Initiation au SHUGG

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Voici le niveau 1. Ça reste approchable pour la plupart de la plèbe. En même temps c'était leur deuxième album, les rythmes n'étaient pas encore trop bordéliques et il y a même une partie en guitare clean ! Profitez, on ne reverra pas ça par la suite, à par dans d'obscures outros d'album. Tenez, ils ont même claqué un petit solo mélodique !

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Félicitations ! Vous avez atteint le deuxième palier. Si vous avez survécu à Future Breed Machine vous avez probablement déjà les ressources pour passer au travers de ce morceau. Attention, les dissonances pointent le bout de leur nez et ça devient vite difficile de hocher la tête en rythme sans sortir la calculette, mais si vous serrez des dents vous aurez droit à l'une des seules fois où le groupe suit une gamme normale pour faire une mélodie, et sur tout son final en plus. Car derrière ces brutes se cachent des pôtits cœurs tendres qui savent nous faire fondre avec classe.

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Troisième niveau et toujours pas de grand danger à l'horizon. C'est même étrangement calme une bonne partie du titre. Menaçant, comme l'illustrent ces leads peu accueillants comme si on se faisait suivre sans le savoir par une saloperie prête à nous arracher la gueule à tout moment, mais finalement - ouf ! - ce n'est pas le cas.

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Bien, on va pouvoir commencer à se remuer le cul et mettre des moulinets aux gorilles de la fosse. Souvent chez Meshuggah, depuis les années 2000 en tout cas, les chansons sont presque systématiquement en mid tempo pour coller à l'aspect lourd, bah là pas du tout. C'est agressif, rapide, chaotique (la batterie part même en contre-temps juste pour nous perturber), mais ça bounce comme jamais. Puis on a droit au break de fou furieux juste avant le solo qui réaligne tout et qui donne envie de casser des bouches.

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Toujours dans le thème "mon voisin je le finis à la hache" je pense que n'importe qui peut s'éprendre d'une envie de se déhancher sur ce morceau, même si encore une fois c'est pas évident de tout comprendre aux patterns rythmiques. Mais ouais ça déchire juste. Se pencher sur les paroles en revanche serait un excellent moyen de se radicaliser du côté de l'anarchie.

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Un peu de """""douceur""""" avant de partir sur la face un peu moins gentille du groupe. En fait ça vaut surtout le coup pour ce riff principal monstrueux de lourdeur et d'évidence. Presque trop simple par rapport aux enfers rythmiques auxquels le groupe nous a habitués avec le temps mais pile assez suffocant pour s'imaginer sans difficulté un monde désolé. Ça marche sur moi, pourquoi donc s'en priver.

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LE morceau emblématique du groupe. Celui que tout le monde attend en live rien que pour la performance physique du batteur. Mais qu'à cela ne tienne, je ne le considère pas comme le plus facile d'accès comparé à sa popularité. C'est quand même extrêmement répétitif, avec de micro-variations mais qui tournent toujours autour du même pot. Mais pour peu qu'on s'intéresse aux structures ça relève du putain de génie. Moi en tout cas je ne me lasse jamais à le rejouer en boucle et à m'exploser le poignet en essayant de le jouer à la guitare. Maso, certes, mais peanut à côté de ce qui suit.

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Beaucoup moins technique, beaucoup moins complexe, mais faut voir la lourdeur que ce morceau nous balance à la gueule. Je pense qu'il s'agit de leur morceau le plus "simple" rythmiquement parlant, mais niveau groove et sentiment de destruction de toute forme de vie ils ont rarement creusé aussi profondément.

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Mais quitte à parler de ce que le groupe sait faire de plus exagérément lourd, au point de frôler l'absurde, Lethargica est la quintessence de ça, quitte à en être presque crétin quand on voit le niveau de surenchère sur le breakdown de mi-morceau, suivi ensuite de deux autres breaks tout aussi violents. Presque beau à en chialer.

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Attaquons tout de même l'album Chaosphere, qui se démarque par son jusqu'au-boutisme dans la déstructuration. C'est looooooooin d'être un album agréable la première fois mais on peut quand même se rattacher à des perles de groove. Ce morceau-là en particulier - qui aura d'ailleurs fait décoller le groupe grâce à son clip un peu débile - est un classique de leur discographie et un modèle de construction. Mais il faut aussi dire que dans des conditions qui ne s'y prêtent pas ça peut aussi devenir épuisant. À vos risques et périls.

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Aller, un petit dernier avant de sombrer toujours plus loin dans les méandres de l'absurde. En l’occurrence, leur meilleure combinaison d'évidence et de bordel pour moi. Dur à cerner ce morceau est, même s'il ne vire pas dans l'expérimental. Ça reste accessible au regard de ce que le groupe a su proposer. Par contre je reste persuadé qu'on peut mourir la nuque arrachée juste en vibant sur ce machin.

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Bien. Vous êtes en vie. Peu sont arrivés jusqu'ici mais tant qu'on y est autant pousser le délire encore plus loin. La bouche léchant ce que tu as saigné, c'est un peu la métaphore idéale du groupe qui se délecte des dents qu'on perd en les dégustant au petit déjeuner. C'est presque comme une déflagration ce truc.

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Si on me demande, c'est LE morceau de tous les morceaux. De Meshuggah du moins. Voire plus. On est sur 9 minutes en apnée, arpentant certains des riffs les plus bordéliques que le groupe ait jamais écrits. C'est très facile de s'y perdre, voire de ne jamais en revenir. C'est personnellement ce qui m'est arrivé quand après 8 minutes à me faire défoncer dans un coin par le groupe qu'ils nous sorte un break d'une simplicité et d'une fatalité qu'à chaque fois je me fais avoir et je me fais aplatir la tronche. C'est inéluctable. Et en plus ça survient à la toute fin de l'album. Je ne vous raconte pas le sentiment de vide quand le disque se termine après une telle claque.

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Il existe un playthrough du batteur Tomas Haake qui joue Clockworks. Je crois que c'est à partir de là où j'ai décidé que ça ne sert à rien d'essayer de continuer la batterie vu que je n'attendrai visiblement jamais un tel niveau de chaos organisé. Et ce n'est que le riff d'intro car après le morceau digresse dans des trucs de plus en plus dissonants... Et pourtant il possède un refrain mélodique. Je vous jure, j'ai du mal à suivre parfois.

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Aaaaaaaah ben voilà ! On y vient enfin ! Le morceau le plus long jamais fait par le groupe. 22 minutes et probablement la collection de riffs la plus absurde de complexité jamais pondue par le groupe, à un point tel que MÊME EUX ont admis être allés trop loin et ne pourront jamais pondre le truc en live tellement ça vire au quasi n'importe quoi. Même moi je trouve ça particulièrement éprouvant alors que je connais très bien le groupe. Pour dire.

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Et pour finir, DU BRUIT !!!! Bon, en réalité un morceau de 15 minutes en 3 parties, la première plutôt habituelle pour le groupe, puis des minutes entières à entendre le feedback de la guitare ronfler, et puis... Ben je ne sais pas. Ils ont pris tous les morceaux de l'album, les ont foutus en même temps, les ont accéléré, et ont décidé de balancer ça à la toute fin de la galette. Gratuit, totalement gratuit. Mais dans le contexte de l'album, c'est juste la plus belle ode jamais composée au chaos. Moi ça me propulse direct dans la stratosphère. Et la coupe sèche à la toute fin résonne comme un coup de massue dans le crâne tellement ce lourd silence s'avère assourdissant après une telle expérience. Bravo le Metal j'ai envie de dire.