Inch'Allah

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"Mardi 12 août 1986. - ...j'attaque la lecture que je m'étais réservée du troisième tome inédit de "féérie" (pas chinoise) "pour une autre fois". Un premier jet somptueux, déjà "parfait", une esquisse de Géricault, le premier état d'un tableau de Picasso filmé par Clouzot, une mélodie d'Ellington non orchestrée, que sais-je... Céline y est là, entre son style épistolier et sa dentelle publiable, dans son aise royale d'improvisateur léger, troubadour à trouvailles. Ici passent plein de trucs jamais dits ailleurs, formidables personnages oubliés et nostalgie jamais reprisées. Dans cette évocation de Montmartre en 44 apparaît un Céline quasi campagnard entre deux alertes. "Maudits soupirs pour une autre fois" est le seul texte de lui où il dépeint l'atmosphère de l'Occupation, et sans parisianisme, avec provincialisme au contraire, dans le charme rural de la Butte les problèmes de bouffe et les ruminations des collabos, à la recherche d'un salsifi sous les décombres causés par des bombes à peine imaginaires..."

"Mardi 13 août 1986. - ... Lecture éblouie des "Maudits soupirs" céliniens. Les passages sur Marcel Aymé, les A.R.S. (P.P.F.), Ralph Soupault, le rossignol Lazzulli, le chien Nozor, tout brouillons qu'ils soient sont définitifs."

"Jeudi 14 août 1986. - ... "Maudits soupirs" ! Si Sollers, Jean-Edern et moi pouvions arriver, dans nos livres travaillés et publiés, à la moitié du résultat auquel parvient Céline dans ce premier jet, nous pourrions nous estimer comblés."

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"Jeudi 14 août 1986. - Le personnage de Gertrude Stein, bien grosse gouine juive prétentieuse yankee terrifiante, m'intéresse de plus en plus. Je devrais la dessiner avant d'écrire un texte sur elle. J'aime cette camionneuse du cubisme. Daprès (Marc) Dachy, c'est un pur génie de la langue anglaise, une révolutionnaire comme Joyce, et prolixe à la Balzac. Elle a écrit sans une rature plus de quatre-vingt livres plus aberrants les uns que les autres. Mixant toute sorte de techniques adaptées de la peinture moderne de son temps.
Elle n'a pas été la première collectionneuse de Cézanne pour rien ! Chaque mot répété avait son son et sa couleur sur la page. Comme dit Dachy, Gertrude a vraiment entrevu ce que pouvait être la littérature à venir... Avec Simone Weil, il n'est pas étonnant que Gertrude Stein forme le seul couple valable de l'écrit féminin, la maigre chaste et la grosse lesbienne ! Les Laurel et Hardy de la vulve d'encre ! "

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"Mardi 19 août 1986. - ..."

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"Jeudi 21 août 1986. - ... "

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"Jeudi 21 août 1986. - ... "

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" Mercredi 27 août 1986. - "