Frénésie littéraire - 2022
Après une année 2021 assez pauvre, j'ai décidé de me remettre sérieusement à la lecture.
Couverture :
Natalia Gontcharova - Le cycliste
19 livres
créée il y a presque 3 ans · modifiée il y a presque 2 ansAilleurs (1948)
Sortie : 1948 (France). Poésie
livre de Henri Michaux
Reminiscences a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
(Décembre)
Dernier livre d'une année, encore une fois, pauvre en lectures.
Michaux nous fait voyager dans des contrées imaginaire où le fantastique et l'humour se mélangent pour notre plus grand plaisir.
Ce recueil m'a plusieurs fait pouffer de rire et transporté vers un ailleurs dont j'avais besoin.
Lettres à la fiancée
Sortie : 15 avril 1991 (France). Correspondance
livre de Fernando Pessoa
Reminiscences a mis 6/10.
Annotation :
(Novembre)
"Toutes les lettres d'amour sont ridicules", mais celles de Pessoa le sont encore plus.
Néanmoins, ces lettres permettent d'appréhender Pessoa sous une autre facette. Fernando apparaît enfantin et gai, voire fou, bien loin du personnage triste du Livre de l'intranquilité.
Glenn Gould
Sortie : avril 2021 (France). Musique
livre de Elie During et Alain Bublex
Reminiscences a mis 7/10.
Annotation :
(Novembre)
Sympathique ballade illustrée et en musique.
Cette fiction nous permet de suivre Glenn Gould et d'en apprendre un peu plus sur sa vie et sur son art.
Je suis d'ailleurs (1961)
The Outsider
Sortie : février 1961. Recueil de nouvelles, Fantastique
livre de H. P. Lovecraft
Reminiscences a mis 8/10.
Annotation :
(Novembre)
Que fait la police ? (2022)
et comment s'en passer
Sortie : 9 septembre 2022. Essai
livre de Paul Rocher
Reminiscences a mis 8/10.
Annotation :
(Octobre)
Extension du domaine de la lutte (1994)
Sortie : 1994 (France). Roman
livre de Michel Houellebecq
Reminiscences a mis 6/10.
Annotation :
(Septembre)
Acheté pour moins de 1.5€ soit 4 fois moins chère qu'une pinte de blonde à Paris. Tout comme une pinte c’est pas terrible mais on rigole bien.
L'Atomisation de l'homme par la terreur (1946)
Sortie : 8 septembre 2022 (France). Essai
livre de Leo Löwenthal
Reminiscences a mis 7/10.
Annotation :
Löwenthal, par ce très court texte, met en avant la présence de la terreur fasciste au sein de la civilisation moderne. Cette terreur désintègre autant la structure sociale que l’individualité en profitant du progrès technologique et de la production de masse. Perdus, les hommes acceptent sans sourcilles certaines idéologies contribuant à la montée de la terreur.
Pour Löwenthal, seuls les efforts de la raison permettront de résister à cette terreur.
« Sous l’influence de la production de masse, les gens ont appris à vivre selon des schémas, non seulement matériels mais aussi spirituels. Ils tendent à accepter sans réserve des systèmes entiers d’opinions et d’attitudes, comme si on leur imposait la vente conjointe d’idéologies. »
La version anglaise : https://www.commentary.org/articles/leo-lowenthal/the-crisis-of-the-individual-ii-terrors-atomization-of-man/
Booba
Poésie, musique et philosophie
Sortie : 28 janvier 2015 (France). Essai
livre de Alexandre Chirat
Reminiscences a mis 7/10.
Annotation :
(Septembre)
Un essai très universitaire où Alexandre Chirat met en avant Booba comme un poète inspiré par Nietzsche et Artaud. L'idée peut paraître fumeuse, mais l'auteur défend bien sa thèse. Une deuxième et une troisième partie se focalisent sur la musique et la philosophie de la musique. À travers notamment la pensée de Jankélévitch et de Spinoza, l'auteur cherche à montrer le lien entre la poésie et la musique, ainsi que la source de la "bonne" musique.
Le Capitalisme de la séduction (1981)
Critique de la social-démocratie libertaire
Sortie : 2006 (France). Essai, Culture & société
livre de Michel Clouscard
Reminiscences a mis 6/10.
Annotation :
(Septembre)
Clouscard propose une critique du capitalisme à partir du façonnement des subjectivités par la social-démocratie. Une série de signes et d’usages sont révélateurs de cette dynamique. Que ce soit la musique, et notamment sa rythmique, ou bien la mode vestimentaire et la possession d’objets, Clouscard y découvre ce façonnage des subjectivités. Il y analyse aussi la logique du mondain, c’est-à-dire comment des pratiques mondaines se diffusent dans le corps de la société.
Le style d’écriture assez particulier de Clouscard ainsi que son jargonnage n’aident pas vraiment à apprécier cet essai. C’est parfois très compliqué à lire, et je me suis très souvent ennuyé (ce qui m’arrive rarement lorsque je lis un essai). Clouscard semble parfois être à côté de la plaque sur certains points, mais cela reste assez jouissif à lire.
Le Banquier anarchiste (1922)
O Banqueiro Anarquista
Sortie : 1922 (Portugal). Roman
livre de Fernando Pessoa
Reminiscences a mis 6/10.
Annotation :
(Août)
Pessoa est sans aucun doute meilleur poète que romancier et plus encore lorsqu'il ne traite pas de politique. Certes, on ne pouvait pas s'attendre à autre chose qu'à une critique de l'anarchisme. Une critique très intelligente, car reposant sur une logique imparable, mais aussi décevante.
La chose qui m'a le plus dérangé lors de cette lecture est l'apparente gratuité de l'attaque. Pessoa tourne en ridicule l'anarchisme sans fournir d'explications. Je me doute que les événements politiques des années 20 au Portugal sont pour beaucoup.
Un singulier regard (1920)
Sortie : avril 2007 (France). Aphorismes & pensées, Journal & carnet
livre de Fernando Pessoa
Reminiscences a mis 8/10.
Annotation :
(Août)
Sûrement la meilleure introduction à l'œuvre de Pessoa. Ce recueil nous offre un portrait à la fois psychologique et artistique de Pessoa.
On y découvre les premiers hétéronymes, sa vision du Portugal, des extraits des communications médiumniques, des lettres à sa mère, ou encore l'annonce de sa mort à l'un de ses anciens camarades de Durban.
" « C'est la vie, mais je ne suis pas d'accord. »
Cette phrase quand je l'évoque, je voudrais seulement la gloire de l'avoir inventée. Les blasphémateurs de tous bords se retrouvent appauvris depuis que cette phrase a été prononcée. Elle est l'expression classique et pure de ce dont ils ne sont que les romantiques et les saltimbanques."
Manifeste conspirationniste (2022)
Sortie : 21 janvier 2022. Essai
livre de Anonyme
Reminiscences a mis 4/10.
Annotation :
(Juillet)
Partant du principe que le Covid est un virus créé dans un but de gestion insidieuse de la population mondiale, ce manifeste tente de justifier cette idée par tout et n'importe quoi.
Malgré une distinction entre complot et conspiration, les auteurs semblent verser dans une théorie du complot reprenant les éléments classiques des mouvances complotistes : le Grand Reset de Klaus Schwab, le faible taux de létalité du Covid-19, des citations non sourcées (ou bien de fausses citations !) etc.
Néanmoins, les dernières pages se focalisant sur la question bio-politique sont intéressantes. Il est d'ailleurs troublant à quel point le style se rapproche de Foucault (notamment sur la partie de l'histoire de la biomédécine, des liens avec BlackRock etc.).
Hormis le contenu plutôt médiocre de cet essai, il faut aussi noter la mauvaise qualité du livre. Les pages de mon exemplaire se décollent du dos...
Retour à Reims (2009)
Sortie : septembre 2009. Essai
livre de Didier Eribon
Reminiscences a mis 7/10.
Annotation :
(Juin)
Avant de lire Retour à Reims, ne connaissais rien de la vie d'Eribon, hormis son intérêt pour Foucault. J'ai été assez surpris par son parcours de vie.
À travers cet essai, il nous relate son enfance, sa famille, sa découverte du monde intellectuel, mais aussi de son homosexualité. Or, rapidement un décalage s'est créé entre moi et Eribon. Pourtant il y a des rapprochements. Et ceci m'a d'ailleurs dérangé. Je m'y retrouve un peu dans son comportement exécrable avec sa famille, dans son accès aux études supérieures, etc. Mais ses choix sont toujours extrêmes, comme si cela était voulu afin de ne pas nous renvoyer notre horrible reflet.
Justifier ses actions par de la sociologie n'effacera sûrement pas les regrets. Eribon semble alors partagé entre la réussite de sa carrière universitaire et ses regrets.
Rester barbare (2022)
Sortie : 18 mars 2022. Essai, Culture & société
livre de Louisa Yousfi
Reminiscences a mis 4/10.
Annotation :
(Mai)
Louisa Yousfi propose la figure du barbare comme identité résistante à l'Empire et notamment la France perçue dans sa dimension colonisatrice. Le barbare serait une figure éthique, politique et esthétique, une identité où le feu de la révolte continue de brûler. Or, à vouloir trouver des illustrations contemporaines de cette figure, Youfsi en arrive à des absurdités. Booba utilise seulement l'esthétique du barbare. La position politique de Booba se situe avant tout vers un libertarianisme à l'américaine. Quel est l'intérêt de cette posture esthétique si ce n'est vendre des disques ? PNL en fait de même.
L'exemple de Medhi Meklat est scabreux. Il n'est pas possible de se réjouir de la révolte qui anime Marcelin Deschamps, sauf si on milite au PIR (Je vois que Bouteldja est dans les remerciements, peut-être que finalement ce raisonnement s'explique par ça).
De plus, qu'en est-il du communautarisme ? Qu'en est-il du racisme entre barbares ? Qu'en est-il de l'homophobie ? Qu'en est-il de l'antisémitisme ? Pouvons-nous expliquer la violence et la bêtise de certains par ce feu de révolte ? Qu'en est-il de l'oubli des minorités autres que "les noirs et les arabes" ? etc.
La Tentation de saint Antoine (1874)
Sortie : 1874 (France). Roman
livre de Gustave Flaubert
Reminiscences a mis 8/10.
Annotation :
(Mars)
J’ai été époustouflé par ce roman. La beauté des scènes est tellement fantastique qu’on rêverait d’avoir un film. Imaginez une version par Cecil B. DeMille ou Griffith, ça laisse rêveur.
Flaubert nous fait vivre les tourments de Saint Antoine, les scènes s’enchaînent rapidement et nous plongent dans un délire démoniaque. La multiplication des noms nous perd parfois, le manque de culture religieuse aussi, mais le cauchemar nous envoûte.
Dieux orientaux, animaux fantastiques, pêcheurs, hérétiques, Flaubert nous souhaite la bienvenue en enfer !
Jérôme Lindon (2001)
Sortie : 2001 (France). Récit
livre de Jean Echenoz
Reminiscences a mis 7/10.
Annotation :
(Mars)
Petit livre sur la relation entre Jérôme Lindon et Jean Echenoz. Il est fascinant de voir l’emprise que peut avoir un grand éditeur sur un auteur. Les relations amicales et professionnelles s’entremêlent, Lindon devient le père d’Echenoz… jusqu’à lui soumettre un mauvais manuscrit.
Durant ces soixante pages, on se laisse rêver à être un écrivain à succès chez Minuit ou alors un grand éditeur parisien.
"J'ai écrit un roman, c'est le premier, je ne sais pas si j'en écrirai d'autres. Tout ce que je sais, c'est que j'en ai écrit un et que si je pouvais trouver un éditeur, ce serait bien. Si cet éditeur pouvait être Jérôme Lindon, ce serait bien sûr encore mieux mais ne rêvons pas. Maison trop sérieuse, trop austère et rigoureuse, essence de la vertu littéraire, trop bien pour moi, même pas la peine d'essayer."
My Body (2021)
Sortie : 9 novembre 2021 (États-Unis). Essai, Version originale
livre de Emily Ratajkowski
Reminiscences a mis 7/10.
Annotation :
(Février)
Ratajkowski nous fait découvrir les envers du monde du mannequinat. Des agressions sexuelles aux agents véreux en passant par la peur de son propre corps, Emrata avoue ses faiblesses. Les textes m’ont assez surpris pour l’image que j’avais du personnage (oui, l’image de la meuf qui saute seins nus dans Blurred Lines). Mais plus que tout, c’est l’attitude des hommes qui m’a choqué et fait me sentir mal. Emily a les mots justes et n’hésite pas à dénoncer.
Éloge d'une soupçonnée
Sortie : mai 1988 (France). Poésie
livre de René Char
Reminiscences a mis 4/10.
Annotation :
(Février)
J’ai été très peu touché par ce recueil de poésies. Le rapprochement avec Heidegger est parfois saisissant, notamment dans les thèmes. Néanmoins, j’ai trouvé l’ensemble des textes peu intéressants. Peut-être m’aurait-il fallu des éléments de contextes ?
Qui pense abstrait ? (1807)
Wer denkt abstract ?
Sortie : 18 mai 2007 (France). Essai, Philosophie
livre de G. W. F. Hegel
Reminiscences a mis 7/10.
Annotation :
(Janvier)
Le problème n'est alors pas de savoir qui pense abstrait, mais de savoir penser concret. Or, hormis le philosophe (et encore) on comprend que le commun des mortels n'arrivera jamais à ce mode de pensées.