Frénésie littéraire - 2024

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(Novembre)

La quatrième de couverture présentait un roman intéressant : l'exploitation personnelle du "capital rose" afin de vivre dans notre société ultralibérale et capitaliste. Face à l'impossibilité pour certains de vivre correctement, le métier d'escorte, les plateformes MYM ou OF permettraient d'exploiter notre capital rose c'est-à-dire notre possibilité de tirer de l'argent de nos charmes et de nos relations sexuelles.

Néanmoins, j'ai eu cette désagréable sensation que l'auteur n'avait pas assez travaillé son texte ou que celui-ci a été rapidement écrit. Les éléments s'enchaînent sans véritable impact sur le roman. La fin est très décevante. C'est vraiment dommage car cela aurait pu être un bon roman.

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(Novembre)

J'ai trouvé Fin de partie dans une boîte à livres. La boîte de mon quartier regorge parfois de pépites, un grand lecteur doit se cacher parmi mon voisinage.

Et à nouveau, je n'ai rien senti en lisant du Beckett. Ma lecture d'En attendant Godot avait été pénible. Je l'ai donc relu en pensant que j'étais passé à côté, mais absolument pas.
Fin de partie confirme mon sentiment, Beckett m'ennuie. Je dois tout de même admettre avoir ri quelques fois.

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(Octobre)

Courte enquête sur le mystérieux mariage entre Jean Seberg et Romain Gary.
Arian Chemin nous emmène sur l'île de beauté à la rencontre des derniers témoins.

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(Octobre) - Relecture

"Sa parole de nouveau est suspendue dans le vide - et elle y tombe enfin, elle se détache de lui, il la coupe. Elle est sur la dalle. Il bégaie encore quelques mots, où certains croient reconnaître le verset de l'Ecclésiaste où il est question de paroles et de vent. C'est fini."

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(Octobre)

Quand je lis un pitch comme celui-ci « Des femmes qui pour se venger des violences et agressions sexuelles font exploser des phallus grâce à un mystérieux pouvoir », je ne peux qu’être conquis d’avance. Mais quelle fut ma déception !

Le style est plat, les personnages sans intérêt, on lit (consomme ?) le ce livre seulement pour l’histoire, mais je ne m’attendais pas à grand-chose de ce côté-là si ce n’est une certaine médiocrité contemporaine dont Chloé Delaume semble fidèle.

Là où je suis déçu, c’est dans ce que fait l’autrice de son livre. En voulant être trop sérieuse, elle rate le côté burlesque de son récit. Car quoi de plus jouissif que des femmes qui font exploser des phallus par dizaines ? Certes cette séquence est bien présente, mais elle arrive tardivement et d’une façon éludée. Puis, pourquoi citer des lieux communs du féminisme (teintée de punk) en permanence ? Le violet, Despentes, Renée Vivien, la synthwave, Sexy Sushi (l’electroclash lesbien ?? quid de la house gay ?), etc.
Je ne parlerai pas de la longue séquence d’analyse d’une série sur Antenne 2 qui mériterait un long développement.

Une grande déception donc. Au vu du nombre de ventes, j’imagine que ce type de littérature plaît à un certain public, sûrement pas à moi.

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(Octobre)

Zarca raconte (en romançant ?) sa vie. Entre la drogue, le sexe, les amis et les faux-frères, il tente de survivre dans le Paname Underground.
La lecture est sympathique. Néanmoins, l'usage constant du verlan et de l'argot ralentit la lecture et semble parfois superficielle. Mes dizaines d'années à écouter du rap m'ont été très utiles !

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(Septembre)

De Frédéric Gros je ne connaissais que ses travaux sur Foucault et notamment sa biographie parue dans la collection « Que sais-je ? ».

L’auteur nous emmène à la découverte de la première histoire, la première histoire chrétienne, celle de la martyre Théoklïa. Jeune aristocrate anatolienne rejetant les codes et son mariage, Théoklïa voit dans les paroles de Paul de Tarse un appel divin. Sa rébellion envers son promis, son culte de la virginité, mais aussi l’importance qu’elle prendra, les troubles qu’elle créera, lui voudront la mort.

Ce roman historique, Frédéric Gros insiste sur ses sources dans la postface, nous plonge dans le christianisme primitif au travers du cheminement de Paul et Barnabé en Anatolie et de la tragique vie de Théoklïa. Néanmoins, si l’histoire est prenante le style souffre d’un manque d’un quelque chose rendant la lecture assez plate ; c’est sans doute le piège du roman historique.

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(Septembre)

Il ne fait aucun doute que Véronique Olmi croit sincèrement en la cause qu’elle défend dans ce livre, ici le traitement des enfants en France et en Ukraine. Orphelins laissés à l’abandon, enfants placés en foyer, enfants enlevés comme butin de guerre, tout le monde est d’accord pour dire que les enfants souffrent. Une génération de femmes et d’hommes traumatisés verra le jour. Ben, héros christique de ce livre, tentera par tous les moyens de sauver son frère placé en foyer et des enfants ukrainiens lorsqu’il découvrira l’enfer de la guerre en Ukraine. Mais pourquoi ce pathos permanent ? Serait-ce cette « plume vibrante et pudique » que parle la quatrième de couverture ? Je soupçonne notre autrice de viser un certain lectorat dont je ne fais pas partie.

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(Août)

Dans la continuité de ma découverte de Georges Feydeau. Je ne me suis pas tordu de rire, mais la lecture fut sympathique.

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(Août)

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(Août)

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(Août)

Roman sympathique de Camille Yolaine, influenceuse mode, ayant pour sujet les influenceurs et la fascination qu'ils et elles provoquent.
Ce n'est certainement pas un grand livre, mais la plume de Camille Yolaine est élégante et l'histoire assez intéressante pour ne pas m'avoir décroché. Un second roman de cette autrice serait le bienvenu.

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(Août)

Petite perle de la rentrée littéraire qui m'a assez surpris.
Ruben Barrouk, dont c'est son premier roman, délivre un superbe texte sur les thèmes du retour, de l'exode et de la tradition.

Le narrateur et sa mère retrouve sa grand-mère dans le quartier du Guéliz à Marrakech. Mais un bruit, seulement entendu par la grand-mère, perturbe ce séjour. D'où vient-il ? comment s'en débarrasser ? que veut dire ce bruit ? Nous voilà plonger dans une partie oubliée de l'histoire du Maroc et de Marrakech.

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(Août)

Livre trouvé dans une poubelle qui partait pour le pilon.
A l'image de son auteur : médiocre.

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(Juillet)

Mon premier Nothomb, peut-être le dernier.
Récit très court racontant son dernier voyage (fictif ?) au Japon. En retournant sur les traces de sa première vie, Nothomb nous livre un court texte parfois drôle, mais manquant surtout d'intérêt.

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(Juillet)

Philippe Colin a signé le best-seller de l'été avec ce roman historique retraçant l'Occupation au travers des yeux de Frank Meier, alors barman du Ritz.
Je me suis surpris à être capté par l'histoire où petits et grands personnages historiques se côtoient. Ce roman n'est pas un chef-d'œuvre, le style n'est pas grandiose, mais il est terriblement efficace.

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(Juin)

Dernier roman de Joy Sorman paru en ce début d'année.
Au travers de son personnage Bart, l'autrice nous délivre un témoignage, s'apparentant à une enquête, sur le fonctionnement de la justice en France.
Bart, ce personnage invisible, celui qui préférait ne pas, seul témoin des maux de la justice.

Joy Sorman trouve les mots pour décrire ce qui ressemble aujourd'hui à une gestion des flux et parfois à un tour de magie : la justice.

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(Juin)

Une immersion d'une semaine dans la plus grande gare d'Europe. Joy Sorman observe et converse avec les professionnels travaillant dans la gare afin de livrer un court récit proche de l'enquête de terrain, et qui s'avère parfois très amusant. Qui aurait cru que la Gare du Nord pouvait être si intéressante ?

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(Juin)

En 2010, Joy Sorman a mené une enquête de terrain sur les logements insalubres de la capitale. En rencontrant les habitants de ces logements souvent invisibles Sorman met en évidence ces lieux et personnes oubliées. Cinq ans plus tard, notre autrice revient sur les traces de ces immeubles à la recherche de leurs occupants.

Derrière ce texte transparaît la transformation urbaine de Paris
L'atmosphère qui se dégage de ce court document semble émaner d'un Paris qui n'existe plus, seules les traces numériques y subsistent.

A défaut de photographies, Google Maps est la dernière trace de ces lieux disparus, inhabitables.

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(Juin)

Superbe adaptation libre de La flûte enchantée. Le travail d'illustration de Clément Cogitore est superbe.
Sûrement l'un de mes préférés de la collection Supersoniques !

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(Juin)

Ecrire des horreurs, oui ! mais avec style !

"Je me disais : puisque le style est la valeur, je vais crever la valeur en lui faisant dire ce qui ne se dit pas." L'outrage aux mots.

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(Mai)

Parfois lorsqu'un livre ne résonne pas en nous il est bien difficile de l'apprécier.
L'écriture nerveuse de la première partie m'a tout de même captivé; les personnages un peu moins.
Néanmoins, la seconde partie trop longue, le style durassien tournant à la caricature, l'insertion d'informations de type Wikipedia, m'ont fortement déplu.

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(Mai)

Murray "Ouais, franchement ça fait chier je peux plus fumer dans les transports. En plus, la fête de la musique c'est chiant. C'est la faute des gauchos, on peut plus rien faire, on peut plus rien dire. Tiens, je vais écrire un livre là-dessus et y faire découler un raisonnement sur le bien et son hypocrisie et le consensus face à l'exception"

Ma déception est grande. Mais est-ce étonnant venant de la part d'un auteur maintes fois cités par Bastié et les droitards lisant Le Figaro ?

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(Mai)

Jeanne, chercheuse à l'université, se rend dans les Carpates avec Boris, son compagnon. Elle souhaite finaliser sa thèse portant sur les vieux-croyants dans les Carpates orientales. Découvrant une communauté matriarcale dans les monts Rodna, leur voyage ne va pas se passer comme prévu.

L'histoire nous tient en haleine. La succession de courts chapitres nous incite à lire.
Néanmoins, hormis l'ambiance de film d'horreur, ce roman est peu intéressant.
L'histoire qui se voulait légèrement féministe devient rapidement une critique de la société matriarcale. Ce roman manque de subtilité.

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(Mai)

Laisser une éditorialiste disserter sur l’amour donne ce genre de livre : un essai d’opinions. En défendant la cause de l’amour, Noémie Halioua trouve son créneau. Sous couvert de défendre ce magnifique sentiment, Halioua pourfend à cœur joie du « néo-féministe », du woke, du gaucho, etc. Or, à vouloir critiquer les « staliniennes à jupons » on s’interrogerait sur la motivation profonde de notre auteure à défendre l’amour.

Néanmoins, comme l’une de ses consœurs du Figaro, Noémie Halioua peut avoir des pensées intéressantes, méritantes d’être développées. Le problème étant qu’elle ne s’en rend pas compte (ex. lien entre rejet de l’amour par une certaine partie des femmes et le développement personnel).

En bref, un bel exemple de panique morale et un livre à l’image d’un éditorialiste du Figaro. On lira donc des analyses très fines (non) sur Disney, Barbie etc. Il faut tout de même que j’avoue avoir trouvé son style d’écriture assez marrant.

Il est bien beau de vouloir défendre l’amour, encore faut-il pouvoir intellectuellement le faire.

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(Mai)

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(Avril)

Parfois on peut être perdu dans ses convictions politiques, L'Établi nous remet les idées en place.

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(Avril)

J'avais un mauvais souvenir de ma lecture de Gilles ainsi que de l'adaptation de Feu Follet par Louis Malle. Je me souvenais surtout de l'ennui, mon ennui face aux personnages de Gilles et d'Alain déambulant dans les rues de Paris, se laissant porter par la vie au gré des circonstances.

Or, mon ennui était avant tout motivé par l'ennui même de Gilles et d'Alain. Mais que serait un dandy sans ennui ? L'ennui est sûrement un élément clef de la littérature de Drieu la Rochelle.

Cependant, cette fois-ci je ne me suis pas ennuyé. Alain semble plus vivant au travers de ces pages, ce qui est curieux étant donné que celles-ci sont un prétexte à repousser son suicide.

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(Avril)

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(Mars)