Folie Douce

Annotation :

Plutôt connu - en tout cas à son époque ! - pour ses récits réalistes et psychologiques inspirés de la littérature française, de Balzac à Maupassant, Bennett prouve avec ce cocasse « Enterré vivant » qu’il maîtrisait également à la perfection l’humour anglais, absurde, ironique et charmant. Il faut dire que son idée de départ offre des possibilités infinies qu’il ne se privera pas d’exploiter de bout en bout, puisqu’on y suit l’illustre peintre Priam Farll - un dandy tellement timide que rares sont ceux qui le connaissent en chair et en os à Londres - après qu’il a décidé sur un coup de tête de prendre l’identité de son valet de pied mort sans crier gare. Voilà donc notre olibrius bien décidé à repartir de zéro, et laissant malgré lui feu son coquin de domestique être enterré en grandes pompes à Westminster Abbaye. Les situations inextricables s’enchainent alors pour notre pauvre peintre redevenu citoyen lambda, situations racontées avec une distanciation et une fantaisie réellement délectables. Et très discrètement derrière la fable, apparait évidemment la question primordiale : jusqu’à quel point peut-on changer de façon volontaire, que reste-t-il de nous quand il n’en reste rien de visible aux yeux des autres.