards pesants... et cette troupe de comédiens, au sommet de leur talent (pour les plus vieux et excellent, pour les autres).
À ce titre, Pierfrancesco Favino livre une prestation époustouflante de bout en bout, comme l'aboutissement d'une riche carrière en pépites, qui mériterait toutes les récompenses de la profession.

ADAGIO est un immense polar noir, qui nous happe dans ses entrailles pour ne jamais nous lâcher... cousin italien de feu LITTLE ODESSA (oui, osons).
Heureusement que Netflix n'en pond qu'un tous les 10 ans des comme ça, sinon il faudrait que je m'y (ré)abonne.

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Guiraudie confirme une nouvelle fois tout le bien que je pense de lui.

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Devant la suite (inattendue dans tous les sens du terme) de CRIMINAL SQUAD, qui plus est en 2025 ; une précision primordiale dans l'analyse de cette Série BZ, il est interdit d'adopter la posture du pisse-froid à la noix, du pédant vaguement condescendant.
Non !
En 2025, quand une Série BZ, menée par un scénariste aguerri, californien de surcroît, devenu réalisateur, et tournée sur la Côte d'Azur SANS l’implication d'EuropaCorp (bonheur !) et SANS abondance de fonds verts (même pas pour les dialogues en bagnole, dingue, ça ?!), il est VRAIMENT interdit de faire la fine bouche.
Collet-Serra, Lin, Leterrier et tous les autres, c'est comme ça qu'on fait, les p'tits kékés !

Quand, en plus, un film de casse s'avère aussi direct et méticuleux que certains de ses aînés, et qu'un étranger qui filme la France, le fait aussi bien que certains de ses illustres prédécesseurs (OK, ce n'est ni le Friedkin de FRENCH CONNECTION, ni le Frankenheimer de RONIN mais, il y a match avec le Ringo Lam de RISQUE MAXIMUM et le Demme de LA VÉRITÉ SUR CHARLlIE est largement dépassé), il y a de quoi célébrer un Samedi soir, agréablement passé et 2h25 qui ont filées en un éclair.

Vivement la suite !
YAKAYO powaaaaa !!!

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Le seul défaut (enfin, disons "l'un des seuls") de CHERCHEZ HORTENSE est qu'il s'agit (encore) d'un film complaisant sur des personnages évoluant dans les hautes sphères de la grande bourgeoisie parisienne, tendance "gauche caviar" et il est vrai qu'il devient de plus en plus difficile de se passionner pour les petits tracas de ce type de personnages (que les films soient français, américains ou d'ailleurs, d'ailleurs).

À la différence qu'ici, c'est Bonitzer qui écrit, donc les dialogues sont une merveille d'orfèvrerie, et c'est Bacri qui incarne... et Scott-Thomas... et Carré... et Rich... le gratin du gratin pour incarner du gratin, logique.
Mais donc, évidemment, ça fonctionne.

Bref, on passe un bon moment devant une comédie dramatique amusante et raffinée, consciente d'elle-même, propre sur elle et bien pensante, certes, mais efficace.

C'est moins intéressant que LE TABLEAU VOLÉ (même s'il y a moins de fonds verts dégueulasses) et moins incisif que RIEN SUR ROBERT mais à tout prendre, il vaut mieux un Bonitzer ronronnant, que tous les plats micro-ondables des Nakache et Toledano.

Annotation :

Je dois être aigri... et vieux... tout sec à l'intérieur...
Mais je n'ai pas pu m'empêcher de penser qu'il serait temps que Park passe à autre chose et régénère un peu son concept usé jusqu'à la moelle.

Je n'ai pas pu m'empêcher non plus de repenser, les yeux emplis d'étoiles, à l'extraordinaire découverte que fut UN MAUVAIS PANTALON. Chef-d’œuvre parmi les chefs-d’œuvre de l'animation.
J'avais 15-16 ans.
C'était le bon temps.

C'est d'ailleurs ça qui m'a fait tenir.
Ce nouvel épisode est sympathique mais terriblement re-re-re-re-réchauffé.
Rien de neuf sous le soleil. On renfile ses vieilles pantoufles usées.
Comme ces fast-foods dont la recette est immuable et dont le goût reste identique 20 ans après qu'on y ait goûté pour la première fois mais donc... sans surprise.

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Polar coréen "à tiroirs", dans l'esprit des modèles anglo-saxons des années 1990-2000.
Ultra-classique, appliqué, très peu intéressant, trop long, mais bien filmé et surtout très bien interprété.

Éloges d'une critique française, paresseuse et partiale, iniques, imméritées voire injustifiables quand on les compare aux avis des mêmes journalistes sur tous les films que le cinéaste coréen plagie.

Il faut croire que, oui, définitivement, le cinéma du "pays du matin calme" a "la carte".

Annotation :

Une révision (à la hausse) qui aura permis de mieux définir les problèmes de cette œuvre de commande Hollywoodienne pour le fils Sollima, probablement entraîné dans l'affaire après sa collaboration fructueuse avec Taylor Sheridan sur SICARIO 2.
Mais qui blâmer ici pour le relatif échec du film ?

Tout d'abord, le matériel original, bien sûr ; du Clancy pur jus (la plaie), mal transposé en "scénario de film" par un scénariste de jeux vidéos FPS (Will Staples), puis corrigé à la hâte et mal rattrapé par Taylor Sheridan (sûrement trop occupé à gérer son bébé YELLOWSTONE).
Et puis l'habituelle machine Hollywoodienne se met en route.
Des exécutifs bas du front décident d'en faire un véhicule inclusif pour une simili-Star en vogue, qui ne sait rien jouer. Au diable la vraisemblance, c'est Michael B. Jordan qu'ils choisissent. Un univers parallèle existe, dans lequel Michelle Yeoh incarne James Bond.
Ensuite, c'est l'effet domino, il faut engager des acteurs qui ne lui feront pas trop d'ombre ; un habitué des crapules qui ne prendra pas trop de place, mais juste un gros chèque, comme d'hab' (bonjour Guy Pearce), un acteur sans carrure dans le rôle du petit con antipathique, rendant absurde l'évolution même de son personnage (bonjour Jamie Bell) etc...
Finalement, seule Jodie Turner-Smith tire son épingle du jeu grâce à ses talents d'actrice (et en plus elle est superbe).
On filme tout ça dans des décors de studio auxquels on croit à peine et on rajoute des scènes post-générique, annonçant une suite (sous forme de film ou de série, peu importe) alors que les producteurs savent très bien que cela n'arrivera certainement jamais (juste "l'attrape-geeks" par excellence, à la mode, en plus).
Emballé, c'est pesé.

Et Sollima dans tout ça ?
Il fait ce qu'il peut du mieux qu'il le peut.
Ses scènes d'action toujours très lisibles, bien montées et bien cadrées font plaisir.
La classe de sa mise en scène permet de magnifier plusieurs pages de ce scénario insipide.
Enfin, ses choix de photographie, s'avèrent le plus souvent payants malgré le cahier des charges de la production qu'on imagine ultra-contraignant.
Le cinéaste des drones et de la nuit digitale fait donc encore des merveilles ici.
C'est toujours mieux que 90% des adaptations de l’œuvre de Clancy.

Heureusement que Sollima était là...
... et qu'il est reparti chez lui.

Annotation :

Comme souvent avec Bonitzer, l'intérêt du film se situe avant tout dans ses dialogues...
"Belle femme, hein, l'italienne ? C'est fou c'qu'on fait en Italie de nos jours ?!"

Le casting, quant à lui, s'avère peu concluant.
On pourra rire des scènes opposant Arditi (qui "fait du Arditi") à Miou-Miou (qui joue toujours aussi bien la chieuse écervelée).
On pourra s'extasier devant la beauté de Caterina Murino, ou trouver que, décidément, Céline Sallette aura rarement eu les rôles qu'elle mériterait d'avoir.
Mais on pourra surtout déplorer le surjeu d'Anne Consigny, le non-jeu de Maurice Bénichou, et les habituelles limites de celui de Lambert Wilson, Valéria Bruni-Tedeschi ou Mathieu Demy.

L'histoire, quant à elle, se traîne un peu, malgré la durée extra-courte du métrage.
Comme tant d'autres avant lui, Bonitzer patauge dans la semoule récurrente et micro-ondée d'Agatha Christie...
D'ailleurs, ses livres ont-ils déjà donné de bons films ? En dehors de concepts ré-utilisés et tordus par des scénaristes malins dans des adaptations qui s'en éloignaient consciencieusement ?
Ça doit exister mais, comme pour Shakespeare, aucun titre ne me vient en tête...

Bref, donc, le scénario n'est pas intéressant, l'intrigue policière n'a absolument aucun intérêt et Bonitzer ne fait pas de merveilles.

Révision à l'identique

Annotation :

À ce compte-là, il va peut-être falloir que je revoie les films d'Eggers plusieurs fois.

Pour l'heure, disons que je n'ai pas du tout aimé le casting.
Dafoe sauve l'affaire comme souvent (dommage qu'il n'ait pas pu sauver le film de sa femme...).
Pourquoi engager Skarsgård si c'est pour le grimer afin qu'il ressemble à Mark Strong ?
C'est un détail mais il m'a turlupiné tout le film.

Dans l'ensemble, je n'attendais pas ce 'Remake-boot'.
Je n'ai jamais été sensible à cette histoire, sous quelque forme que ce soit, donc il paraît presque normal que je me sois à ce point ennuyé.

Annotation :

THE KILLER'S GAME est l'évolution naturelle du nouvel ordre établi du Cinéma d'Action de Série B, aujourd'hui aux mains des cascadeurs promus réalisateurs.
Un système poussé ici dans ces derniers retranchements, assumés, le curseur bien calé dans la connerie abyssale et la beauferie décomplexée.

Perry (après son peu fameux DAY SHIFT) revient donc mettre en image un script (une idée plutôt) de l'immense (je blague) Randy Ravich (INTRUSION ?!?!) et livre une sorte de petit Larousse illustré du Cinéma d'Action des plateformes de streaming Vidéo à la demande post-Covid : fonds verts gerbants, B.O. 'mashup' repiquée à droite à gauche et surtout à Tarantino, citations incessantes aux jeux vidéos et au cinéma de Michael Bay et Guy Ritchie, gore numérique, etc, façon porno gonzo (= plus répétitif, tu meurs).

Cependant, grâce à quelques seconds rôles truculents, comme l'excellent Ben Kingsley, qui cachetonne toujours dans les films les plus improbables mais dont chaque apparition vaut son pesant de cacahuètes (comme Pleasance et d'autres avant lui) et grâce, surtout, au triumvirat imparable : Marko Zaror ♡ + Scott Adkins ♡ + Daniel Bernhardt ♡, il m'est impossible d'être trop virulent à l'encontre de cette Série BZ, sinon comment pourrais-je continuer à me regarder dans une glace ???

Annotation :

Parabole paresseuse aux personnages très mal écrits (rien que les soi-disant "robots"... mein gott), enchaînant les décisions stupides, COMPANION empile clichés, situations attendues et rebondissements réchauffés comme un robot programmé sur pilote automatique.
Ça pourrait être une bonne idée de mise en abyme mais pas vraiment, tant c'est mal foutu et mal pensé.
Les possibilités scénaristiques du pitch étaient infinies, Hancock n'en fait rien. Tragique.

On ne sauvera pas même les acteurs puisqu'ils sont soit transparents, soit excessifs.
Sophie Thatcher surjoue la moindre émotion, avec cette diction typique des acteurs / actrices de séries télé' qui en font des caisses et qui articulent la moindre syllabe pour se donner une contenance, soulignant la moindre nuance, la moindre émotion... comme des robots.

Non, vraiment, il n'y a pas grand chose à sauver.
Si ce n'est, à la limite, le climax, "grosseuh" parabole de la violence conjugale, dénonciation tout sauf finaude de la mécanique de domination machiste et de la masculinité toxique, avec sa caricature de l'"incel" du 21° siècle, ce zéro si con au regard si mou.
Finalement, c'est dans cet excès grotesque (navrant même, tant on l'a vu venir à 200 kilomètres) que la Série Z s'assume, s'amuse même, semble-t-il, en parvenant presque à s'avérer plus honnête et nécessaire, qu'un film tout entier comme IT ENDS WITH US, dont c'était pourtant la profession de foi au départ.

Mais c'est vraiment pour chercher quelque chose à sauver, car tout cela reste bien timoré, puritain et tiédasse.
On imagine ce qu'auraient pu en faire les scénaristes de petites Séries comme TALES FROM THE CRYPT, ou BLACK MIRROR, ou mieux encore, une Diablo Cody (rêvons un peu), qui aurait mixé son JENNIFER'S BODY avec MORGANE, épaulée par Max Landis à la tâche.

Annotation :

L'infamie.