Impardonnables
"À travers les millénaires, en quelque sorte, l'arbre du paradis exprima l'oiseau-lyre ; à force de se joindre en prière, les mains devinrent un jour des arcs gothiques.
Aujourd'hui, tout cela est offensé, renié, détruit. Introuvable et néanmoins présent, comme sous un ongle une épine ...
137 livres
créée il y a 3 mois · modifiée il y a environ 1 moisLes Impardonnables (1987)
Gli Imperdonabili
Sortie : 1987 (Italie). Roman
livre de Cristina Campo
Corpsetbiens l'a mis dans ses coups de cœur.
Contes de fées
Sortie : 1697 (France). Recueil de contes
livre de Madame d'Aulnoy
Corpsetbiens l'a mis en envie.
Annotation :
"Accuser de frivolité les conteurs français parce qu'ils parèrent leurs fées de quelques plumes d'autruche, c'est « posséder la vue, non la perception ». Or c'est précisément la perception que possédait une Madame d'Aulnoy, elle qui sut glaner dans les paroles du peuple les mystères les plus délicats, sans presque s'en aviser, comme on cueille dans un pré un trèfle à quatre feuilles, avec l'aisance d'un songe. (Ce ne fut point le cas des frères Grimm, qui explorèrent le folklore avec méthode et trouvèrent eux aussi des trèfles en abondance, mais parmi une moisson suffocante d'herbes sans magie.)
Madame d'Aulnoy composa des contes sublimes, du Rameau d'or à La Chatte blanche, dont il semble impossible de toucher le fond ou d’atteindre la cime."
Contes (2006)
Sortie : 2006 (France). Recueil de contes
livre de Charles Perrault
Corpsetbiens l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
"Mais il suffirait de citer le plus familier des récits de Perrault (ou de son fils mystérieux et vite disparu), je veux parler de Cendrillon, son œuvre la plus lue. Quitte à délaisser pour l'heure les symboles, déjà si tristement déflorés, des mauvaises sœurs et de la pantoufle de verre (mais la vraie pantoufle, détail exquis, était de vair), que de révélations dans ce conte ! Des éclairs que de semblables narrateurs, un peu distraits comme tous les voyants, pouvaient seuls réussir à capter."
La Belle et la Bête et autres contes (1757)
Sortie : 1757. Conte
livre de Jeanne-Marie Leprince De Beaumont
Corpsetbiens l'a mis en envie.
Annotation :
"« Celui qui se défera de sa vie la sauvera. »
Madame Leprince de Beaumont, dans La Belle et la Bête, module ce même thème et l'engage dans des espaces encore plus délicats et secrets. Ce conte, comme tous les contes les plus excellents, nous parle lui aussi de l'amoureuse rééducation d'une âme - d'une attention - afin que de la vue elle s'élève à la perception. Percevoir, c'est reconnaître cela seul qui a de la valeur, cela seul qui existe vraiment. Et qu'est-ce qui en ce monde existe vraiment, sinon ce qui n'est pas de ce monde ?"
Les Centuries
Sortie : 10 septembre 2011 (France). Poésie
livre de Thomas Traherne
Corpsetbiens l'a mis en envie.
Annotation :
En épigraphe : « Les grilles furent d'abord le terme du monde... et toute chose donnait sur l'infini. »
La Légende dorée de Mie-Seulette
livre de Camille Mallarmé
Corpsetbiens l'a mis en envie.
Annotation :
"Ce n'est pas un hasard si le conte, cette figure du voyage, se referme souvent comme un anneau sur son point de départ. Le terme du périple, une fois franchies les sept montagnes et les sept mers, n'est autre que la maison paternelle, avec son parc ou son jardin qu'ont envahi entre-temps les hautes herbes.
C'est là que le roi chenu attend de pouvoir céder la couronne à son fils, le prince prodigue. Il existe un conte, assez récent d'ailleurs, où le voyage s'accomplit dans l'autre monde : une fillette part à la recherche de sa mère défunte. Au-delà des forêts et des océans, des cités labyrinthiques et des monts aux cimes tempétueuses, après la traversée du livide paysage de la lune, le jardin du paradis est indiqué à la petite fille. C'est le premier endroit accueillant qu'elle rencontre. Mais bientôt les chênes gigantesques et les tourbillons de feuilles pourpres lui apparaissent familiers : c'est la forêt proche de sa demeure, la futaie où elle avait choisi de se perdre au début de sa pérégrination. Et quelques instants plus tard, nulle stupeur ne la saisit lorsqu'elle aperçoit sa mère : assise dans un antre étroit, une caverne, à quelques pas de la source qui fut chère à ses premiers jeux.
Dans les contes, on le sait, il n'y a pas de routes.
On marche devant soi comme si l'on suivait une ligne droite. Mais cette ligne, à la fin, se révélera sous l'aspect d'un labyrinthe, d'un cercle parfait, d'une spirale, d'une étoile - ou même sous l'aspect d'un point immobile que l'âme ne quitta jamais, tandis que le corps et l'esprit redoublaient d'effort dans leur voyage apparent."
À la recherche du temps perdu (1927)
Sortie : 1927 (France). Roman
livre de Marcel Proust
Annotation :
"L'œuvre de Proust est avant tout un exploit de très haute noblesse, le geste d'un chevalier errant qui défend un sépulcre splendide, un culte voué à bientôt disparaître - un tombeau vide. Énoncer cela, ce n'est pas seulement faire allusion au crépuscule d'un monde qui fut le sien, car cet aspect est surtout sensible dans la suprême beauté du langage, dans la perfection d'une langue où les formes aristocratiques les plus pures (ce français que l'on ne peut apprendre que de la bouche de la duchesse de Guermantes ou de la paysanne Françoise) sont tissées sans trêve avec la passion d'un ultime adieu. Langue sauvée au tout dernier moment et qui se fait instrument de salut pour les choses mêmes qu'elle signifie, fussent-elles parfois les moins nobles, en les situant, par sa force et sa pureté, sur un plan où plus rien ne pourra les flétrir."
Commentaires royaux sur le Pérou des Incas
Sortie : juin 2000 (France). Essai
livre de Inca Garcilaso de la Vega
Corpsetbiens l'a mis en envie.
Annotation :
"Je ne doute pas qu'en écoutant ses grands-parents maternels - déposés puis bannis par les conquérants espagnols - le métis Garcilaso savait déjà, de manière définitive, qu'il revendiquerait plus tard le seul nom d'El Inca, bien qu'il fût chrétien, catholique fervent et fils d'un illustre Espagnol. Il avait écouté mille fois les complaintes et le désespoir de ces vieillards nostalgiques de leurs empereurs défunts, terribles et doux comme le soleil, quand soudain il lui fut donné de les com-prendre."
L'Aleph (1952)
El Aleph
Sortie : 1967 (France). Recueil de nouvelles
livre de Jorge Luis Borges
Corpsetbiens le lit actuellement.
Annotation :
"C'est sur cette place pythagoricienne et viscérale que j'ai pensé à Borges : à son geste de hiérophante qui répète celui de l'homme qui figure, comme il le raconte lui-même, sur la carte gnostique ; un index pointé vers le ciel, un autre vers la terre. Je me rappelai alors la déchirante, l'impassible formule avec laquelle il a peut-être scellé pour des siècles les lèvres de la poésie contemporaine, de même qu'un jour fut scellée la Porte Magique : « Tout langage est un alphabet de symboles dont l'usage présuppose un passé que partagent les interlocuteurs. »
(Qui partage aujourd'hui ce passé ? Et qui cet alphabet de symboles ? Y a-t-il même un passé ? Y a-t-il des symboles ? Et donc, où est notre langage ?)"
La Montée du Carmel
Sortie : 1 janvier 1998 (France). Poésie, Art de vivre & spiritualité
livre de Jean de la Croix
Annotation :
"Les chants d'amour de saint Jean de la Croix. S'il n'avait pas écrit ces trois immenses traités pour nous en expliquer le sens, qu'en aurions-nous conclu ? Sa description du lit de noces, « de cuevas de leones enlazado / de mil escudos de oro coronado ». Ainsi les auteurs de contes nous décrivent-ils leurs nuits obscures, leurs montées au Carmel. Ils ne négligent que les commentaires. Il nous revient par conséquent de les recomposer.
Los ojos deseados / que tengo en mis entrañas dibujados. » Séjour assidu et heureux des mystiques dans la langue d'Éros. Alors que si peu d'amants osent la parole surnaturelle."
La fenêtre sur le canal
livre de Corrado Alvaro
Annotation :
"Il n'y a rien de fortuit à ce que la lecture des contes, langue secrète des vieilles gens, soit d'ordinaire l'événement indélébile de l'en-fance. Pour quiconque les aura lus au sein d'un paysage vivant, ils auront valeur de première initiation, sinon au sens du moins au pouvoir des symboles. Un écrivain lesté de mystère, Corrado Alvaro, assimile le conte à l'enfance du monde, quand les voyages s'accomplissaient à pied ou à dos d'animal."
Livre de Tobie
livre
Annotation :
"Ainsi le but chemine-t-il aux côtés du voyageur, comme auprès du jeune Tobie l'Archange Raphaël. Ou bien il l'attend loin derrière, comme le fit pour son fils Tobie l'Ancien. En vérité, le voyageur porte le but en lui depuis toujours, et il pérégrine vers le centre immobile de sa vie : l'antre voisin de la source, l'étroite caverne - là où l'enfance et la mort enlacées se confient leur secret réciproque."
Les Affinités électives (1809)
Die Wahlverwandschaften
Sortie : 1809 (Allemagne). Roman
livre de Johann Wolfgang von Goethe
Annotation :
"Ainsi, que survienne un fait essentiel pour notre vie - une rencontre, une illumination - nous le reconnaîtrons à la lumière qui l'inves-tit. Une lumière pareille à celle de l'enfance, du conte : nous accédons par miracle en leur centre, un bref instant, et nous les déchif-frons. Des paysages inconnus semblent s'unir à nos premiers jardins, aux vallées et aux forêts d'autrefois, tandis que le conte s'incarne en un lacis de symboles, en un royaume d'emblèmes, pour susciter aussitôt un événement significatif : jeux de correspondances, vertu magnétique des objets qui tiennent soudain lieu de gages, de talismans ou de bla-sons. L'exaspérante mécanique des Affinités électives est minée par la splendeur de l'un de ces objets : le verre sur lequel le hasard entrelaça les initiales d'Édouard et Ottilie."
108 Upanishads
Sortie : 2 novembre 2012 (France). Poésie, Culture & société
livre
Annotation :
"De la contemplation de la limite - de la perte nécessaire de la vision, de son éclipse ou de son interruption - la vie semble se nourrir, comme l'oiseau des Upanishad qui regarde le fruit mais ne le mange pas. C'est une saveur imprévue, d'une intensité presque déchirante :
où se mélangent peut-être le goût de la dernière eau prénatale - avec sa tiédeur que brasse déjà l'air cru du monde - et le goût étrangement funeste de l'eau douce qui devient salée à l'approche de l'estuaire."
La Rose et autres poèmes
Sortie : octobre 2008 (France). Poésie
livre de William Butler Yeats
Corpsetbiens l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
"Yeats remarqua la singulière vénération de ces antiques dramaturges (et de leur public) pour la fontaine, le bois, la demeure inconnue, le sanctuaire abandonné. À chaque scène font retour, mutilées mais ô combien éloquentes, les images qui frappèrent notre enfance de stupeur, que le rêve relève toujours en ses rets, que le conte propose en guise d'énigme et que les Écritures exhaussent dans les cieux : locus absconditus, hortus conclusus, fons signatus."
Vita Nova
Sortie : 16 octobre 1974 (France). Poésie
livre de Dante Alighieri
Corpsetbiens l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
"Et, comme dans la mémoire, comme dans le rêve, c'est un seul et même thème que nous retrouvons sans cesse dans les œuvres qui participent du mystère, depuis la fragile semence initiale jusqu'à l'arbre où les oiseaux font leur nid par milliers : de la Vita Nova à la Divine Comédie, des premiers aux derniers écrits de Hofmannsthal ou de Proust."
La Divine Comédie (1321)
(traduction Jacqueline Risset)
Divina Commedia
Sortie : 1321 (France). Littérature & linguistique, Poésie
livre de Dante Alighieri
Corpsetbiens l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
"Quelle mystérieuse intimité lie le grand écrivain à son lecteur et quel abîme le sépare de lui. C'est le ton tout à fait familier d'un conciliabule que seuls les rois peuvent accorder : plein d'allusions secrètes et d'énigmes subtiles, dont chacun se souviendra jusque dans son grand âge et qu'il racontera à ses neveux, comme la rencontre avec Henri V sur le champ d'Azincourt. Du début de La Divine Comédie à la dernière lettre de Pasternak, par exemple, c'est pareille noblesse et pareil abandon. Pétri de douceur, de gravité, le ton reste celui de la confidence et du détachement."
Essais
Sortie : 13 novembre 2019 (France). Essai
livre de Ernst Jünger
Annotation :
"Celui qui tisse des contes ressemble peut-être à celui qui trouve des trèfles à quatre feuilles et dont Ernst Jünger nous dit qu'il se fait voyant et acquiert des pouvoirs auguraux."
L'Ecclésiaste : Un temps pour tout
Qôhéléth
Sortie : juillet 1977 (France). Poésie
livre
Corpsetbiens l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
"Toutes les histoires de Salomon, prince du cuivre, insistent sur la qualité surnaturelle de son pouvoir, qui se prolonge (comme celui d'Hermès Trismégiste, roi du mercure) au-delà de la vie.
Sur tout le livre des Nuits, d'une façon ou d'une autre, le nom altier étend son ombre. Que ce roi ait été ou non l'auteur des Proverbes, de L'Ecclésiaste, du Cantique des Cantiques, un nuage de feu passa sans nul doute avec lui, puisque ces trois textes et les cent légendes qui les entourent se sont rejoints spontanément autour de son nom comme les fragments d'une merveilleuse Atlantide. On le sait, l'Esprit souffle où il veut et forme ses figures selon son bon plaisir."
Lais (1170)
(traduction Laurence Harf-Lancner)
Sortie : 1 février 1990 (France). Récit
livre de Marie de France
Corpsetbiens l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
"Au fil des siècles, les Saints furent les héros du conte absolu, les bardes du conte des contes. Ou du moins s'agissait-il de personnages mystérieux, gentilshommes et nobles dames dont la grâce intellectuelle fit les délices de certaines cours, et qui narrèrent sous forme de complainte d'amour, quand ce ne fut pas au gré d'une extravagante fantaisie, des histoires en tout point semblables aux histoires de Saints. Il est superflu de rappeler les lais de Marie de France, cette longue et amoureuse légende dorée."
Les nouveaux contes de fées (1856)
Sortie : 1856. Jeunesse, Roman
livre de Comtesse De Ségur
Corpsetbiens le lit actuellement.
Annotation :
"Au XIXe siècle, dans la mesure où le lien entre conte et mystère se trouve rompu, le cas d'une Madame de Ségur a de quoi nous surprendre. Car si elle tança obstinément le jeune âge avec les malheurs de Biaise le vertueux et de l'innocente et rétive Sophie (cette figure enfantine de la Justine de Sade), elle sut aussi dessiner, au moment d'écrire des contes, deux itinéraires mystiques parfaits : L'Histoire de Blondine, de Bonne-Biche et de Beau-Minon et Le Bon Petit Henri."
Nuit obscure - Cantique spirituel (1578)
La Noche oscura - El Cántico espiritual
Sortie : 24 septembre 1997 (France). Art de vivre & spiritualité, Poésie
livre de Jean de la Croix
Corpsetbiens l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
"Ce rythme du voyage, irrésistible et très lent - ce rythme éternel - est le propre du conte comme de tous les écrits spirituels qui prêtent et empruntent sans cesse au conte ses hyperboles exactes, ses chimères précises. Le Cantique spirituel de saint Jean de la Croix est une classique histoire d'amour et de voyage à la recherche du Prince incomparable. On y parle de monts et de rivages, d'îles étranges et de tanières de lions, d'eaux miroitantes et argentées où affleurent des yeux, d'une couche nuptiale défendue par des boucliers d'or. On y fait vœu en partant de ne pas cueillir de fleurs, de ne pas craindre les fauves et de passer forteresses et frontières."
L'Évangile selon Jean
(traduction Jean Grosjean)
To kata Iōánnēn euangélion
Récit, Art de vivre & spiritualité
livre
Corpsetbiens l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
"À la façon du fakir dépouillé de tout, le Dieu rédempteur aux apparences d'esclave, rendu obéissant jusqu'à la mort, dirige sa vie bienheureuse vers la voix de l'autre fakir, le Dieu créateur. Le suprême Ensorceleur et l'Ensorcelé s'unissent en une offrande mortelle et l'Évangile de Jean n'est que le cartouche musi-cal, la partition terrestre de cette danse du Serpent divin, ombre portée ici-bas de son Double céleste."
Évangile selon Matthieu
(traduction Le Maître de Sacy)
To kata Matthaion euaggelion
Sortie : 8 janvier 1976 (France). Récit
livre
Corpsetbiens l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
"Il est remarquable qu'en abordant le conte, un écrivain donne sans faillir le meilleur de sa langue, et qu'il devienne écrivain même s'il ne l'a jamais été : comme si, au contact de symboles où se rejoignent l'universel et le particulier, le sublime et le tangible, la parole ne pouvait distiller que sa saveur la plus pure. Dès lors, il suffirait d'un classique livre de contes pour que s'ouvrent ensemble, sous les yeux d'un enfant, l'atlas de la vie et celui du verbe.
Ou bien ces symboles ne seront-ils pleinement dominés que par celui-là seul à qui sa langue inspire un sentiment aussi imbu de liturgie que le rite de la fête, aussi familier que le repas de chaque jour ?
Dans cette lumière, le pain quotidien de Luc, qui chez Matthieu se lit pain suprasubstantiel, quitterait son obscurité philologique pour être à nouveau perçu dans son ambiguité naturelle.
Comme dans le rite, précisément : où le pain devient supersubstantialis, substance absolue."
Évangile selon Luc
(traduction Soeur Jeanne D'Arc)
To kata Loukân euangélion
Récit
livre
Corpsetbiens l'a mis dans ses coups de cœur.
Les Mille et Une Nuits
(traduction Joseph-Charles Mardrus)
Sortie : 1904 (France). Conte
livre de Anonyme
Annotation :
"Le livre des Mille et Une Nuits est, comme chacun le sait, un labyrinthe à mille entrées. Quelquefois ce labyrinthe semble concentrique et son centre pourrait bien être - comme jadis dans les labyrinthes l'énigme du miroir - la légende désolée et sibylline de la Cité de Cuivre.
Il est étrangement difficile de retrouver cette histoire qui, selon le calcul établi, fut contée par Shéhérazade à une heure tardive, durant la 556e nuit. Après avoir lu du vieux livre cinq ou six versions, il peut arriver qu'on ne l'ait jamais rencontrée."
Chants
Canti
Sortie : 1818 (France). Poésie
livre de Giacomo Leopardi
Annotation :
"Bien plus subtile, plus terrifiante que la dilatation du petit dans le grand est la présence du grand dans le petit, et Leopardi ne devait pas penser autrement, lui que firent frissonner les proportions réduites de la tombe du Tasse."
L'Orestie (-458)
Orésteia
Théâtre
livre de Eschyle
Annotation :
"Je me rappelle une image qui pourrait présenter quelque analogie avec le lavoir de Proust : une vieille photographie des sources du Tibre.
Deux bottes de montagnard flanquaient, tels les pieds du colosse de Rhodes, le minuscule filet d'eau qui sort, fleur non éclose, d'une anfractuosité de neige cristalline et de roches noires. Une pareille image récèle un inépuisable enchante-ment. Tout aussi merveilleuse, à mon avis, doit paraître cette petite porte de Mycènes, après Eschyle et surtout après l'Iliade où l'ombre d'une sandale de guerrier peut s'étendre sur toute une page."
Iliade
(traduction Mario Meunier)
Ἰλιάς
Sortie : 1943 (France). Mythes & épopée
livre de Homère
Corpsetbiens l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
"De l'lliade encore, terrifiant est le petit figuier, limite des trois cercles mortels que le prince héritier décrit autour de son royaume ; terrifiants sont les lavoirs déserts, « beaux, tout en pierres », près des portes de ce royaume - et non les listes des grands corps privés de vie ou le bûcher de l'adorable ami."
La Tempête (1611)
(traduction Pierre Leyris)
The Tempest
Sortie : 1611 (Royaume-Uni). Théâtre
livre de William Shakespeare
Annotation :
"On peut rapprocher de cela le fait que, dans une plaine de Sicile, le camionneur en combinaison de travail ralentit encore au milieu d'une région désertique et montre du doigt à l'étranger, sur une vieille muraille, l'empreinte « du sabot du cheval de Renaud de Montauban ». Que peut bien voir cet homme dans ce petit cratère ? Est-ce la présence charismatique du passé, le gage de la vision pré-cise, à jamais disparue, fixée par les morts sur une pierre ? Certes, en de tels signes, quelque chose fut laissé pour toujours, avec un léger sourire, comme la baguette de Prospero jetée au fond de la mer."