Halloweek 2021 - Le rattrapage des classiques du cinéma d'horreur

Annotation :

Je n'avais jamais vu ce film devenu un classique récent du cinéma d'horreur dit "found footage", qui a participé à la vague de cinéma de genre espagnol de ces dernières années. Ce qui marque surtout, c'est son rythme effréné; le film ne dure qu'1h15, mais il n'arrête jamais. Son excellente utilisation de l'intégration de la caméra dans la narration fait qu'on arrive toujours à y croire, les acteurs sont tous supers, il y a plein d'idées de mises en scène toutes bêtes mais qui marchent vraiment sur moi. On peut éventuellement lui reprocher un côté un peu "jeu vidéo" et un scénario assez prévisible finalement, mais cela reste particulièrement efficace!

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C'est la première fois que je voyais un Bava, je ne savais pas trop où j'allais. Historiquement, c'est assez intéressant, car on sent qu'il y a là tout un côté "proto-slasher" qu'on retrouvera quelques années après dans les classiques qui feront les années 80, à commencer par Vendredi 13, qui a été a priori influé par ce film (et je veux bien le croire). Plastiquement assez beau, c'est nettement moins le cas du découpage et du montage, parfois un peu brouillon. Il y a un peu trop de personnages pour son propre bien et l'histoire s'emmêle parfois les pieds dans son propre cheminement.
Néanmoins, c'est un film à voir, ne serait-ce que parce qu'il propose quelques scènes de massacre assez bien foutues.

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Film présenté comme culte par pas mal de personnes, je peux aisément comprendre pourquoi. L'analogie de l'opposition entre un vieux monde chrétien aux carcans oppressants (représenté par le protagoniste principal) et une jeunesse qui veut s'ouvrir à la nature et aux plaisirs de la chair n'est pas d'une grande subtilité, mais c'est sacrément efficace, pour la simple et bonne raison qu'on croit assez facilement à cette communauté païenne aux moeurs étranges, grâce à un sens du détail assez poussé. On n'hésite pas à montrer les rituels et les coutumes associés à cette culture, on chante régulièrement des airs folkloriques entêtants, c'est une culture très vivante. Après, même s'il est vendu comme un film d'horreur, il n'y a pas une scène vraiment effrayante, mais il a beaucoup inspiré les tenants de la "folk horror".

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Je reste un peu mitigé sur ce film. S'il y a des thèmes sous-jacents qui mériteraient une réflexion approfondie (le traitement des médias et le rapport à l'image, le questionnement sur la place de l'être humain et de la civilisation) et des scènes assez impressionnantes (notamment le dernier quart d'heure), le rythme lent, les réactions parfois étranges des personnages alliés à des effets spéciaux qui ont mal vieilli rendent certains passages au mieux amusants, au pire un peu ridicules. Néanmoins, je pense qu'il y a suffisamment de matière pour en faire un objet filmique passionnant)

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Je me suis toujours tenu un peu éloigné de ce film, sûrement impressionné par la réputation de film tordu et violent qu'il avait, mais non seulement cette réputation est largement usurpée, mais du coup je suis passé aussi longtemps à côté de ce vrai super bon film, avec une DA franchement incroyable, des effets visuels qui n'ont pas franchement vieilli et restent impressionnants et une très bonne histoire dans un univers attirant.
La seule chose qui a failli me faire sortir du film, c'est l'atroce choucroute de la mère qui prouve qu'en matière de bon goût, les années 80 c'est pas réussi pour tout.

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On reconnaît fortement la patte Spielberg derrière ce film qu'il n'a pourtant jamais réalisé (on appelerait ça aujourd'hui la "patte Amblin"). Ce film d'horreur est assez paradoxal car il n'est jamais réellement effrayant tout en montrant des effets qui sont encore très efficaces 40 ans après ; traversé par une sorte de bienveillance permanente, c'est littéralement un film qui peut être une bonne porte d'entrée pour des ados qui voudraient découvrir ce type de cinéma.
Le film n'a jamais de ventre mou, il est parsemé de scènes marquantes, de bonnes idées de mise en scène, de personnages attachants, bref, un très bon film qui ne vieillit quasiment pas (même s'il baigne forcément dans son jus des années 80).