Images mouvementées 2019

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1er janvier, à la maison

Qu'est-ce que c'est beau le cinéma de Satoshi Kon quand même...

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2 janvier, à la maison (déjà vu, +1)

"Je suis heureux seulement en mer pendant le trajet entre une île que je viens de quitter et celle que je vais rejoindre."

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3 janvier, à la maison

Souvenir d'un cours de sciences sociales au lycée pendant lequel la prof dépressive nous avait montré des extraits et, devant l'indifférence de la classe, traité de sauvageons.

Truffaut réalise un film en costume sans avoir l'air d'y toucher, ce qui vraisemblablement l'intéresse est moins l'époque que l'éducation du jeune Victor.
Par le biais des exercices de logique imposés par son précepteur, l'enfant est placé dans le temps présent de la réflexion et de l'apprentissage. Truffaut place dans sa mise en scène un grande confiance dans les gestes et les actions concrètes, au point que les scènes prennent des tournures bressoniennes. Les accolades et les larmes, filmées avec toute la pudeur du monde, n'en sont que renforcées.
La marque du jeune réalisateur n'est cependant pas en retrait. Elle s'exprime selon moi par la mise en scène constante d'un désir simple, une situation d'écolier, l'attente du jeu après la classe. Les larges fenêtres de l'arrière-plan, toujours ouvertes sur le monde, traduisent l'envie d'ailleurs de Victor, une émotion centripète qui arrive à courber un récit centrifuge, concentré sur les étapes de l'éducation de l'enfant.
C'est aussi dans cet écart entre raison et liberté que Truffaut, bien que cela ne semble pas être son objectif, renoue avec l'ambiance si délicieuse des romans du XIXe siècle, de Austen à Balzac.

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5 janvier, le Majestic

Ça commence comme un Philippe Garrel, puis en fait non c'est une enquête policière, puis en fait non c'est une comédie, puis en fait non c'est un drame fiévreux et profond.
Comment accorder du sérieux à ces histoires de coucheries quand on a vu dix minutes avant les acteurs jouer des caricatures névrosées d'eux-mêmes ?
Et la mise en scène... à part quelques plans sur les visages c'est franchement maladroit, et pas dans le bon sens.

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6 janvier, chez Rondoudou

Un bon moyen de s'amuser c'est de changer de langue à chaque "game over".
Sinon c'est un film vain et hypocrite, qui annule tout seul ses propres tentatives de réflexion.

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7 janvier, chez Roro la championne (déjà vu, +1)

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8 janvier, le Majestic

C'était pas très bien...
Je m'attendais à un slice of life, mais Hosoda s'est emberlificoté dans une histoire de fantastique complexe et ayant finalement peu d'intérêt. Pourquoi aller chercher si loin quand on veut raconter quelque chose d'aussi simple que la vie de famille ?

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9 janvier, le Majestic

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11 janvier, chez le héros du quotidien

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12 janvier, chez le héros du quotidien

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13 janvier, chez Rondoudou (déjà vu, +2)

Tout le film dans la première scène, tellement beau putain.

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13 janvier, chez le héros du quotidien

La rétrospective Poiré se poursuit, et voilà le premier qui m'ennuie de bout en bout. Au niveau du montage ça ressemble cette fois-ci à un vrai film, mais du point de vue de la comédie c'est l'encéphalogramme plat : tout le monde en fait des caisses, rien ne fonctionne. Il se passe enfin quelque chose quand on brise le quatrième mur. Pas de bol : c'est la dernière scène.

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14 janvier, le Fresnoy

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15 janvier, dans mon clapier

Sensation d'être pris en otage par Tati. Effectivement le film est très bien, mais il rêve à la place du spectateur, il s'émerveille de sa propre perfection technique et de sa fine réflexion sur la modernité. Il impose en quelque à son public d'aimer ce petit monde féérique, et cette impression d'obligation est parfaitement agaçante.
Et puis franchement zzZzzzZz

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16 janvier, UGC Lille

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16 janvier, chez le héros du quotidien

Heureusement que Rohmer et Rouch sont là pour relever le niveau...

J'aime pas les films à sketches, c'est toujours inégal.
Le projet de faire un court par arrondissement est intéressant, mais pour moi qui ne suis pas parisien tous les quartiers ont la même gueule. Douchet et Rohmer font bien l'effort de présenter un peu le lieu où va se dérouler l'histoire, mais seul le deuxième arrive à faire quelque chose d'intéressant derrière.
Sinon l'approche de Rouch est intéressante, et son court-métrage
Le reste c'est assez creux, même si j'aime bien le segment comédie avec la prostituée car il est bien joué.

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18 janvier, dans mon clapier

Ça fait bizarre de voir un Fritz Lang en couleur.
Il y a beaucoup de films qui cohabitent au sein de Western Union mais c'est pour le meilleur.
La première moitié c'est vraiment le western de la bonne humeur, le convoi est dans l'euphorie de la promesse d'une grande aventure et un triangle amoureux se dessine gentiment, avec de nombreuses incursions vers le comique (le gag du second prétendant qui est présent hors-champ est formidable).
Mais le pessimisme de Lang n'est jamais loin. Le film esquisse une intrigue manichéenne avant de lui tordre le cou. La menace ce n'est pas les indiens, mais les blancs qui se font passer pour eux, et le héros langien, éternellement juste et coupable, se retrouve à jouer les agents doubles contre sa volonté.
L'histoire se résout de manière brillante, en plaçant le climax spectaculaire de l'incendie juste avant la dernière fusillade, qui devient saisissante de simplicité.

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19 janvier, dans mon clapier

Même en version DVD, l'image reste assez sombre et dégradée, mais cela impose au spectateur un effort de regard qui finalement va bien avec tous ces corps qui s'entrechoquent et ces figures qui se transforment.

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20 janvier, chez Rondoudou

Sans doute le meilleur qu'on puisse faire avec le found footage, mais...

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21 janvier, à la filmo

Lire Marivaux

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22 janvier, chez le héros du quotidien (déjà vu)

Même avec un souvenir très clair de l'intrigue, le frisson est toujours là.
Je reste fasciné par ces espaces creusés par le vide, cette épure quasi télévisuelle des images (surtout lors des rapprochements du couple dans la chambre) mais aussi et surtout par les raccords regards, toujours sublimes et terrifiants.
Ce n'est plus la peine de faire des thrillers érotiques, le genre est épuisé.

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24 janvier, le Majestic

Film d'aventure rendu passionnant par sa manière d'embrasser le romanesque : les personnages ont toujours un train d'avance sur le spectateur et surmontent les obstacles quasiment au moment où ils apparaissent par des moyens toujours plus rocambolesques. On parle quand même d'un film où les voleurs s'enfuient en deltaplane et cachent des feux d'artifice sous leur cape.

Toujours dans l'action donc, mais aussi l'exploration d'un lieu, ce gigantesque château (sans rire, ça serait impossible de le reconstruire à la bonne échelle) exploré dans tous les sens et qui recèle de mystère. On revient au plaisir enfantin et jubilatoire du chevalier qui déjoue les pièges pour aller sauver la princesse, avec en plus un gros feeling Castlevania qui plane par-dessus tout ça (ce qui est évidemment un très bon point).

Ça faisait un long moment que je ne m'était pas autant éclaté devant un film d'aventure, en me disant "ah ça c'est génial" quasiment à chaque plan. Merci Hayao.

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(Citation de mémoire)
"-Si je passe autant de temps et d'énergie à m'occuper de mes fleurs, c'est parce qu'il faut les chérir. Elles sont fragiles et n'ont l'occasion d'éclore qu'une seule fois.
-C'est aussi le cas de ta famille."
Silence, léger travelling avant sur le visage de Clint.
Et PAF, tout est là.

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26 janvier, dans mon clapier

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27 janvier, chez Rondoudou

Je ne sais pas ce qui m'a mis le plus KO entre la connerie du film et les 39°5 de fièvre.

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2 février, dans mon clapier belge

L'archétype du film "en immersion" avec tout ce que ça a de bien et de péjoratif : techniquement c'est quand même bien fichu, le rythme est prenant et le côté implacable, marche ou crève, du montage, qui force le spectateur à s'adapter aussi vite que le personnage, fonctionne bien (un temps).

Mais le contrepoint est violent : le film, prisonnier de son envie d'être toujours brut et viscéral, tombe dans des écueils monstrueux. Il est difficile d'ignorer les (rares) scènes d'agressions ou d'effusions de sang, filmées avec complaisance au nom d'un réalisme carcéral qu'Audiard poursuit avidement. Si elle arrive à atteindre quelques moments justes (la fouille qui devient une habitude pour Malik, la règle implicite de ne jamais traverser la cour de prison), cette tendance réaliste est bien trop comprimée, prise dans l'étau de la caméra d'Audiard, pour pouvoir s'accomplir pleinement. La spirale de violence des 40 premières minutes l'illustre parfaitement : elle se déroule en apnée totale, sans aucun moment de respiration, aucune scène qui a un autre but que celui de renforcer la pression qui pèse Malik. Après un événement libérateur (Malik assassine la seule personne qui lui veut du bien), le film propose de telles scènes, mais qui semblent bien figées par une obligation de scénario, quand elles ne relèvent tout simplement pas de la pire des grossièretés : le mec qui fume par la gorge, la biche en surimpression... En voyant ça je me suis dit que la manière de mettre en scène les rêves révèle quand même pas mal de choses sur le réalisateur et son projet.

Mais en vrai j'ai pas passé un moment du tout en tant que spectateur de thriller. Mais j'ai peur que ce soit le meilleur film d'Audiard et que le reste soit au mieux anecdotique, au pire problématique.

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3 février, dans mon clapier belge

Dommage pour la grosse perte de vitesse dans la deuxième moitié du film. Le réalisateur vend trop vite la mèche sur ce qu'il s'est réellement passé et les aller-retours temporels qui suivent la révélation semblent juste être une continuité de ceux de la première partie, sans leur charge émotionnelle.

Pensée absurde : devant les très belles discussions de casiers des adolescents, je me dis que ça serait sympa si Gus Van Sant s'occupait du reboot de Buffy.

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4 février, dans mon clapier belge

Ça commence, au bout de quelques minutes je me dis "ah tiens c'est une comédie en fait".
Et à la fin du film je suis en PLS au fond de mon lit.

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6 février, dans mon clapier belge

Rohmer, le seul cinéaste qui a filmé la Sarthe et qui a compris ce qu'il y avait à voir dans ces paysages vallonnés, loins de tout et pourtant terriblement familiers.

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7 février, dans mon clapier belge

"-La porte s'est ouverte toute seule. C'est mauvais signe.
-Mais il y a pas de signe, c'est l'vent.
-J'ai peur du vent."

1947 et Epstein continue encore d'employer des formes parmi les plus élémentaires du cinéma. À raison, puisque rien n'évoque aussi fortement un vertige du réel que ces images de vagues qui bondissent hors des rochers et se rétractent vers l'horizon. C'est un monde à l'envers, gigantesque, balayé par des forces naturelles et mystérieuses. Il ne reste plus que la confiance en une vieille légende pour retrouver à la fois une part de soi et l'être aimé qui s'était fondu dans les éléments.
Edgar Allan Poe n'aurait pas renié ce film.